Chahid, un internaute me demande ce que je pense de la visite annoncée du chanteur Enrico Macias en Algérie à l'occasion de la prochaine venue de M. Sarkozy dans ce pays. Cet internaute explique avoir été traité d'antisémite après avoir exprimé son opposition à la présence en Algérie de M. Macias.
Je vous livre volontiers mon point de vue même si les autorités algériennes n'en ont cure.
Il doit d'abord être clair que ce n'est pas la confession de M. Macias qui peut justifier une interdiction de séjour en Algérie. Des Juifs de toutes nationalités séjournent en Algérie sans aucun problème sans parler des quelques Juifs qui n'ont jamais quitté l'Algérie.
De fait, les Juifs d'Algérie sont des autochtones du Maghreb et avaient vocations à devenir citoyens d'un Maghreb décolonisé, ce qu'explique bien la lettre adressée par le FLN aux compatriotes de confession israélite.
Cependant le FLN n'a jamais été naïf et on peut dire que cette lettre était l'ultime chance offerte aux Juifs Algériens en tant que communauté de choisir le camp de l'indépendancce. Je dis bien en tant que communauté car de nombreux Juifs ont fait, à titre individuel, promptement le choix de la décolonisation. Or la communauté juive avait, par ses organisations dites représentatives, opté résolument pour la nationalité française avant d'aller vers une sorte de neutralisme ainsi que le relève la lettre :
J'ignore si Gaston Ghrenassia, alias Enrico Macias, qui avait 18 ans en 1956, a participé de près ou de loin à ces milices mais on peut se poser la question car, tout en prétendant chanter et militer pour la paix, son engagement pour l'entité sioniste est bien connu. Personnellement, je connais peu de personnalités militantes de la paix qui ont été décorées par le ministère de la défense d'une puissance occupante, agressive et qui foule aux pieds le droit. C'est pourtant le cas de M. Macias.
Or, d'une certaine manière pour M. Macias et les personnes qui réfléchissent comme lui, le sionisme est une forme de revanche contre une indépendance de l'Algérie qu'ils ont eu bien du mal à accepter. De la même façon, la lutte pour les droits des Palestiniens s'inscrit dans la continuité du combat pour l'indépendance de l'Algérie et d'autres pays arabes.
Il se trouve que des gens en Algérie souhaitent, alors que ce pays a tourné le dos à de nombreux objectifs que s'était assignée la révolution, normaliser les relations avec l'entité sioniste. On sait que des officiers Algériens rencontrent leurs homologues sionistes au moment de conférences ou de manoeuvres liées à L'OTAN.
Je vous livre volontiers mon point de vue même si les autorités algériennes n'en ont cure.
Il doit d'abord être clair que ce n'est pas la confession de M. Macias qui peut justifier une interdiction de séjour en Algérie. Des Juifs de toutes nationalités séjournent en Algérie sans aucun problème sans parler des quelques Juifs qui n'ont jamais quitté l'Algérie.
De fait, les Juifs d'Algérie sont des autochtones du Maghreb et avaient vocations à devenir citoyens d'un Maghreb décolonisé, ce qu'explique bien la lettre adressée par le FLN aux compatriotes de confession israélite.
Cependant le FLN n'a jamais été naïf et on peut dire que cette lettre était l'ultime chance offerte aux Juifs Algériens en tant que communauté de choisir le camp de l'indépendancce. Je dis bien en tant que communauté car de nombreux Juifs ont fait, à titre individuel, promptement le choix de la décolonisation. Or la communauté juive avait, par ses organisations dites représentatives, opté résolument pour la nationalité française avant d'aller vers une sorte de neutralisme ainsi que le relève la lettre :
Au dernier congrès mondial juif de Londres, les délégués algériens, contrairement à leurs coreligionnaires de Tunisie et du Maroc, se sont prononcés, à notre grand regret, pour la citoyenneté française.Ceci est une chose mais ce n'est pas tout. Les Juifs Algériens ont aussi à cette époque été fermement pris en mains par le sionisme. Et l'évolution neutraliste de la communauté était aussi dictée par les impératifs du sionisme : ce dernier était en effet à la fois l'allié de la France qui était à l'époque un de ses premiers soutiens mais avait aussi intérêt à récupérer les Juifs d'Algérie pour judaîser la Palestine. La prise en main des juifs Algériens par le sionisme est évoquée par cet article d'un quotidien sioniste qui parle de l'organisation de milices juives par le Mossad en 1956.
J'ignore si Gaston Ghrenassia, alias Enrico Macias, qui avait 18 ans en 1956, a participé de près ou de loin à ces milices mais on peut se poser la question car, tout en prétendant chanter et militer pour la paix, son engagement pour l'entité sioniste est bien connu. Personnellement, je connais peu de personnalités militantes de la paix qui ont été décorées par le ministère de la défense d'une puissance occupante, agressive et qui foule aux pieds le droit. C'est pourtant le cas de M. Macias.
Or, d'une certaine manière pour M. Macias et les personnes qui réfléchissent comme lui, le sionisme est une forme de revanche contre une indépendance de l'Algérie qu'ils ont eu bien du mal à accepter. De la même façon, la lutte pour les droits des Palestiniens s'inscrit dans la continuité du combat pour l'indépendance de l'Algérie et d'autres pays arabes.
Il se trouve que des gens en Algérie souhaitent, alors que ce pays a tourné le dos à de nombreux objectifs que s'était assignée la révolution, normaliser les relations avec l'entité sioniste. On sait que des officiers Algériens rencontrent leurs homologues sionistes au moment de conférences ou de manoeuvres liées à L'OTAN.
On a même eu droit en 2003à une tentative de création d'une association d'amitié Algérie-entité sioniste.
Dans ce contexte, accepter la venue en Algérie d'Enrico Macias c'est ni plus ni moins essayer de faire accepter en douceur l'idée d'une normalisation que certains cercles appellent de leurs voeux et aller encore plus loin dans le renoncement aux idées qui ont conduit l'Algérie à l'indépendance.
Ceci, la majorité des Algériens ne sont, je l'espère, pas près de l'accepter et c'est avec soulagement que j'apprends que M. Macias ne se rendra pas en Algérie.
Et tant pis pour le quotidien algérois Liberté qui attribue mes réticences et celles des autres à un "nationalisme tardif" et à un "chauvinisme souffreteux."
Ni nationalistes tardifs, ni chauvinistes souffreteux les Algériens partagent par contre les souffrances du peuple de Palestine et n'accepteront jamais, du moins je l'espère, d'entériner les spoliations et les crimes dont ce peuple est victime.
Très bon article qui reflète bien le sentiment de la majorité des algériens.Merci pour la citation du poète Moufid Zakaria, que je ne connaissait pas, qui résume tout à fait les sentiments de ceux qui se sentent encore arabes et msusulmans.
RépondreSupprimerUn point de vue très important et rassurant. Macias qui se dit « homme de paix », était présent sur le front en 1967, une guerre présentée comme une « agression contre Israël » par le même chanteur ainsi que son clan de sionistes, or comme vous savez, depuis que des historiens israéliens ont accès aux archives, tout le monde sait que c’était Israël l’agresseur.
RépondreSupprimerVoilà, je félicite le peuple algérien pour sa dignité.
Je vais mettre un commentaire sur mon blog pour citer votre point de vue.
http://chahids.over-blog.com/article-7266330-6.html#anchorComment
Bien à vous.
Bonsoir
RépondreSupprimerMerci Chahid de m’avoir fait découvrir ce Blog.
Voilà une position claire, qui rappelle tout aussi clairement qu’il ne faut pas assimiler judaïsme avec sionisme.
Le premier est une religion qui mérite tout notre respect et notre considération fraternelle. Le second est une idéologie, survivante du XIX° siècle, dont les dérives sanguinaires et conquérantes sont à combattre résolument.
Dans son texte, notre ami, cite les infiltrations et manipulations qui gangrènent certains milieux algériens, notamment militaires. Elles sont à rapprocher de ce que vit, actuellement, le Maroc.
Pour ma part, j’ai été choqué (mes amis marocains qui ont attiré mon attention sur ces faits, l’étaient tout autant…) de voir certains industriels et richissimes marocains avoir recours à des techniciens israéliens, spécialistes en agriculture, pour gérer leurs propriétés agricoles… Quand on sait que les champs des Palestiniens sont systématiquement détruits. Souvent, leurs oliviers sous leurs yeux, à la tronçonneuse… Je me suis toujours demandé, comment ils arrivaient à se regarder dans leur miroir en se rasant le matin…
Ce devoir de vigilance est une bonne chose. Bravo à nos amis algériens.
Bien à vous.
Merci. C'est évident, sionisme et judaïsme doivent être distingués même si l'idéologie sioniste est initialement l'oeuvre de personnes d'origine juive. Je dis d'origine et non pas Juifs car toutes n'étaient pas croyantes. Bon nombre de sionistes, à commencer par le père fondateur Herzl étaient (ou sont) athées.
RépondreSupprimerEn réalité il esiste deux formes de sionisme : le sionisme politique avec son objectif de création d'un Etat juif et le sionisme religieux. Le sionisme religieux est quelque chose d'ancien qui envisage le retour à Sion sous un angle spirituel, sans idée de créer un Etat. Ce sionisme là n'a jamais posé de problèmes aux Palestiniens.
Cher Georges, tu vas être surpris d’apprendre que les marocains ont découvert ébahis grâce à la vigilance de deux associations marocaines de soutien aux peuples palestinien et irakien que les dattes israéliennes « Bat Sheva » (produites par des colons qui exploitent des enfants palestiniens) ont submergé le marché de Casablanca et de Marrakech durant ce dernier Ramadan. Certes ce n'est pas facile pour le consommateur profane ou petit commerçant marocains de reconnaître les produits israéliens, mais que font les responsables ?! « Bat Sheva » par exemple est le nom hébreu d’une ville palestinienne occupée un 21 octobre 1948 par l’armée et les milices sionistes ! La normalisation et ses proxénètes sont le fléau de ces dix dernières années et qui menace une nouvelle génération de maghrébins insouciants de vraies causes.
RépondreSupprimerhttp://www.maroc-hebdo.press.ma/MHinternet/Archives_760/PDF/Page25.pdf
Votre poète Moufdi Zakaria arabo-centriste, pas très cool pour les authentiques occupants du maghreb, les premiers, souvent en prise sanglante avec cette "arabisme" qui lui est si chère, les Kabyles, les bèrebères.
RépondreSupprimerMoufdi Zakaria était un berbérophone, un Mozabite pour être exact.
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