mardi 22 avril 2008

Espion sioniste aux Etats-Unis, où va se nicher la manipulation de l’information…

On apprend par une dépêche Associated Press (AP) diffusée par Yahoo actualités l’arrestation d’un ancien ingénieur militaire de l’armée des Etats-Unis sur l’accusation « d'avoir transmis des informations secrètes à Israël.» Ces informations consistent entre autres en des documents relatifs à l’armement nucléaire américain.
L’information est claire : un militaire Américain (qui jouit à n’en pas douter également de la nationalité de l’Etat sioniste) fournit à une puissance étrangère des documents confidentiels sur des questions sensibles.

Oui, mais où donc se niche la manipulation de l’information ?

Cette manipulation se retrouve dans un passage de la dépêche originale de l’AP telle que reprise par l’International Herald Tribune et qu’on retrouve dans la dépêche diffusée par Yahoo :
« La plainte déposée contre lui l'accuse d'avoir emporté chez lui plusieurs documents classés entre 1979 et 1985 et d'avoir laissé l'employé du gouvernement israélien les photographier dans sa cave. »
Le militaire a 1) emporté chez lui des documents confidentiels 2) laissé un employé de l’Etat sioniste photographier ces documents dans sa cave.
L’idée que ce militaire, qui répond du nom de Ben-ami Kadish, ait conduit « l’employé » de l’Etat sioniste dans sa cave pour précisément photographier ces documents semble n’avoir pas effleuré l’esprit des journalistes de l’AP. Et notre ami Ben-ami Kadish a simplement eu le tort d’être passif, de « laisser un employé » prendre des photos.

La manipulation de l’information se retrouve également dans le passage suivant, à moins qu’il s’agisse d’un problème de traduction :
« Il est notamment accusé d'avoir révélé des documents concernant la défense nationale américaine à Israël et d'avoir agi comme agent du gouvernement américain. »

La dépêche originale dit ce qui suit :

Ben-ami Kadish faces four counts of conspiracy, including allegations that he conspired to disclose U.S. national defense documents to Israel and that he acted as an agent of the Israeli government, U.S. Attorney Michael J. Garcia and FBI officials said.
Le procureur fédéral Michael et des responsables du FBI ont declaré que Ben-ami Kadish fait l’objet de quatre chefs d’inculpation pour conspiration, dont des allégations d’avoir conspiré pour révéler des documents relevant de la Défense nationale des USA à Israël et d’avoir agi en tant qu’agent du gouvernement israélien

Est-ce que c’est plus clair comme ça?

Selon l’accusation, Kadish aurait travaillé au service du régime sioniste entre 1979 et 1985 et la liste des documents utiles lui était transmise par cet “employé qui n’était autre que le consul chargé des affaires scientifiques au Consulat Général de l’entité sioniste à New York. Consul qui était également l’officier traitant de Jonathan Pollard, autre agent sioniste arrête par le renseignement américain. Aucun president Américain n’a réussi à grâcier Pollard en raison de l’hostilité à une telle mesure manifestée par ce qu’on appelle la “communauté du renseignement” aux Etats-Unis.

Face au mécontentement exprimé par le Département d’Etat au sujet de ce dossier, le ministère sioniste des affaires étrangères explique “n’avoir aucune information sur cette affaire et l’avoir apprise par des articles de presse” et un haut responsable du ministère sioniste de la defense declare “avoir du mal à croire qu’après l’affaire Pollard nous ayons recruté un autre espion Américain.”
Et allez faire un tour sur le site Guysen qui vous explique que si Pollard a effectivement espionné les Etats-Unis, c'est quand même de la faute des Etats-Unis. Il faut le lire pour le croire car le culot sioniste est décidément sans bornes!



jeudi 17 avril 2008

Encore une preuve d'un mensonge de Tony Blair

Il y a un an, une quinzaine de marins Britanniques qui s'apprêtaient à effectuer un contrôle sur un navire marchand croisant dans les eaux territoriales irakiennes, nous disait-on à l'époque, étaient arrêtés par la marine iranienne.
Abusivement dépeints comme des "otages," terme que l'on retrouve encore dans l'article ci-dessous, ces marins avaient été ensuite relâchés par les autorités iraniennes qui affirmaient de leur côté que les soldats Britanniques se trouvaient dans les eaux territoriales iraniennes.
On en sait maintenant un peu plus car des documents britanniques déclassifiés nous font savoir que les marins Britanniques ne se trouvaient pas dans des eaux internationalement reconnues comme irakiennes mais dans une zone maritime qui fait l'objet d'une dispute entre l'Iran et l'Irak. Et que l'idée que les Britanniques se trouvaient en territoire irakien ne repose que sur une frontière maritime extrapolée par le commandement militaire américain à partir d'une projection de la ligne de partage du Shat al-Arab définie par les accords d'Alger. Ligne dont le tracé n'a jamais été communiqué aux Iraniens, ni pour information et encore moins pour accord.
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par Dominic Kennedy, The Times (UK) 17 avril 2008 traduit de l'anglais par Djazaïri

Selon de nouveaux documents officiels transmis au Times, quinze marins et fusiliers marins Britanniques avaient été capturés par l’Iran dans des eaux internationales disputées et non dans les eaux territoriales irakiennes comme on en avait informé le parlement
Les Britanniques avaient été capturés parce que la coalition emmenée par les USA avait tracé une frontière maritime pour les eaux territoriales iraniennes sans indiquer aux Iraniens où elle se trouvait, révèlent des mémos internes du ministère de la Défense.
Les documents, transmis aux termes de la loi sur la liberté d’information, détaillent pour la première fois les gaffes du printemps dernier qui avaient abouti à ce qu’une commission parlementaire multipartiste avait décrit comme une “source d’embarras pour la nation.”
Les quatorze hommes et la femme capturés avaient été exhibés à la télévision iranienne pendant quinze jours avant d’être libérés il y a un an par un président Ahmadinejad souriant qui leur avait donné des vêtements neufs et des colis de cadeaux.
Les documents récemment divulgués par le ministère de la défense établissent que :
- Les arrestations ont eu lieu dans des eaux non reconnues internationalement comme irakiennes;
- La coalition avait tracé unilatéralement une ligne de partage des eaux irakiennes et iraniennes dans le Golfe sans dire aux Iraniens où elle se trouvait;
- Les navires garde-côtes des Gardiens de la Révolution Iraniens franchissaient cette ligne invisible au rythme de trois fois par semaine. Ce sont apparemment les britanniques qui ont brandi leurs armes en premier avant d’être abordés par les navires de combat iraniens.
- Coincés, les Britanniques cernés par des Iraniens fortement armés ont lancé un appel radio désespéré de dernière minute pour demander le retour d’un hélicoptère afin d’avoir une couverture aérienne.
L’Iran a toujours affirmé avoir arrêté les Britanniques pour avoir violé son intégrité territoriale.
Den Browne, le ministre de la défense, avait déclaré à plusieurs reprises au parlement que les militaires avaient été capturés dans les eaux irakiennes.
Le ministère de la défense, dans un briefing télévisé du contre amiral Charles Style, sous chef d’Etat-major, avait produit une carte montrant une ligne tracée dans la mer intitulée «délimitation de la frontière maritime Iran/Irak.» Le lieu indiqué de la capture des Britanniques se trouvait dans ce que la carte présentait comme les « eaux territoriales irakiennes. » Mais le nouveau briefing interne du haut commandement reconnaît que la ligne en question n’existe pas.»
Le rapport, adressé à l’Air Chief Marshal Sir Jock Stirrup, le chef d’Etat-major, impute l’incident à l’absence de frontière reconnue et au manque de coordination entre l’Irak, l’Iran et la coalition.
Intitulé « pourquoi l’incident s’est produit, » le rapport examine l’histoire d’une frontière dispute depuis un traité entre les empires perse et ottoman en 1639.
Le professeur Robert Springborg, de la School of Oriental and African Studies, considère comme une négligence d’avoir omis de clarifier l’emplacement de cette ligne fictive avec les Iraniens.
S’appuyant sur la loi pour la liberté de l’information, le Times a formulé des requêtes sur ces événements. Le ministère de la défense a fourni deux documents partiellement censurés. L’un est le rapport pour Sir Jock daté du 13 avril 2007, une semaine après le retour au pays des Britanniques sains et saufs. Il a été compilé suite à leur débriefing. L’autre est le script des communications entre le HMS Cornwall, leur vaisseau d’appartenance, et les deux embarcations chargées d’une mission de contrôle.

Ce qu’ils avaient dit
« Il est hors de doute que le HMS Cornwall opérait dans les eaux irakiennes et que l’incident lui-même s’est produit dans les eux irakiennes… Dans les premiers jours qui ont suivi, les Iraniens nous ont transmis des jeux de coordonnées et assuré qu’elles correspondaient au lieu où l’incident a eu lieu, mais quand nous leur avons dit que les coordonnées se trouvaient dans les eaux irakiennes, ils ont modifié les coordonnées pour en donner se trouvant dans leurs propres eaux territoriales. Même s’ils maintiennent leur position, je ne pense pas que l’incident ait eu lieu ailleurs que dans les eaux territoriales irakiennes. »
Des Browne, Defence Secretary, Chambre des Communes, 16 juin 2007
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«Depuis la guerre Irak-Iran, aucun accord formel et ratifié n’est en vigueur entre l’Iran et l’Irak sur les eaux territoriales… En l’absence de tout accord formel, la ligne de démarcation tactique de la coalition (Op Line) est utilisée pour délimiter fictivement les eaux territoriales. C’est une construction de l’US NAVCENT US Naval Forces Central Command] basée sur un prolongement dans le nord du golfe arabo-persique et au-delà de l’embouchure du Shatt al-Arab de la ligne de démarcation fixée par les accords d’Alger. Même si on peut considérer que les Iraniens devaient bien se douter de l’existence d’une forme de frontière opérationnelle, les coordonnées exactes de cette Op Line n’avaient pas été divulguées à l’Iran. »
Rapport du ministère de la défense à l’Etat-major intitulé : « Pourquoi l’incident s’est produit, » daté du 13 avril 2007, transmis au Times au titre de la loi sur la liberté de l’information.

Fadel Shana, le cameraman est "mort dans une attaque de missiles," il n'a pas été tué (nuance).




Un petit texte d’Angry Arab (traduction Djazaïri), suivi de ma propre observation, sur la manière insidieuse dont la presse nous bourre le crâne.

Lisez la légende sous cette photo dans le New York Times : « Des Palestiniens blessés gisent près de la voiture de Fadel Shana, un cameraman de Reuters, mort dans une attaque de missiles ce mercredi à Gaza. »
Attaque de missiles ? D’où venaient les missiles ? Je soupçonne une attaque de missiles chinois ? Où était-ce une attaque de missiles norvégiens ? Et prêtez attention au titre de l’article illustré par la photo , « Les palestiniens combattent les Israéliens à Gaza. » Oh vraiment, Ô New York Times ? Qui combat qui à Gaza, qui New York Times ? Qui sont les habitants de Gaza ô New York Times ?

Et j’ajouterai ceci aux observations d’Angry Arab : le cameraman est «mort dans l’attaque de missiles,» mais n’a pas été tué par l’attaque de missiles. Nuance que les propagandistes apprécieront à l'instar de Reporters sans Frontières pour qui le missile a vraisemblablement manqué sa cible et a percuté le véhicule du journaliste.

mercredi 16 avril 2008

Les attentats du 11 septembre 2001 sont bons pour nous

Alors que les récents propos du président Iranien au sujet des attentats du 11 septembre laissent les USA sans voix, en sera-t-il de même pour ceux de Benjamin Netanyahu, ex-chef du gang sioniste et leader de l’opposition à Ehud Olmert ?
En effet, nous pouvons lire ce mercredi dans le quotidien Haaretz (Sionistan) que :

«Nous tirons bénéfice d’une chose, et c’est de l’attentat contre les tours jumelles [World Trade Center] et le Pentagone, et la guerre américaine en Irak.» a déclaré l’ancien premier ministre selon Maariv. Il a ajouté que ces événements ont « renversé en notre faveur l’opinion publique américaine. »
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Cherchez donc cette information dans votre quotidien préféré...

mercredi 9 avril 2008

Une affaire Bruno Guigue en Allemagne?

Une affaire Bruno Guigue en Allemagne ? Comme dans l’affaire française, nous avons un fonctionnaire d’Etat aux prises avec des groupements qui exigent sa révocation au nom de la lutte contre l’antisémitisme. Comme en France, on reproche à ce fonctionnaire des positions qu’il présente dans des articles et des livres indépendamment de son emploi dans le service public. Comme Bruno Guigue, le fonctionnaire en question appartient au ministère de l'intérieur de son pays!
L’affaire est toutefois plus transparente qu’en France car ceux qui montrent du doigt ne le font pas anonymement, il s’agit d’organisations juives allemandes et de la puissante
Anti-Defamation League américaine. L’intervention de cette organisation montre à quel point on est vigilant outre-Atlantique au musèlement des voix qui, en dépit de leur appartenance aux appareils d’Etat, remettent en cause le soutien accordé par les pays européens à l’entité sioniste et à l’axe américano-sioniste.

Personnellement, je n’avais jamais entendu parler de Ludwig Watzal. Ce dernier est dépeint par certains comme proche de l’extrême droite ou encore d’une droite « traditionnaliste » telle qu’incarnée en France par M. de Villiers. Le hic, car hic il y a, c’est que M. Watzal, s’il avait été proche d’une extrême droite type Front national n’aurait jamais pu accéder à un emploi de fonctionnaire en Allemagne, et certainement pas au niveau qui est le sien ; ou encore que la droite « traditionnaliste » de M. de Villiers est franchement pro sioniste (au nom du combat contre la supposée menace islamique). Et puis M. Watzal est fonctionnaire dans le service allemand précisément chargé d’éduquer au civisme et de la prévention du racisme, dont le super racisme que serait l’antisémitisme.
J’ai surtout l’impression que M. Watzal
désapprouve les agissements du sionisme au nom de principes qui sont universels : justice, égalité et que l’alignement de son pays derrière les USA lui insupporte quelque peu. Cet alignement, initialement conséquence de la défaite du nazisme, reste matérialisé en Allemagne par une forte présence militaire américaine ; présence qui trace la frontière de ce qu’est l’indépendance allemande. Et on comprend qu’un Allemand, même hostile au nazisme, puisse trouver cela insupportable plus de soixante années après la mort d’Adolf Hitler et près de vingt ans après la chute du mur de Berlin.
Et ça, c’est trop pour les organisations sionistes. L’Anti-Defamation League américaine, va jusqu'à s’appuyer sur une définition de l’European Union Agency for Fundamental Rights [une agence de l'Union Européenne] organisme selon lequel, dixit l'ADL du moins, l’antisémitisme « peut aussi viser l’Etat d’Israël, conçu comme une collectivité juive. »
Effectivement, l’ADL a beau jeu de parler de l’antisémitisme qui viserait l’entité sioniste conçue comme une collectivité juive. D’après cette définition et comme, par ailleurs, l’entité sioniste se définit elle-même comme un Etat juif que tout le monde est sommé de reconnaître en tant que tel, il s’ensuit donc que critiquer l’entité sioniste ne peut qu’être le reflet de conceptions antisémites.

La boucle est bouclée. Sauf quand même, sauf erreur de ma part, que la fameuse European Union Agency for Fundamental Right n’a jamais posé la définition indiquée par l’Anti-Defamation League. L'agence ayant même été accusée d’antisémitisme masqué pour avoir refusé de publier une étude qu’elle avait pourtant elle-même commandé au Berlin Research Centre on anti-Semitism. L’European Union Agency for Fundamental Rights reprochait en fait à cette étude de manquer de fiabilité mais refusait aussi d’accepter une définition de l’antisémitisme référant également à l’antisionisme ou à l’anti américanisme.
Fait intéressant,
l’Agence met à disposition du public le texte du Berlin Research Centre on anti-Semitism tout en avertissant qu’il ne reflète pas ses vues sur la question de l’antisémitisme et qu’elle a retiré du texte mis en ligne tous les logos qui pourraient faire croire qu’il s’agit d’une publication officielle.
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Ce n’est quand même pas ça qui va arrêter ces filous de l’ADL, rompus à la manipulation des textes, aux traductions tronquées/truquées ou aux citations inventées.

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Des Juifs Allemands font pression pour la révocation d’un fonctionnaire
JTA – Jewish Telegraphic Agency 4 avril 2008, traduit de l’anglais par Djazaïri

Des leaders Juifs d’Allemagne ont demandé au ministre de l’intérieur d’intervenir contre un fonctionnaire fédéral qu’ils accusent d’écrits antisémite.
Ils expliquent dans une lettre à Wolfgang Schaeuble, ministre Allemand de l’intérieur, qu’un employé de l’agence fédérale pour l’éducation civique a « passé les bornes » de l’antisémitisme avec ses déclarations sur Israël, le conflit israélo-palestinien et Haim Saban, l’homme d’affaires Israélo-Américain. La lettre émane de la Communauté Juive de Berlin et du Conseil de Coordination des Organisations Non Gouvernementales contre l’antisémitisme.Une autre lettre, envoyée à Schaeuble par le Conseil Central des Juifs d’Allemagne, suggère que cet employé, Ludwig Watzal, ne devrait pas travailler pour un service fédéral et demande au ministre de « faire un exemple. »
Le ministère fédéral de l’intérieur a confirmé à JTA que les lettres avaient été reçues le 27 mars. Le ministre répondra dans le courant de ce mois.Dans un article de 2004 intitulé « Une israélisation du monde ? » Watzal laisse entendre que des attaques contre des civils peuvent être justifiées ; « Si les USA israélisent encore plus leurs politiques intérieure et étrangère, les conflits à la palestinienne deviendront globalisés. »En mars, Watzal a publié une déclaration en défense avec pour titre « Duperies, manipulations et diffamations,» dans laquelle il évoque une « nouvelle campagne organisée de diffamation contre moi par des extrémistes antiallemands et néoconservateurs, ayant pour but de détruire ma carrière.» L’Anti-Defamation League (ADL) s’est aussi lancée dans l’arène avec une lettre à Thomas Kruger, le supérieur de Watzal. Selon l’ADL, les propos de Watzal sont antisémites d’après la définition publiée par l’Agence de l’Union Européenne pour les Droits Fondamentaux (European Union Agency for Fundamental Rights). D’après cette définition, l’antisémitisme « peut aussi viser l’Etat d’Israël, conçu comme une collectivité juive. »
Un membre du parlement, Gert Weisskirchen, est d’accord avec ces critiques et déclare que les propos de Watzal ont « franchi la ligne. »

mercredi 2 avril 2008

Khaled Meshaal, leader du Hamas : "Un chef est celui qui se sacrifie, pour sa cause et pour son peuple, et non l’inverse."

A ma connaissance, on trouve peu d'interview de Khaled Meshaal, le leader du Hamas palestinien en exil, dans la presse française. Tout au plus des extraits de ses propos quand ils sont relatifs au sujet qui intéressent cette presse, comme le sort de Gilad Shalit, ce bandit sioniste capturé par la résistance palestinienne, ou encore la position du Hamas sur le sacro-saint droit à l'existence de l'entité sioniste.
Dans cette interview accordée au quotidien espagnol El Pais, K. Meshaal nous donne des éléments de la stratégie de son mouvement dans la confrontation avec l'entité sioniste.
On n'y trouvera pratiquement aucune référence religieuse, en dehors de celle qui tient aux valeurs qui animent le mouvement Hamas et lui commandent de traiter correctement son unique prisonnier sioniste. On trouvera bien entendu une référence aux martyrs (Chahid, plur. chouhada). Cette référence est aujourd'hui bien galvaudée en Europe comme en France et tend à entrer dans le champ sémantique du fanatisme. Peut-être est-il venu le temps de débaptiser toutes les rues et avenues de France dui rappellent le souvenir des martyrs de la résistance française à l'occupation nazie.
Et il est vrai que, en lisant les propos de Khaled Meshaal, j'avait l'impresion de lire ceux que pourraient tenir les responsables de n'importe quel mouvement de résistance. Et personnellement, ils m'ont beaucoup fait penser à la démarche du F.L.N. algérien qui a abouti aux négociations avec le gouvernement français puis aux accords d'Evian.
Rien de nouveau donc, sauf le contexte qui, comme toujours, appelle les résistants à faire preuve d'imagination, d'abnégation et d'endurance.
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ÁNGELES ESPINOSA, ENVOYEE SPECIALE - Damas - 31/03/2008
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« Israël ne veut pas payer le prix pour la paix,» assure Khaled Meshaal, leader du Hamas en exil. Mais cet activiste reconverti en politique ne s’attend pas à ce qu’on le croie et il s’efforce d’argumenter ses déclarations. Il cite le rejet par Israël de tous les plans de paix qu’ils fussent arabes ou internationaux, le fait qu’elle [l’entité sioniste, NDT] a ignoré la trêve unilatérale que le Mouvement de Résistance Islamique avait décrété en 2005, ou le blocus contre son gouvernement élu en 2005. Mais il fait porter également la responsabilité aux Etats-Unis dont il considère que la politique « a échoué en Irak, en Palestine et au Liban. » On ne peut parvenir à la paix dans la région sans le Hamas, » conclut-il.
Meshaal (né à Ramallah en 1956) reçoit EL PAÍS dans son bureau de Mezzeh, un quartier résidentielle de Damas, où il a trouvé refuge après avoir été victime en 1997 d’une tentative d’assassinat en Jordanie par deux agents du Mossad. Cette histoire et comment ils lui injectèrent un poison puis l’intervention du roi Hussein afin que le gouvernement israélien fournisse l’antidote en échange de la libération de ses deux espions semble sortie d’un film d’action. Cependant, malgré l'attentat récent contre un membre du Hezbollah dans la capitale syrienne, les mesures de sécurité sont discrètes et celui qui est peut-être l'un des hommes plus détestés d'Israël assure ne pas avoir de peur de la mort.
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Question. Que pensez-vous des résultats du récent sommet arabe en ce qui concerne la Palestine ?
Réponse. Les résolutions sont positives parce qu'elles soulignent la condamnation de l'occupation israélienne, reconnaissent le droit du peuple palestinien à la résistance et demandent la fin du blocus de Gaza. Mais les sommets arabes manquent de la capacité à mettre en pratique leurs résolutions. Je ne pense pas seulement à celui de Damas. Dans ce moment de divergences et de divisions entre les Arabes, ce qui a été obtenu nous apparait comme un succès.
Q. Considérez-vous toujours comme valable l’initiative de paix arabe de 2002 dont il a été également fait mention ?
R. Nous avions déjà dit à l’époque qu’elle n’aboutirait pas parce qu’Israël allait la repousser et que l’administration américaine ne la prendrait pas au sérieux. Et c’est ce qui s’est passé depuis 2002. Israël ne veut pas la paix. Elle veut conserver la terre, continuer à ignorer les droits arabes et palestiniens et en même temps obtenir la sécurité. Elle ne veut payer le prix de la paix. Pour preuve, Israël a rejeté toutes les initiatives arabes, palestiniennes et internationales. Aussi, six ans après avoir lancé leur initiative de paix, les leaders arabes doivent reconsidérer leur offre. Selon la loi du marché, si quelqu’un présente sa marchandise pendant longtemps et que personne ne l’achète, son prix baisse. Israël doit savoir que les Arabes ont d’autres alternatives. Ce qui ne signifie pas déclencher une guerre contre Israël. Mais l’alternative existe qui consiste à nous respecter nous-mêmes, de soutenir la résistance, de faire sentir à Israël qu’elle ne peur obtenir la sécurité sans donner leurs droits aux Arabes.
Q. Voulez-vous dire qu’il n’y a pas de solution négociée au problème palestinien ?
R. Aucun occupant ne recule de son propre gré, ils ne le font que contraints par la force. Il en découle que les négociations avec Israël sans l’appui de la force sont dépourvues de sens. On n’obtient pas leur retrait en respectant leurs valeurs. Si l’occupant avait une éthique, il n’aurait pas pris les terres des autres. Il faut les obliger à mettre fin à l’occupation. De plus, ce sont les forts qui font la paix, et non le faible avec le fort.
Q. Et cependant vous écartez l'alternative de la guerre...
R. Cette alternative n’est pas possible actuellement à cause du déséquilibre des forces entre les Arabes et Israël. Et les Arabes doivent soutenir l’alternative de la résistance. Avec l’appui économique et matériel des pays arabes, musulmans et d’autres amis de la nation (palestinienne), la résistance est capable de faire front à l’occupation et d’obliger Israël à se retirer. C’est déjà arrivé auparavant en deux occasions : dans le sud du Liban en l’an 2000 et à Gaza en 2005.
Q. Mais les Palestiniens sont embarqués dans une lutte fratricide. Comment l’expliquer ? N’est-ce-pas un obstacle à votre objectif d’un Etat indépendant ?
R. Il est certain que nous avons un problème au niveau de la direction palestinienne. Nous savons tous que la cause de cette division est l’ingérence étrangère, israélienne et américaine pour être plus précis. Il y a également des palestiniens corrompus qui tirent bénéfice de la situation. Cette division nous affaiblit en tant que palestiniens et ne nous aide pas à parvenir à l’Etat palestinien. C’est une partie du défi que nous affrontons. Nous, au Hamas, avons tenté la réconciliation en diverses occasions, mais la présidence palestinienne l’a refusée. Nous sommes parvenus à un accord récemment à Sanaa mais elle [l’Autorité Palestinienne] a immédiatement fait volte face. Les Etats-Unis et Israël empêchent d’entamer un dialogue inter palestinien. Les USA et Israël ont fixé deux alternatives à Mahmoud Abbas : ou la relation avec le Hamas, ou la relation avec eux. Le facteur externe rend difficile et retarde la solution du problème interne, mais nous continuerons à travailler pour trouver une solution à travers le dialogue. Au final, c’est le peuple palestinien qui décidera cat il sait bien qui accepte et qui refuse le dialogue, qui est souverain et indépendant et qui dépend d’Israël et des Etats-Unis.
Q. Alors vous n’avez pas eu d’opportunité pour parler avec Mahmoud Abbas pendant le sommet arabe ?
P. Il a refusé de nous rencontrer.
Q. Cependant d’autres leaders l’ont fait…
R. Ca a posé des problèmes à certains et pas à d’autres. J’ai eu des réunions avec divers chefs d’Etat et ministres des affaires étrangères.
Q. Qu’avez-vous obtenu de ces rencontres ? Avez-vous trouvé des dispositions à vous donner plus de soutien ?
R. Certains comprennent que le problème ne vient pas de nous mais de l’Autorité palestinienne et sont conscients de l’influence négative des Etats-Unis et d’Israël sur cette dernière. Beaucoup, tant sur la scène arabe qu’internationale, sont conscients qu’on ne peut ignorer le Hamas, que la politique d’isolement et de blocus contre le Hamas a échoué, et qu’on ne peut parvenir à la paix dans la région sans le Hamas.
Q. Pensez-vous que le nouveau voyage de Condoleeza Rice dans la région contribuera à débloquer la situation ?
R. Au contraire, les efforts des Etats-Unis visent à empêcher qu’il y ait accord. Rice vient pour faire pression sur les négociateurs palestiniens afin qu’ils acceptent n’importe quel accord même s’il est vide de contenu L’administration américaine n’est pas intéressée par un règlement définitif ; elle cherche seulement un succès superficiel qui la serve pour les prochaines élections. Elle est venue au moment de la tenue du sommet [arabe] pour approfondir les divisions arabes. Et aussi pour empêcher tout accord entre les Palestiniens.
Q. Les choses changeront-elles avec un nouveau président, probablement Démocrate, à la Maison Blanche ?
R. Il y a peu de différences entre les administrations américaines. Dans l’histoire du conflit arabo-israélien, il n’y a pas eu de différences significatives. Peut-être y-a-t-il eu des différences par rapport à l’Irak, mais pas par rapport au problème palestinien. Tous les présidents rivalisent dans leur soutien à Israël. La politique des Etats-Unis dans la région a échoué et va continuer à échouer. C’est ce qui s’est passé en Irak, mais aussi en Palestine et au Liban. Elle ne réussira jamais parce qu’elle n’a rien à offrir, parce qu’elle n’est ni neutre ni objective.
Q. Vous avez mentionné les trois pays qui ont des mouvements actifs de résistance aux politiques des Etats-Unis (Hamas, Hezbollah et la milice de Moqtada al Sader). Existe-il une ligne d’action concertée ?
R. Il n’y a pas de front commun. Chaque cas est différent. En Palestine comme au Liban, la résistance contre l’occupation est très claire. La situation irakienne est plus compliquée et le mouvement de résistance ne de limite pas à un seul groupe ou une seule personne. Le seul point commun est que nous ne nous soumettons pas à l’hégémonie des Etats-Unis et d’Israël. Au contraire, la résistance grandit à l’ombre de l’échec de ces deux derniers et en l’absence d’une solution politique.
Q. Les Etats-Unis vous accusent de recevoir de l’aide de l’Iran. Quel type de relations entretenez-vous avec ce pays ?
R. En tant que mouvement de résistance, nous sommes ouverts à tous. Nos relations ne sont pas limitées à l’Iran. Nous avons des relations avec les pays arabes, les pays musulmans – dont l’Iran -, les pays européens et d’autres. Nous acceptons tout appui à notre peuple. Nous ne demandons pas de l’aide pour le Hamas mais pour le peuple palestinien. En ce moment même, ce sont 18 000 fonctionnaires que le gouvernement de Salam Fayyad ne rétribue pas, et 100 000 travailleurs qui sont au chômage à cause de la politique de sanctions. Nous voulons les aider. Pour cela, nous acceptons n’importe quelle aide qui nous est offerte sans conditions.
Q. Que vous faut-il pour coexister avec Israël. Est-ce possible avec le retrait aux frontières de 1967 ?

R. Il y a un consensus national pour l’établissement d’un Etat palestinien dans les territoires de 1967, avec Jérusalem comme capitale, le droit au retour [des réfugiés] et l’élimination de toutes les colonies. Israël l’a rejeté. Le problème n’est pas la position palestinienne ou arabe mais la position israélienne. Nous acceptons un Etat dans les frontières de 1967, mais Israël le refuse, les Etats-Unis appuient ce refus et la communauté internationale reste silencieuse. De nombreux interlocuteurs étrangers nous demandent d’arrêter de lancer des missiles et de déclarer une trêve. Nous y sommes disposés car nous sommes la victime, la partie agressée dont la terre est occupée. Israël est l’agresseur et l’occupant. Si Israël cesse son agression, nous sommes disposés à proclamer une trêve mais ce doit être une trêve globale, à Gaza et en Cisjordanie, bilatérale et simultanée, et non unilatérale. Il faut lever le blocus de Gaza et ouvrir les points de passage pour qu’il y ait une situation viable pour le peuple palestinien. L’Egypte, la Russie et quelques (médiateurs) Européens ont essayé mais Israël continue à s’y opposer. Israël veut d’abord un cessez le feu palestinien et être libre de décider de ce qu’elle fera.
Q. D’accord, mais comment justifiez-vous les attentats suicide ?
R. Nous considérons que les opérations de martyre sont une réaction aux tueries israéliennes. La preuve est qu’elles n’ont pas commencé avant le massacre de la mosquée d’Abraham à Hébron en 1994. Il y a douze ans, nous avions proposé aux Israéliens de tenir les civils hors du conflit, mais ils rejetèrent notre proposition. C’est pourquoi nous considérons que toutes les actions de la résistance palestinienne, dont celles d’immolation, sont de l’auto-défense. De plus, Israël dispose d’un arsenal très moderne alors que nous ne disposons que d’un armement élémentaire. Il en résulte que le Palestinien qui ne trouve pas de meilleure arme, se fait exploser lui même contre l'ennemi.
Q. Alors ce genre d’attentats ne sera plus justifié à la fin de l’occupation ?
R. Naturellement. Mais il a une double morale. Pourquoi n’a-t-on pas la même réaction internationale quant Israël perpètre un massacre de Palestiniens ?
Q. Vous avez dit que Gilad Shalit, le soldat Israélien capturé à gaza il y a deux ans était en vie. Sa libération ne pourrait-elle pas servir de geste de bonne volonté pour débloquer la situation ?
R. Malgré le fait que Gilad Shalit a été arrêté au combat, et non comme le fait Israël avec les hommes politiques palestiniens qu’elle séquestre et tue, nous le traitons très bien parce que nous avons une éthique et des valeurs religieuses. Israël torture pourtant les 11.000 palestiniens qu'elle détient dans ses prisons. Nous sommes prêts à le libérer pour peu qu'Israël libère les prisonniers et les prisonnières que nous lui avons demandés.
Q. Combien sont-ils ?
R. Bous avons présenté une liste de 1000 personnes. La communauté internationale doit respecter l’être humain. Si Gilad Shalit est un être humain, les prisonniers et prisonnières palestiniens le sont aussi Ce qui fait obstacle à la libération de Shalit, c’est le caprice israélien, le refus d’Olmert (le premier ministre israélien Ehud Olmert) de libérer nos prisonniers. C’est pourquoi j’impute à Olmert la responsabilité la prolongation de la détention de Gilad Shalit.
Q. Israël avait tenté de vous assassiner lorsque vous résidiez en Jordanie. Aujourd’hui, après l’attentat contre Imad Moughniye, ici à Damas, ne craignez-vous pas pour votre vie ?
R. Nous ne craignons pas la mort. Nous voulons vivre dignement. Il est de notre devoir de résister à l’occupant, de défendre nos droits et de servir notre peuple pour qu’il puisse se libérer de l’occupation. Un chef est celui qui se sacrifie, pour sa cause et pour son peuple, et non l’inverse. Le peuple palestinien n’a peur de rien car sa cause est juste. Ce sont les Israéliens qui ont peur parce que l’occupant n’est jamais tranquille.