jeudi 27 septembre 2012

Gilad Shalit, un spectateur encombrant pour le FC Barcelone

Castille contre Catalogne


Hier, cette dépêche AFP ne semblait avoir été reprise par aucun organe de presse français, un peu comme si les pérégrinations du soldat sioniste Gilad Shalit n’intéressaient plus personne. Aujourd’hui, seul Europe 1 en parle. 


(AFP) – il y a 1 heure 
MADRID — Le soldat franco-israélien Gilad Shalit, retenu prisonnier par le mouvement palestinien Hamas entre 2006 et 2011, a reçu une invitation de la part du FC Barcelone pour le clasico contre le Real Madrid du 7 octobre, a annoncé le club catalan mercredi.
"Nous avons reçu une demande d'invitation de la part d'un ancien ministre israélien pour cette personne, et le club a décidé de l'inviter comme il le fait pour beaucoup d'autres", a expliqué à l'AFP une source du club catalan.
"Nous n'avons pas entendu parler de protestations en ce qui concerne cette invitation, mais pour bien faire comprendre que le Barça ne prend aucunement position à travers cette invitation dans le conflit israélo-palestinien, nous rappelons qu'en 2011, le vice-président du club Carles Villarubi avait reçu le leader palestinien Mahmoud Abbas et lui avait montré les installations du club", a ajouté la même source.
Enfin, le FC Barcelone a insisté sur le fait qu'il ne s'agissait nullement d'une invitation dans la tribune présidentielle, mais d'une invitation normale en tribunes.
Le journal El Pais a affirmé mercredi que cette invitation avait provoqué une polémique et des protestations de la part de plusieurs associations pro-palestiniennes.
Selon le journal, plusieurs de ces associations ont adressé une lettre au président du Barça, Sandro Rosell, pour lui demander de renoncer à l'invitation, soulignant que Gilad Shalit n'était pas "un simple citoyen", mais un soldat de l'armée israélienne.

L'information est par contre largement répercutée par la presse espagnole et notamment par le journal El Pais qui donne le ton dès le titre de l’article consacré à cette invitation. On voit qu’effectivement, les dirigeants du club sont gênés aux entournures (au moment de la publication de l’article, l’invitation n’est pas confirmée officiellement).


Par Ignacio Cembrero / Ramon Besa, El Pais (Espagne) 25 septembre 2012 traduit de l’espagnol par Djazaïri
Controverse autour de l'invitation qu’aurait faite le Barça à un soldat israélien, détenu pendant cinq ans par le Hamas, pour assister au classique contre Madrid le 7 octobre au Camp Nou.
La présence annoncée du sergent israélien Gilad Shalit lors du classique Barcelone-Madrid le 7 Octobre, au Camp Nou, a suscité une réaction de rejet chez les militants et associations pro-palestiniens et est devenue un problème difficile à gérer pour le club catalan. Le militaire, captif pendant cinq ans du Hamas dans la bande de Gaza , qui est un fervent partisan du FC Barcelone a t raté les hauts faits de son équipe au moment de son apogée (2006-2011). Shalit a exprimé son désir d'aller voir un match du Barça et le club catalan est prêt à exaucer son souhait.
Des sources auprès du club barcelonais ont confirmé hier à notre journal qu’un ancien ministre israélien avait contacté le service du protocole de Barcelone pour solliciter une invitation pour Shalit pour assister au classique du championnat.
Bien que non encore satisfaite, la requête aurait été approuvée ainsi que l’ont annoncé la chaîne de télévision Eurosport et le journal Sport. L’accord a été divulgué officieusement sur Facebook et par l’Association Catalane des Amis d’Israël. Pilar Rahola, ex dirigeante de Esquerra Republicana de Catalunya (Gauche Républicaine) a précisé que le Barça lui avait demandé d’ête son hôte («c’est un honneur pour moi,» a-t-elle dit ; je l’accompagnerai à la tribune et je lui présenterai l’histoire du barça et du pays»).
Pendant la réunion des représentants des adhérents de barcelone, samedi, une des personnes présentes a demandé au président Sandro Rosell s’il était vrai que le soldat israélien avait été invité. La réponse fut «non.» Un porte parole du club a expliqué hier que Rosell n’était alors pas au courant de la requête reçue par le protocole.
Musa Amer Odeh, le délégué général de Palestine en Espagne s’est également intéressé à cette éventuelle invitation et a obtenu une réponse plus alambiquée. «Ils m’ont dit qu’ils avaient distribué des invitations VIP non nominatives à une association dont le nom ne m’a pas été précisé, et que cette dernière, à son tour, pourrait en donner une à Shalit,» nous a-t-il dit au téléphone.
Les associations pro palestiniennes ont demandé par écrit à Rosell de retirer l’invitation à Shalit qui, malgré une santé fragile avait voulu faire partie d’une unité combattante de l’armée israélienne.  Shalit, 26 ans, «n’est pas un simple citoyen israélien, mais un sergent major,» est-il rappelé à Rosell
Dans une lettre rédigée par Jorge Sánchez de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) qui recueille des signatures sur les réseaux sociaux. Sanchez s’étonne de l’empathie dont témoigne le club «à l’égard du seul soldat israélien à avoir été en captivité ces dernières années (…) alors qu’il garde un silence absolu sur les 4 660 prisonniers palestiniens qui sont enfermés dans les prisons israéliennes, parmi lesquels se trouvent 260 enfants, six femmes et 20 parlementaires.»
«Shalit était tankiste et il tirait sur Gaza, tuant des victimes en grande majorité civiles,» poursuit Odeh, le délégué de Palestine. «Il n’était pas un otage séquestre, mais un prisonnier de guerre,» soutient-il, indigné.
La convention de Genève ne s’appliquait pas à lui. Pour essayer de le libérer, l’armée israélienne avait déchaîné l’opération Pluie d’Eté (de juin à novembre 2006) dans laquelle 405 Palestiniens périrent, dont 60 % de civils. Ce fut un échec et Shalit ne fut libéré qu’en octobre 2001, en échange de la sortie des prisons israéliennes de 477 prisonniers palestiniens, dont beaucoup étaient en détention administrative sans avoir été jugés.
 «Les protestations pendant la match de basket Barça – Maccabi de Tel Aviv [en février 2011 au Palau Blaugrana] seront peu de choses en comparaison de ce que nous préparons au Camp Nou,» a annoncé BDS. La rencontre avait été interrompue par des spectateurs qui brandissaient des drapeaux palestiniens. Ils ont également l’intention de demander à la Qatar Foundation qu’elle cesse de sponsoriser le Barça.
Les instances du club ont beau dire que cette invitation n’a pas de caractère politique, en tout cas qu’elle ne signifie pas un parti pris, peuvent-elles vraiment ignorer que la démarche du terroriste sioniste, effectuée par l’intermédiaire de politiciens sionistes, a une finalité propagandiste avérée.

Comment comprendre sinon que :
Au départ, le club lui avait offert un siège au balcon, une proposition rejetée par Gilad Shalit, qui se retrouvera en tribune près de la pelouse, aussi parce qu'une équipe de télévision va rassembler des éléments pour un documentaire.
Les dirigeants du club sont donc au courant de l’aspect propagandiste d’une présence qui n’a pas grand-chose à voir avec une passion pour le football et c’est ce qui explique probablement leur gêne. On aimerait juste connaître la contrepartie offerte par les sionistes.
Pour conclure, disons que le Qatar a une occasion rêvée de démontrer son engagement en faveur de la cause palestinienne (c’est vrai, on peut toujours rêver).

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