Un internaute a laissé un commentaire sur le post "Je ne suis pas l’Arabe de service" (dit-il), ci-après une copie de la réponse à son commentaire que j'ai rédigé sur son blog (du moins j'ai essayé à deux reprises de le faire!).
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Puisque vous m'avez fait l'honneur de visiter mon blog et de laisser un commentaire, je réponds volontiers à votre sollicitation.
Comme dit la chanson, on ne choisit ni ses parents, ni l'endroit où l'on naît. Personnellement je suis né à Lyon, de parents Algériens. J'ai été Français (de 2ème classe certes) jusqu'à l'âge de quatre ans, puis Algérien depuis. J'ai opté pour la nationalité française assez récemment, avec en tête la question de l'emploi.
Comme vous l'avez compris, je me définis comme Djazaïri (Algérien), mais cette définition n'est nullement exclusive d'autres. J'aime à me définir aussi comme Vénissian (de Vénissieux), Lyonnais. Je suis autant un gône qu'un Djazaïri.
Nous ne nous connaissons pas, mais si vous me connaissiez vous diriez peut-être : "Voilà un bon Français ou un Français comme les autres."
Je travaille, je paie des impôts (beaucoup mais c'est une bonne chose), j'ai un casier judiciaire vierge, j'aide les vieilles dames à porter leurs courses sans me demander avant si elles sont Arabes, blanches, jaunes ou que sais-je encore.
Sur la question de l'immigration proprement dite, il y aurait beaucoup à dire. Ce n'est certes pas une question simple. Je dirais, contrairement à votre affirmation, que 132 ans de colonisation, ce n'est pas rien et permet de comprendre pourquoi l'émigration algérienne a été plus orientée vers la France que vers la Belgique ou le Royaume-Uni. La colonisation, ce n'est pas exactement la France occupée par l'Allemegne (pendant combien d'années au fait?). Ce qui vaut pour l'Algérie vaut pour bien d'autres pays.
On n'arrête pas de nous parler de mondialisation, de l'Europe dans laquelle les nations auraient vocation à se dissoudre (du moins les Etats). Dans le même temps, la France prétend se prémunir contre une immigration "non choisie." Or cette immigration est choisie, elle résulte des choix économiques et politiques fondamentaux effectués par nos dirigeants : favoriser les revenus du capital au détriment de ceux du travail, semer la guerre en Irak, en Afghanistan, encourager les régimes dictatoriaux (au nom de la démocratie bien entendu) dans les pays Arabes, Africains et autres.
Ce choix déja ancien s'est radicalisé depuis la disparition de l'URSS et de la menace communiste. Sa conséquence inéluctable est que l'afflux des immigrants vers les pays développés ne peut que se poursuivre quelles que soient les mesures de restriction prises.
D'autres choix sont possibles et pourraient être discutés mais il est tellement plus simple de flatter une frange de l'électorat en jetant l'anathème sur l'étranger non blanc, non catholique, non chrétien.
Vous écrivez : "accueillir 300.000 Polonais catholiques ou 300.000 Algériens musulmans n'est pas neutre et n'a pas les mêmes conséquences.Malgré cent ans de laïcité, la France reste une terre de chrétienté et c'est TANT MIEUX". Si la France reste une terre de chrétienté (ce qui ne figure pas dans la constitution ni dans aucune loi), quid des Juifs que l'Eglise accusait de déicide? Et puis, si la France reste une terre de chrétienté, il faut être logique et prendre et appliquer le point de vue du Pape sur la question de l'immigration (mais aussi sur la contraception, le PACS etc.).
J'en termine par un aspect moins général qui est la question du visa. Il n'est pas du tout certain que le durcissement des modalités d'obtention des visas soit de nature à restreindre l'immigration clandestine. J'ai tendance à penser le contraire.
Comme dit la chanson, on ne choisit ni ses parents, ni l'endroit où l'on naît. Personnellement je suis né à Lyon, de parents Algériens. J'ai été Français (de 2ème classe certes) jusqu'à l'âge de quatre ans, puis Algérien depuis. J'ai opté pour la nationalité française assez récemment, avec en tête la question de l'emploi.
Comme vous l'avez compris, je me définis comme Djazaïri (Algérien), mais cette définition n'est nullement exclusive d'autres. J'aime à me définir aussi comme Vénissian (de Vénissieux), Lyonnais. Je suis autant un gône qu'un Djazaïri.
Nous ne nous connaissons pas, mais si vous me connaissiez vous diriez peut-être : "Voilà un bon Français ou un Français comme les autres."
Je travaille, je paie des impôts (beaucoup mais c'est une bonne chose), j'ai un casier judiciaire vierge, j'aide les vieilles dames à porter leurs courses sans me demander avant si elles sont Arabes, blanches, jaunes ou que sais-je encore.
Sur la question de l'immigration proprement dite, il y aurait beaucoup à dire. Ce n'est certes pas une question simple. Je dirais, contrairement à votre affirmation, que 132 ans de colonisation, ce n'est pas rien et permet de comprendre pourquoi l'émigration algérienne a été plus orientée vers la France que vers la Belgique ou le Royaume-Uni. La colonisation, ce n'est pas exactement la France occupée par l'Allemegne (pendant combien d'années au fait?). Ce qui vaut pour l'Algérie vaut pour bien d'autres pays.
On n'arrête pas de nous parler de mondialisation, de l'Europe dans laquelle les nations auraient vocation à se dissoudre (du moins les Etats). Dans le même temps, la France prétend se prémunir contre une immigration "non choisie." Or cette immigration est choisie, elle résulte des choix économiques et politiques fondamentaux effectués par nos dirigeants : favoriser les revenus du capital au détriment de ceux du travail, semer la guerre en Irak, en Afghanistan, encourager les régimes dictatoriaux (au nom de la démocratie bien entendu) dans les pays Arabes, Africains et autres.
Ce choix déja ancien s'est radicalisé depuis la disparition de l'URSS et de la menace communiste. Sa conséquence inéluctable est que l'afflux des immigrants vers les pays développés ne peut que se poursuivre quelles que soient les mesures de restriction prises.
D'autres choix sont possibles et pourraient être discutés mais il est tellement plus simple de flatter une frange de l'électorat en jetant l'anathème sur l'étranger non blanc, non catholique, non chrétien.
Vous écrivez : "accueillir 300.000 Polonais catholiques ou 300.000 Algériens musulmans n'est pas neutre et n'a pas les mêmes conséquences.Malgré cent ans de laïcité, la France reste une terre de chrétienté et c'est TANT MIEUX". Si la France reste une terre de chrétienté (ce qui ne figure pas dans la constitution ni dans aucune loi), quid des Juifs que l'Eglise accusait de déicide? Et puis, si la France reste une terre de chrétienté, il faut être logique et prendre et appliquer le point de vue du Pape sur la question de l'immigration (mais aussi sur la contraception, le PACS etc.).
J'en termine par un aspect moins général qui est la question du visa. Il n'est pas du tout certain que le durcissement des modalités d'obtention des visas soit de nature à restreindre l'immigration clandestine. J'ai tendance à penser le contraire.
Merci de votre réponse. Je vous propose de reprendre quelques points de votre commentaire :
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