Le GSPC, alias la branche algérienne d'Al Qaïda vient de frapper en Algérie. Plus précisément en Kabylie, dans les wilayas de Boumerdes et Tizi-Ouzou où des explosions ont tué six personnes dont deux membres des forces de sécurité.
Si le secteur de Boumerdes est une zone d'activité bien connue des groupes du GSPC, et si la wilaya de Tizi-Ouzou n'a jamais été exempte d'actions terroristes, certaines cibles des actions dont nous parlons ici peuvent laisser perplexe.
En effet, à Tizi-Ouzou, outre Draa Ben Khedda qui est une commune importante, ce sont deux villages perchés dans les montagnes qui ont été ciblés : Mekla et Illoula Oumalou.
Je ne sais pas vous, mais moi je trouve, tout en respectant la peine des familles des victimes, qu'il s'agit de cibles bien mineures pour une organisation qui vient de s'affilier à Al Qaïda.
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La Grande Kabylie a, dès le début de l'activisme armé, abrité des membres de groupes armés ainsi que des réseaux de soutien. Elle a notamment toujours été le lieu privilégié d'implantation de notre Al Qaïda à la sauce algérienne (et du GIA antérieurement). D'aucuns soutiennent que GIA puis GSPC ne seraient que des créatures de la hiérarchie militaire et agiraient en fonction des intérêts de cette dernière.
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Un élément parmi d'autres qui donne du poids à cette thèse est l'inaction du GSPC au moment des émeutes qui ont secoué la Kabylie après la mort d'un jeune homme, M. Guermah, dans des locaux de la gendarmerie. Compte tenu de la colère populaire à l'époque, c'était l'occasion rêvée pour un mouvement qui dit aspirer à abattre le pouvoir impie de s'attirer de nombreux sympathisants en s'attaquant aux membres de la gendarmerie puisque c'est ce corps qui était responsable de la mort du jeune homme.
Je passe rapidement sur le fait qu'il n'est pas forcément logique de frapper là où on dispose de refuges et de réseaux de soutien, Mekla étant justement un village où était présent un tel réseau.
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Avec ces événements nous restons dans une logique purement algéro-algérienne y-compris dans le retentissement qu'ils peuvent avoir à l'international.
Il faut d'abord signaler que, depuis la fin des émeutes et la reprise en mains de la Kabylie par les autorités, cette région vit une grave crise politique au sens où les deux principaux partis de la région, le RCD de Saïd Saadi et le FFS d'Aït-Ahmed ont vu leur influence battue en brêche par un étrange mouvement des "aarouch," structure à base tribale supposée incarner la modernité. Si Saïd Saadi comprit rapidement comment le vent allait tourner dans son fief électoral et s'empressa de démissionner du gouvernement pour apporter son soutien aux "aarouch," ce ne fut pas le cas d'Aït Ahmed dont le parti fut voué aux gémonies pour avoir participé aux élections locales.
Aujourd'hui, il n'est plus guère question de "aarouch" et le FLN entreprend semble-t-il avec un certain succès une reconquête patiente de la Kabylie. Par contre le FFS reste dans une situation difficile, la représentativité de ses élus étant souvent contestée, l'un d'entre eux, Rabah Aïssat, ayant même été assassiné. Ce même Aïssat avait connu en novembre 2005 une prise de fonction pour le moins houleuse. En 2002, dans la commune d'illoula-Oumalou qui vient d'être ciblée par une bombe, le siège local du FFS avait été saccagé.
Ajoutons les récentes vélleités de Saïd Saadi, à l'occasion du congrès du RCD, de relancer son parti, et on peut dire que la Kabylie est un terrain intéressant pour l'action politique sous toutes ses formes.
Si on considère le retentissement à l'étranger d'une action de notre Al Qaïda à nous, et par étranger il faut d'abord entendre la France qui est notre proche-étranger, nul doute que la Kabylie est le lieu idéal pour commettre des attentats. La présence d'une forte communauté algérienne originaire de Kabylie garantit un minimum de retentissement à ces attentats surtout quand on connaît l'intérêt que portent, pour diverses raisons, les medias français à cette région.
“Nous ne lui [le GSPC] prêtons pas plus d’importance qu’il n’en a. Allié d’Al Qaïda ou pas, c’est un mouvement qui tend à être éradiqué en totalité et ne pose pas de problème en terme de menace importante”
Al Qaida a le dos large, c,est fou ce qu’on est capable dde faire en son nom
RépondreSupprimerQuestion à 2 sous : pourquoi c’est toujours la population pauvre qui subit le terrorisme en Algérie ?
Pourquoi les crapules qui habitent les quartiers chic d’Alger n’ont aucun terrorisme ?
Sincèrement si vous étiez Al-Qaida, c’est quoi votre intérêt de faire 5 attentats a 4 :30 du matin pour tuer 5 pauvres civils dans une région pauvre qui ne présente aucun avantage stratégique.
Je ne serais étonné si un jour j’apprendrai que les bombes en Algérie c’est une affaire militaire algérienne.