J’avais évoqué cette affaire et un de mes posts montrait comment le trafic d’organes pouvait trouver son fondement moral et éthique dans la mentalité sioniste.
Il s’agissait alors de propos tenus par un universitaire d’une discipline profane qui expliquait l’intérêt, notamment économique, de la légalisation et de l’organisation d’un marché des organes.
Si le sujet est pour l’instant clos en Occident, ce n’est pas du tout le cas dans l’entité sioniste. Après le juriste, voici qu’un certain Robby Berman, vient donner son avis sur la question.
Robby Berman n’est pas n’importe qui puisqu’il préside la Fondation pour le Don d’Organe halachique, c’est-à-dire conforme à la loi rabbinique.
Bermann utilise toute sa science de la rhétorique pour expliquer (et il s’adresse clairement aux lecteurs de l’entité sioniste, mais aussi à ceux des Etats Unis) à quel point la vente d’organes revêt un caractère hautement moral.
Et il lève une par une les objections soulevées par les détracteurs du commerce d’organes. Je crois bien que je vais lui acheter un rein, mais m’étonnerait qu’il soit vendeur.
Car dans son esprit, les vendeurs ce seront les Autres, c’est-à-dire les pauvres dont il a la chance semble-t-il de ne pas faire partie.
Et notez que ce type a même le culot de qualifier de héros deux personnes qui viennent d’être arrêtées pour trafic d’organes dans l’entité sioniste.
Pour ceux qui ne savaient pas ce que signifie être un héros dans l’entité sioniste, voilà qui a le mérite d’être clair.
Acheter des reins est moral Préférer la dignité du vendeur de rein à la vie de l’acheteur de rein est moralement absurde
Par Robby Berman
Yediot Aharonot (Sionistan) 12 novembre 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri
Je suis responsable de la mort inutile de plus de 100 Juifs. Tous étaient victimes de maladies rénales , en train de mourir au sens propre et figuré sous dialyse. Ils m’avaient imploré de les mettre en relation avec des personnes acceptant de vendre leurs reins, et j’avais refusé de le faire parce que c’est illégal.
Cependant, si les informations de la presse sont avérées, Sammy Shem-Tov et Dimitry Orenstein de Jérusalem ont travaillé comme shadchanim (intermédiaires trouvant des donneurs compatibles) – sauvant ainsi des centaines de vies. Leurs motifs n’étaient pas purs. Il a fallu beaucoup d’argent pour les amener à enfreindre la loi et risquer la prison. Alors qui a agi moralement et qui ne l’a pas fait? Pour moi, la réponse est évidente. Ce sont des héros même s’ils se sont enrichis au passage.
Un récent sondage Gallup montre que la majorité des Américains est favorable à l’achat et à la vente de reins dès lors qu’ils sont régulés et supervisés par les autorités, évitant ainsi la pente glissante que connaît la Chine. Un nombre croissant de think-tanks, d’économistes, de philosophes, de rabbins et de spécialistes de l’éthique dans le monde soutiennent l’abrogation de la loi qui criminalise le fait que des gens reçoivent une marque de « considération en espèces » pour avoir cédé une partie de leur corps pour sauver la vie d’une personne.
Le programme proposé garantirait une compensation adéquate, une explication complète des risques, et une assurance santé à vie pour le donneur ainsi qu’une distribution équitable des reins achetés pour les receveurs qu’ils soient riches ou pauvres. Mais certaines organisations médicales et des politiciens persistent à dire qu’une telle évolution serait moralement répugnante.
L’histoire regorge d’exemples où des actions « répugnantes » ont par la suite été considérées comme morales. Au début du 18ème siècle, par exemple, le concept d’assurance sur la vie était tabou. Donner une valeur monétaire à la vie, ou à un bras, était considéré comme révoltants. Pourtant, de nos jours, l’assurance sur la vie est considérée comme morale parce que la société a constaté ses résultats: l’argent qu’elle apporte aux veuves et aux orphelins.
Certains prétendent, par exemple, que payer un donneur pour son rein est un affront à la « dignité humaine, » pourtant nous ignorons la dignité humaine quand nous autorisons les indigents à vendre leur sperme, leurs ovules et leurs cheveux et à louer leurs utérus en tant que mères porteuses.
Préférer la préservation de la dignité du vendeur de rein potentiel au prix de la mort d’un acheteur potentiel de rein est moralement absurde et ne résiste pas à un examen sérieux. Et empêcher des gens pauvres de vendre leurs reins par souci pour le risque que court leur santé est du paternalisme déplacé, aussi sot que d’empêcher les pauvres de travailler dans des mines de charbon.
L’autonomie n’est-elle pas une autre valeur humaine? Laissons les pauvres décider de ce qu’ils veulent faire avec leurs reins comme ils le font avec leur sperme et leurs ovules. Le risque chirurgical du don de reins est le même que celui d’une opération du nez, et vivre avec un seul rein ne raccourcit pas l’espérance de vie du donneur.
Les motivations ne sont pas univoques
Les opposants [à la vente de reins] aiment donner à penser que cette même logique nous force à autoriser les pauvres à se livrer à la prostitution et à vendre des drogues illicites. Cependant, cette analogie ne fait qu’abonder dans mon sens. Retirez l’argent de l’équation, ces actes effectués gratuitement resteront considérés comme immoraux par la société, le résultat final en étant un plaisir éphémère qui ne sert pas l’intérêt public. Mais le résultat final d’un don de rein gratuit est la sauvegarde d’une vie humaine et est actuellement encouragé par la société.
Les motivations ne sont pas univoques. Quelqu’un peut être motivé à faire quelque chose pour de multiples raisons, ce qui ne rend pas ses motivations « impures. » De nombreux pompiers sont payés pour leur travail. Quand ils s’engouffrent dans un bâtiment en feu et risquent leurs vies pour sauver un enfant, sont-ils moins héroïques parce qu’ils reçoivent un salaire? Des gens deviennent médecins pour aider les autre et aussi bien gagner leur vie; cela entache-t-il moralement leur action?
C’est plutôt le contraire. Priver un donneur de rein d’une « considération en espèces » est une insulte à la dignité. Quand un soldat perd une jambe au Liban et demande une compensation financière au gouvernement, personne ne bronche. Personne ne demande si ses motivations sont pures – servir son pays par sens du devoir sans rien en attendre en retour. La société sait que le soldat mérite une compensation pour son sacrifice.
Où se situe la halacha [loi juive] dans ce problème? Même si le pour et le contre sont représentés, l’écrasante majorité des autorités rabbiniques, comme Ray Shlomo Zalman Auerbach et les anciens grands rabbins Goren, Lau et Obadia Yosef, est favorable au paiement pour des organes. Donner un rein sauve une vie. C’est une mitzvah [un commandement, par extension un acte de bonté]. Il n’y a rien de mal à donner à quelqu’un de l’argent en tant qu’incitation pour su’il fasse une mitzvah. Recevoir de l’argent ne change pas la nature de l’acte.
J’invite instamment le public à écrire aux députés. Si les députés ne changent pas la loi, alors changeons de députés. Il devrait à tout le moins être légal de rémunérer les familles pour des dons de cadavres puisque la plupart des objections portent uniquement sur des donneurs vivants. Nous devons agir maintenant. Le judaïsme est supposé être une lumière pour les nations: qu’il en soit ainsi.
Robby Berman est le fondateur et directeur de la Halachic Organ Donor Society
Il s’agissait alors de propos tenus par un universitaire d’une discipline profane qui expliquait l’intérêt, notamment économique, de la légalisation et de l’organisation d’un marché des organes.
Si le sujet est pour l’instant clos en Occident, ce n’est pas du tout le cas dans l’entité sioniste. Après le juriste, voici qu’un certain Robby Berman, vient donner son avis sur la question.
Robby Berman n’est pas n’importe qui puisqu’il préside la Fondation pour le Don d’Organe halachique, c’est-à-dire conforme à la loi rabbinique.
Bermann utilise toute sa science de la rhétorique pour expliquer (et il s’adresse clairement aux lecteurs de l’entité sioniste, mais aussi à ceux des Etats Unis) à quel point la vente d’organes revêt un caractère hautement moral.
Et il lève une par une les objections soulevées par les détracteurs du commerce d’organes. Je crois bien que je vais lui acheter un rein, mais m’étonnerait qu’il soit vendeur.
Car dans son esprit, les vendeurs ce seront les Autres, c’est-à-dire les pauvres dont il a la chance semble-t-il de ne pas faire partie.
Et notez que ce type a même le culot de qualifier de héros deux personnes qui viennent d’être arrêtées pour trafic d’organes dans l’entité sioniste.
Pour ceux qui ne savaient pas ce que signifie être un héros dans l’entité sioniste, voilà qui a le mérite d’être clair.
Acheter des reins est moral Préférer la dignité du vendeur de rein à la vie de l’acheteur de rein est moralement absurde
Par Robby Berman
Yediot Aharonot (Sionistan) 12 novembre 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri
Je suis responsable de la mort inutile de plus de 100 Juifs. Tous étaient victimes de maladies rénales , en train de mourir au sens propre et figuré sous dialyse. Ils m’avaient imploré de les mettre en relation avec des personnes acceptant de vendre leurs reins, et j’avais refusé de le faire parce que c’est illégal.
Cependant, si les informations de la presse sont avérées, Sammy Shem-Tov et Dimitry Orenstein de Jérusalem ont travaillé comme shadchanim (intermédiaires trouvant des donneurs compatibles) – sauvant ainsi des centaines de vies. Leurs motifs n’étaient pas purs. Il a fallu beaucoup d’argent pour les amener à enfreindre la loi et risquer la prison. Alors qui a agi moralement et qui ne l’a pas fait? Pour moi, la réponse est évidente. Ce sont des héros même s’ils se sont enrichis au passage.
Un récent sondage Gallup montre que la majorité des Américains est favorable à l’achat et à la vente de reins dès lors qu’ils sont régulés et supervisés par les autorités, évitant ainsi la pente glissante que connaît la Chine. Un nombre croissant de think-tanks, d’économistes, de philosophes, de rabbins et de spécialistes de l’éthique dans le monde soutiennent l’abrogation de la loi qui criminalise le fait que des gens reçoivent une marque de « considération en espèces » pour avoir cédé une partie de leur corps pour sauver la vie d’une personne.
Le programme proposé garantirait une compensation adéquate, une explication complète des risques, et une assurance santé à vie pour le donneur ainsi qu’une distribution équitable des reins achetés pour les receveurs qu’ils soient riches ou pauvres. Mais certaines organisations médicales et des politiciens persistent à dire qu’une telle évolution serait moralement répugnante.
L’histoire regorge d’exemples où des actions « répugnantes » ont par la suite été considérées comme morales. Au début du 18ème siècle, par exemple, le concept d’assurance sur la vie était tabou. Donner une valeur monétaire à la vie, ou à un bras, était considéré comme révoltants. Pourtant, de nos jours, l’assurance sur la vie est considérée comme morale parce que la société a constaté ses résultats: l’argent qu’elle apporte aux veuves et aux orphelins.
Certains prétendent, par exemple, que payer un donneur pour son rein est un affront à la « dignité humaine, » pourtant nous ignorons la dignité humaine quand nous autorisons les indigents à vendre leur sperme, leurs ovules et leurs cheveux et à louer leurs utérus en tant que mères porteuses.
Préférer la préservation de la dignité du vendeur de rein potentiel au prix de la mort d’un acheteur potentiel de rein est moralement absurde et ne résiste pas à un examen sérieux. Et empêcher des gens pauvres de vendre leurs reins par souci pour le risque que court leur santé est du paternalisme déplacé, aussi sot que d’empêcher les pauvres de travailler dans des mines de charbon.
L’autonomie n’est-elle pas une autre valeur humaine? Laissons les pauvres décider de ce qu’ils veulent faire avec leurs reins comme ils le font avec leur sperme et leurs ovules. Le risque chirurgical du don de reins est le même que celui d’une opération du nez, et vivre avec un seul rein ne raccourcit pas l’espérance de vie du donneur.
Les motivations ne sont pas univoques
Les opposants [à la vente de reins] aiment donner à penser que cette même logique nous force à autoriser les pauvres à se livrer à la prostitution et à vendre des drogues illicites. Cependant, cette analogie ne fait qu’abonder dans mon sens. Retirez l’argent de l’équation, ces actes effectués gratuitement resteront considérés comme immoraux par la société, le résultat final en étant un plaisir éphémère qui ne sert pas l’intérêt public. Mais le résultat final d’un don de rein gratuit est la sauvegarde d’une vie humaine et est actuellement encouragé par la société.
Les motivations ne sont pas univoques. Quelqu’un peut être motivé à faire quelque chose pour de multiples raisons, ce qui ne rend pas ses motivations « impures. » De nombreux pompiers sont payés pour leur travail. Quand ils s’engouffrent dans un bâtiment en feu et risquent leurs vies pour sauver un enfant, sont-ils moins héroïques parce qu’ils reçoivent un salaire? Des gens deviennent médecins pour aider les autre et aussi bien gagner leur vie; cela entache-t-il moralement leur action?
C’est plutôt le contraire. Priver un donneur de rein d’une « considération en espèces » est une insulte à la dignité. Quand un soldat perd une jambe au Liban et demande une compensation financière au gouvernement, personne ne bronche. Personne ne demande si ses motivations sont pures – servir son pays par sens du devoir sans rien en attendre en retour. La société sait que le soldat mérite une compensation pour son sacrifice.
Où se situe la halacha [loi juive] dans ce problème? Même si le pour et le contre sont représentés, l’écrasante majorité des autorités rabbiniques, comme Ray Shlomo Zalman Auerbach et les anciens grands rabbins Goren, Lau et Obadia Yosef, est favorable au paiement pour des organes. Donner un rein sauve une vie. C’est une mitzvah [un commandement, par extension un acte de bonté]. Il n’y a rien de mal à donner à quelqu’un de l’argent en tant qu’incitation pour su’il fasse une mitzvah. Recevoir de l’argent ne change pas la nature de l’acte.
J’invite instamment le public à écrire aux députés. Si les députés ne changent pas la loi, alors changeons de députés. Il devrait à tout le moins être légal de rémunérer les familles pour des dons de cadavres puisque la plupart des objections portent uniquement sur des donneurs vivants. Nous devons agir maintenant. Le judaïsme est supposé être une lumière pour les nations: qu’il en soit ainsi.
Robby Berman est le fondateur et directeur de la Halachic Organ Donor Society
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