Qui ne saurait être attendri devant l'image d'une maman heureuse tenant son bébé dans ses bras?
Pas vous, pas moi. Et c'est vrai que cette photo a beaucoup de charme : une maman fière de son bébé qui dort gentiment contre elle.
Mais les Iraniens ne partagent pas notre sentiment car, nous dit le titre du Daily Mail qui surplombe cette photo :
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A ce point comment ne pas croire que les Iraniens ne sont pas des gens dépourvus d'humanité.
OK, OK, quand on lit le texte de l'article, on comprend bien que cette maman a un métier, qu'elle est soldat et qu'elle exerçait sa profession en Irak et qu'elle a été capturée au cours d'une mission, en territoire irakien selon les Britanniques, dans les eaux territoriales iraniennes selon les autorités de Téhéran.
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Certes d'autres photos la montrent l'arme au poing, en patrouille au Sierra Leone ou encore pilotant un canot de combat.
Il n'empêche que le titre et la première photo produisent un effet puissant d'orientation du lecteur en faisant appel à l'émotion que tout un chacun peut ressentir à l'idée de voir un bébé séparé brutalement de sa mère.
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Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'article est fermé par une 2ème photo tout aussi attendrissante où nous voyons la soldate et son mari (lui-même soldat) réunis autour du bébé.
Un article postérieur publié le même jour nous apprend que l'Iran, qui a exhibé [parade] à la TV ses prisonniers Britanniques, envisageait de libérer la mère-soldat "très rapidement." Le même article recourt toutefois au verbe "kidnapper" pour qualifier ce qui est arrivé aux quinze militaires du Royaume-Uni.
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Or si les mots ont un sens, kidnapper consiste à enlever quelqu'un pour en obtenir une rançon; c'est un délit de droit commun et ce n'est pas ainsi qu'on doit qualifier l'arrestation et la détention de soldats dans le cadre d'une action hostile. Et action hostile il y a eu, si comme le prétendent les Iraniens, les forces britanniques se trouvaient dans les eaux territoriales de l'Iran. Sans oublier que, plus généralement, les Anglo-Saxons ne sont pas présents en Irak pour faire du tourisme.
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Un hebdomadaire français avait pour slogan "le poids des mots, le choc des photos." Cet hebdomadaire oubliait de préciser que la photo de presse a souvent beaucoup plus de poids que les mots mais que les mots peuvent aussi provoquer le choc.
Le moins que l'on puisse dire est que la presse anglaise est du mème niveau que la notre en matière de déformation de la vérité,c'est proprement lamentable .
RépondreSupprimerEn tout cas, les iraniens qu'on essaye de faire passer pour des barbares semblent bien plus respectueux des droits de l'homme que les israelo-americains à Guantanamo et Abu Ghraib... J'ai vu les images hier soir, nos amis anglais semblent être bien nourris, bien traités et n'ont pas de tunique orange eux...
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