Shalom Weiss est un escroc de haut vol qui a été condamné aux Etats Unis à 845 ans de prison, une peine d'une longueur semble-t-il inédite. Les téléspectateurs US auront la possibilité de voir une émission consacrée à ses agissements et à l'enquête au long cours qui a permis son arrestation.
Oui, bon, un délinquant derrière les barreaux, et alors?
Alors, ce n'est simplement pas un hasard si l'article que je vous propose compare cette affaire à un roman de John Le Carré car cet auteur anglais est moins spécialisé dans le roman policier que dans celui d'espionnage.
Et à certains égards, l'affaire Weiss présente effectivement des caractéristiques singulières à rapprocher de l'assassinat commis à Dubaï par une bande de tueurs du Mossad.
Weiss fait partie de la communauté hassidique, ultra-orthodoxe, à l'origine un mouvement qu'on peut qualifier de piétiste qui avec le temps a accueilli des délinquants et des agents du régime sioniste.
C'est que ce mouvement est relativement facile à infiltrer et qu'il offre un réseau intéressant pour ceux qui veulent se livrer à des activités illicites, sans parler des fidèles crédules qui contribuent, souvent à leur insu, à l'exécution d'actes délictueux. Ce sont d'ailleurs des adhérents de l'ultra-orthodoxie qui ont fourni, à leur insu disent-ils, la plupart des passeports qui ont servi dans l'opération criminelle de Dubaï.
Justement, notre Shalom Weiss se sert aussi de faux passeports puisque c'est muni d'un faux passeport brésilien qu'il a été interpellé en Autriche, pays dans lequel il était donc entré illégalement. Il faut insister sur ce dernier point car il nous donne une idée de l'importance et de la force de ces réseaux hassidiques dans un pays comme l'Autriche. On apprend en effet à la fin de l'article que l'escroc, entré illégalement en Autriche avec un faux passeport, a pu bénéficier de l'appui de personnalités haut placées dont une seule est citée: le chef de l'Etat Autrichien lui-même qui s'est fendu d'une lettre appelant le président Bush à une forme d'indulgence!
Il y a là un mystère à expliquer.
L'histoire du super voleur de Scranton diffusée sur CNBC
par Joe McDonald, de la Rédaction du Times-Tribune (USA) 13 mars 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri
En fin de compte, Shalom Weiss, un escroc de Scranton de classe mondiale, n'a pas fait le poids devant Joe Judge, un expert comptable diplômé de l'université de Scranton qui a rejoint le FBI.
Utilisant des compétences de limier dignes d'un roman de John le Carre, M. Judge et son équipe d'agents du FBI ainsi que d'autres services de police sur trois continents ont mis M. Weiss dans une situation qu'aucun homme n'avait connue avant lui: 845 ans de prison.
Le récit de la manière dont M. Judge, l'agent du FBI qui a dirigé le groupe d'enquête qui a pisté M. Weiss du Brésil jusqu'à Vienne, est présenté dans un épisode de "American Greed" [cupidité américaine] qui doit être diffusé le 24 mars sur CNBC.
M. Judge, qui é été interviewé en décembre pour l'émission télévisée à son domicile en Floride, précise qu'il avait bouclé l'enquête avant de se lancer à la recherche de Weiss dans le cadre d'un énorme dossier de fraude à l'assurance que le FBI avait ouvert dans les années 1990.
"Weiss avait pillé la compagnie d'assurance," explique M. Judge. "je dirais qu'il a empoché environ 30 millions de dollars."
Il a fallu plusieurs années d'investigations avant que M. Weiss et d'autres soient inculpés sur l'accusation d'avoir mis en faillite une compagnie d'assurance et soutiré des millions de dollars à des retraités.
Le rôle de M. Weiss dans l'arnaque, qui à l'époque était la plus grosse fraude financière du pays, n'était pas immédiatement apparent.
"Il avait ces hommes de pailles, ces quatre gogos," explique M. Judge. "Ils signaient n'importe quoi."
"Je n'ai découvert le nom de Weiss qu'au bout de plusieurs années d'enquête," déclare M. Judge.
M. Judge voit M. Weiss comme une sorte de mauvais génie.
"Il est si diabolique que s'il vous rencontrait demain, il aurait déjà anticipé et prévu ce que vous ferez pour (lui) dans six mois," explique M. Judge. "Ce type est un génie."
M. Weiss avait aussi des traits de personnalité et des habitudes qu'il ne pouvait pas modifier. Ses affinités avec la communauté juive hassidique et son goût pour les bons restaurants, le casino et les prostituées de luxe ont donné à M. Judge et au FBI des indications sur où il aurait bien pu s'être caché après avoir disparu quand son affaire de blanchiment d'argent et de racket a été passée en jugement.
"Ce type avait l'empreinte de pied d'un Bigfoot," observe M. Juge.
Il y a sept ou huit villes dans le monde avec d'importantes populations hassidiques, et les agents du FBI en poste dans les ambassades des Etats Unis dans ces pays ont reçu l'ordre d'être à l'affût de M. Weiss, explique M. Judge.
Une piste s'est présentée au brésil où on a eu des informations selon lesquelles M. Weiss avait une petite amie dans le secteur de Sao Paulo et qu'il pourrait se trouver dans cette ville.
M. Judge est parti pour l'Amérique du Sud et a contacté la police locale et des agents d'Interpol. Ils ne trouvèrent pas M. Weiss mais un contrôle de ses appels téléphoniques conduisit les enquêteurs à une maison dans un des quartiers les plus pauvres de la ville et à l'identité d'une femme de 27 ans que fréquentait M. Weiss.
Ils l'ont suivie à Vienne où elle a été accueilliée par M. Weiss qui n'avait cependant pas l'apparence de l'homme qu'ils recherchaient, qui avait 20 kilos de moins et la barbe rasée. Il a emmené la femme dans un appartement où ll a été arrêté.
M. Weiss, qui était en cavale depuis un an, a essayé d'éviter l'extradition vers les Etats Unis. Mais il a finalement été envoyé dans une prison fédérale près de Waymart pour purger la plus longue peine jamais infligée par un tribunal fédéral.
Mais M. Weiss n'a pas abandonné. Il fait appel de la légalité de son extradition.
"Comme je le dis de manière détaillée dans l'émission, il affirme que le gouvernement US a menti," explique M. Judge dans une interview par téléphone depuis la Floride. "C'est son mensonge."
M. Weiss a obtenu le soutien de certaines personnes puissantes dans son combat pour sortir de prison, indique M. Judge.
"Le président Autrichien a écrit au président Bush en demandant, s'il vous plait renvoyez-nous Weiss et nous le mettrons en prison ici pendant un ou deux ans, puis il sera réhabilité", affirme M. Judge.
Dans un sens, M. Judge, originaire de West Scranton et diplômé de l'université de Scranton en 1968, est épaté par la manière dont M. Weiss a éré capable de s'attirer les bonnes grâces d'officiels Autrichiens.
"Il entre en Autriche avec un faux passeport brésilien et se joue de la police et des douanes autrichiennes," déclare M. Judge. "Il est là bas en tant qu'étranger en situation irrégulière, pourtant il a les moyens de faire écrire une lettre par le président Autrichien."
A la question de savoir comment cela a été possible, M. Judge répond, "parce qu'ils pensent que c'est un type formidable, où qu'on a graissé quelques pattes."
par Joe McDonald, de la Rédaction du Times-Tribune (USA) 13 mars 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri
En fin de compte, Shalom Weiss, un escroc de Scranton de classe mondiale, n'a pas fait le poids devant Joe Judge, un expert comptable diplômé de l'université de Scranton qui a rejoint le FBI.
Utilisant des compétences de limier dignes d'un roman de John le Carre, M. Judge et son équipe d'agents du FBI ainsi que d'autres services de police sur trois continents ont mis M. Weiss dans une situation qu'aucun homme n'avait connue avant lui: 845 ans de prison.
Le récit de la manière dont M. Judge, l'agent du FBI qui a dirigé le groupe d'enquête qui a pisté M. Weiss du Brésil jusqu'à Vienne, est présenté dans un épisode de "American Greed" [cupidité américaine] qui doit être diffusé le 24 mars sur CNBC.
M. Judge, qui é été interviewé en décembre pour l'émission télévisée à son domicile en Floride, précise qu'il avait bouclé l'enquête avant de se lancer à la recherche de Weiss dans le cadre d'un énorme dossier de fraude à l'assurance que le FBI avait ouvert dans les années 1990.
"Weiss avait pillé la compagnie d'assurance," explique M. Judge. "je dirais qu'il a empoché environ 30 millions de dollars."
Il a fallu plusieurs années d'investigations avant que M. Weiss et d'autres soient inculpés sur l'accusation d'avoir mis en faillite une compagnie d'assurance et soutiré des millions de dollars à des retraités.
Le rôle de M. Weiss dans l'arnaque, qui à l'époque était la plus grosse fraude financière du pays, n'était pas immédiatement apparent.
"Il avait ces hommes de pailles, ces quatre gogos," explique M. Judge. "Ils signaient n'importe quoi."
"Je n'ai découvert le nom de Weiss qu'au bout de plusieurs années d'enquête," déclare M. Judge.
M. Judge voit M. Weiss comme une sorte de mauvais génie.
"Il est si diabolique que s'il vous rencontrait demain, il aurait déjà anticipé et prévu ce que vous ferez pour (lui) dans six mois," explique M. Judge. "Ce type est un génie."
M. Weiss avait aussi des traits de personnalité et des habitudes qu'il ne pouvait pas modifier. Ses affinités avec la communauté juive hassidique et son goût pour les bons restaurants, le casino et les prostituées de luxe ont donné à M. Judge et au FBI des indications sur où il aurait bien pu s'être caché après avoir disparu quand son affaire de blanchiment d'argent et de racket a été passée en jugement.
"Ce type avait l'empreinte de pied d'un Bigfoot," observe M. Juge.
Il y a sept ou huit villes dans le monde avec d'importantes populations hassidiques, et les agents du FBI en poste dans les ambassades des Etats Unis dans ces pays ont reçu l'ordre d'être à l'affût de M. Weiss, explique M. Judge.
Une piste s'est présentée au brésil où on a eu des informations selon lesquelles M. Weiss avait une petite amie dans le secteur de Sao Paulo et qu'il pourrait se trouver dans cette ville.
M. Judge est parti pour l'Amérique du Sud et a contacté la police locale et des agents d'Interpol. Ils ne trouvèrent pas M. Weiss mais un contrôle de ses appels téléphoniques conduisit les enquêteurs à une maison dans un des quartiers les plus pauvres de la ville et à l'identité d'une femme de 27 ans que fréquentait M. Weiss.
Ils l'ont suivie à Vienne où elle a été accueilliée par M. Weiss qui n'avait cependant pas l'apparence de l'homme qu'ils recherchaient, qui avait 20 kilos de moins et la barbe rasée. Il a emmené la femme dans un appartement où ll a été arrêté.
M. Weiss, qui était en cavale depuis un an, a essayé d'éviter l'extradition vers les Etats Unis. Mais il a finalement été envoyé dans une prison fédérale près de Waymart pour purger la plus longue peine jamais infligée par un tribunal fédéral.
Mais M. Weiss n'a pas abandonné. Il fait appel de la légalité de son extradition.
"Comme je le dis de manière détaillée dans l'émission, il affirme que le gouvernement US a menti," explique M. Judge dans une interview par téléphone depuis la Floride. "C'est son mensonge."
M. Weiss a obtenu le soutien de certaines personnes puissantes dans son combat pour sortir de prison, indique M. Judge.
"Le président Autrichien a écrit au président Bush en demandant, s'il vous plait renvoyez-nous Weiss et nous le mettrons en prison ici pendant un ou deux ans, puis il sera réhabilité", affirme M. Judge.
Dans un sens, M. Judge, originaire de West Scranton et diplômé de l'université de Scranton en 1968, est épaté par la manière dont M. Weiss a éré capable de s'attirer les bonnes grâces d'officiels Autrichiens.
"Il entre en Autriche avec un faux passeport brésilien et se joue de la police et des douanes autrichiennes," déclare M. Judge. "Il est là bas en tant qu'étranger en situation irrégulière, pourtant il a les moyens de faire écrire une lettre par le président Autrichien."
A la question de savoir comment cela a été possible, M. Judge répond, "parce qu'ils pensent que c'est un type formidable, où qu'on a graissé quelques pattes."
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