Dans mon précédent post, je vous parlais d'As'ad Abukhalil, cet universitaire Libanais qui vit et enseigne aux USA mais qui surtout anime Angry Arab News Service, un blog où, souvent au détour de phrases aussi mordantes que brèves on perçoit la richesse d'une analyse qui se donne parfois à voir dans des développements plus longs. As'ad Abukhalil appartient à une espèce qu'on aurait pu croire disparue, celle des intellectuels Arabes patriotes, mais pas sectaires, enracinés dans leur culture, mais pas au prix d'un enfermement qu'il refuse, ouvert au monde mais sans jamais le confondre avec l'Occident. C'est ce type d'intellectuels qui fait cruellement défaut aujourd'hui dans le monde arabe. Il est intéressant de souligner que tout en ayant été éduqué dans la culture musulmane, l'approche d'As'ad Abukhalil est du type profane pour ne pas dire marxiste. A la fois respectueux et contempteur de la religion [ou plutôt des clercs de cette religion] dans laquelle il a été éduqué, il nous offre l'image de ce que pourrait être un discours musulman mais non religieux sur l'Islam et la culture musulmane mais également sur les autres religions ou cultures. Paradoxe? A y réfléchir pas vraiment.
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As'ad Abukhalil est un intellectuel engagé, au service de son pays mais aussi, et peut-être surtout, en faveur de la cause palestinienne. D'où ce long entretien qu'il a accordé à Electronic Intifada sur les événements en cours au Liban dans le camp de réfugiés de Nahr al-Bared près de tripoli.
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Entretien avec As'ad Abukhalil sur le siège du camp de Nahr al-Bared
Ali Abunimah, Electronic Lebanon, 24 Mai 2007, traduit de l'anglais par Djazaïri
Ali Abunimah, Electronic Lebanon, 24 Mai 2007, traduit de l'anglais par Djazaïri
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Des milliers de réfugiés Palestiniens fuient le camp de réfugiés de Nahr al-Bared dans le nord Liban au cinquième jour de combats entre l'armée libanaise et un groupe militant connu sous le nom de Fath al-Islam qui ont causé la mort de dizaines de soldats et de militants ainsi que celle d'un nombre indéterminé de civils. Le monde assiste en silence à l'aggravation de la situation des réfugiés Palestiniens, 50 ans après leur expulsion de leur patrie vers le Liban. Ali Abunimah, le co-fondateur d'Electronic intifada s'est entretenu avec As'ad Abukhalil, le créateur du blog Angry Arab news Service. Abukhalil explique les origines du Fath al-Islam, les événements qui ont abouti à cette violence et leur signification pour le Liban et la région.
Des milliers de réfugiés Palestiniens fuient le camp de réfugiés de Nahr al-Bared dans le nord Liban au cinquième jour de combats entre l'armée libanaise et un groupe militant connu sous le nom de Fath al-Islam qui ont causé la mort de dizaines de soldats et de militants ainsi que celle d'un nombre indéterminé de civils. Le monde assiste en silence à l'aggravation de la situation des réfugiés Palestiniens, 50 ans après leur expulsion de leur patrie vers le Liban. Ali Abunimah, le co-fondateur d'Electronic intifada s'est entretenu avec As'ad Abukhalil, le créateur du blog Angry Arab news Service. Abukhalil explique les origines du Fath al-Islam, les événements qui ont abouti à cette violence et leur signification pour le Liban et la région.
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EI : Qu'est-ce que le Fath al-Islam
ABUKHALIL: On n'avait pas entendu parler de Fath al-islam avant la fin de l'année dernière. On a eu des articles ces deux dernières années, particulièrement après le retrait des forces syriennes du Liban, sur l'existence d'un type d'organisations de militants extrémistes en cours d'émergence dans les camps de réfugiés au Liban et ailleurs en dehors des camps, notamment dans le nord du Liban.
Certaines informations faisaient dans le sensationnalisme et parfois, des organisations dont le gouvernement avait à se plaindre s'avéraient avoir été financées par la famille Hariri, par exemple Asbat al-Ansar et Jund as-Sham dans le camp de réfugié de Aïn Héloué et dont certains membres ont rejoint par la suite Fath al-Islam.Il est évident que Fath al-Islam n'est pas, ou du moins n'a pas comme caractéristique première d'être une organisation palestinienne. Sur la base des interview de ses chefs que j'ai pu voir à la télévision ou lire dans la presse ces tout derniers mois, on peut discerner l'armature idéologique de cette organisation. Ce sont des fondamentalistes sunnites qui se fixent ces objectifs généraux grandioses des fondamentalistes qui ne séduisent que les plus marginales parmi les organisations fondamentalistes marginales. Ils réfutent tout lien avec al Qaïda même s'ils partagent sa rhétorique et s'ils ne cachent pas leur sympathie voire leurs affinités avec al Qaïda.
Certaines informations faisaient dans le sensationnalisme et parfois, des organisations dont le gouvernement avait à se plaindre s'avéraient avoir été financées par la famille Hariri, par exemple Asbat al-Ansar et Jund as-Sham dans le camp de réfugié de Aïn Héloué et dont certains membres ont rejoint par la suite Fath al-Islam.Il est évident que Fath al-Islam n'est pas, ou du moins n'a pas comme caractéristique première d'être une organisation palestinienne. Sur la base des interview de ses chefs que j'ai pu voir à la télévision ou lire dans la presse ces tout derniers mois, on peut discerner l'armature idéologique de cette organisation. Ce sont des fondamentalistes sunnites qui se fixent ces objectifs généraux grandioses des fondamentalistes qui ne séduisent que les plus marginales parmi les organisations fondamentalistes marginales. Ils réfutent tout lien avec al Qaïda même s'ils partagent sa rhétorique et s'ils ne cachent pas leur sympathie voire leurs affinités avec al Qaïda.
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EI: A-t-on des preuves que la famille Hariri a financé Fath al-Islam?
ABUKHALIL: Nous n'avons pas de preuves que la famille Hariri a financé spécifiquement Fath al-islam. Mais deux possibilités restent à envisager. L'Afghanistan nous a enseigné le phénomène du retour de flamme imprévu. Il arrive qu'un sponsor finance un client et qu'après un certain laps de temps, le client se retourne contre son sponsor. La possibilité existe donc mais je n'ai connaissance d'aucune preuve que Hariri ait financé directement cette organisation en particulier. Ce que nous tenons pour établi, c'est que ces dernières années, et singulièrement depuis 2005, pendant les élections parlementaires, la famille Hariri a dépensé énormément d'argent, particulièrement au nord Liban, pour recruter dans les organisations fondamentalistes extrémistes sunnites.Certains des membres de Fath al-Islam qui combattent en ce moment avaient été libérés lors d'une amnistie sans précédent en 2005, sur l'insistance de la famille Hariri qui voulait s'attirer les faveurs d'organisations fondamentalistes sunnites de Tripoli. Il est donc très probable que certaines de ces personnes ont été bénéficiaires des largesses de Hariri dans la région nord du Liban. Mais ça ne veut pas dire que les Hariri ont financé en connaissance de cause Fath al-Islam, même si nous savons qu'ils ont financé des groupes sunnites fanatiques dont des membres ont plus tard rejoint Fath al-Islam.
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EI: On rapporte dans la presse que des Palestiniens qui fuient le camp de Nahr al-Bared disent que les militants de Fath al-islam se sont infiltrés dans le camp l'année dernière, qu'ils ne se mêlaient pas aux gens et avaient peu de contacts avec les habitants du camp sauf pour condamner le fait de fumer, de jouer de la musique ou d'afficher des posters. Un réfugié remarque que le camp est surveillé de tous côtés par l'armée libanaise et il se demande comment ces militants ont pu y pénétrer vu qu'ils ne sont pas tombés du ciel. Comment répondriez-vous à cette question?
EI: On rapporte dans la presse que des Palestiniens qui fuient le camp de Nahr al-Bared disent que les militants de Fath al-islam se sont infiltrés dans le camp l'année dernière, qu'ils ne se mêlaient pas aux gens et avaient peu de contacts avec les habitants du camp sauf pour condamner le fait de fumer, de jouer de la musique ou d'afficher des posters. Un réfugié remarque que le camp est surveillé de tous côtés par l'armée libanaise et il se demande comment ces militants ont pu y pénétrer vu qu'ils ne sont pas tombés du ciel. Comment répondriez-vous à cette question?
ABUKHALIL: Je trouve vraiment suspecte la manière dont tous ces gens sont entrés au Liban, et tout indique qu'ils y sont entrés légalement. Nous n'avons pas affaire à des infiltrations du genre de celles dont parle la presse américaine pour l'Irak. Ils sont donc entrés au Liban avec leurs passeports, sont passés par les ports où ils ont été contrôlés par les forces de sécurité et l'armée libanaise puis ils se sont installés dans ces camps; et comme vous l'indiquez à juste titre, tous ces camps sont sous la surveillance de l'armée libanaise.Au cours d'un entretien accordé à la chaîne TV Al-Arabiya le 23 mai, le ministre libanais de la défense, Elias Murr a déclaré que pas un seul combattant n'a été identifié comme palestinien parmi les dizaines de combattants tués dans les affrontements. Il a indiqué que la plupart étaient Libanais, Saoudiens, Yémenites, Algériens, Tunisiens, marocains etc.
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EI: Qu'est-ce qui a déclenché la violence à Nahr al-Bared?
ABUKHALIL: C'est là que ça devient bizarre et qu'apparaissent de nombreuses questions. Après l'assassinat de Rafiq Hariri en février 2005, la famille Hariri n'a pas eu confiance dans les services de sécurité et de renseignements existants et donc, sous la supervision et avec des financements des USA et avec le soutien de l'Arabie Séoudite, de la Jordanie et des Émirats Arabes Unis, elle a constitué sa propre quasi milice, les Forces Intérieures de Sécurité. Ils ont aussi créé quelque chose appelé Jihaz al Ma'alumat, un appareil de renseignement, dont l'existence ne repose sur aucune base légale au regard de la législation libanaise. Quoi qu'il en soit, ce sont aujourd'hui les plus importants services de sécurité et de renseignements au liman et ils ont marginalisé les autres.
La veille de la flambée de violence, Al-Mustaqbal, le journal des Hariri, faisait sa une sur le cambriolage d'une banque près de tripoli. Le journal affirmait que c'était l'oeuvre de Fath al-Islam. On peut se demander pourquoi si on savait qui avait cambriolé la banque, les autorités ne se sont-elles pas rendu sur les lieux pour les arrêter?Selon les informations dont je donne la primeur à vos lecteurs, l'appareil sécuritaire des Hariri avait apparemment prévu de faire un raid spectaculaire sur un appartement appartenant à Fath al-Islam à Tripoli, et désirait tirer bénéfice de l'affaire afin d'impressionner le public libanais; ils avaient donc emmené avec eux des équipes des chaînes TV de Hariri. Eh bien, ils sont allés faire ce raid le jour en question. Ca a été un fiasco du début à la fin. Ils ont été écrasés par une poignée de combattants de Fath al-Islam. C'est alors qu'ils ont fait appel à l'armée libanaise. La presse libanaise rapporte que l'armée libanaise n'était pas au courant de tout ça et qu'elle n'avait pas été prévenue et qu'elle a été simplement appelée à intervenir après que les forces de sécurité et les services de renseignements de Hariri aient échoué dans leur raid qui était supposé impressionner l'opinion libanaise.
La veille de la flambée de violence, Al-Mustaqbal, le journal des Hariri, faisait sa une sur le cambriolage d'une banque près de tripoli. Le journal affirmait que c'était l'oeuvre de Fath al-Islam. On peut se demander pourquoi si on savait qui avait cambriolé la banque, les autorités ne se sont-elles pas rendu sur les lieux pour les arrêter?Selon les informations dont je donne la primeur à vos lecteurs, l'appareil sécuritaire des Hariri avait apparemment prévu de faire un raid spectaculaire sur un appartement appartenant à Fath al-Islam à Tripoli, et désirait tirer bénéfice de l'affaire afin d'impressionner le public libanais; ils avaient donc emmené avec eux des équipes des chaînes TV de Hariri. Eh bien, ils sont allés faire ce raid le jour en question. Ca a été un fiasco du début à la fin. Ils ont été écrasés par une poignée de combattants de Fath al-Islam. C'est alors qu'ils ont fait appel à l'armée libanaise. La presse libanaise rapporte que l'armée libanaise n'était pas au courant de tout ça et qu'elle n'avait pas été prévenue et qu'elle a été simplement appelée à intervenir après que les forces de sécurité et les services de renseignements de Hariri aient échoué dans leur raid qui était supposé impressionner l'opinion libanaise.
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EI: Quelles ont été les réactions à ces événements au Liban et des organisations ou des partis ont-ils condamné le bombardement du camp de Nahr al-Bared?
ABUKHALIL: De mon point de vue, s'agissant des réactions au Liban, c'est un des éléments les plus douloureux de cette affaire.
Aucun parti politique libanais n'a pris position, pas un seul, contre le bombardement indiscriminé du camp de réfugié de Nahr al-Bared. Le Hezbollah a choisi de soutenir l'armée, comme l'ont fait le Parti Communiste et d'autres organisations. Bien entendu, il ne fallait pas s'attendre à autre chose de la part du mouvement du 14 mars, mais dans l'opposition ça a été à qui manifesterait le plus fortement son soutien. Le général Aoun, le principal leader de l'opposition chrétienne a apporté un soutien total et inconditionnel à l'armée libanaise et à son recours à ce qu'on appelle une « option militaire décisive » - ce qui veut dire autoriser l'armée à entrer dans les camps ou à les investir.
Aucun parti politique libanais n'a pris position, pas un seul, contre le bombardement indiscriminé du camp de réfugié de Nahr al-Bared. Le Hezbollah a choisi de soutenir l'armée, comme l'ont fait le Parti Communiste et d'autres organisations. Bien entendu, il ne fallait pas s'attendre à autre chose de la part du mouvement du 14 mars, mais dans l'opposition ça a été à qui manifesterait le plus fortement son soutien. Le général Aoun, le principal leader de l'opposition chrétienne a apporté un soutien total et inconditionnel à l'armée libanaise et à son recours à ce qu'on appelle une « option militaire décisive » - ce qui veut dire autoriser l'armée à entrer dans les camps ou à les investir.
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EI: Pourquoi en est-il ainsi?
ABUKHALIL: En premier lieu, je comprends que l'armée libanaise a été frappée durement l'été dernier. Son moral et son prestige ont énormément souffert de son manque d'efficacité face aux brutales agressions israéliennes. Comme il n'existe aucun symbole de l'unité du Liban, les gens veulent toujours mettre en avant que, bon, « c'est peut-être l'armée. » Ça ne peut pas être toujours le caviar d'aubergines ou le hoummous. Ce doit être quelque chose de plus concret. Et c'est pourquoi on a cet engouement pour le soutien à l'armée. Ensuite, il y a une attitude générale raciste – le racisme classique à l'encontre des Palestiniens – et Khalid Saghiyya, un courageux éditorialiste Libanais en a parlé dans al-Akhbar. C'est pourquoi il est facile pour de nombreuses personnes de tolérer des attaques indiscriminées contre les camps de réfugiés Palestiniens. Ce n'est pas la première fois. Exactement comme en Jordanie il y a eu tous ces épisodes de bombardement des camps qui ont culminé pendant le Septembre Noir. Pendant toute ma vie au Liban il y eu toutes ces attaques par l'armée libanaise et plus tard par d'autres milices. En 1973, j'avais 13 ans, les camps de réfugiés Palestiniens au Liban avaient été bombardés par l'aviation libanaise. La liste est longue. Cette armée libanaise ne montre sa force que contre des réfugiés palestiniens sans défense. D'accord il y a l'organisation Fath al-Islam, ainsi que je l'ai dit, mais c'est un petit groupe fanatique dont on aurait pu s'occuper comme d'un problème de sécurité. Il était inutile de recourir à la puissance de feu de l'armée dont nous ne soupçonnions certainement pas l'existence quand l'été dernier le Liban était agressé par Israël et que l'armée libanaise se cachait surtout pour regarder quelques centaines d'irréguliers Libanais résister courageusement à l'agression israélienne.
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EI: Le gouvernement libanais vous rétorquerait certainement qu'il ne vise pas les habitants du camp et il a même fait des déclarations dans lesquelles il dit comprendre que l'organisation qu'il vise n'a rien à vois avec les palestiniens du Liban.
ABUKHALIL: L'ironie est que certes, il a dit tout ça et qu'il a dit plus. Il a eu recours au même que les Israéliens quand ils ont bombardé les camps de réfugiés en Cisjordanie et à Gaza. C'est le même langage que celui pratiqué par les USA en Afghanistan et en Irak : « Ils se cachent au milieu des civils. Ils se servent des civils comme de boucliers humains. Frapper les civils est une faute, l'armée se préoccupe de la population civile. » Toute cette propagande des dommages collatéraux est utilisée par le gouvernement.Les Palestiniens sont faibles au niveau régional et international. Ils ne reçoivent aucun soutien des gouvernements arabes, ce qui explique que le gouvernement libanais a non seulement eu la capacité et la volonté de faire ce qu'il a fait, et hier une déclaration officielle de la Ligue Arabe a non seulement apporté son soutien et exprimé sa « satisfaction » pour reprendre ses termes, au sujet de ce qui se passe mais a proposé une assistance militaire en récompense des bombardements du camp.
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EI: La main des USA est évidente dans cette affaire. Nous avons vu le gouvernement libanais solliciter une assistance militaire, dont des munitions et du matériel américains en réaction aux événements de Nahr al-Bared. Comment voyez-vous le rôle des USA et permettez moi d'élargir un peu ma question. En quoi les événements du Liban sont-ils liés à ce qui se passe à Gaza et les USA ont-ils réellement une stratégie pour la région? Quelle est la vision d'ensemble ici?ABUKHALIL: Les USA jouent certainement un rôle considérable dans toute cette affaire. Il y a à peine une semaine, David Welch, le sous-secrétaire US pour le Proche Orient visitait le Liban. Fait sans précédent, il a rencontré le commandant en chef de l'armée libanaise. Ce n'était jamais arrivé auparavant. On ne sait pas de quoi ils ont discuté mais la presse libanaise – même la presse pro gouvernementale – a souligné le caractère sans précédent de la rencontre entre Welch et le commandant en chef.En ce qui concerne les Américains, nous devons aussi observer qu'ils ont annoncé officiellement que le gouvernement libanais leur avait fait une requête d'assistance militaire d'urgence. Et encore que le gouvernement libanais a promptement démenti avoir fait une telle demande. Et que ensuite il a démenti le démenti. Regardez Gaza et vous constaterez que les Américains ont soutenu, financé et armé les milices de Muhammad Dahlan et que Mahmoud Abbas le président de l'Autorité Palestinienne] a été chargé de combattre et de tuer d'autres Palestiniens. Voyez le Liban d'aujourd'hui et vous trouvez un gouvernement libanais soutenu, financé et armé par le gouvernement américain et qui fait la même chose. La Palestine et le Liban sont devenus plus importants pas tellement parce que l'administration US aurait la volonté de leur accorder une quelconque attention mais tout particulièrement en raison de l'échec du projet américain en Irak. Et il a choisi la Palestine et le Liban parce que ce sont des endroits où se trouvent des milices fantoches armées et financées par les USA que ces derniers peuvent utiliser contre leurs ennemis et les ennemis d'Israël.
EI: La main des USA est évidente dans cette affaire. Nous avons vu le gouvernement libanais solliciter une assistance militaire, dont des munitions et du matériel américains en réaction aux événements de Nahr al-Bared. Comment voyez-vous le rôle des USA et permettez moi d'élargir un peu ma question. En quoi les événements du Liban sont-ils liés à ce qui se passe à Gaza et les USA ont-ils réellement une stratégie pour la région? Quelle est la vision d'ensemble ici?ABUKHALIL: Les USA jouent certainement un rôle considérable dans toute cette affaire. Il y a à peine une semaine, David Welch, le sous-secrétaire US pour le Proche Orient visitait le Liban. Fait sans précédent, il a rencontré le commandant en chef de l'armée libanaise. Ce n'était jamais arrivé auparavant. On ne sait pas de quoi ils ont discuté mais la presse libanaise – même la presse pro gouvernementale – a souligné le caractère sans précédent de la rencontre entre Welch et le commandant en chef.En ce qui concerne les Américains, nous devons aussi observer qu'ils ont annoncé officiellement que le gouvernement libanais leur avait fait une requête d'assistance militaire d'urgence. Et encore que le gouvernement libanais a promptement démenti avoir fait une telle demande. Et que ensuite il a démenti le démenti. Regardez Gaza et vous constaterez que les Américains ont soutenu, financé et armé les milices de Muhammad Dahlan et que Mahmoud Abbas le président de l'Autorité Palestinienne] a été chargé de combattre et de tuer d'autres Palestiniens. Voyez le Liban d'aujourd'hui et vous trouvez un gouvernement libanais soutenu, financé et armé par le gouvernement américain et qui fait la même chose. La Palestine et le Liban sont devenus plus importants pas tellement parce que l'administration US aurait la volonté de leur accorder une quelconque attention mais tout particulièrement en raison de l'échec du projet américain en Irak. Et il a choisi la Palestine et le Liban parce que ce sont des endroits où se trouvent des milices fantoches armées et financées par les USA que ces derniers peuvent utiliser contre leurs ennemis et les ennemis d'Israël.
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EI: Que nous disent les événements en cours sur l'évolution de la situation au Liban? La presse israélienne par exemple, parle d'une autre guerre cet été. S'agit-il de signaux avant coureurs comme beaucoup de gens le craignent?
ABUKHALIL: Je suis plus d'avis que c'est peut être une indication que ce conflit pourrait être une alternative à une telle guerre. Les Israéliens comme le Hezbollah ne sont pas du tout intéressés par une flambée du conflit cet été. Et je pense que les USA ont la volonté et la capacité de faire pression sur le gouvernement libanais pour qu'il désarme les camps de réfugiés palestiniens de manière à accroître la sécurité d'Israël à leur point de vue. Même cela aurait une effet de choc en retour car nous avons déjà vu que les camps de réfugiés palestiniens sont très mécontents devant ce qui se passe.
merci de cette interview des plus interessantes qui jette un peu de lumiere sur cette situation qui nous laisse si perdus
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