Vous le savez sans doute, il existe depuis des années un boycott exercé par les pays de la Ligue Arabe à l'encontre des firmes sionistes et de celles qui ont des liens étroits avec l'entité sioniste.
Ce boycott a tendance à s'émousser en raison des pressions occidentales mais également de l'évolution de plusieurs régimes arabes qui ont admis, officiellement ou non, l'existence de l'Etat sioniste dans ses frontières indéterminées.
D'autres types de boycott existent, comme celui qui porte sur les échanges universitaires. Ce boycott a rencontré le soutien de nombreux universitaires de par le monde, aboutissant à des décisions d'université européennes notamment de geler leurs relations avec les instituts sionistes.
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Le lobby sioniste ne reste évidemment pas les bras croisés devant ce genre d'actions et il recourt à deux moyens principaux pour contrecarrer les tenants du boycott :
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1 - les pressions exercées au niveau diplomatique et surtout politique partout où il dispose de relais importants parmi les élus, les politiciens ou les hauts fonctionnaires. A titre d'exemple, il suffit de se remémorer les déboires de Pascal Boniface, chercheur à l'IRIS et membre du PS.
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2 - les pressions financières principalement contre les universités anglo-saxonnes fortement dépendantes de fondations dont certaines sont directement liées au lobby. John Mearsheimer et Stephen Walt, professeurs de sciences politiques des universités de Harvard et de Chicago en ont récemment fait l'amère expérience.
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La troisième forme de boycott est celle exercée par de simples citoyens comme vous et moi qui évitent d'acheter des produits estampillés made in entité sioniste.
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L'efficacité de ce type de boycott ne dépend pas tant de son aspect économique (l'entité sioniste vit d'un crédit perpétuel ponctionné chez les contribuables Américains et Allemands) que de ses effets sur l'opinion, avec ou sans l'aide des mass media.
Un bel exemple d'un action liée au boycott (et de la réaction rapide et efficace du lobby sioniste) est celle qui, en Suède, vient de toucher des vins importés auprès de fournisseurs de l'entité sioniste.
C'est le Yedioth Ahronoth qui relate cette histoire. En Suède la commercialisation des alcools qui titrent plus de 3,5° est confiée à Systembolaget, un monopole étatique.
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Systembolaget importe des vins de l'entité sioniste dont certains produits dans le Golan syrien annexé par l'Etat voyou. Or ces vins étaient estampillés "produit d'Israël"alors que l'annexion du Golan à l'entité sioniste n'est reconnue par aucun Etat ni organisme international.
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Des personnes avisées ont fait parvenir à l'entreprise suédoise des messages de protestation, ce qui a amené cette dernière à interroger le ministère suédois sur la conduite à tenir. Le ministère a rappelé la position officielle de la Suède à ce sujet et Systembolaget a décidé d'estampiller les bouteilles "Produce of Israeli-occupied Syrian territory", ce qui n'a pas manqué de déclencher la réaction du lobby.
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Classiquement le lobby présente les protestations comme ayant leur origine dans la classe politique ou dans les relais d'opinion propres au pays concerné. Le Yedioth nous indique effectivement qu'entre autres politiciens, une députée Démocrate Chrétienne, Annelie Enochsson, était montée au créneau pour stigmatiser une campagne pro-palestinienne visant à bannir de Suède les produits de l'entité sioniste.
Ensuite, gênés par la pression interne et externe de l'entité sioniste, l'entreprise et le ministère des affaires étrangères se renvoient la balle au sujet de la responsabilité du réétiquetage des vins : l'entreprise, qui affirme ne pas faire de politique, dit d'être tournée vers le ministère pour savoir quelle conduite tenir au sujet de ces vins tandis que le ministère affirme que c'est Systembolaget qui a pris l'intiative de désigner les vins comme produits dans les terristoires Syriens occupés par Israël.
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Pour compléter la panoplie du lobby, on n'omettra pas les réactions des consommateurs inquiets de ne plus reconnaître leur vin favori.
L'épilogue de cette affaire est que le 9 juin dernier, l'entreprise de commercialisation des vins est revenu à l'étiquetage initial 'produit d'Israël'. Cette décision est bien entendu une conséquence de la réaction négative des consommateurs que nous venons d'évoquer.
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Apparemment le lobby a gagné, mais ce n'est qu'une apparence. En effet, l'affaire a fait du battage en Suède, permettant à un public plus large de mieux appréhender le conflit du Moyen-Orient. D'autre part, le lobby a mobilisé des moyens relativement importants pour un produit d'une importance économique somme toute marginale. Enfin, il a amené des responsables politiques, comme notre députée Démocrate Chrétienne, à exprimer publiquement leur déni du droit en manifestant explicitement leur soutien à l'annexion du Golan Syrien par l'entité sioniste.
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