Encore un texte tiré du blog de Philip Weiss. Weiss est un Juif Américain passablement antisioniste dont les prises de position ne l'ont absolument pas coupé des membres de sa communauté qui gravitent toujours dans la mouvance sioniste. Ce qui explique probablement pourquoi il obtient et/ou est souvent dépositaire d'informations intéressantes.
Ira Glunts, qui a vécu en Israël et a servi dans l'armée israélienne – vous voyez qu'on ne peut pas juger un livre à sa couverture – m'a envoyé cet article affreux de Haaretz qui suggère qu'Obama ne mettre pas la pression sur Israël et fait confiance à Dennis Ross :
Des sources à Washington ont indiqué à Forward que Dennis Ross, vieux routier des négociations de paix, pourrait être invité à se charger à nouveau du dossier, mais à un niveau plus élevé qu'auparavant. Ross a joué un rôle de premier plan pour toucher l'électorat juif au cours de la campagne en termes de garanties sur l'approche d'Israël par Obama. Dans des discours et interviews, il a exposé clairement qu'Obama n'avait pas l'intention de mettre la pression sur Israël et que, s'agissant de l'Iran, le sénateur [Obama] croyait en une politique « de plus gros bâtons et de plus grosses carottes.»
Pourtant, certains faucons de la communauté juive sont inquiets. « Je pense que Dennis Ross est marié aux accords d'Oslo et qu'il risque de se sentir obligé d'essayer de les relancer, » explique Shoshana Bryen, responsable pour les questions de politique de sécurité au Jewish Institute for National SecurityAffairs.
Tous les conseillers et membres potentiels du cabinet sont connus pour être des partisans de la solution à deux Etats et du processus de paix palestino-israélien, même s'ils sont tous d'accord pour dire qu'ils ne feront pas pression sur Israël et pour affirmer que les évolutions doivent venir du côté palestinien avant qu'un Etat palestinien puisse voir le jour. A ce jour, tous les noms mentionnés pour des responsabilités de haut niveau en politique étrangère sont opposés à l'ouverture d'un dialogue avec le Hamas et défendent une ligne dure contre le Hezbollah au Liban.
Outre celui de Ross, un autre nom cité comme possible émissaire dans la région est celui de l'ancien Secrétaire d'Etat Colin Powell.
Je me demande s'il est possible d'avoir plus de pouvoirs que n'en avait Ross au temps de Clinton, c'est impossible. Glunts explique :
« Ross a deux mantras. De plus gros bâtons et de plus grosses carottes pour l'Iran, et ni les Palestiniens, ni les Israéliens ne se font suffisamment confiance pour que la paix soit possible maintenant. Notons au passage que Ross prend ses distances avec Oslo dès lors que ses patrons en Israël en font autant. De même, Colin Powell est connu en Israël comme une lavette qui a peur de sa propre ombre. Lisez cette conversation qu'il aurait eue avec Abe Foxman. »
Sur le lien indiqué, Glunts traduit un livre disponible seulement en hébreu sur le processus de décision politique pendant la deuxième intifada :
Au Département d'Etat, Foxman jouissait d'une aura d'omnipotence. On le tenait pour responsable de la nomination de [Martin] Indyk au poste de Sous-secrétaire à l'époque Clinton, et on pensait qu'il avait joué un rôle dans la désignation comme Secrétaires d'Etat de Christopher et Albright. A un moment, il avait arrangé un rendez-vous avec Foxman mais ce dernier, trop occupé, avait reporté la rencontre à trois reprises. Quand ils finirent par se rencontrer, le patron de l'ADL présenta ses excuses au Secrétaire d'Etat [pour les reports]. «Vous appelez, nous venons,» répondit Powell en paraphrasant une publicité bien connue pour une compagnie de transport. Cette réponse a une portée bien plus grande qu'une simple pointe d'humour.
Le livre a été écrit par Ofer Shelah et Raviv Drucker que Glunts qualifie de journalistes Israéliens respectés. Il est une fois de plus la preuve que seuls des juifs ont le droit de dire que le « lobby juif » est très puissant.
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