Il n'y a pas qu'Ebola en Afrique, il y a aussi le Burkina Faso et sa paysannerie travailleuse et solidaire qui s'ouvre à des techniques agricoles qui permettent de reconquérir les sols de manière durable.
Les agriculteurs du Burkina Faso déjouent le changement climatique
Les agriculteurs d'un des pays les moins développés du monde réhabilitent des terres dégradées en utilisant des techniques innovantes pour conserver l'eau et préserver les sols.
par Kieran Guilbert, Thomson Reuters Foundation ,
The Christian Science Monitor (USA) 20 octobre 2014 traduit de l'anglais par Djazaïri
Londres – Ces trois dernières décennies, les agriculteurs les plus pauvres du Burkina Faso ont produit de la nourriture pour un demi million de personnes en réhabilitant quelque 300 000 hectares de terres dégradées grâce à des techniques innovantes pour conserver l'eau et les sols, selon un rapport publié mercredi 8 octobre.
Le think-tank d Overseas Development Institute (ODI), basé en Grande Bretagne, a indiqué que les paysans qui pratiquent l'agriculture vivrière au Burkina Faso sont à la pointe de la lutte contre le changement climatique dans ce pays d'Afrique de l'Ouest qui est sujet à de graves sécheresses et à une pluviométrie de plus en plus aléatoire.
Amanda Lenhardt, chercheur à l'ODI, explique que les agriculteurs riverains de la ceinture sahélienne dans la région du Plateau Central au Burkina Faso ont fait de gros progrès dans la compensation des effets du changement climatique dans « une des régions du monde les plus fragiles. »
« Si la malnutrition et la pauvreté restent des problèmes majeurs au Burkina Faso, le fait que les paysans restent capables de produire de la nourriture en période d'extrême sécheresse a aidé la région à éviter la famine, » a déclaré Lenhardt à la Thomson Reuters Foundation.
« La réhabilitation de terres improductives dans une région aussi vulnérable sur le plan climatique par des agriculteurs aux ressources limitées est une réussite à tous égards, » a-t-elle dit par téléphone depuis Ouagadougou.
Sans débouché sur la mer, le Burkina Faso se situe au 181ème rang sur 187 sur l'Indice de Développement Humain de l'ONU et reste une des nations les plus pauvres du monde.
L'ODI considère que la réhabilitation de plus de 10 % des terres arables du Burkina Faso dans la région du Plateau Central est d'autant plus remarquable que le tiers des terres cultivables était en voie de dégradation dans le monde.
Lenhardt affirme qu'il était vital que la réhabilitation des sols dégradés soit lancée dans d'autres régions du Burkina Faso, compte tenu de l'importance de l'agriculture qui représente presque 35 % du Produit Intérieur Brut du pays et emploie 85 % de la population.
Lenhardt a expliqué que l'information sur des techniques de production durable qui sont en constante amélioration, par exemple la construction de fossés d'écoulement pour collecter l'eau, a été diffusée avec grand succès par des groupements paysans et des organisations nationales.
Il était important de faire en sorte que les pratiques soient mises en œuvre à l'intérieur des communautés plutôt que simplement introduites auprès d'agriculteurs individuels, a-t-elle ajouté.
« Il doit y a avoir des discussions avec les agriculteurs sur le terrain au lieu d'organisations de passage qui imposent simplement leurs idées, » a expliqué Lenhardt.
« Le Burkina Faso est dans une situation unique de par la force de ses réseaux communautaires et sociaux [pas Twitter ou Facebook! NdT] qui doivent être mobilisés pour avoir un impact au niveau national, ce qui prendra du temps, a-t-elle ajouté.
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