La guerre menée par l’OTAN contre la Libye rencontre surtout l’indifférence du grand public en dépit du nombre considérable de personnes qui ont fui ce pays. Les réfugiés qui se trouvent actuellement en Egypte et surtout en Tunisie n’en constituant en réalité qu’une partie car tous les pays riverains, de l’Algérie au Tchad, accueillent des personnes qui ont fui les hostilités. Or, pour certains de ces pays, ces réfugiés peuvent constituer un fardeau susceptible de mettre en péril leurs fragiles équilibres économiques.
Mais de cela, on n’a cure dans cet Occident engagé dans une croisade qui a dit son nom par la bouche de Claude Guéant. Et qui s’ingénie à diaboliser le gouvernement de M. Kadhafi qu’une obsédée sexuelle aux Etats Unis a accusé de fournir du viagra à ses soldats pour qu’ils se livrent à des viols en série. Les victimes de ces viols seraient, bien sûr des jeunes filles et des femmes appartenant aux familles des insurgés ou qui sympathisent avec eux.
Je ne sais pas pourquoi, on n’a pas aussi accusé les troupes gouvernementales de violer aussi des jeunes garçons et même de jeunes hommes. Car voilà un créneau propagandiste qui marche bien aujourd’hui : la défense des homosexuels. Les Goebbels qui s’occupent des media en Occident y viendront peut-être.
A ceux qui pensent que la presse est libre en Occident, qu’ils considèrent simplement l’actionnariat des grands groupes médiatiques en France. Dans une ère de communication de masse, la possibilité d’accéder aux media est au moins aussi importante que la liberté formelle d’expression. Entre marchands de canons et philosophe militariste, le tour de la question est assez vite fait.
Maintenant, on apprend que des civils Libyens auraient été tués par des bombes de l’axe du bien. Je suis heureux de lire dans la presse que l’OTAN va enquêter à ce sujet. Une enquête impartiale, c’est sûr. Même si des éléments de conclusion nous ont déjà été apportés puisque l’OTAN accuse le gouvernement de M. Kadhafi de se servir de mosquées par exemple comme caches pour son armée.
C’est là exactement la même propagande que celle qui nous est servie par les autorités sionistes ! Et qui vaut surtout reconnaissance implicite que l’OTAN bombarde sans vergogne des objectifs civils. Comme quoi BHL a sans doute fourni une partie du service après vente pour l’agression qu’il appelait de ses vœux.
Je n’ai pourtant pas complètement raison quand je parle d’indifférence presque totale du grand public. Car les choses commencent à bouger et d’abord en Espagne, un pays qui n’est pas fortement engagé dans l’agression contre la Libye mais qui vit actuellement une grave situation de crise économique et sociale et qui, pour des raisons compréhensibles, est particulièrement sensible à ce qui se passe dans le bassin méditerranéen. De fait, lundi 20 juin marquera le coup d’envoi d’un manifeste contre la guerre à l’initiative de l’Union des Acteurs Espagnols.
L’Union des Acteurs critique dans un communiqué le manque d’informations sur le conflit et elle déplore qu’on ne protège pas aussi les civils à Bahreïn, au Yémen ou en Syrie.
Europa Press – ABC (Espagne) 14 juin 2011 traduit de l’espagnol par Djazaïri
L’Union des Acteurs lancera le 20 juin prochain un manifeste intitulé ‘Non à la guerre’ dans lequel elle dénoncera le conflit en Libye, autant pour les raisons qui ont été avancées pour attaquer ce pays maghrébin, que pour « la faiblesse des arguments » que donnent les dirigeants pour continuer [la guerre] ainsi que le peu d’informations et « l’ignorance complète de la population sur cette intervention militaire. »
Le manifeste, rédigé par l’écrivain Rosa Regas, sera présenté lundi prochain au Théâtre Lara de Madrid et il a le soutien de représentants du monde de la culture, des universités et de membres d’ONG et de mouvements sociaux. « A nouveau, note conscience se débat entre les histoires qu’on nous raconte et ce que nous voyons de nos propres yeux. Dans le meilleur des cas, et compte tenu du fait que nous avons très peu d’informations venant d’un côté comme de l’autre, nous nous débattons entre la conviction et le doute, « pas sur la caractère juste de la guerre, car nous savons déjà qu’elle ne l’est pas, mais sur les motifs qui l’ont provoquée, sur la faiblesse des arguments qu’on nous donne et de l’ignorance complète dans laquelle nous sommes de la manière dont nous sommes arrivés à cette triste situation, » explique le manifeste.
Dans ce texte, Regas rappelle que les puissances occidentales ont justifié leur action en Libye sur la base de l’aval donné par les nations Unies, mais pour cette même raison, elle demande « pourquoi on ne protège pas également à Bahreïn, au Yémen ou en Syrie. » si les populations souffrent aussi de tueries commises par leurs dictateurs. » Selon le manifeste, il ne s’agit pas d’une mission humanitaire parce que « les attaques ont provoqué plus de victimes qu’il n’y en avait » [avant l’intervention de l’OTAN] tout en soulignant que si l’intervention est basée sur ces motifs, on ne comprend pas « pourquoi on ne va pas aussi au secours les Sahraouis ou pourquoi la communauté internationale n’a même pas bronché quand, début 2009, les Israéliens avaient, en 15 jours d’attaques aériennes, maritimes et terrestres avaient ptis la vie de plus de 1500 personnes à Gaza.
Pour l’auteure, l’intervention militaire en Libye ne représente pas la communauté internationale parce que n’y participent pas des pays comme l’Allemagne, la Russie, la Chine, l’Inde, la Turquie [la Turquie participe officiellement mais sans se livrer à des attaques NdT], ni la majorité des nations d’Amérique latine. « Nous avons applaudi aux victoires populaires en Tunisie et en Egypte comme d’exemplaires révolutions non violentes. Nous aurions voulu que, par une sorte d’effet domino, les autres dictatures tombent par de semblables processus pacifiques de manifestations de rues et de grèves des travailleurs, » écrit-elle.
Cependant, Regas rappelle que « il n’a pu en être ainsi dans divers pays arabes, » puisque, « à Bahreïn, une coalition militaire emmenée par l’Arabie Saoudite a envahi cette petite île pour contrer la révolte populaire sans que l’ONU lève le petit doigt, » tandis que « en Libye, au Yémen et en Syrie, la violence d’Etat s’abat sur les opposants. »
Kadhafi était déjà un dictateur
L’écrivain, ancienne directrice de la Bibliothèque Nationale, rappelle que Mouammar Kadhafi était déjà un dictateur quand il a été reçu « avec tous les honneurs en Espagne, en France, en Italie ou en Grande Bretagne » ou quand « le roi d’Espagne a été reçu en Libye avec beaucoup de chaleur et de respect».
« Nous ne l’avions jamais dénoncé en tant que dictateur, nous ne le lui avons même jamais dit en face. Nous avons eu 40 années pour le faire, mais non seulement nous ne l’avions pas fait, mais nous lui avons donné les clefs d’or de la ville de Madrid et lui avions laissé dresser sa luxueuse tente dans les jardins du Pardo. C’était pour le pétrole qu’il nous livrait. Et la vérité n’est-elle pas que nous en voulons plus maintenant et que nous n’acceptons plus de dépendre de la volonté d’un fou ? Oui, tout semble indiquer que c’est pour cette raison,» affirme-t-elle.
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