lundi 28 février 2011

Il y a un an presque jour pour jour, Barack Obama proposait de renforcer la démocratie libyenne

Il semblerait que M. Obama, grand héraut de la démocratie vienne d'annoncer à M. Kadhadi qu'il devrait s'en aller maintenant. Oui, maintenant, pas dans un mois, pas dans deux mois mais tout de suite.
Et ça n'a certainement rien à voir, mais M. Nicolas Sarkozy, président de la république française, et M. David Cameron, premier ministre se sa gracieuse Majesté la reine Elizabeth II viennent de dire exactement la même chose.
Curieux comme ces responsables politiques peuvent être versatiles, notamment M. Obama dont le gouvernement avait proposé en février 2010 un renforcement de l'aide militaire des Etats Unis pour l'année 2011 à un certain nombre de démocraties arabes.
Parmi ces démocraties, nous trouvons Oman, le Maroc, Bahrein, le Yémen et, (incroyable mais vrai!), la Libye

via Angry Arab

samedi 26 février 2011

L'échec annoncé de la révolution démocratique en Libye

Jusqu’à présent, les événements libyens donnaient l’image d’une révolution populaire et sans chefs, capable de culbuter les forces gouvernementales tout en montrant son aptitude à gérer la cité.
Ceci n’est pas fait pour surprendre car il faut bien admettre, par exemple dans le cas de l’Algérie, que la population fait preuve d’une capacité admirable à faire fonctionner la société en dépit des interventions désorganisatrices d’un Etat dont le rôle s’assimile trop souvent plus à celui d’un parasite qu’à celui d’un organisateur et d’un facilitateur de l’activité.
Ceci dit, quelle que soit l’issue du bras de fer entre le colonel Kadhafi et ses opposants, la révolution populaire libyenne est déjà terminée. Du moins si j’en crois cet article de Time que je vous propose et qui repose sur un entretien de l’envoyée spéciale de ce magazine avec un colonel Libyen qui a rejoint l’opposition au régime.
Pas besoin de décodeur pour comprendre que les militaires continueront, comme en Egypte ou en Tunisie, même si les circonstances sont nettement différentes, à jouer un rôle politique décisif. C'est ainsi que l'entendent les Etats Unis. Certes, le colonel dont il est question dans l’article semble dire que la révolution restera au peuple. Oui, mais les promesses comme on dit, n’engagent que ceux qui les croient. Et rien dans les détails fournis ne permet d’imaginer une véritable instauration de la démocratie en Libye : rôle déterminant de l’armée, des chefs de tribu, nombre de dignitaires du régime qui ont fait défection, encouragés sans doute par des promesses faites par le Département d’Etat à Washington.
Il en va de même des méthodes préconisées qui ne semblent guère différer de celles reprochées à Kadhafi : bombardements aériens en milieu urbain, bombardements d’artillerie…
C'est une démocratie à l'irakienne ou à l'afghane qui se profile en Libye.

J’attends personnellement quand même d’avoir des preuves que l’armée restée fidèle à M. Kadhafi a procédé à des bombardements aériens sur des villes. Pour l’instant, il n’y a rien. Après tout, comme il est indiqué dans cet article, et quand même démenti par le colonel qui en fait l’objet, un ancien ministre Libyen est même allée jusqu’à affirmer que l’armée libyenne disposait d’armes atomiques et chimiques !
J'allais oublier les mercenaires, Africains SVP, rien à voir donc avec les honorables "contractors" employés par dizaines de milliers par les USA en Irak et en Afghanistan!
 Beaucoup d’informations donc, mais aussi de désinformation dont l’intention est de diaboliser un Kadhafi, certes peu sympathique, afin de justifier toutes les options de la part de la « communauté internationale » (c’est-à-dire l’OTAN) en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain.

par Abigail Hauslohner / Benghazi, TIME (USA) traduit de l’anglais par Djazaïri

C’est dans une ancienne base de la défense aérienne qui se trouve dans un quartier de Benghazi partiellement bâti et plongé dans l’obscurité que le colonel Tarek Saad Hussein prépare les forces révolutionnaires pour l’ultime bataille.  Le dictateur Libyen, le colonel Mouammar Kadhafi, luttera probablement jusqu’à la mort pour garder le contrôle de sa capitale, Tripoli, si on en croit les soldats comme les militants révolutionnaires. Mais les banderoles devant la haute Cour de Benghazi disent : « la Libye est un corps unique, Tripoli est notre cœur. » L’est du pays est maintenant sous contrôle de l’opposition, mais la Libye ne connaîtra pas la division car, disent-ils : le révolution ne sera pas terminée avant qu’elle arrive à Tripoli et la déposition du dictateur. 
La libération de Tripoli est devenu le cri de ralliement à Benghazi, la deuxième plus grande ville libyenne. « Nous n’abandonnerons jamais Tripoli, » criait l’imam qui dirigeait la prière en plein ait à midi. En réponse, depuis les milliers de personnes rassemblées sous un ciel méditerranéen orageux s’élevait en chorus « Dieu est grand ! »  (voyez les photos de Benghazi libérée par Yuri Kozyrev). 

Pour le colonel Hussein, assis dans son bureau austère dans une base équipée de canons anti-aériens et plongée dans l’obscurité, la révolution libyenne reste encore surtout une révolution populaire. Mais l’armée qui a rejoint l’opposition – plus de 10 000 hommes entre Benghazi et la frontière égyptienne, dit-il – ont désormais une tâche importante entre les mains. « Nous essayons de réunir autant d’hommes que possible à Benghazi et dans d’autres villes afin de préparer une force qui marchera sur Tripoli, » dit-il.
Hussein agit en coordination avec d’autres officiers de l’armée, des cheiks tribaux et des volontaires dans toute la région, dit-il, pour lancer la bataille finale que beaucoup jugent nécessaire pour renverser une dictature qui dure depuis 41 ans. Dores et déjà, affirme Hussein, 2000 volontaires armés, des soldats et des réservistes ont atteint par petits groupes la capitale, le dernier groupe étant arrivé vendredi soir. Très bientôt, dit-il, il y en aura plus.
Mais il souligne que ce n’est pas un coup de force de l’armée. « C’est un soulèvement de la jeunesse, » insiste-t-il. "Le combat oppose les jeunes gens et le régime." « C’est seulement quand Kadhafi a répondu à leurs manifestations pacifiques par la violence de la force, » tuant des hommes de sang froid» que nous avons estimé qu’il était temps d’intervenir, dit-il. « Ce sont eux qui ont commencé la révolution et nous la menons à bien. »

Et inévitablement, les militaires auront un grand rôle à jouer au lendemain de la chute de Kadhafi. « Nous espérons avoir un Etat démocratique, pas un Etat militaire, » déclare Hussein. « Nous en avons assez de l’Etat militaire. L’armée n’est là que pour protéger la nation – pas pour la gouverner. »
Mais pour en arriver là, les forces révolutionnaires devront certainement s’emparer de la capital, c’est à dire franchir la place forte de Kadhafi qu’est Syrte et neutraliser l’armement plus performant des forces loyales à Kadhafi ainsi que de ses mercenaires dans Tripoli elle-même. Ces derniers jours, Hussein a lancé des appels en direction des officiers de l’armée et des habitants de Syrte, qui se trouve entre Benghazi et Tripoli. « Nous ne voulons pas les traiter comme ils l’ont été auparavant, » affirme-t-il, sous-entendant par là inhumainement. « Et nous ne voulons pas nous conduire comme des tueurs. Alors nous avons lancé un appel, un avertissement, pour qu’ils nous laissent faire librement mouvement vers Tripoli. »

Pendant la semaine écoulée, les révolutionnaires de l’est affirment que Kadhafi a perdu le contrôle de son pays, morceau par morceau. Ses forces, ses diplomates, ses ministres et ses fonctionnaires ont quitté le terrain. Selon lui, les rebelles sont unis et de plus en plus déterminés à aller jusqu’au bout. « Nous nous préparons, et nous marcherons sur Tripoli pour bombarder Bab Bin Gashin, » affirme Hussein qui fait référence au bastion de Kadhafi à Tripoli où il pense que le chef de l’Etat se cache. « Nous avons des avions et des pilotes qui ont été chargés par Kadhafi de bombarder Benghazi, mais ils ont refusé et se sont posés ici en toute sécurité. Nous avons des pilotes qui sont prêts à faire s’écraser leurs avions dans une mission suicide si nécessaire. »

L’intention finale est-elle de tuer Kadhafi, comme le disent de nombreux révolutionnaires impatients sur la côte méditerranéenne? Hussein jette un regard par-dessus ses lunettes de lecture et sourit ironiquement : « Nous espérons le prendre vivant. »
Vendredi soir, Kadhafi a fait un nouveau discours provocateur devant une foule de partisans à Tripoli. Il a promis « d’ouvrir les arsenaux » et de vaincre ses opposants. Mais Hussein n’a pas eu le temps de le regarder parce qu’il était trop affairé à organiser les journées à venir. « Ce n’est pas un match de football, » dit-il. Et il n’a pas peur de l’homme de Tripoli.

Personne ne s’attend à ce que Kadhafi s’en aille tranquillement. Les forces qui lui restent fidèles sont bien équipées et le bataillon Khamees de son fils comprend environ 3 000 combattants dont près de la moitié sont des mercenaires, dit Hussein. Ce jeudi, le ministre démissionnaire de la justice Mustafa Mohamed Abd el-Jalil a déclaré ) al-Jazeera qu’il pensait que Kadhafi avait des armes nucléaires et chimiques. Hussein n’est pas inquiet. « Il n’y a pas d’armes atomiques, » dit-il avec dédain. Et le stock d’armes chimiques de Kadhafi qui faisait si peur auparavant ? « Tout ce matériel a été éliminé lors de l’accord sur Lockerbie, » affirma Hussein qui évoque l’attentat de 1998 contre le vol Pan Am 103 au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie et la décision controversée de 2009 de rapatrier un Libyen condamné pour ce crime en et détenu dans une prison écossaise. « Il pensait qu’en achetant le soutien des Etats Unis à cette époque, ils le laisseraient rester au pouvoir pour toujours. »

Hussein rit. “Il avait oublié le peuple libyen.”

vendredi 25 février 2011

Le plan secret d'Obama pour islamiser les Etats Unis


Je m'éloigne de l'actualité brûlante qui secoue le monde arabe et la Libye en particulier pour vous parler d'une des théories du complot qui sévissent aux Etats Unis. A y réfléchir, d'ailleurs, aborder ce sujet ne nous éloigne pas tant que ça des évolutions politiques que vivent certains pays arabes ; au contraire.
Il parait que le président Barack Hussein Obama est mandaté par la monarchie saoudienne pour faire immigrer aux Etats Unis des dizaines de millions de Musulmans, de sorte à transformer cette nation en un pays islamique.
C'est le magazine Mother Jones qui attire notre attention sur cette étrange théorie dont on s'attendrait qu'elle émane d'un groupe de rednecks désorientés par l'évolution du monde actuel ainsi que par le fait d'être gouverné par un métis.
Pas du tout, puisque cette théorie pour le moins hardie est le fruit des cogitations d'un certain Avi Lipkin, alias Victor Mordechai qui a entrepris de colporter ce message alarmant afin d'éviter le pire à l'Amérique. Et à l'entité sioniste, ça va de soi puisqu' ce M. Avi Lipkin est, nous dit-on, un citoyen des Etats Unis originaire de quelque part en Palestine occupée, c'est-à-dire dans l'Etat « juif ».
Ce Lipkin n'est en réalité qu'une des multiples voix qui s'égosillent pour attirer l'attention du citoyen US et de ceux qui le gouvernent sur l'imminence d'un risque d'islamisation des Etats Unis.
Beaucoup de ces voix émanent en fait du lobby sioniste, ce que James Petras appelle fort justement la Configuration Sioniste de Pouvoir. Les autres voix qui s'élèvent pour formuler le même type de message lui sont en réalité étroitement liées, un fait particulièrement apparent quand on s'intéresse aux sources de financement ou aux organes de presse qui les répercutent.
Il est par exemple question dans l'article d'un certain Michael Savage, un animateur radio très connu aux Etats Unis. Vous pourrez lire sur ce post que Savage n'est en réalité que le pseudonyme d'un sioniste fanatique qui réussit à se faire passer auprès de son auditoire comme une incarnation de l'Amérique profonde.
On nous parle également d'un certain Glen Beck qui anime un show radio et une émission télévisée sur Fox News. Beck a été sévèrement critiqué pour ses propos antisémites par l'Anti Defamation League (équivalent de la LICRA aux USA) à laquelle il a d'ailleurs présenté ses excuses. Mais si on s'intéresse à la teneur des propos antisémites tenus le 22 février 2011 par Glenn Beck, on a la surprise de constater qu'il a comparé le judaïsme « réformé » à » l'extrémisme islamique » On peut se demander ce qui a bien pu lui passer par la tête. Si encore il avait comparé le judaïsme ultra-orthodoxe sioniste à « l'islamisme extrémiste. », on aurait pu peut-être comprendre…
Il est vrai que Beck a cru ainsi faire plaisir à son patron Rupert Murdoch, un Juif orthodoxe, sioniste fanatique, pour qui le judaïsme réformé représente une forme de danger intérieur pour la pureté de la race et sa séparation d'avec les autres Nations. Mais là, il est allé un peu loin car si Rupert Murdoch l'a soutenu, en ne le désavouant et ne le licenciant pas malgré les appels d'organisations juives en ce sens, l'ADL a par contre besoin de tous les Juifs, orthodoxes ou non, pour maintenir ou conforter le poids du lobby sioniste aux Etats Unis.
Si Samuel Huntington a parlé du choc des civilisations, les sionistes de leur côté, ont parfaitement compris qu'il ne fallait pas que cette théorie soit invalidée et ont donc patiemment entrepris d'en faire une réalité. Ce travail commence à donner des résultats ainsi que nous avons pu le voir dans l'étonnante convergence récente des propos sur « l'échec du multiculturalisme » tenus par Angela Merkel en Allemagne, puis David Cameron au Royaume Uni et enfin par Nicolas Sarkozy en France. Dans les trois cas, la situation des Musulmans était en cause

Voici la mère de toutes les théories du complot anti-Obama.
par David Corn, Mother Jones (USA) 25 février 2011 traduit de l'anglais par Djazaïri

Ces dernières années, des politiciens conservateurs et paranoïdes ont concocté toutes sortes de théories du complot au sujet du président Barack Obama. Certains ont affirmé qu'il a un plan secret pour confisquer les armes à feu. D'autres ont dit qu'il a un plan secret pour mettre la main sur les comptes bancaires de l'IRA. D'autres encore ont prétendu qu'il procédait à la mise en place clandestine de camps de concentration gérés par l'agence fédérale des situations d'urgence (FEMA). Et il y a bien sûr, la super théorie : Obama est un socialiste infiltré dans le but délibéré de ruiner l'économie des Etats Unis afin de pouvoir exercer une prise de contrôle dictatoriale. Mais il y a la matrice de toutes les théories de droite du complot : Obama manœuvre pour amener aux Etats Unis des dizaines de millions de Musulmans – peut-être même une centaine de millions – du Moyen Orient pour transformer le pays en nation islamique vers la fin de son second mandat.

Heureusement, ce plan diabolique a été éventé par un Américain d'origine israélienne nommé Avi Lipkin qui dit avoir travaillé comme traducteur pour le compte du gouvernement israélien, et pour une officine appelée Special Guests, qui recrute des commentateurs et des tenants des thèses conservatrices pour des talk shows sur des radios et des télévisions populaires. Le site internet de Lipkin affirme que depuis 1990, il a fait des conférences sur des thèmes divers – dont Israël et la menace de l'Islam – dans plus d'un millier d'églises et de synagogues aux Etats Unis, au Canada, en Angleterre, en Grèce, en Israël et dans d'autres pays. Sa bio note qu'il dirige le parti de Bloc de la Bible Judéo-chrétienne en Israël (la page Facebook de ce parti comptait 103 membres hier).

Cette semaine, Lipkin et Special Guests ont envoyé un courriel aux programmateurs radio et télé, pour évoquer la plus grosse histoire de tous les temps.
Selon des émissions en langue arabe interceptées et interprétées par Lipkin et son équipe, « Le monde musulman dit que le président Obama veut l'amnistie des 12 millions d'immigrés illégaux hispaniques aux Etats Unis pour ouvrir la voie à la prochaine vague de dizaines de millions d'immigrants clandestins aux Etats Unis en provenance du Moyen Orient, ce qui aboutirait l'installation aux Etats Unis d'entre 50 et100 millions de Musulmans avant la fin du second mandat d'Obama, qui sera reconduit au pouvoir grâce au vote de ces nouveaux citoyens US pour leur sauveur Obama. »

Lipkin, connu aussi sous le nom de Victor Mordechai, affirme disposer d'une "source en la personne d'un haut fonctionnaire des Nations Unies (quoi qu'il entende par là) selon qui les Etats Unis "seront un pays musulman vers la fin du deuxième mandate d'Obama." Ce grand projet est organisé de telle façon qu'il comporte trois parties. Phase 1, Obama fomente des troubles dans « chaque pays du Moyen Orient», aboutissant au renversement des régimes et à leur remplacement par des musulmans sunnites «fanatiques» qui se lancent dans « le renversement de leurs rivaux du régime chiite en Iran en se passant des troupes américaines. » Phase 2 : un exode massif de Musulmans se dirige vers l'Europe, le Canada et les Etats Unis, transformant toutes ces nations occidentales en pays musulmans. Phase 3 : les nations désormais contrôlées par les extrémistes islamiques « marchent sur Israël pour la détruire » et Obama « tient sa promesse… de détruire Israël. »
Il y a, bien entendu, une vidéo YouTube qui explique le scoop de Lipkin. Elle est intitulée, « Barack Obama est-il réellement un 'implant' musulman saoudien à la maison Blanche ? » la réponse est évidente. La vidéo soutient que « des années avant l'élection de 2008, l'épouse de Lipkin, qui travaillait pour le compte du gouvernement israélien au suivi des émissions radiophoniques arabes, avait repéré des émissions saoudiennes disant, « Nous aurons un Musulman à la Maison Blanche en 2008. » (Vous vous souvenez de la courbette d'Obama devant le roi Saoudien en2009 ?). La vidéo constate qu'Obama a refusé de « révéler » son acte de naissance intégral « ou quoi que ce soit d'autre  sur son passé. » (Convergence avec les nativistes/Birthers!). La vidéo donne à comprendre qu'Obama et son équipe ont réussi la « plus grande… escroquerie de l'histoire » et placé un Musulman anti-américain sponsorisé par les Saoudiens à la Maison Blanche, grâce à une opinion publique et à des media amorphes, obsédés l'un comme l'autre par la couleur de peau et une mentalité de type American Idol. La vidéo continue pour dire qu'en 2009, l'épouse de Lipkin avait entendu une émission télévisée égyptienne avec le ministre des affaires étrangères de l'époque qui déclarait qu'Obama lui avait juré être musulman. Obama – selon la version de Lipkin à propos du compte rendu par sa femme de la version donnée par le ministre – a également dit à ce responsable Egyptien qu'après en avoir fini avec le débat sur le système de santé, « Vous, Musulmans, verrez ce que je vais faire pour l'Islam par rapport à Israël. »
La vidéo ne traite pas explicitement du projet secret d'Obama pour faire venir jusqu'à 100 millions de Musulmans aux Etats unis. Mais n'est-ce pas le genre de choses que ferait un agent Saoudien ?

Avi Lipkin renvoie Glenn Beck dans les cordes en matière de théorie du complot. Mais quoiqu'il soit assez marginal, il n'est pas isolé. Sa vidéo a été regardée 2,9 millions de fois. Et Special Guests est une officine qui active au sein de l'establishment conservateur. Selon son site web, l'organisation a collaboré avec le National Right to Life Committee, le Catholic and Human Rights Institute, la Second Amendment Foundation et d'autres groupements conservateurs. Le site se vante, « Nous plaçons régulièrement des invités dans des émissions radio comme celles de Rush Limbaugh, Glenn Beck, Sean Hannity Radio, [et] Michael Savage. » L'organisation dit ne promouvoir que des causes « agréables à notre Créateur. » Elle demande à ses clients potentiels, « Quel est votre message particulier ? Est-il utile à l'humanité ? Respecte-t-il Dieu ? » Il est apparemment agréable à Dieu d'accuser le président de conspirer secrètement – et de réaliser – une prise de contrôle des Etats Unis par les Musulmans.

mercredi 23 février 2011

Libye: révolution, répression et propagande

Je n'ai pas d'informations particulières sur ce qui se passe en Libye où le régime de M. Kadhafi vit peut-être ses derniers jours.
En passant, vous avez sans doute aperçu ce magnifique drapeau frappé du croissant et de l'étoile brandi par ceux qui contestent le régime.

Manifestant arborant le drapeau libyen en Suède
Il s'agit du drapeau libyen d'avant le coup d'état qui avait permis au colonel Kadhafi de renverser la monarchie. Nulle nostalgie, je présume, de la monarchie (d'origine algérienne!) mais la mémoire d'un étendard que les citoyens Libyens reconnaissent comme leur.
Il faut cependant se méfier de la désinformation qui vient d'un peu partout. Il est clair que les Etats Unis doivent penser qu'ils ont là une bonne carte à jouer, aux dépends des Européens en particulier. A condition de bien manoeuvrer, c'est-à-dire de parvenir à gérer la colère populaire afin d'aboutir à une solution conforme à leurs intérêts. 
Et s'il est évident que la répression exercée par les forces de M. Kadhafi est à n'en pas douter très brutale et sanglante, il semble cependant que certains voudraient en quelque sorte faire passer le chef de l'Etat Libyen pour une espèce de bête sauvage prête à massacrer les Libyens jusqu'au dernier.

Juste un exemple.

On peut lire dans le Figaro en France ou le Daily Mail en Angleterre qu'un pilote d'un avion de combat de l'armée de l'air libyenne a refusé d'obéir à l'ordre de bombarder la ville de Benghazi et a préféré s'éjecter au milieu du désert en compagnie de son co-pilote.
Le Figaro comme le Daily mail nous précisent que l'avion était un Sukhoi Su-22 de fabrication soviétique tandis que le Figaro nous donne les noms des deux aviateurs qui ont obéi à leur conscience: Attiyah Al-Abdali et le co-pilote Ali Omar al-Kadhafi, (le bon Kadhadi en quelque sorte).
Le Daily Mail nous propose même une photo d'un exemplaire de cet avion de combat:

Sukhoi Su 22


C'est un avion d'un modèle déjà ancien, retiré du service en Russie depuis la fin des années 1990. Cet exemplaire n'appartient d'ailleurs pas à l'aviation libyenne mais à l'armée de l'air polonaise.

On trouve pourtant des photos de cet avion aux couleurs libyennes:

Su 22 de l'armée de l'air libyenne

On peut voir distinctement qu'il s'agit de machines monoplaces, c'est-à-dire dont l'équipage ne comprend en tout et pour tout qu'un pilote.
Le caractère monoplace du SU 22 dans sa version opérationnelle est signalé sur divers sites s'intéressant à l'aviation militaire.
La plupart des avions SU 22 fabriqués et exportés par l'URSS, et tous ceux vendus hors pacte de Varsovie, étaient effectivement des avions monoplaces

L'Iran et l'impact stratégique du mouvement démocratique dans les pays arabes

Le grand chambardement continue dans les pays arabes et il touche pour l'essentiel des pays alliés des Etats Unis et de l'Occident. Cette affirmation est valable aussi pour le régime de M. Kadhafi qui est rentré dans les bonnes grâces des puissances occidentales après les attentats du 11 septembre 2001 et a vu affluer en masse des capitaux notamment britanniques et italiens. Outre les ressources en hydrocarbures su sous sol libyen, M. Kadhafi apporte une contribution inestimable au mur invisible supposé décourager les candidats à l'émigration vers l'Europe, c'est-à-dire avant tout vers l'Italie.
Tiens, le Royaume Uni vient tout juste d'annuler des exportations de matériel répressif vers la Libye et Bahrein
La Grande Bretagne fait partie des pays qui vouent actuellement aux gémonies le régime de M. Kadhafi.. Cherchez l'erreur.
On a beaucoup parlé du tweet et du facebook dans ces mobilisations qui impliquent la jeunesse au premier chef. Or, plus que ces instruments qui ont bien sûr joué un rôle, comme tous les autres moyens de communication (téléphone, téléphone portable, SMS) ce sont les réseaux de télévision par satellite, al Jazeera en premier lieu, et internet en tant qu'outil d'information, pensons à WikiLeaks) qui ont contribué aux soulèvements populaires.
Ces soulèvements épousent d'ailleurs parfaitement les réalités locales, ce qui explique qu'il n'y a pas de contagion à proprement parler puisque, en dépit de tensions réelles, il n'y a pas eu de mobilisation en Algérie ou au Liban et que la mobilisation au Maroc a pris une forme assez timide, concernant quelques grandes villes et ignorant (ou étant ignorée par) les campagnes.
J'ai dû l'écrire quelque part, mais il est difficile de ne pas constater l'impatience de voir éclater des mouvements de type insurrectionnels en Algérie et surtout en Iran. Car si le régime algérien est par certains aspects la bête noire des autorités françaises, le régime iranien est la bête noire de tout l'Occident, Etats Unis en tête.
Or, comme l'explique Kaveh L. Afrasiabi dans l'article que je vous propose, les récents événements en Afrique du Nord et au proche Orient jouent à l'avantage de l'Iran (qui est presque une démocratie avancée à côté des régimes déchus de MM. Ben Ali et Moubarak) et, comme je l'ai noté, au désavantage des USA. James Petras a bien montré, concernant la situation en Egypte, le suivisme de la Maison Blanche par rapport à l'évolution des prises de position du lobby sioniste aux Etats Unis. Afrasiabi bous explique lui que, en  dépit des apparences, il existe une forte convergence d'intérêts stratégiques entre Téhéran et Washington.
Et que seul le soutien aveugle des Etats Unis à l'entité sioniste les met en difficulté dans la région et les empêche de tirer parti de ces convergences. L'histoire n'est bien sûr pas écrite, comme le reconnaît l'auteur de l'article, mais les Etats Unis se trouvent contraints à des contorsions et à des prises de risque qu'ils pourraient s'épargner s'ils voulaient bien se délester de leur boulet stratégique sioniste.
   
L'Iran dans un nouveau voyage de découverte

par Kaveh L Afrasiabi, Asia Times (Hong Kong) 25 février 2011 traduit de l'anglais par Djazaïri

"Les Américains s'efforcent de ne pas être pris pour cibles par ces grands soulèvements populaires, mais ils échoueront parce que les gens ont réalisé que les politiques des Etats Unis et de leurs acolytes sont la cause de leur humiliation et de la division dans leurs nations. Par conséquent, la clef pour résoudre les problèmes des peuples se trouve dans la fin de l'irdre américain dans la région." - Ali Khamenei, guide suprême Iranien.

Ce lundi, alors que deux navires de guerre iraniens se préparant à traverser le canal de Suez - au grand dam d'Israël qui a perçu ce mouvement naval "avec la plus extrême gravité" - le guide suprême Iranien Ali Khamenei s'est adressé à un groupe de diplomates du monde musulman et leur a parlé avec confiance d'une nouvelle àre au Moyen Orient, reflet d'un "renouveau musulman."

Avec la chute de deux dictateurs pro occidentaux en Egypte et en Tunisie et l'évolution rapide de la contestation dans Bahrein qui est majoritairement chiite et est le port d'attache de la Vème Flotte US, les dirigeants Iraniens ont d'amples motifs pour justifier leur affirmation confiante d'un "nouveau Moyen Orient" qui sera de moins en moins soumis devant les intérêts occidentaux en s'affirmant et en étant plus indépendant..

Une frégate et un navire logistique iraniens ont franchi le canal de Suez, en route vers la Syrie après avoir obtenu l'accord des autorités égyptiennes - c'est la première fois que de tels bateaux empruntent cette voie d'eau depuis la déposition du chah d'Iran en 1979. Le premier ministre Israélien Benyamin Netanyahou a déclaré ce dimanche que l'Iran essayait d'exploiter l'instabilité dans la région.

Selon le droit international, seuls les bateaux des pays en guerre avec l'Egypte sont interdits de franchissement du canal de Suez. Mais les navires militaires doivent obtenir l'autorisation préalable des ministères égyptiens de la défense et des affaires étrangères.

"Je pense qu'aujourd'hui, nous pouvons voir dans quelle région instable nous vivons, une région dans laquelle l'Iran tente d'exploiter la situation nouvellement créée afin d'élargir son influence en faisant passer des navires de guerre par le canal de Suez," a déclaré Netanyahou selon la presse. Le ministre israélien des affaires étrangères a qualifié les bateaux de "provocation" qui devrait être "traitée par la communauté internationale."

Il y a consensus chez les spécialistes de la politique étrangère iranienne pour dire que la décision de l'armée égyptienne de permettre le passage de l'Alvand et du Kharg est une ouverture significative qui crée un climat favorable pour une amélioration bien nécessaire des relations entre l'Iran et l'Egypte.

Accusés par la presse israélienne de "connivence" avec l'Iran au sujet du passage des bateaux, les commandants de l'armée égyptienne - qui dirigent le pays depuis le renversement du président Hosni Moubarak en janvier - pourraient maintenant accélérer le processus de normalisation des relations avec l'Iran avant les élections prévues pour septembre. En quoi ils dérogent à leur affirmation selon laquelle le gouvernement s'en tiendrait à ses obligations en matière internationale, dont l'accord de paix de Camp David signé avec Israël.

D'après le journal israélien Haaretz, Israêl ne peut plus avoir la certitude que l'Egypte restera son alliée contre l'Iran. Une lecture plus précise pourrait être qu'Israël craint la formation d'une alliance entre l'Egypte et l'Iran, entraînant une modification du rapport de forces au détriment du bloc conservateur soutenu par Israël et les Etats Unis pour isoler l'Iran.

En ces temps tumultueux au Moyen Orient et en Afrique du Nord, ce sont maintenant des régimes pro USA qui sont soit renversés soit sérieusement contestés par leurs propres populations, donant au bloc emmené par l'Iran, qui comprend la Syrie, le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban, une opportunité unique de récolter d'importants gains (géo) politiques. Ce serait tout particulièrement le cas si l'actuel "effet domino" donnait lieu à une transformation significative du système politique archaïque en vigueur à Bahrein.

Même si l'amiral Mike Mullen, patron de l'état-major interarmes de l'armée des Etats Unis, a accusé implicitement dans sa dernière interview, l'Iran d'attiser les troubles au Bahrein, le fait est que de nombreux chiites Bahreinis se tournent plutôt vers la ville sainte irakienne de Najaf et la direction spitituelle de l'ayatollah Ali Sistani, tandis que seule une minorité se réfère aux orientations de Khamenei.

Quoi qu'il en soit, l'inévitable autonomisation politique des chiites Bahreinis - qui dépassent en nombre les dirigeants sunnites - sous une forme ou sous une autre (comme par une révolution ou par le "dialogue national" proposé par le gouvernement), sera largement interprétée comme un succès important pour l'Iran. Elle amènera Bahrein ainsi que d'autres membres du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) à montrer plus de référence à la rapide montée en puissance de l'Iran dans la région. Créé en 1981, le CCG réunit les Etats du Golfe Persique: Bahrein, Qatar, l'Arabie Séoudite, Oman et les Emirats Arabes Unis.

Cette reconnaissance de l'évolution de la tendance politique en faveur de l'Iran, la bête noire des Etats Unis dans la région, peut déjà être perçue dans la décision sans précédent de l'Arabie séoudite d'autoriser une escale dans un de ses ports de navires de guerre iraniens (ceux qui ont traversé la mer Rouge et le canal de Suez, en route pour le port syrien de Lattaquié). Cependant, ce geste de paix de l'Arabie envers l'Iran a pu être motivé par la crainte d'un soulèvement de ses propres sujets chiites mécontents (environ 2 millions sur un total de 26 millions d'habitants).

Ce qui soulève de nouvelles questions sur l'avenir des relations entre les Etats Unis et l'Iran à la lumière d'une coexistence difficile et conflictuelle tout autant que d'intérêts communs entre ces deux pays dans le chaudron moyen oriental et ailleurs.

Les Etats Unis pourraient devoir revoir leur approche coercitive envers l'Iran par rapport à son programme nucléaire et s'abstenir de nouvelles sanctions ainsi que de la politique vaine jusqu'à présent consistant à isoler l'Iran, afin que Téhéran prenne confiance dans la faisabilité d'une coopération basée sur des intérêts communs, comme l'endiguement de la triple menace des Talibans, de l'extrémisme wahabbite et du trafic de drogue, sans parler de la stabilité régionale.

En ce qui concerne la crise du nucléaire, une avancée prudente des Etats Unis serait un consentement à un échange de combustible nucléaire pour le réacteur médical de Téhéran, et qu'ils pèsent politiquement dans le sens des efforts actuels de l'ONU pour un Moyen Orient dénucléarisé.

Les Etats Unis pourraient aussi accepter de ne plus objecter à la participation de l'Inde à un pipeline reliant l'Iran, l'Inde et le Pakistan, la modération politique favorisée par la logique de l'interdépendance économique ne peut pas, et ne devrait pas, être ignorée.

Il est cependant peu probable que Washington reconnaisse jamais la place éminente de Téhéran dans l'ensemble des affaires du Moyen Orient. Au lieu de quoi, ainsi qu'on l'a vu avec Mullen, les Etats Unis continuent à orienter leur politique à travers un regard iranophobe, en conséquence de quoi la zone grise des "intérêts communs" restera largement inexplorée et inexploitée.

La 'lancinante' question des droits des Palestiniens

Comme on s'y attendait, la presse iranienne a fustigé le veto de l'administration de Barack Obama la semaine dernière contre la résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU qui critiquait les colonies israéliennes illégales. Un veto qui renforce l'idée très répandue en Iran et dans d'autres parties du monde arabe et musulman que le gouvernement US est entre les mains du lobby pro israélien et fondamentalement incapable de se démarquer, et encore moins de s'opposer aux plans israéliens pour la région.

Sauf démonstration du contraire par la Maison Blanche, en ajustant on approche du "processus de paix" en exerçant de véritables pressions sur Israël; le soupçon subsistera que la politique des Etats Unis pour le Moyen Orient est façonnée à un degré significatif par Tel Aviv.
L'intérêt de l'Iran pour le "problème" palestinien est à la fois idéologique et issu de la volonté de développer la zone d'influence de l'Iran, ce qui veut d'abord dire que la politique des Etats Unis consistant à exclure l'Iran du dialogue multilatéral sur le processus de paix est à la fois contreproductive et dysfonctionnelle.

"Les politiques expansionnistes d'Israël ont nui aux intérêts des Etats Unis et contribué sans aucun doute à l'impopularité du chah de l'Amérique, Hosni Moubarak," affirme un politologue de l'université de Téhéran spécialisé dans la politique étrangère iranienne; il ajoute que "les politiciens Israéliens sont naturellement aveugles sur ce point, mais devrait-il en être de même pour les Américains?"

Considérant l'ordre récent de l'armée égyptienne d'ouvrir le point de passage vers Gaza pour plusieurs jours comme l'indication d'une nouvelle approche égyptienne qui n'adhère plus au siège de Gaza, aussi bien ce professeur de Téhéran qu'un certain nombre d'experts Iraniens sont optimistes sur le brillant avenir des relations entre l'Iran et l'Egypte. Cet avenir sera basé, disent-ils, sur une "commune solidarité avec les Palestinens." A tout le moins, Le Caire peut maintenant en meilleure posture pour obtenir des concessions de la part des USA et d'Israël, en agitant le spectre d'un compagnonnage avec l'Iran, ce qui serait un développement inquiétant vu sous le prisme des intérêts d'Israël et des Etats Unis.

Conscient de la nécessité de creuser un fossé ente les Etats Unis et Israël, la stratégie iranienne consiste à combiner son bâton anti-américain d'un "Moyen Orient sans les USA", pour paraphraser le discours du président Mahmoud Ahmadinejad à l'occasion du 32ème anniversaire de la révolution de 1979 et la carotte de la coopération sur des "préoccupations communes," comme la menace des Talibans.

Le fait que l'Iran puisse constituer un corridor d'accès direct dans le contexte des attaques constantes contre les routes d'approvisionnement de l'OTAN en Afghanistan via le Pakistan, ou encore avoir une influence modératrice que les coreligionnaires chiites dans le Golfe Persique a été souligné par certains experts à Téhéran. Ils conditionnent un tel rôle de Téhéran à la volonté des Etats Unis de revenir sur leur politique de sanctions, de menaces et de tentatives de changement du régime.

L'ironie du sort veut que le résultat de la politique US a été à l'exact opposé de ce qu'elle cherchait: ses alliés tombent tandis que l'Iran ne subit qu'un minimum de conséquences de la "fièvre démocratique" qui touche la région, en conséquence de quoi, Téhéran se considère comme étant en capacité de dicter les termes de tout dialogue Iran - Etats Unis. C'est parce que les Etats Unis sont perçus comme affaiblis, sur la défensive et en "mode panique devant la chute des dominos," pour citer l'éditorial d'un journal conservateur de Téhéran.

L'empire peut réussir à riposter et à restaurer son ordre en ruines, mais l'avantage est pour le moment à l'Iran et à ses alliés.

Kaveh L Afrasiabi, PhD, is the author of After Khomeini: New Directions in Iran's Foreign Policy (Westview Press) . For his Wikipedia entry, click here. He is author of Reading In Iran Foreign Policy After September 11 (BookSurge Publishing , October 23, 2008) and his latest book, Looking for rights at Harvard, is now available.

mardi 22 février 2011

Mode d'emploi pour créer une alerte terroriste maximale en Allemagne (et sans doute ailleurs)

L'actualité du moment, ce n'est pas le terrorisme, al Qaïda & Cie. Il est plus que probable que ce ne serait pas le bon moment pour Ben Laden de sortir de son tombeau pour nous pondre un de ces enregistrements menaçants dont il a le secret et que les services d'intoxication américano-sionistes s'empresseraient d'authentifier.
Les choses sérieuses ont en effet commencé dans le monde arabe avec l'engagement d'un processus de démocratisation qui sera sans doute lent et peut-être chaotique mais irréversible.
C'est le début du rendez-vous des civilisations dont parlaient Emmanuel Todd et Youssef Courbage et je vous fiche mon billet que l'entité sioniste ne sera pas présente à ce rendez-vous: trop hostile du point de vue arabe et finalement trop encombrante pour ses tuteurs occidentaux.
Mais bon, même si c'est quelque chose de marginal dans le contexte actuel, mon attention a été attirée par un petit article du Spiegel allemand. On s'en souvient, en octobre dernier, des attentats à la photocopieuse menaçant le trafic aérien avaient été déjoués. Une des cibles des terroristes était d'ailleurs une synagogue de Chicago accueillant des fidèles homosexuels.
Toute cette affaire était cousue de fil blanc bien entendu mais a été l'occasion de renforcer les dispositifs sécuritaires dans les aéroports avec notamment la multiplication des scanners corporels.
En novembre 2010, l'Allemagne connaissait une alerte terroriste de niveau très élevé en raison d'informations en provenance de deux sources "crédibles" dont l'une promettait des attaques de type Mumbai en Allemagne.
Le première de ces sources n'étaient autres que les autorités des Etats Unis. La deuxième, crédible justement par le fait qu'elle se manifestait en concomitance avec l'information américaine, était une source interne à al Qaïda.
En conséquence, le gouvernement allemand avait fortement renforcé la présence policière dans les gares et les aéroports et fermé le dôme du Reichstag aux touristes venus visiter Berlin.
Or, le Spiegel nous dit aujourd'hui que la police allemande doute maintenant de la crédibilité de cette source interne à al Qaïda avec laquelle elle a d'ailleurs perdu le contact.
Personnellement, je pense que la police allemande n'a jamais cru à la crédibilité de cette source qu'elle a refusé de récompenser conformément à ses demandes en échange d'informations. En effet, comment refuser de payer un informateur si on pense que ce qu'il a à dire peut éviter un effroyable massacre?
Les circonstances mêmes dans lesquelles les autorités allemandes ont perdu le contact avec cet individu témoignent d'un intérêt plutôt distant puisque ce monsieur était capable de se rendre dans une agence de voyages sans être filé par les services secrets . Et si j'ai bien lu, on comprend à la fin de l'article que cet individu se trouvait à l'étranger et disposait d'un passeport allemand (car on ne peut pas vérifier auprès des services consulaires allemands autre chose que l'authenticité d'un passeport allemand).
Voilà qui nous rappelle quelque chose!



L'Allemagne doute de la crédibilité de l'informateur sur la menace terroriste
Der Spiegel (Allemagne) 21 février 2011 traduit de l'anglais par Djazaïri

Les autorités allemandes doutent de plus en plus de la crédibilité d'un informateur dont les avertissements sur des attentats terroristes imminents ont été en partie responsables d'une alerte massive de sécurité en novembre. Elles ont perdu le contact avec ce membre présumé d'al Qaïda suite çà un petit problème qui a impliqué une ambassade d'Allemagne.

Le gouvernement allemand doute de plus en plus de la crédibilité d'un informateur dont le témoignage a en partie été responsable d'une alerte de sécurité massive décidée en novembre dernier.
Selon des informations obtenues par le Spiegel, les spécialistes Allemands de l'anti terrorisme ont maintenant perdu le contact avec ce membre d'al Qaïda. Ce dernier avait approché la police criminelle fédérale (BKA) en novembre dernier et l'avait avertie d'attaques du "style Mumbai" qui étaient supposées être imminentes en Allemagne.

Compte tenu du fait que les autorités US avaient aussi alerté sur d'éventuels attentats, le ministre de l'intérieur Thomas de Maizière avait relevé le niveau d'alerte et ordonné le renforcement des mesures de sécurité. Le dôme du Reichstag, le parlement, une des principales attractions touristiques berlinoises avait été fermé aux visiteurs et des policiers lourdement armés avaient été déployés dans les aéroports et les gares.

Dans plusieurs conversations téléphoniques ultérieures, l'informateur était apparemment resté flou sur la nature de la menace. Il demandait des garanties de sécurité pour lui et sa famille ainsi qu'une grosse somme d'argent pour des informations supplémentaires. Les autorités allemandes n'étaient pas disposées à satisfaire à ces exigences.

Depuis lors, le contact avec cet homme a été perdu à cause d'une bourde des autorités. Il y a quelques jours, il a attiré l'attention du personnel d'une compagnie aérienne quand il a acheté un billet d'avion. La compagnie aérienne s'était adressé à l'ambassade d'Allemagne locale pour savoir si le passeport du voyageur était authentique. Mais comme c'était le weekend et qu'aucun diplomate n'était joignable; elle n'a pas eu de réponse immédiate. Après ça, l'homme d'al Qaïda avait disparu.

Certaines des mesures de sécurité introduites en raison de l'alerte de novembre ont déjà été allégées.

Place Tahrir à Nantes

C'est curieux, je ne trouve aucune confirmation en France de cette information selon laquelle la ville de Nantes aurait rebaptisé sa place de la Libération place Tahrir (ce qui veut dire la même chose).
Est-ce une décision de la municipalité ou l'acte de militants comme c'est parfois le cas, difficile à dire. Le fait que la plaque ne porte pas la mention du nom de la commune suggère qu'il s'agit d'un acte militant.



lundi 21 février 2011

Lobby sioniste, Etats Unis et mouvements démocratiques arabes

J'écoutais ce matin Bernard Guetta à la radio faire son commentaire sur les transitions politiques accompagnées par les Etats Unis. Si on en croit M. Guetta, les transitions se font dans ces cas là sans répression brutale, et donc sans victimes dans la population.

C'est vrai, il n'y a pas eu un seul tué au cours du processus insurrectionnel en Tunisie. Pas plus qu'en Egypte d'ailleurs. Au Yémen, pays proche des Etats Unis, rien à signaler.

M. Guetta omet de nous dire qui a soutenu pendant des années les régimes dictatoriaux en Tunisie et en Egypte. Oui, qui ? Il se comporte exactement comme les scribes du sionisme dont il est question dans l'article que je vous propose un peu plus loin.

Et qu'est-ce que c'est que ces morts au Bahrein (un peu plus d'un million d'habitants) ? Ils ne peuvent pas être morts car Bahrein est un régime soutenu par les Etats Unis et où se trouve le port d'attache de leur Vème flotte. En dehors de Bernard Guetta, il n'y a guère qu'eux, les morts, pour ne pas savoir qu'ils ne sont pas morts. Oh pardon, ce ne sont pas des Bahreinis mais des chiites nous apprend l'Express.

En Libye, les choses sont plus simples, sauf bien sûr pour les habitants de ce pays car M. Kadhafi est (était) avant tout un ami de Tony Blair, de Gordon Brown et du Casanova qui dirige l'Italie, M. Berlusconi. MM. Blair et Brown ne sont plus au pouvoir, M. Berlusconi est empêtré dans les scandales que l'on sait. Dans ce cas précis, il est sûr que les USA verraient d'un bon oeil un changement à la tête du pays. On verra sans doute bientôt si la Libye connaîtra aussi une révolution de palais comme en ont connu l'Egypte et la Tunisie. Il faut cependant bien observer que l'armée libyenne, à la différence de son homologue égyptienne ne dépend aucunement de subsides versés par les Etats Unis.

Car ce que M. Guetta feint d'ignorer, c'est qu'en Tunisie et surtout en Egypte, le fruit de la mobilisation et des sacrifices populaires a pour l'instant été confisqué par des pouvoirs aux ordres de Washington et que les périodes de transition vont être mises à profit pour s'assurer que les futurs scrutins (libres ou pas), ne permettront pas à ceux qui portent les espoirs de la population d'accéder au pouvoir.

Il en va, en Egypte tout particulièrement, des intérêts de l'entité sioniste.

James Petras est un des observateurs les plus perspicaces de la scène politique américaine et de ce qu'il faut bien appeler les agissements de l'impérialisme des Etats Unis dans leur articulation avec ce qu'il appelle la Configuration Sioniste de Pouvoir [Zionist Power Configuration]. Il nous propose sa lecture du positionnement de Washington tout au long des événements qui ont agité l'Egypte et continuent à mobiliser son peuple. Comme d'autres observateurs,

Petras relève, avec de nombreux autres observateurs, que si le mouvement contestataire égyptien ne se mobilisait pas autour de mots d'ordre religieux, ce sont les Frères Musulmans, certes présents dans l'action mais pas prédominants, qui ont été au centre des craintes de milieux sionistes aux Etats Unis et à Tel Aviv. Mais il attire surtout l'attention sur le fait que les Etats Unis ont fait en sorte que la confrérie soit placée au centre du dialogue avec l'opposition afin, dans un même temps, de circonscrire l'ouverture du champ politique en Egypte et d'écarter les autres interlocuteurs de l'opposition.


Car ces interlocuteurs existent et pas seulement dans le « tweet » ou le Facebook comme on cherche à le faire croire depuis le début, car organiser une contestation d'une telle ampleur et d'une telle détermination dans un pays de 80 millions d'habitants (où le taux d'équipement informatique reste relativement bas), c'est certainement autre chose que d'organiser un apéro géant.



Le sionisme américain contre le mouvement démocratique égyptien

Par James Pettras, 11 février 2011 traduit de l'anglais par Djazaïri


Un des aspects les moins analysés du mouvement égyptien pour la démocratie et la politique américaine à son égard, est le rôle de la configuration sioniste de pouvoir [Zionist Power Configuration, ZPC] et de l'organisation de premier plan qui la chapeaute - la Conférence des Présidents des Principales Organisations Juives Américaines (CPMAJO) - ainsi que des membres de la Commission du Congrès chargée du Moyen-Orient, des fonctionnaires occupant des postes stratégiques dans les bureaux consacrés au Moyen Orient dans l'administration Obama, ainsi que des grands éditorialistes, des publicistes et des journalistes qui jouent un rôle majeur dans les journaux prestigieux et les hebdomadaires populaires.

Cet essai est basé sur une analyse de chaque numéro du Daily Alert (bulletin de propagande du CPMAJO), du New York Times et du Washington Post entre le 25 janvier et le 17 février 2011.

Dès le début du mouvement égyptien pour la démocratie, la ZPC a remis en question la légitimité des revendications anti-dictature en se concentrant sur la «menace islamique». En particulier, l'ultra-sioniste Washington Post , le Wall Street Journal et le Daily Alert rabâché sur la «menace» d'une «prise de pouvoir islamique" par les Frères musulmans, alors même que l'écrasante majorité des experts non-sionistes et des journalistes sur le terrain en Egypte avaient démontré que le grande majorité des manifestants n'appartenaient pas à un mouvement politique islamique, mais étaient surtout des partisans d'une République démocratique et laïque [secular] (voir le Financial Times 1/26/11-2/17/11).

Une fois leur stratagème de propagande initiale a échoué, la CSP a développé plusieurs lignes de la propagande de nouvelles: les plus éminents de ce qui était une défense soutenue de la dictature de Moubarak comme un rempart d'Israël de «sécurité» et le gardien de la soi-disant «accord de paix" de 1979. En d'autres termes la CSP pression sur l'administration des États-Unis, via des auditions au Congrès, la presse et l'AIPAC à l'appui Moubarak en tant que garant clés et collaborateur de la suprématie d'Israël dans le Moyen-Orient, bien que cela signifiait que le régime Obama aurait de s'opposer ouvertement aux millions de membre liberté de circulation égyptienne. Israël journalistes, des fonctionnaires et leurs homologues américains sioniste volontiers admis que, bien que le régime de Moubarak a été sanglante, la tyrannie de corruption, il doit être pris en charge car un gouvernement démocratique au Caire pourrait finir collaboration vieille de plusieurs décennies de l'Egypte avec la colonisation brutale israélienne de la Palestine.

Leur stratagème de départ ayant échoué, la ZPC a développé plusieurs nouveaux axes propagandistes dont le plus important était le maintien du soutien à la dictature de Moubarak en tant que rempart nécessaire à la 'sécurité' d'Israël et gardien du soi-disant « accord de paix » de 1979. En d'autres termes, la ZPC faisait pression sur l'administration US, via des auditions au Congrès, la presse et l'AIPAC pour soutenir Moubarak en tant que garant essential et collaborateur de la suprématie israélienne au Moyen Orient, même si cela signifiait que le gouvernement d'Obama aurait dû s'opposer ouvertement à des millions d'Egyptiens membres du mouvement pour la liberté. Les journalistes et les officiels Israéliens ainsi que leurs homologues sionistes aux USA admettaient bien volontiers que si le régime de Moubarak était une tyrannie corrompue et sanguinaire, il devait être soutenu parce qu'un gouvernement démocratique au Caire pourrait mettre fin à des décennies de collaboration de l'Egypte avec la brutale colonisation de la Palestine par Israël.

Lorsqu'il est devenu clair que le soutien inconditionnel à Moubarak n'était plus une position tenable et que l'administration Obama a lancé un appel au mouvement démocratique pour qu'il «dialogue» et de négocie avec le dictateur, la ZPC a exigé la prudence dans le soutien à un "dialogue" ainsi que l'assurance que le dialogue n'entraînerait pas de changements abrupts pour le traité israélo-Moubarak. La ZPC et ses scribes du Washington Post ont alors présenté Omar Suleiman, le "vice-président" choisi personnellement par Moubarak, un tortionnaire notoire et collaborateur de longue du Mossad israélien, comme l'interlocuteur légitime pour le dialogue – alors même qu'il était unanimement rejeté par l'ensemble du mouvement pour la démocratie.

Comme les manifestants devenaient toujours plus nombreux et emplissaient les grandes places publiques dans tout le pays, et se prolongeaient au delà de la première semaine, Israël et la ZPC ont promu une solution alternative qui aurait maintenu Moubarak au pouvoir pendant une période de 'transition' de neuf mois. Pris au dépourvu par la croissance rapide du mouvement pour la démocratie, les complices volontaires d'Israël dans l'administration et dans les media US ont concédé que la fin de la dictature serait une bonne chose… [si elle était gérée de manière appropriée, c'est-à-dire si elle excluait ou minimisait le rôle des Frères Musulmans et si elle maximisait le rôle du haut commandement pro israélien de l'armée et des services secrets dans la supervision de la "transition". La ZPC a rejeté avec dédain le mouvement démocratique égyptien et ses leaders et cherché à saper le mouvement populaire égyptien en gonflant le rôle des Frères Musulmans "mieux organisés" et alerté sur une future prise du pouvoir par les islamistes.


Le sous secrétaire d'Etat James Steinberg, le plus important des officiels sionistes dans l'administration Obama où il est le porte voix de l'AIPAC, s'est rendu en Israël pour assurer le régime Netanyahou-Lieberman que les Etats Unis étaient en contact avec le haut commandement militaire égyptien et des secteurs de l'opposition civile (El Baradei) et que le soutien de Washington au mouvement démocratique dépendait de l'assurance que le traité israélo-égyptien resterait tel quel. Quand Moubarak a finalement été forcé de démissionner, cédant le pouvoir à une junte militaire, la ZPC a félicité les auteurs du coup d'état, soutenu leurs efforts de démobilisation du mouvement démocratique et, plus important, célébré l'acceptation par les généraux Egyptiens de « l'accord de paix de 1979. » La machine de propagande israélienne s'emploie maintenant à critiquer sévèrement Moubarak et à décrire le coup de l'armée cille une « transition ordonnée et pacifique. » Par « ordonnée », les agitateurs d'idées sionistes signifient in 'changement de régime' qui ne ferait rien pour lever le blocus de Gaza, stopper les livraisons régulières de carburant à Israël ou couper la hotline de la collaboration entre Tel Aviv et Le Caire. Les sionistes en Israël et aux Etats Unis ont rejeté des élections rapides et promu un processus prolongé au cours duquel l'armée égyptienne, l'administration US et la ZPC pourront choisir à leur gré des membres des 'commissions constitutionnelles et électorales de transition' attachés à la poursuite de la politique Moubarak de soumission inconditionnelle à Israël. Par « pacifique », les diplomates pro israéliens dans l'administration Obama veulent dire nettoyer les rues des nombreux militants et manifestants pour la démocratie de sorte que les décisions puissant être contrôlées à huis clos par le cercle restreint des membres civils et militaires de l'appareil de Moubarak. Par « transition », les cercles de propagandistes sionistes, les décideurs politiques aux Etats Unis et les généraux Egyptiens veulent dire que rien ne changera à part le visage de Moubarak.

Alors que la majorité des propagandistes et des scribes sionistes aux Etats Unis s'opposaient ou mettaient en question les mouvements démocratiques contre des dirigeants pro israéliens au Moyen Orient, ils saluaient et faisaient la promotion des mouvements d'opposition au régime iranien. Dans chaque organe de presse imprimé ou électronique, les journalistes pro israéliens ont insisté sur la nature brutale et répressive du régime iranien, appelé à un changement de régime et agité le spectre de la confrontation militaire si des navires de guerre traversaient le canal de Suez, ce que le droit maritime international autorise l'Iran à faire. La sécurité israélienne, la menace de « l'Islam radical » et l'Iran ont été cités pour circonscrire étroitement le champ des discussions et des débats sur la politique des Etats Unis au regard de la montée en puissance des mouvements pour la démocratie ç travers le monde arabe.
Les mêmes éminents scribes sionistes aux Etats Unis qui, au début, défendaient le soutien US au régime dictatorial de Moubarak puis le déploiement de l'armée égyptienne au Caire; se sont soudainement convertis en soutiens des démocrates hostiles au régime en Iran. Ce qui n'est pas sans cohérence avec le problème des sionistes aux USA qui est de savoir si les mouvements démocratiques affectent la politique colonial israélienne en Palestine et l'expansion de la puissance israélienne au Moyen orient. Dit autrement, la ZPC au Congrès et à la maison Blanche ne se préoccupent pas de promouvoir la démocratie à travers la politique étrangère des Etats Unis, mais seulement d'orienter la diplomatie et la force militaire des USA au service d'Israël.


Ce qui est frappant dans les contorsions de la politique d'Obama vis-à-vis des luttes populaires en Egypte, c'est à quel point elle s'articule de près et met en place les prises de position politiques de la configuration sioniste de pouvoir telles qu'elles sont présentées clairement dans le Daily Alert, l'organe de propagande des '52 organisations' sionistes.

M. Kadhafi est "ethniquement" juif et a donc droit au "retour" dans l'entité sioniste

D'après un petit article qui me permet d'évoquer la situation insurrectionnelle en Libye sous un angle très particulier qui est celui de l'histoire juive. Oui, histoire juive parce que , si on en croit deux ressortissantes sionistes d'origine libyenne, le chef de l'Etat libyen aurait une grand-mère juive qui se serait convertie à la religion musulmane après avoir épousé en deuxièmes noces un cheikh qui serait le grand père du dit chef de l'Etat.

Elle s'était convertie, dont elle n'était plus juive?

Elle n'était effectivement plus juive si vous considérez le judaïsme comme une religion. Elle le restait par contre si vous considérez les Juifs comme une race ou une ethnie ainsi que le faisaient les Nazis et comme persistent à le faire les sionistes.
Donc, du point de vue sioniste de la race tel qu'exposé dans cet article, M. Kadhafi est juif et donc éligible au "retour" dans l'entité sioniste.
Même si ça n'a pas grand intérêt, on aimerait avoir des preuves que M. Kadhafi est juif: par exemple qu'il fréquente la synagogue, qu'il a fait sa bar-mitzvah, qu'il étudie la Torah avec ferveur etc.
Non, il faudra juste se contenter de la thèse que M. Kadhafi serait "ethniquement" juif (et non ethniquement catholique, protestant, marxiste ou  bouddhiste).


Mais ça, c'est pas une preuve? 
Peut-être ont-ils la même grand-mère?

Le Libyen Kadhafi pourrait trouver refuge en Israël
par Ryan Jones Israel Today, 21 février 2011traduit de l'anglais par Djazaïri

L'an dernier, la chaîne télévisée israélienne Channel 2 News avait interviewé deus israéliennes d'origine libyenne qui affirmaient être des parentes éloignées du dirigeant Libyen Mouammar Kadhafi.

La plus âgée des deux, Guita Brown, expliquait être cousine au deuxième degré de Kadhafi (la grand-mère de Brown était la soeur de la grand mère de Kadhafi). La plus jeune des deux femmes, Rachel Saada, petite fille de Brown allait plus avant dans les explications:

"L'histoire est que la grand mère de Kadhafi, juive elle-même, avait d'abord été mariée à un Juif. Mails il ne la traitait pas bien, alors elle l'avait quitté et épousé un cheikh Musulman. Leur fille sera la mère de Kadhafi."

Si la grand-mère de Kadhafi s'était convertie à l'Islam en se mariant au cheikh, selon la loi religieuse juive (et le bon sens), elle restait ethniquement juive.
A ce moment là, le présentateur de  la chaîne avait dit, "Alors, le fait est que Kadhafi n'a pas seulement des Juifs parmi ses proches, il est Juif!"

Les rumeurs sur une origine juive de Kadhafi ne sont pas nouvelles. Mais avec le soulèvement en cours en Libye qui menace de se terminer par le renversement du dictateur, comme ce fut le cas chez les voisins égyptien et tunisien, Kadhafi cherche peut-être une porte de sortie.

Si l'histoire racontée par Brown et Saada est vraie, Kadhafi a le droit d'immigrer en Israël en tant que Juif en vertu de la loi du Retour. Même si tous les autres pays de la terre le rejetaient, Israël serait obligée par sa propre loi du Retour de laisser entrer Kadhafi.

Au moment de l'interview, le présentateur avait plaisanté, "je suis sûr que certaines collectivités locales en Israël seraient contentes d'avoir un ancien président dans leur personnel."

samedi 19 février 2011

L'église catholique supprime le mot "holocauste" de la Bible

Le mot "holocauste" est désormais une marque déposée qu'on n'aura bientôt plus le droit d'utiliser avec un h minuscule pour désigner autre chose que ce que les nazis ont infligé aux Juifs (et à eux seuls) avant et pendant la seconde guerre mondiale.
Et c'est pour cette raison qu'une organisation de survivants de "l'holocauste" et de leurs descendants vient de féliciter l'église catholique pour avoir retiré ce mot de la traduction anglaise dite New American Bible.
Incroyable comment les Catholiques peuvent s'avérer obéissants quand on les prend par les sentiments.


Une organisation de survivants félicite les catholiques pour le retrait du mot "holocauste"

Jewish Telegrahic Agency, 8 février 2011 traduit de l'anglais par Djazaïri

(JTA) - Une organisation de survivants de l'holocauste [lisez un h majuscule] a félicité l'église catholique pour avoir modifié une traduction anglaise de la Bible afin d'éliminer le mot "holocauste".
Une déclaration d'Elan Steinberg, vice président de l'American Gathering of Holocaust Survivors and their Descendants, a été publiée lundi en réaction à la suppression du mot "holocauste" avec un h minuscule, et son remplacement par l'expression "burnt offerings" [littéralement offrandes brulées qu'on traduit par holocauste ] dans la nouvelle édition révisée de la New American Bible qui doit paraître le 9 mars.

"Les survivants de l'holocauste voient ce changement subtil mais très significatif comme un geste attentionné de la part de l'église catholique dont nous lui sommes reconnaissants, affirme la déclaration. "Nous comprenons que l'intention était de souligner la prévalence de l'usage du mot 'holocauste' pour référer à la tragédie juive à l'époque nazie."

Steinberg considère que ce geste est particulièrement bienvenu à cause des tensions récentes avec le Vatican au sujet de questions ayant trait à l'holocauste, notamment les démarches pour la béatification de Pie XII, Pape à l'époque de l'holocauste, et l'annulation d l 'excommunication de Richard Williamson, l'évêque négateur de l'holocauste.

Il a dans le même temps insisté sur le fait que l'usage jusqu'à présent du mot "holocauste" dans la Bible catholique "n'a en rien été offensant" et il a observé que l'usage actuel du mot "holocauste" -avec un h majuscule- pour signifier le génocide commis par les nazis contre le peuple juif dérivait de son usage dans le sens d"'offrandes cuites" [burnt offerings ou holocauste].

La New American Bible est une traduction catholique de la Bible publiée pour la première fois en 1970 et révisée à plusieurs reprises.

vendredi 18 février 2011

Galloway et Naba censurés à Lyon, Finkelstein "controversé" et presque censuré au Canada

Le caractère désormais public de la domestication des dirigeants politiques du Canada par le lobby sioniste et le scandale qui en résulte ne sont cependant pas faits pour dissuader les groupes de pression qui constituent ce lobby. Après tout, la honte retombe su la ministre qui leur a obéi, pas sur eux !

Et donc, dans une démarche qui nous est maintenant familière en France, avec les récents déboires rencontrés par les organisateurs d'un débat avec Stéphane Hessel, où tout récemment l'annulation d'une conférence à Lyon, ce lobby sioniste a réussi à empêcher Norman Finkelstein de donner une conférence dans une faculté de la ville d'Hamilton en Ontario. Le procédé utilisé est astucieux et nous informe que ces salopards ne veulent pas être accusés de militer pour la censure d'un auteur qui ne plaide pas, bien au contraire, en faveur de théories haineuses. Comme tout auteur qui critique le régime sioniste, Norman Finkelstein  est quelqu'un de "controversé."  Après avoir envisagé ce qui peut s'assimiler à une action en référé pour faire respecter l'engagement de la faculté, les organisateurs ont finalement opté pour le déplacement de la prestation de M. Finkelstein dans une église qui a accepté de l'accueillir.


La conférence de l'écrivain transférée dans une église d'Hamilton

Par Valerie Hauch, The Toronto Star (Canada) 18 février 2011 traduit de l'anglais par Djazaïri


Un auteur controversé donnera samedi une conférence sur Israël et la Palestine dans une église d'Hamilton, et non au Mohawk College comme prévu initialement.

L'auteur Juif Américain et politologue Norman Finkelstein – un critique acerbe de la politique d'Israël – donnera sa conférence à la Centenary United Church, qui peut accueillir 900 personnes au lieu des 190 sièges de capacité de l'auditorium de Mohawk.

L'organisation de Montréal Canadian for Justice and Peace in the Middle East (CJPME) avait d'abord envisage en début de semaine une action en référé pour contraindre la faculté à honorer un contrat signé en janvier. Mohawk a refusé de l'autoriser à s'exprimer sauf si le CJPME payait 1 500 dollars pour la sécurité.

Le porte parole de Mohawk College a reconnu que "les personnes qui avaient enregistré la réservation" n'avaient aucune idée de son objet et quand la faculté a compris que Finkelstein était un auteur et orateur controversé, elle a senti qu'il faudrait assurer la sécurité.

Robb a également indiqué que la faculté avait reçu de nombreux appels de la part de membres juifs et non juifs de la communauté suggérant l'annulation de l'événement.

Plutôt que de laisser la tenue de la conférence dans l'incertitude, il a été décidé de maintenir la venue de Finklestein à 19h30 mais dans l'église d'Hamilton sur proposition d'un membre de l'église qui appartient aussi à CJPME.

"L'église était disponible et nous sommes redevables aux gens de pouvoir aller de l'avant," déclare Grace Batchoun, vice président chargé des relations publiques à CJPME qui milite pour la paix, la justice et la sécurité au Moyen Orient, dont un Etat souverain pour les Palestiniens.

« Le résultat en fin de compte, c'est que vous ne pouvez pas faire taire les gens – voyez ce qui se passé en Egypte. Ce n'est pas une question de sécurité «

Elle explique qu'aucune mesure de sécurité n'est envisage pour la conférence qui est la cinquième et dernière d'une tournée dans le sud Ontario de Finkelstein qui a fait salle comble partout.

Il n'y a eu ni manifestations ni incidents à aucune des conférences dont une a attiré 500 personnes à la York University et une autre plus de 200 à la Queen's University, sans mesures de protection, déclare Batchoun,

Finkelstein, fils de survivants de l'holocauste, parlera de la situation actuelle à Gaza, du processus de paix et des risques d'une nouvelle guerre régionale.

Dans ses livres et ses conférences, il s'est fait le critique de l'attaque d'Israël contre Gaza et ses 43 années d'occupation des territoires.

jeudi 17 février 2011

Le racisme est le racisme? Pas sûr pour les noirs de Baltimore!

Un article instructif sur les suites d'un événement qui s'est produit en novembre 2010 à Baltimore, sur la côte est des Etats Unis.
Un adolescent noir âgé de 15 ans marche dans un quartier « juif » de Baltimore. Il ne sait pas que c'est interdit, pas par un arrêté municipal, mais par les shomrim, une espèce de milice juive chargée d'assurer la tranquillité des lieux.
Il faut savoir que ce genre d'organisation est toléré aux Etats Unis dès lors qu'elle ne porte pas d'armes et n'empiète pas sur les prérogatives de la police, c'est-à-dire qu'elle ne procède à aucune enquête ou interpellation. Leur rôle consiste, disons, à dissuader les agressions et à alerter la police en cas de constatation de délit.

Dans l'affaire qui nous intéresse, des membres de ce shomrim, deux frères, sont allés bien plus loin en agressant physiquement un adolescent et c'est pour cette raison qu'ils comparaissent devant un tribunal. Ils avaient également assuré à ce jeune homme qu'il « n'était pas d'ici » et qu'il devait donc dégager.
C'est que les frères Werdesheim en savent un rayon sur la façon de faire dégager ceux qui ne sont pas du coin. En effet, au moins l'un d'entre eux a une certaine pratique dans ce domaine, à la fois en qualité de membre du peuple élu et en tant qu'ancien membre des forces spéciales de l'entité sioniste.
C'est ainsi que ce digne fils de Sion, Eliyahu Werdesheim, fraîchement émoulu de l'armée sioniste (l'armée la plus morale du monde, dit-on dit-elle d'elle-même) s'est cru habilité à expliquer à quelqu'un dont les ancêtres avaient été amenés comme esclaves en Amérique entre le 16ème et le 18ème siècles qu'il n'était pas chez lui dans ce coin des Etats Unis appelé Upper Park Heights.

Cette affaire a soulevé des passions dans la région de Baltimore. Passions qui auraient pu être apaisées par une saine administration de la justice, la communauté noire de Baltimore n'en exigeant pas plus, refusant les dérives de confrontation entre communautés.

Las, alors qu'au départ le chef d'inculpation retenu contre un des deux frères Werdesheim était une agression au premier degré, le nouveau procureur de l'Etat vient de requalifier l'affaire en simple délit d'agression au deuxième degré, ce qui a eu le don d'ulcérer les membres de la communauté afro-américaine parce que comme le dit Hassan Giordano du Baltimore Black Media Group, si ce qui est arrivé (coup porté à la tête avec un talkie walkie, des bleus, des, lacérations et un poignet cassé) « n'est pas une agression au premier de gré, je ne sais ce qui peut en être une.»

Hassan Giordano et d'autres militants afro-américains soupçonnent fortement le procureur Bernstein nouvellement élu d'avoir allégé les charges d'inculpation pour la raison qu'il appartient, comme les deux accusés, à la communauté juive :
M. Bernstein a été élu aussi par cette communauté afro-américaine qui, on le verra sur les registres électoraux, reste la majorité électorale dans cette ville. Il travaille aussi pour nous, pas seulement pour ses coreligionnaires d'Upper Park Heights, » a déclaré ce journaliste politique de Baltimore.
L'avocat de la victime observe qu'aucune caution n'a été demandée pour la mise en liberté provisoire d'un des deux frères qui a la double citoyenneté américaine et sioniste et qui est incapable de produire un justificatif de résidence.

Oui, ce type qui disait à l'ado qu'il n'était pas chez lui n'a aucun justificatif de résidence à Baltimore ou ailleurs aux Etats Unis.


 Rassemblement de manifestants, les deux frères plaident non coupable
Deux frères juifs accusés d'avoir battu un ado noir
WBALTV (USA) 16 février 2011 traduit de l'anglais par Djazaïri

BALTIMORE – Mercredi, deux anciens membres d'une organisation de surveillance d'un quartier juif orthodoxe ont plaidé non coupable pour l'agression d'un adolescent noir.
Les frères Avi et Eli Werdesheim ont présenté leur défense mercredi matin tandis que leurs supporters et leurs détracteurs tenaient des rassemblements à l'extérieur du tribunal de Mitchell à Baltimore. Les adjoints du shérif étaient présents pour contenir d'éventuels débordements.
La police explique que la victime dans cette affaire leur a déclaré qu'en novembre, Eli Werdesheim, 23 ans, l'avait frappé à la tête avec un talkie-walkie alors qu'il marchait le long de Falstaff Road dans un quartier à prédominance juive. L'adolescent avait dit que l'homme de 23 ans lui avait crié « Tu n'es pas d 'ici. Dégage d'ici. »

Eli Werdesheim et Avi Werdesheim, 20 ans, sont accusés de séquestration, d'agression et de possession d'arme dans le cadre de l'incident du 19 novembre à Upper Park Heights.
Aux abords du tribunal, des membres de la communauté juive étaient rassemblés pour soutenir les Werdesheims.
"Ce sont des gars merveilleux. Je sais qu'ils ne peuvent faire que ce qui est bien en quelques circonstances qu'ils se trouvent, » affirme Sue Paymer, une manifestante.
Eli Werdesheim faisait partie de Shomrim, une patrouille de citoyens de confession juive. Il soutient qu'il enquêtait sur des agissements suspects et qu'il s'est défendu après que l'adolescent a pris un bâton.

Ceux qui manifestaient contre les Werdesheims affirment croire que les deux frères devraient être inculpés pour crime raciste [hate crime : crime de haine].
"Nous sommes venus ici pour envoyer un message. Nous ne sommes pas venus ici pour  stigmatiser un groupe communautaire particulier. Nous avons dit dès le début que ce n'était pas une question de juif contre non juif. Les gens ont grossi cet aspect, mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Le racisme est le racisme, » explique Sharon Black de l'organisation All People's Congress de Baltimore.

Il y a aussi une colère sourde contre le nouveau procureur élu de la ville, Gregg Bernstein, qui a abandonné en tout début d'année une inculpation de type criminel contre Eli Werdesheim. Les services du procureur n'ont pas précis les raisons pour lesquelles cette qualification a été abandonnée, mais le mois dernier au tribunal, l'avocat d'Eli Werdesheim a déclaré que les blessures de la victime n'avaient peut-être pas été aussi graves qu'initialement rapporté.
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L'abandon de cette qualification a suscité des critiques selon lesquelles Bernstein était indulgent avec un crime raciste commis par un juif parce que lui-même est juif.
"Nous voulons adresser le message au système judiciaire, au procureur de notre Etat, que ce que nous attendons d'eux, c'est une justice pour tous indépendamment de la race, de l'origine, de la couleur, de l'ethnicité ou de la situation économique. Nous attendons de la justice qu'elle soit universelle. » a affirme le révérend C.D. Witherspoon., un militant communautaire.

Certains des manifestants scandaient, "Hey, hey, ho ho, Gregg Bernstein doit partir."
« Je demande au public de ne pas se faire une opinion précipitamment. Attendez le jugement. Pour l'instant, ce sont des allégations. Quand les faits seront produites, alors cous pourrez parvenir à vous faire une opinion, » affirme Susan Green, avocate d' Avi Werdesheim.

En sortant du tribunal, les Werdesheims ont remercié leurs soutiens.