dimanche 9 mars 2008

Ashkelon a-t-elle été touchée par des missiles fournis par le Hezbollah ou par l'Iran comme l'affirme l'armée sioniste (et le journal Le Monde)?

On aimerait bien trouver des articles de ce genre dans la presse française "mainstream" comme on dit qui se contente, à l'instar du journal Le Monde, de reprendre la propagande des terroristes sionistes. Ce qui ne semble guère possible en France l'est apparemment pour des journalistes Britanniques qui acceptent de prendre des risques en se rendant à Gaza sous le feu des armes sionnistes.
Ce qui donne cet article qui fait partie d'un lot de deux, le deuxième s'intéressant aux conséquences humanitaires du blocus et de l'agression sionistes sur la vie quotidienne à Gaza, ce qui explique le titre.
L'article est en fait le fruit de l'interview d'un jeune militant Palestinien membre des Comités Populaires de Résistance et qui fait partie des techniciens chargés de la production des roquettes qui tombent sur Sderot et désormais sur Ashkelon.
L'article n'est pas exempt de tout reproche comme quand il évoque le caractère assez meurtrier des roquettes Qassam, alors que les chiffres des victimes de l'entité sionistes montrent bien qu'en réalité ces roquettes sont faiblement meurtrières. Même chose quand il parle de l'attaque "terroriste" contre une institution religieuse d'extrême droite qui n'est autre qu'un lieu de formation et de préparation de colons armés et irrédentistes. Il reste un flou important sur les circonstances de cette attaque. Et si on peut la considérer comme une mesure de rétorsion contre les massacres commis par les sionistes, il ne faut pas se cacher qu'elle arrange aussi le gouvernement d'Ehud Olmert.
Enfin le journaliste ne comprend pas pourquoi les palestiniens s'entêtent à lutter et à subir des pertes disproportionnées par rapport à celles des terroristes sionistes. Il faudrait juste lui dire que seul un agresseur envisage un arrêt de la lutte quand il pense subir des pertes excessives. Or les palestiniens ne sont pas des agresseurs, ce ne sont pas eux qui ont mis des Juifs dans des camps de concentration pendant la deuxième guerre mondiale, et ce ne sont pas eux qui sont allés chercher des Juifs en France, en Pologne, en Roumanie etc. pour le plaisir de leur lancer leurs misérables roquettes sur la tête.
Ceci dit, de mon point de vue c'est un excellent article qui nous enseigne en particulier le coût d'une roquette de type Qassam (175 $ pièce) contre lesquelles les sionistes prévoient de déployer des systèmes sophistiqués et très onéreux, moins de 100 millions de dollars nous dit-on. Après tout, pourquoi lésiner à la dépense puisque ce sont les contribuables Allemands et Américains qui paieront?
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Les droits de l’Homme et les roquettes
Par Ed O'Loughlin, The Sunday herald (UK) 9 mars 2008 traduit de l’anglais par Djazaïri
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Les Comités Populaires de Résistance sont étroitement alliés au Hamas dans la Bande de Gaza. «Abed», 28 ans et père de deux enfants est un des maîtres artificiers des Comités, responsable de la conception des mines et de l’étude et de la fabrication des roquettes et des mortiers. Il avait donc été quelque peu surpris lorsqu’il commença à recevoir des appels téléphoniques d’un espion Israélien.
« C’était il y a deux semaines, j’étais à la maison et je me préparais pour la prière du soir, assis avec ma femme et mes enfants quand soudain mon téléphone portable a commencé à sonner. Il me disait, je suis Rami, je suis du Shabak, le Shin Bet, le service de sécurité israélien, et je suis le responsable de ton secteur. Qu’est-ce que tu fais ? Je pense que tu es avec ta femme et tes deux enfants ? J’ai dit que non et il a dit : ‘Si, tes deux enfants sont avec toi mais maintenant tu viens de quitter la pièce.’ J’ai demandé, qu’est-ce que tu veux ? Il a répondu ‘Si tu n’arrêtes pas avec tes roquettes, c’est seulement une question de temps avant qu’on te cible.’ »
Quiconque a vu un film d’espionnage récent sait ce qu’on est supposé faire à ce moment : jeter le téléphone aussi loin que possible puis quitter au plus vite l’endroit où on se trouve avant que le bâtiment ou le téléphone n’explose. Ensuite, passer à la clandestinité et ne plus jamais utiliser un téléphone ou un ordinateur. Une demi-heure plus tard, il s’étonnait à nouveau quand Rami le rappela pour continuer la discussion. « Il me menaçait encore comme quoi ils avaient leurs propres méthodes pour m’atteindre et que les roquettes qu’ils utiliseraient pour m’assassiner seraient encore plus puissantes que les précédentes. »
D’autres membres des Comités Populaires de Résistance ont rapporté avoir reçu des menaces par téléphone – un aperçu intéressant de la capacité d’Israël à se servir des réseaux de téléphonie mobile pour surveiller et, dans ce cas, pour harceler ses ennemis. Mais la réaction d’Abed et ses camarades devant les appels du Shin Bet illustre un autre aspect du conflit : la grande naïveté opérationnelle dont font souvent preuve les militants Palestiniens alors même que nombre d’entre eux ont été assassinés par Israël.
«C’est après que j’ai réalisé qu’on m’écoutait lorsque je parlais au téléphone,» soupire Abed.
«J’ai changé la carte SIM, mais on aurait dit qu’ils suivaient le son de ma voix, parce que même après le changement de carte SIM je pouvais entendre que quelqu’un écoutait. Mon frère a emprunté mon mobile, et quand il parlait avec son ami quelqu’un d’autre lui parlait sur la ligne.»
Il semble qu’Abed et ses camarades ignorent que quand un téléphone mobile est connecté sur un réseau, il s’identifie non seulement par sa carte SIM mais aussi par le code unique propre à chaque combiné. Pour éviter d’être détecté, il faut changer à la fois la carte SIM et le combiné, pas seulement la carte SIM.
Et quand des fouineurs savent quel téléphone vous utilisez, il leur est facile de localiser votre position. Un téléphone dans votre poche peut également être transformé en un dispositif d’écoute très efficace – et peut-être même en balise de repérage pour des missiles air-sol. Abed et ses camarades de combat ont peut-être un désavantage par rapport au gamin Britannique de 12 ans quant il s’agit de comprendre la guerre urbaine moderne, mais les roquettes qu’ils fabriquent restent assez meurtrières. Dix jours plus tôt, un habitant âgé de 47 ans de la ville frontalière de Sderot a été le douzième Israélien à être tué par ces roquettes artisanales fabriquées et tirées à gaza par les Comités Populaires de Résistance ; le Djihad Islamique, le Hamas, le Fatah et d’autres organisations moins importantes.
Les roquettes qui l’ont tué faisaient partie du tir de barrage intensifié par le Hamas et ses alliés en rétorsion après l’assassinat le même jour par Israël de cinq cadres du Hamas. La vague de représailles qui s’en est suivie, dont une attaque terrestre meurtrière, a coûté la vie à plus de 120 palestiniens – dont au moins la moitié étaient des civils dont 28 enfants – plus trois soldats Israéliens tués au combat et huit jeunes tués par balles lors de l’attaque «terroriste»de jeudi à Jérusalem contre une institution religieuse d’extrême droite.
Au cours de ce dernier déchaînement meurtrier, les militants Gazaouis sont parvenus pour la première fois à lancer des missiles d’une portée de plus de 16 kilomètres, sur le centre d’Ashkelon, une ville israélienne de 110 000 habitants qu’on croyait jusque là hors de portée.
Comme souvent auparavant, la hiérarchie militaire israélienne a attribué l’attaque sur Ashkelon à de nouvelles armes perfectionnées, dont des missiles antichars et antiaériens modernes, que les Palestiniens auraient obtenus de l’Iran.
Et comme les fois précédentes, aucune arme de cette sorte n’a été utilisée par les militants Palestiniens dans leurs vaines tentatives pour résister à l’invasion par des blindés le week-end dernier.
Selon Abed, les roquettes qui ont frappé Ashkelon n’étaient ni des roquettes Katioucha ni des roquettes Grad qu’évoquent les media israéliens (en fait, le missile Grad n’existe pas, Grad désigne le système d’armes qui permet d’expédier divers types de roquettes) mais ont été conçues et fabriquées par lui-même et d’autres artificiers. Les nouvelles roquettes ne sont ni des Grads ni des Katiouchas – elles sont fabriquées ici, » assure-t-il. «Je produis moi-même une fusée d’une portée de 17 km et je travaille sur une autre d’une portée de 42 km. Le véritable obstacle est le coût. Les nouvelles fusées coûteront 7000 dollars pièce. Elles nécessitent des équipements et des produits chimiques pour le carburant qui sont difficiles à obtenir. Celles qui ont touché Ashkelon ne coûtaient que 2500 shekels (175 dollars).»
Les missiles les plus communément utilisés, connus sous le terme générique "Qassams " du nom des brigades Qassam, la branche armée du Hamas, ont une portée maximale d’une dizaine de kilomètres, explique-t-il, et leur coût de production est de 1500 shekels, un peu plus de 100 dollars pièce.
Depuis le début il y a plus de sept ans de l’actuel soulèvement, environ 4000 missiles palestiniens, surtout des Qassams, et des mortiers artisanaux ont été tirés sur Israël ou ses anciennes colonies et bases militaires à Gaza, s’inscrivant sans un cycle de bombardement, de blocus et d’invasion qui s’est avéré bien plus préjudiciable à gaza qu’à Israël.
Nous avons eu cet entretien avec Abed de nuit la semaine dernière alors que la dernière invasion israélienne baptisée Opération Hiver Chaud tuait encore des militants et des civiles dans les abords dévastés du nord est de la ville de Gaza.
Pour des raisons de sécurité il avait demandé à ce qu’on passe le prendre en taxi dans un coin de rue situé seulement à quelques centaines de mètres du secteur sous contrôle israélien, où explosions et tirs déchiraient encore la nuit.
Sur ses instructions, le taxi fit demi-tour pour rouler dans le quartier, faisant des demi-tours de temps à autre dans les rues soumises au black-out tandis qu’un drone israélien – les drones eux-mêmes sont équipés de missiles utilisés pour des frappes aériennes mortelles – tournait en rond au dessus de nos têtes. De sa propre initiative, le chauffeur avait laissé ses phares éteints, croyant apparemment que cela rendrait son véhicule, qui roulait lentement, moins suspect aux yeux des snipers et des opérateurs des drones à la recherche des militants dans la nuit.
C’est avec un grand soulagement que les interviewers d’Abed l’ont enfin entendu en terminer avec son histoire.
«Je n’ai plus du tout de téléphone mobile,» dit-il avec regret.

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