Un des débats importants de notre démocratie sioniste porte sur la judéité, c'est-à-dire sur le fait de savoir qui est juif et qui ne l'est pas. Car ne l'oublions pas, le fait d'être juif vaut autorisation à participer au pillage de la Palestine pour tout Juif (Polonais, Hongrois, Français, Slovaque...) qui aurait envie de jouer au colon en tant que citoyen de l'entité sioniste.
Voilà qui fait furieusement penser aux débats sur la "francité" ou la "germanité" chère à un certain moustachu
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Le hic, c'est que le rabbinat orthodoxe ne s'en satisfait que si le converti respecte à la lettre et à vie les préceptes de l'orthodoxie (Sabbat, cacherout notamment). Pas moyen pour ces néo Juifs d'être simplement de "mauvais" Juifs comme on dit qu'il y a de mauvais Chrétiens, de mauvais Musulmans.
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Pour avoir le droit d'être de bons colons, ils doivent être de "bons" Juifs.
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On note deux passages amusants dans ce texte. Le premier est celui où le rabbin convertisseur Drukman affirme qu'un Commandement ordonne "d'aimer chaque Juif." Oui, vous lisez bien chaque Juif et non chaque être humain.
Le deuxième passage est en fait le pendant du premier. Il s'agit des propos de la néo juive Danoise par qui les problèmes ont commencé. Cette dernière évoque en effet"une loi non écrite selon laquelle nous devrions être bons les uns envers les autres êtres humains" et qu'elle a "toujours relié ça à la religion".
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Je dirais que nous avons là la preuve que sa conversion est bidon puisque le rabbin Drukman parle "d'aimer chaque Juif" et non chaque être humain (c'est le Christ qui parlait, je crois, d'aimer son prochain comme soi-même). Et effectivement elle l'a toujours relié à sa religion chrétienne. En tant que néo juive, elle aurait dû savoir que seuls les rabbins (et encore en fonction de leurs qualifications) sont habilités à connaître et à expliquer la loi non écrite (la Torah non écrite) et certainement pas une néo convertie qui n'observe pas le sabbat.
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JERUSALEM – Eduquée sans religion dans le Maryland, Shannon avait voulu se faire une nouvelle vie en Israël.
Au cours d’un processus rigoureux de conversion, elle a étudié la loi religieuse pendant un an, adopté un nom hébreu et changé sa garde robe au profit de jupes et de manches longues ainsi que le prescrit la coutume juive orthodoxe. Finalement, un jury de rabbins l’a déclarée juive.
Mais cinq ans plus tard, elle et quelques 40 000 personnes dans son cas ont vu leurs conversions brusquement annulées par la Haute Cour Rabbinique d’Israël. La Cour affirme que le rabbin qui dirige l’instance gouvernementale mise en place pour superviser les conversions est trop libérale dans leur reconnaissance.
L’affaire, maintenant portée devant la Cour Suprême d’Israël, a mis en lumière l’intensification de la lutte pour le pouvoir à l’intérieur de l’establishment religieux israélien au sujet cette ancienne question de savoir « qui est Juif. » Elle menace également d’accroître la distance entre Israël et les Juifs Américains qui sont généralement adeptes d’écoles du judaïsme plus libérales.
Si la citoyenneté israélienne de Shannon, 34 ans, n’est pas réellement menacée, la décision amoindrit ses droits religieux. De nombreux rabbins ne célébreront plus de rituels juifs fondamentaux pour elle, comme celui du mariage ou de funérailles juives. Si elle a des enfants, ils pourraient ne pas être considérés comme Juifs.
« Je suis très préoccupée. Je ne pourrais probablement pas être mariée en Israël, » dit-elle. « Dieu me pardonne, si je meurs, aurais-je des obsèques juives ? »
Shannon était le nom que cette femme avait reçu à sa naissance dans le bourg agricole du Maryland où elle a grandi. Elle a demandé à taire son patronyme ainsi que son prénom hébreu par peur de braquer les rabbins qui tiennent son destin entre leurs mains. D’autres convertis interviewés par Associated Press ont fait la même requête.
La recherche d’une définition de la judéité est un problème récurrent depuis le début en Israël et s’est transformée en question urgente ces dernières années avec l’afflux d’immigrants, surtout de l’ancienne Union Soviétique et d’Ethiopie. Beaucoup d’entre eux ont des racines juives mais ne sont pas considérés comme Juifs par la loi religieuse juive orthodoxe car ils ne sont pas de mère juive.
Trois ans plus tôt, le gouvernement avait institué une autorité de la conversion pour mettre en place des normes universelles, sous la direction d’Haim Drukman, un rabbin juif orthodoxe respecté qui avait déjà supervisé des milliers de conversions pendant des années, dont celle de Shannon.
Née d’un père Juif et d’une mère Chrétienne, Shannon se sentit attirée par ses racines juives et s’installa en Israël en 1995. Ne satisfaisant pas aux critères du rabbinat orthodoxe de judaïté, elle entreprit alors une conversion, reconnue en 2003 par Drukman, et adopta jusqu’à ce jour un style de vie religieux, respectant la cacherout et ne travaillant pas pendant le Sabbat.
Mais en mars dernier, le tribunal rabbinique financé par l’Etat, et qui a le dernier mot pour dire qui est Juifs a annulé sa conversion et celle de quelque 40 000 autres supervisées par Drukman et ses disciples.
Les rabbins ont justifié leur décision par la découverte qu’une Danoise convertie par Drukman il y a plus de dix ans n’observait pas le Sabbat. Mais leur décision n’était que le symptôme d’une lutte plus large.
D’un côté une ligne ultra orthodoxe dure qui insiste sur le fait que les convertis doivent adopter à vie leur interprétation stricte du judaïsme. De l’autre des modérés comme Drukman. « Un commandement ordonne d’aimer chaque Juif et un commandement spécial ordonne d’aimer le converti, » affirme-t-il.
Un des objectifs importants du service de Drukman était d’aider les plus de 300 000 immigrants de l’ex Union Soviétique dont la judéité était mise en question.
Le rabbin Eliyahu Ben-Dahan, directeur des tribunaux rabbiniques considère que trop de convertis ne sont pas véritablement intéressés par la religion. « Personne n’a vraiment vérifié combien parmi ces 300 000 personnes souhaitaient réellement être juives, » explique Ben-Dahan.
La décision a également fragilisé les liens avec ces Juifs Américains affiliés aux dénominations libérales et conservatrices. La décision sur les conversions est perçue comme un nouveau coup porté à leur combat pour la reconnaissance en Israël.
« Peu de crises ont semé à ce point la division entre la communauté juive américaine et Israël, » avait écrit en juillet au premier ministre Ehud Olmert l’United Jewish Community, une fédération d’organisations qui donne des centaines de millions de dollars chaque année à Israël.
A l’appel de l’organisation pour une action, Olmert répliqua qu’il était « déterminé » à résoudre la crise des conversions.
Mais le même mois, Olmert renvoya abruptement Drukman. Il affirmait que la réglementation obligeait le rabbin âgé de 76 ans à se retirer, mais un officiel explique qu’Olmert considérait que le taux de conversions de Drukman – 3400 pendant les trois années d’existence de l’autorité – était trop bas. Cet officiel s’est exprimé sous condition d’anonymat car il détient des informations confidentielles.
Drukman, s’exprimant devant l’Associated Press, a qualifié sa destitution de « stupide et malveillante, » affirmant que son contrat avait été renouvelé l’année dernière seulement
La Cour Suprême prendra probablement en charge d’ici quelques semaines une action légale introduite par Yael, la Danoise au cœur du conflit. Elle s’était convertie pour épouser un Israélien qu’elle avait rencontré vingt ans plus tôt mais, pendant sa procédure de divorce l’année dernière, elle avait reconnu ne plus vivre selon le rite orthodoxe. Les rabbins invalidèrent alors sa conversion et toutes celles effectuées par Drukman.
Yael affirme que les rabbins agissent à l’encontre de l’esprit du judaïsme.
« Il existe une loi non écrite selon laquelle nous devrions être bons les uns envers les autres et être des êtres humains, et j’ai toujours relié ça à la religion, » dit-elle.