mercredi 9 avril 2008

Une affaire Bruno Guigue en Allemagne?

Une affaire Bruno Guigue en Allemagne ? Comme dans l’affaire française, nous avons un fonctionnaire d’Etat aux prises avec des groupements qui exigent sa révocation au nom de la lutte contre l’antisémitisme. Comme en France, on reproche à ce fonctionnaire des positions qu’il présente dans des articles et des livres indépendamment de son emploi dans le service public. Comme Bruno Guigue, le fonctionnaire en question appartient au ministère de l'intérieur de son pays!
L’affaire est toutefois plus transparente qu’en France car ceux qui montrent du doigt ne le font pas anonymement, il s’agit d’organisations juives allemandes et de la puissante
Anti-Defamation League américaine. L’intervention de cette organisation montre à quel point on est vigilant outre-Atlantique au musèlement des voix qui, en dépit de leur appartenance aux appareils d’Etat, remettent en cause le soutien accordé par les pays européens à l’entité sioniste et à l’axe américano-sioniste.

Personnellement, je n’avais jamais entendu parler de Ludwig Watzal. Ce dernier est dépeint par certains comme proche de l’extrême droite ou encore d’une droite « traditionnaliste » telle qu’incarnée en France par M. de Villiers. Le hic, car hic il y a, c’est que M. Watzal, s’il avait été proche d’une extrême droite type Front national n’aurait jamais pu accéder à un emploi de fonctionnaire en Allemagne, et certainement pas au niveau qui est le sien ; ou encore que la droite « traditionnaliste » de M. de Villiers est franchement pro sioniste (au nom du combat contre la supposée menace islamique). Et puis M. Watzal est fonctionnaire dans le service allemand précisément chargé d’éduquer au civisme et de la prévention du racisme, dont le super racisme que serait l’antisémitisme.
J’ai surtout l’impression que M. Watzal
désapprouve les agissements du sionisme au nom de principes qui sont universels : justice, égalité et que l’alignement de son pays derrière les USA lui insupporte quelque peu. Cet alignement, initialement conséquence de la défaite du nazisme, reste matérialisé en Allemagne par une forte présence militaire américaine ; présence qui trace la frontière de ce qu’est l’indépendance allemande. Et on comprend qu’un Allemand, même hostile au nazisme, puisse trouver cela insupportable plus de soixante années après la mort d’Adolf Hitler et près de vingt ans après la chute du mur de Berlin.
Et ça, c’est trop pour les organisations sionistes. L’Anti-Defamation League américaine, va jusqu'à s’appuyer sur une définition de l’European Union Agency for Fundamental Rights [une agence de l'Union Européenne] organisme selon lequel, dixit l'ADL du moins, l’antisémitisme « peut aussi viser l’Etat d’Israël, conçu comme une collectivité juive. »
Effectivement, l’ADL a beau jeu de parler de l’antisémitisme qui viserait l’entité sioniste conçue comme une collectivité juive. D’après cette définition et comme, par ailleurs, l’entité sioniste se définit elle-même comme un Etat juif que tout le monde est sommé de reconnaître en tant que tel, il s’ensuit donc que critiquer l’entité sioniste ne peut qu’être le reflet de conceptions antisémites.

La boucle est bouclée. Sauf quand même, sauf erreur de ma part, que la fameuse European Union Agency for Fundamental Right n’a jamais posé la définition indiquée par l’Anti-Defamation League. L'agence ayant même été accusée d’antisémitisme masqué pour avoir refusé de publier une étude qu’elle avait pourtant elle-même commandé au Berlin Research Centre on anti-Semitism. L’European Union Agency for Fundamental Rights reprochait en fait à cette étude de manquer de fiabilité mais refusait aussi d’accepter une définition de l’antisémitisme référant également à l’antisionisme ou à l’anti américanisme.
Fait intéressant,
l’Agence met à disposition du public le texte du Berlin Research Centre on anti-Semitism tout en avertissant qu’il ne reflète pas ses vues sur la question de l’antisémitisme et qu’elle a retiré du texte mis en ligne tous les logos qui pourraient faire croire qu’il s’agit d’une publication officielle.
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Ce n’est quand même pas ça qui va arrêter ces filous de l’ADL, rompus à la manipulation des textes, aux traductions tronquées/truquées ou aux citations inventées.

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Des Juifs Allemands font pression pour la révocation d’un fonctionnaire
JTA – Jewish Telegraphic Agency 4 avril 2008, traduit de l’anglais par Djazaïri

Des leaders Juifs d’Allemagne ont demandé au ministre de l’intérieur d’intervenir contre un fonctionnaire fédéral qu’ils accusent d’écrits antisémite.
Ils expliquent dans une lettre à Wolfgang Schaeuble, ministre Allemand de l’intérieur, qu’un employé de l’agence fédérale pour l’éducation civique a « passé les bornes » de l’antisémitisme avec ses déclarations sur Israël, le conflit israélo-palestinien et Haim Saban, l’homme d’affaires Israélo-Américain. La lettre émane de la Communauté Juive de Berlin et du Conseil de Coordination des Organisations Non Gouvernementales contre l’antisémitisme.Une autre lettre, envoyée à Schaeuble par le Conseil Central des Juifs d’Allemagne, suggère que cet employé, Ludwig Watzal, ne devrait pas travailler pour un service fédéral et demande au ministre de « faire un exemple. »
Le ministère fédéral de l’intérieur a confirmé à JTA que les lettres avaient été reçues le 27 mars. Le ministre répondra dans le courant de ce mois.Dans un article de 2004 intitulé « Une israélisation du monde ? » Watzal laisse entendre que des attaques contre des civils peuvent être justifiées ; « Si les USA israélisent encore plus leurs politiques intérieure et étrangère, les conflits à la palestinienne deviendront globalisés. »En mars, Watzal a publié une déclaration en défense avec pour titre « Duperies, manipulations et diffamations,» dans laquelle il évoque une « nouvelle campagne organisée de diffamation contre moi par des extrémistes antiallemands et néoconservateurs, ayant pour but de détruire ma carrière.» L’Anti-Defamation League (ADL) s’est aussi lancée dans l’arène avec une lettre à Thomas Kruger, le supérieur de Watzal. Selon l’ADL, les propos de Watzal sont antisémites d’après la définition publiée par l’Agence de l’Union Européenne pour les Droits Fondamentaux (European Union Agency for Fundamental Rights). D’après cette définition, l’antisémitisme « peut aussi viser l’Etat d’Israël, conçu comme une collectivité juive. »
Un membre du parlement, Gert Weisskirchen, est d’accord avec ces critiques et déclare que les propos de Watzal ont « franchi la ligne. »

3 commentaires:

  1. MARRE DE CES "JUIFS" QUI VEULENT MUSELER DES PERSONNES QUI OSENT CRITIQUE LA POLITIQUE DE L'ENTITE SIONISTE ALORS OU EST LA SACRE LIBERTE D'EXPRESSION

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  2. La liberté d'expression c'est juste quand ils insultent, provoquent et appellent à la haine et au génocide des musulmans.

    Tout le reste c'est de l'antisémitisme lol.

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  3. Les guillemets sont bienvenus car le sionisme n'est pas le fruit naturel du judaïsme mais bien celui du jeu de trois facteurs : l'antisémitisme classique européen, l'idéologie nationaliste exclusiviste du XIXème et l'impérialisme euopéen, britannique en particulier.

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