jeudi 2 décembre 2010

Les Juifs Russes au Birobidjan!

Les Juifs Russes, grand vivier de peuplement pour l'entité sioniste, la boudent désormais. Ils préfèrent rester en Russie (où sans doute aller au Canada ou aux Etats Unis maintenant qu'ils ont le choix de leur destination). C'est ce qui ressort d'une dépêche diplomatique révélée par WikiLeaks.

En soi, cette nouvelle est très mauvaise pour les gangsters sionistes car elle interdit pratiquement tout espoir de maintien d'une supériorité démographique juive en Palestine occupée sur le long terme. Car ce ne sont pas les Juifs Français ou Britanniques qui vont faire leur prétendu retour à Sion par dizaines de milliers. Et dans les situations coloniales, le facteur démographique est absolument décisif.
L'autre mauvaise nouvelle, c'est que des juifs qui sont venus de Russie squatter la Palestine sont un certain nombre à décider de rentrer chez eux, c'est-à-dire en Russie, au Birobidjan en particulier.
Le Birobidjan, c'est cette région autonome de Russie qui avait été attribuée aux Juifs Russes perçus comme une nation sans Etat. Cette nation n'est bien entendu pas la prétendue nation formée par l'ensemble des Juifs de la planète, mais celle que formeraient les Juifs Russes. Cette identification nationale étant associée à une langue commune aux Juifs et qui n'est pas l'hébreu mais le yiddish.
D'où un certain renouveau du Birobidjan qui végétait depuis un certain temps et où les Juifs tendent en réalité à s'assimiler en douceur à leurs compatriotes Russes non Juifs. On note d'ailleurs dans l'article que je vous propose l'échec d'un chargé de mis(s)Sion venu essayer d'inculquer ou ré inculquer aux Juifs leur qualité de peuple séparé (en vertu de leur statut de peuple élu).
Alors le Birobidjan est-il une alternative à la Palestine pour les Juifs en quête de patrie? Oui si ce sont des Juifs de Russie ou des Juifs qui veulent devenir Russes. Non pour les autres dont les patries se nomment Roumanie, France, Ukraine etc..
Birobidjan - Sibérie
 
Birobidjan, dans la région autonome juive de l'extrême orient russe, avait attiré des Juifs yiddishophones avant que Staline ne se tourne contre eux. Des réfugiés commencent à revenir d'Israël.
par Alfonso Daniels, Christian Science Monitor (USA) 7 juin 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri
 
A première vue, Birobidjan ressemble à n'importe quelle ville de Sibérie, avec sa statue massive de Lénine, son monument de la seconde guerre mondiale, et ses immeubles d'habitation délabrés de l'ère soviétique. Puis vous remarquez qu'il y a des symboles juifs partout, depuis l'immense candélabre qui domine la grand place à l'immense panonceau qui souhaite la bienvenue aux visiteurs du "Birobidjan" en yiddish.

Ces symboles rappellent que ce territoire sibérien limitrophe de la Mandchourie et à sept fuseaux horaires de Moscou est une république juive. La Région Autonome Juive avait été créée par Staline il y a 75 ans comme une alternative au projet sioniste en Israël. Pas moins de 18 000 Juifs s'y établirent. Au début, elle connut la prospérité, avec des théâtres yiddish, des écoles et de nombreux journaux, mais Staline éliminera rapidement la majorité des élites. Les Juifs qui le purent s'enfuirent. La dernière synagogue de Birobidjan a brûlé dans les années 1950 et actuellement, à peine 6 000 des 200 000 habitants de la région se reconnaissent juifs.

Mais le rêve juif en Sibérie n'est pas tout à fait mort, et la région connaît en ce moment un léger renouveau, grâce aux Juifs qui arrivent d'Israël.
 
Au complexe communautaire central juif rutilant, qui comprend une synagogue construite il y a cinq ans, Oleg Oroshko, un travailleur du bâtiment âgé de 60 ans qui a passé une dizaine d'années en Israël, explique pourquoi il est rentré au pays. "C'était la pagaille en Russie et nous ne voyions pas d'avenir pour nos enfants alors nous sommes partis, mais nous étions des étrangers là-bas [dans l'entité sioniste, NdT]. Ici, c'est chez nous."
L'optimisme ici est nourri par le boom des exportations de produits agricoles et de matières premières vers la Chine voisine. Mais le renouveau juif reste fragile.

'Le renouveau juif est manifeste'
 
Boris Kotlerman, qui enseigne à l'université Bar-Ilan de Tel Aviv, a animé ici pendant deux ainsi un programme yiddish destiné aux universitaires, programme qui s'est essoufflé l'été dernier. "La république juive a un bon potentiel pour un grand renouveau, mais les autorités maintiennent le statu quo... Elles ne sont pas vraiment intéressées à le stimuler," déclare Kotlerman joint par téléphone en Israël. Ces dernières années, le Russie a cherché à incorporer ses régions à minorités ethniques dans des régions plus vastes, dominées par l'élément russe.
 
Pourtant, Roman Leder, responsable de la communauté juive ici, affirme que 80 familles sont parties l'an dernier mais que 120 autres sont arrivées. Il ajoute que d'autres reviendraient si elles en avaient les moyens. "Il y a dix ans, je vous aurais dit que c'était une expérience ratée, mais plus maintenant. Le renouveau juif est manifeste. A l'avenir, nous pourrions même devenir le centre mondial pour le yddish, qui sait?"
 
Rapidement après la création de cette région par Staline, des Juifs vinrent du monde entier pour construire leur propre version du paradis des ouvriers avec le yiddish en partage, ce mélange en voie d'extinction d'hébreu et d'allemand qui s'écrit en caractères hébraïques et était parlé autrefois par des millions de Juifs Européens.

"C'était le contraire de Babylone. Avec la destruction de Babylone, les gens ne se comprenaient plus entre eux, tandis qu'ici, les gens arrivaient de 14 pays différents et communiquaient entre eux avec une seule langue: le yiddish," explique Yosef Brenner, un éminent historien local.
 
Selon Valery Gurevich, le vice-gouverneur de la région (il est juif, tout comme le gouverneur), "le yiddish devrait être promu et on ne devrait pas le laisser disparaître, mais cette promotion doit se faire en accord avec les gens. Si vous essayez d'imposer une culture aux autres, vous pouvez provoquer des réactions de protestation. Actuellement, le climat est serein, il faut continuer ainsi."
 
Le yiddish dans les journaux et les écoles

Aujourd'hui, le yiddish est langue d'enseignement dans une seule des 14 écoles publiques de Birobidjan, même si la littérature et la culture juives sont étudiées partout.
En septembre dernier, deux écoles qui accueillent un quart des élèves de la ville ont introduit des cours obligatoires de yiddish pour les enfants âgés entre 6 et 10 ans.
Natalia Mohno, qui n'est pas juive, dirige l'école maternelle Menora. L'école accueilles des élèves Juifs et Gentils, un symbole de tolérance dans un pays qui a une longue histoire d'antisémitisme.

Des photos illustrant les fêtes juives sont alignées dans le couloir sombre de ce bâtiment de deux étages. "Les parents non juifs inscrivent leurs enfants ici parce qu'ils considèrent que c'est une partie de leur patrimoine. Nous avons aussi des enfants Chinois. Tout le monde s'intéresse au yiddish et au judaïsme," explique Mlle Mohno, tandis qu'un groupe d'élèves travers bruyamment le couloir, certains s'arrêtant pour dire "shalom."
 
L'exubérante Elena Sarashevskaya, quoique non juive, anime la rubrique en yiddish du principal journal local, le Birobidzhan Sten. "Beaucoup d'auteurs qui écrivent sur la région ne le font qu'en yiddish, ils est donc normal que j'aie voulu l'apprendre. Au début, c'était très difficile, on n'a pas l'habitude de l'alphabet, on lit de droite à gauche, ça paraissait bizarre mais j'ai appris tout doucement et j'ai réalisé que le yiddish n'était pas seulement une langue, mais que c'était aussi l'histoire juive et la littérature, notre culture," explique Mlle Sarashevskaya.

Nulle part les liens entre Juifs et non juifs ne sont aussi clairs que dans la deuxième petite synagogue de Birobidjan, située dans la banlieue de la ville. C'est le sabbat et ce pourrait être un village juif du 19ème siècle n'était le téléphone dans un coin. La bâtisse n'a pas plus de 40 places, avec un plafond bas et un petit toit. Une douzaine de fidèles, la plupart entre deux âges, sont assis sur les bancs, une simple tenture séparant les hommes des femmes.

Le rabbin, Dov Kofman, un homme affable qui marche à l'aide d'une canne, annonce que la cérémonie est terminée: "J'aime Israël, mon fils est là-bas en ce moment dans l'armée, mais ici c'est ma patrie." Soudain, un voisin non juif s'arrête en passant pour dire bonjour et s'assoit sur un des 9 bancs. Ingénieur de formation, Yevgeni Stolbov a supervisé la construction de la plus grande partie de Birobidjan, il est désormais à la retraite.
"J'adore venir ici, je ferais n'importe quoi pour aider cette synagogue, elle fait partie de ma vie et je veux qu'elle soit là pour toujours," dit-il pendant que son ami rabbin le regarde en souriant.

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