C'est un sioniste qui pose la question et répond par l'affirmative dans l'article ci-dessous.
A aucun moment, l'auteur de l'article n'argumente lui-même, il se contente de faire parler certains des acteurs de cette conférence qans leur opposer d'arguments. Pour la bonne raison qu'il est d'accord avec cette thèse.
Pour beaucoup, ce complot était un secret de Polichinelle nié à la fois par leurs auteurs et leurs complices.
Voilà qu'une voix qui s'exprime dans un organe du sionisme l'admet ouvertement et c'est une nouveauté. On peut discuter à l'infini des motivations derrière la parution de cet article, mais le fait est là. Et la complicité des Etats occidentaux y est exposée brièvement mais sans fard.
Nous dirons juste que pour nous, il n'y a pas eu de conspiration juive contre Durban II mais une conspiration sioniste.
La conspiration juive contre Durban II (Non, sérieusement)
par Michael J. Jordan, Jewish Telegraphic Agency 28 avril 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri
Analyse
GENEVA (JTA) -- Qui était derrière les actions en vue de discréditer la Conférence de Durban de 2009 à Genève ne relève pas du secret.
Près d'un an avant la conférence sur le racisme, les organisations juives et pro-Israël ont exercé de fortes pressions pour obtenir des pays occidentaux qu'ils boycottent la rencontre, dont ils étaient certains qu'elle traiterait Israël de manière injuste, exactement comme ce fut le cas lors de la première conférence de Durban en 2001.
En effet, au cours des mois qui ont précédé la conférence, le haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme, Navi Pillay, avait signalé à plusieurs reprises qu'une campagne orchestrée était à l'origine des menaces occidentales de boycott de la conférence, dite de Durban II.
"La conférence a été l'objet de critiques violentes critiques et souvent déformée par certains groupes de pression intéressés par une seule question, disait-elle le 8 septembre 2008.
Pourtant Pillay - comme tant d'autres - a refusé de nommer les forces derrière cette campagne.
"Si vous tapez sur Google «Durban and racism ", vous voyez qui est derrière 90 % de ces pressions," déclarait ici même la semaine dernière Jan Lonn, coordonateur suédois du Forum de la société civile. «Ce n'est pas un secret, et tout le monde le sait."
A la question de la JTA de savoir s'il référait aux organisations juives et aux commentateurs pro Israël, Lonn avait répondu, «Vous le savez très bien, car vos médiats ont fréquemment fait état des critiques.»C'était une touche ironique apportée à l'histoire habituelle des antisémites désignant les Juifs comme les auteurs dissimulés de conspirations à l'échelle mondiale. Ces conspirations ont la caractéristique d'être aussi vraies que « Les protocoles des sages de Sion» -- c'est-à-dire pas du tout.
Cette fois ci, cependant, les Juifs ont réellement conspiré, quoique ouvertement, pour saboter la conférence.
Le Congrès Juif Mondial a rencontré des officiels de 17 Etats membres de l'ONU pour faire pression en faveur d'un boycott. Anne Bayefsky, chercheuse à l'Hudson Institute, a battu les tambours anti-Durban pendant des mois dans la presse étatsunienne, dont la National Review, le New York Daily News et Forbes. Et des responsables israéliens ont fait pression sur les alliés qui avaient l'intention de participer à la conférence pour qu'ils ne tolèrent aucune résolution anti-Israël.
Mais pour la plupart, les organisateurs de Durban II et les participants ne voulaient pas pointer les Juifs du doigt pour leurs pressions anti-Durban, de crainte d'être taxés d'antisémites.
«Je ne peux pas dire exactement quel est ce lobby, » a déclaré Pillay le 12 mars dans une interview à ABC.net en Australie. «Je peux seulement inférer qu'il semble être une source diffusant cette fausse information et qualifiant cette conférence d'évaluation de 'festival de la haine.'»
Cependant, le recours au terme chargé « lobby » s'est avéré être de trop pour certaines organisations juives.
UN Watch, un organisme de surveillance, a adressé à Pillay une lettre lui demandant « d'éviter d'utiliser certains stéréotypes bien connus.» Hillel Neuer, directeur exécutif d'UN Watch, explique que le mot « renvoyait à l'image [d'un lobby] mystérieux, anonyme et puissant.»
«Certains médiats m'ont questionné sur 'des groupes de pressions à domaine exclusif' – une expression que personne n'utiliserait pour des ONG qui protestent contre le traitement inéquitable des noirs, des homosexuels, des femmes, des Musulmans etc.,» affirme Neuer.
Rupert Colville, porte parole de Pillay, a déclaré à la JTA que son bureau « ne faisait pas objection au lobbying per se. Le lobbying est le sang et la vie du mouvement pour les droits humains et un élément clef de la démocratie. Ce à quoi nous nous opposons est le lobbying manifestement malhonnête. »
Colville ajoute, « Nous n'avons jamais caractérisé les méthodes malhonnêtes utilisées pour essayer de couler la conférence d'évaluation de Durban comme étant l'exclusivité d'un pays en particulier ou d'un groupe défini par la race. »
Certains ont été un peu plus diserts sur ceux qu'ils considèrent comme responsables de la campagne anti-Durban II.
Un responsable d'une importante organisation non gouvernementale affirme que des pays européens comme l'Allemagne n'ont participé à l'élaboration du projet de résolution le vendredi précédant la conférence que pour pouvoir décider de la boycotter dès le week-end.
«Le lobby juif, » déclare ce responsable, qui refuse la divulgation de son nom ou de celui de son organisation.
«Ce que je crains si vous mettez ces mots dans ma bouche, c'est qu'ils aient l'air d'une théorie du complot et qu'alors les lecteurs disent que nous sommes antisémites, » explique ce responsable.
Malaak Shabazz, la fille de Malcolm X, le militant pour les droits des noirs, n'a pas de telles réticences. Elle accuse les «agitateurs sionistes» d'attitudes perturbatrices et agressives envers elle à Genève et elle a envoyé une lettre de protestation au bureau de Pillay.
«Les gens confondent sionisme et judaïsme, et c'est vraiment désolant,» dit-elle.
«Les sionistes amènent les gens à haïr les Juifs, » explique Shabazz. « Je ne connaissais pas les tactiques des sionistes. Mais ici, j'ai eu droit à un cours accéléré.»