lundi 6 juillet 2009

Le petit protégé bulgare du Mossad et les Pomaques

En 1992, la Bulgarie comptait une population musulmane de 1 078 000 âmes répartie en divers groupes dont le plus important est celui des turcs détenteurs de la citoyenneté bulgare suivi de celui des Pomaques (Pomaci).

Les Pomaques sont des Slaves islamisés au cours de la longue présence ottomane dans le pays. Leur langue maternelle est donc tout naturellement le bulgare tandis que le turc est pour eux une langue étrangère.

Les musulmans de Bulgarie, comme les adeptes d’autres confessions, ont vu le régime communiste exercer une forte pression sur leur culte, l’idéologie marxiste ne reconnaissant pas l’existence de divinité(s) et prônant l’athéisme.
D’une certaine manière, vis-à-vis des Pomaques, les gouvernements communistes ont poursuivi la démarche déjà adoptée par les régimes bulgares dès lors que ce pays s’était détaché de l’empire Ottoman : réduire les caractéristiques supposées non slaves de certaines catégories de populations.

Vous me direz, c’est de l’histoire ancienne et qu’est-ce qu’on en à faire ?

Eh bien, c’est que les Pomaques existent toujours avec des particularités qui n’ont guère changé : si seule une quinzaine de pourcent d’entre eux auraient été convaincus d’aller vers l’athéisme, ils restent cependant une communauté pauvre, plutôt peu instruite et isolée. Les femmes de cette communauté s’habillent par ailleurs toujours avec les mêmes vêtements : le shalvari (pantalon ample coloré) et la shamiya (voile).

Et si en France, c’est la passe d’armes entre F. Bayrou et D. Cohen-Bendit qui a surtout marqué la campagne électorale européenne, en Bulgarie ce sont les Pomaques.

C’est qu’il existe en Bulgarie un parti conservateur populiste, le RZS soit Ordre Loi et Justice (à la lisière de l’extrême droite voire carrément d’extrême droite) dirigé par un certain Yane Yanev.
Dans un scrutin marqué en Bulgarie comme ailleurs par une faible participation, le parti
RZS a totalisé 4,67 % des voix et n’a eu aucun élu au parlement européen.
Il s’agit donc d’un parti pour l’heure presque insignifiant. Pour l’heure, car ce parti surfe sur l’air du temps, non par ses proclamations de volonté de lutte contre la corruption mais par son islamophobie affichée.

En effet, un des thèmes marquants de la campagne électorale de M. Yanev a été la dénonciation des «conversions forcées à l’islam de villages entiers». M. Yanev allant jusqu’à dire publiquement que « certaines régions du pays auraient besoin d’une deuxième libération du joug ottoman.»
Ce n’est certes pas par hasard que ce thème de campagne est repris par un blog de la hasbara sioniste (via le site islamophobe
Bivouac) car l’entité sioniste et ses partisans n’ont de cesse de s’évertuer à provoquer une guerre de civilisations et le discours de M. Yanev s’inscrit tout à fait dans cette logique.

Ce que ne nous disent ni ce blog, ni M. Yanev, c’est comment fait-on pour convertir de force à l’Islam des gens qui sont déjà musulmans ?
On lira ici la réponse d’un de ceux qui sont accusés d’organiser ces conversions forcées de musulmans à l’Islam. Et pas plus aujourd’hui qu’hier, les Pomaques ne sont une population islamisée par la force.

Reste que la collusion entre le sionisme et ce leader politique bulgare ne se limite pas à des articles ou des paroles, elle est absolument concrète.
Car notre militant anti-ottoman (c’est-à-dire en réalité antimusulman) est en vérité non seulement un ami mais un protégé des sionistes qui investissent sur lui au cas où...

Ainsi peut-on lire sur un site bulgare d’informations:
« L’ex-chef du Mossad organise la sécurité de Yane Yanev » dont la vie aurait été maintes fois menacée.

Cette aide si elle n’est pas désintéressée est cependant gratuite nous dit l’article :
«Les services côté israélien sont fournis sous la forme d’une aide gratuite avec la coopération de l’ancien chef du Mossad, le général Danny Yatom. »
Si M. Yanev manifeste le désir de libérer une deuxième fois la Bulgarie d’un joug ottoman imaginaire, force est de constater qu’il s’est placé volontairement sous le joug sioniste.

4 commentaires:

  1. Tous vos articles sont intéressants et je fais souvent mon marché chez vous pour les reproduire chez moi. Merci.

    RépondreSupprimer
  2. Yanev,c'est un nom qui se rapproche du prénom juif Yaniv...CQFD!....

    RépondreSupprimer
  3. je crois plutot que Yanev est le mot slave pour dire Jean

    RépondreSupprimer
  4. Cher Djazaïri,

    J'ai souvent plaisir à vous lire : vous prenez parti et je saisis au vol vos réflexions en comprenant votre ligne, et parfois, je vous suis.

    Dans cet article, je relèverais néanmoins quelques imprécisions et permettez-moi de vous les communiquer : je porte des yeux attentifs sur le peuple pomaque.

    1/ Les femmes pomaques portent traditionnellement un fichu de tissu triangulaire magnifiquement brodé comme le font ou le faisaient traditionnellement les femmes des Balkans. La traduction de shamiya par "voile" ne me semble pas perspicace mais cette traduction est du fait du Courrier des Balkans qui va toujours hâtivement dans ce qu'il ne sous-entend même plus.
    2/ En Bulgarie, la participation au scrutin des élections européennes n'est pas la plus faible des pays membres, la progression est même notable (il est vrai que les législatives suivaient et que ces dernières ont dû avoir quelque incidence) et les résultats peuvent être analysés comme une volonté du peuple à garantir son identité nationale. Le parti GERB est en tête et il va falloir faire avec le parti d'extrême-droite ATAKA, profondément raciste, son score n'étant pas à négliger(antisioniste il est , mais il ne vous plairait même pas :) ) . Egalement, le parti populiste RZS n'a pas un score à négliger. Comme chacun se demande qui est derrière, quelle aubaine de lui trouver un protégé à travers l'agent de sécurité d'Avangard Security qui se trouve être du Mossad. Comme il faut trouver d'autres gaffes, on surveille les maladresses de Yanev du côté de ses manquements à la diplomatie pour traduire son émoi face à ce que la Turquie essaie de s'approprier. On oublie que c'est tout simplement un ex du parti agrarien qui a à dire sur l'identité nationale et les identités ethniques.
    3/Vous écrivez "Et pas plus aujourd'hui qu'hier, les Pomaques ne sont une population islamisée par la force" en liant à http://www.anayasa.gen.tr/pomakturcica.htm
    Or, le lien transcrit des recherches sur les Pomaques de Lofça -de Lofça-, dont les historiens se demandent toujours pourquoi on les appelle Pomaques, ces musulmans de cette enclave du nord de la Bulgarie, qui n'ont rien à voir avec les Pomaques des montagnes des Rhodopes, au sud de la Bulgarie, où Yanev a gesticulé. La phrase conclusive du résumé de la recherche sur les registres de recensement n'a rien à voir avec le paragraphe de conclusion des travaux sur les Pomaques de Lofça. Il faut lire jusqu'à fin la synthèse : http://www.anayasa.gen.tr/pomakturcica.htm

    Une seule chose est sûre : les Pomaques sont les témoins d'une histoire longue de bien plus de sept siècles et la culture qu'ils ont, contre pets politiques et vents nauséabonds, essayé de préserver, notamment à travers leur langue orale, est en train de mourir. Eux dont les lointains ancêtres ont su et pu lier des rites religieux moins "rigoureux" par rapport à l'islam sunnite et des habitudes prises aux rites chrétiens se retrouvent sous la férule des turcs aux visées géopolitiques certaines, en souffrant d'en être perçus comme de mauvais musulmans après être passés pendant bien des années pour de rustres paysans incultes.

    Puissent-ils bientôt réagir à la manière des Pomaques grecs qui témoignent de leur douloureuse expérience pour sauvegarder leur culture et pour prévenir les musulmans.

    Très respectueusement,

    Josette V.

    RépondreSupprimer

Commentaires publiés après modération. Les propos injurieux, diffamatoires ou à caractère raciste ne seront pas publiés.