Cet article du quotidien algérois L'Expression, fondé sur une interview accordée par le chef du Hezbollah à la chaîne Al Jazeera, rend bien compte de la façon dont est perçu l'actuel conflit au Liban par les citoyens Algériens et d'autres pays arabes ou musulmans. Le Cheikh Nasrallah a beau être chiite et la majorité des Arabes être sunnite, rien n'y fait, le journaliste Fayçal Oukaci, admiratif, titre son papier "Il est mieux que toutes les armées arabes". Dans la version imprimable de l'article, une photo du leader du Hezbollah est légendée : "L'idole" des jeunes, ce qui en dit vraiment long sur l'impact du cheikh en Algérie.
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IL EST MIEUX QUE TOUTES LES ARMÉES ARABES
L’homme qui fait trembler israël
par Fayçal OUKACI - 22 juillet 2006 - L'Expression
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A la faveur de la déflagration qui secoue le Moyen-Orient, le chef chiite est projeté, soudainement, à la une de l’actualité internationale.
La parole mesurée, le geste lent, le sourire discret et le visage adouci par des traits proportionnés, l’homme au turban noir qui, a donné jeudi, un entretien exclusif à la chaîne qatarie Al Jazeera, sait qu’il est regardé par le monde entier. Il sait qu’il vient d’éclipser tour à tour Ben Laden, al-Zawahiri, Ahmedinejad et Heniya tous réunis, qu’il a accaparé le regard de la planète et que le moment est propice pour faire son «marketing politique». Il s’appelle Hassan Nasrallah, il a 46 ans et il est le chef du mouvement libanais Hezbollah .
A la faveur de la déflagration qui secoue le Moyen-Orient, le chef chiite est projeté, soudainement, à la une de l’actualité internationale.
La parole mesurée, le geste lent, le sourire discret et le visage adouci par des traits proportionnés, l’homme au turban noir qui, a donné jeudi, un entretien exclusif à la chaîne qatarie Al Jazeera, sait qu’il est regardé par le monde entier. Il sait qu’il vient d’éclipser tour à tour Ben Laden, al-Zawahiri, Ahmedinejad et Heniya tous réunis, qu’il a accaparé le regard de la planète et que le moment est propice pour faire son «marketing politique». Il s’appelle Hassan Nasrallah, il a 46 ans et il est le chef du mouvement libanais Hezbollah .
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Depuis dix jours, le chef politique s’est mué en chef de guerre et sait que le monde arabe,qui l’applaudit dans l’inconfortable position du supporter impuissant, reste accroché à ses lèvres. Va-t-il offrir une «paix des braves» aux Israéliens? Va-t-il se trouver une sortie de secours honorable? Fera-t-il son mea-culpa et passer pour un sage qui fait tout pour éviter la guerre et épargner à son pays plus de morts et de dévastation?L’homme, donné la veille pour mort par la propagande israélienne dans les bombardements qui ont ciblé un des bunkers du Hezbollah à Beyrouth-sud, a sa propre idée de l’issue du conflit, et son attitude inflexible et digne reste inchangée: «Les capacités du Hezbollah restent intactes. Nous avons subi des coups, nous en sommes sortis indemnes, nous avons tout assimilé des coups qui nous ont été portés, nous avions riposté, et maintenant nous allons passer à une nouvelle étape de la guerre». «Les deux soldats israéliens capturés à la frontière ne seraient libérés que par le biais de négociations indirectes, dans le cadre d´un échange de prisonniers», précise-t-il. «Le monde entier ne réussira à libérer les deux soldats israéliens prisonniers qu´à travers des négociations indirectes, dans le cadre d´un échange de prisonniers», répète-t-il à son intervieweur, Ghassan Bendjeddou.
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A propos des informations données par les chefs militaires israéliens et concernant la destruction de 50% du potentiel de guerre et des infrastructures du Hezbollah, il a démenti que les Israéliens aient réussi à détruire la moindre partie des missiles et de l´arsenal du Hezbollah ou qu´ils aient tué un grand nombre de dirigeants et de membres du mouvement libanais.«Toutes les déclarations d´Israël affirmant avoir frappé 50% de notre potentiel de missiles et de notre arsenal, ne sont que des allégations sans fondement. Ils n´ont, jusqu´à présent, rien pu frapper dans ce domaine et je le confirme». «La direction du Hezbollah n´a pas été touchée», au contraire, dit-il, «nous continuons à mener calmement la bataille sur le terrain, loin de toute surenchère et de toute désinformation. Nous vous avions promis des surprises et nous avons tenu nos promesses . Maintenant, Israël a épuisé toutes ses cartouches. L’offensive maritime n’a pas abouti, l’offensive aérienne leur a été un cuisant échec jusqu’à présent, et ils doivent bien penser que les incursions terrestres leur en coûteront plus encore.L’offensive terrestre, qui reste le dernier choix israélien lui coûtera beaucoup plus qu’il ne le pense et je lui promets des défaites retentissantes sur le sol, comme je promets à Israël de nouvelles surprises».
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Israël a lancé le 12 juillet une offensive meurtrière contre le Liban après la capture de ses deux soldats et la mort de huit autres dans une attaque du Hezbollah à la frontière israélo-libanaise, cependant, et jusqu’à l’heure actuelle, aucun objectif stratégique n’a été atteint, et les raids meurtriers lancés contre les populations civiles fait grossir jour après jour les rangs d’une large contestation mondiale. L´offensive israélienne, qui est entrée dans sa deuxième semaine, a fait au moins 327 morts au Liban et poussé à un exode massif d´étrangers et au déplacement de plus de 500.000 Libanais.
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Revenant sur l’attitude des dirigeants arabes, qui sont restés divisés jusque-là sur la position à prendre envers le chef chiite, les uns, comme Iraniens et Syriens, estimant qu’il fallait le soutenir, les autres, comme les Saoudiens, le qualifiant d’«aventurier», il ironise: «Je sais que le coeur de tous les peuples du monde arabe est avec nous, je le sais, je vois chaque jour la large mobilisation de l’opinion arabe qui se forme autour de nous. Je sais aussi que je ne dois rien attendre des dirigeants arabes, quoique je sais pertinemment que, pourtant, leurs femmes, leurs filles et leurs soeurs sont toutes avec nous. Je dirais seulement à ces dirigeants que si vous n’avez pas vocation de nous aider, alors faites preuve pour le moins d’un peu de décence et laissez-nous mener notre guerre sans nous culpabiliser(...) Je ne dirige pas la guerre par intérim, je ne pars pas en guerre au nom de tous les Arabes, mais, par contre, je sais que notre défaite sera la défaite de tous, et que notre victoire sera celle de tous les Arabes.»Le chef du Hezbollah, qui tient tête depuis près de deux semaines aux raids de la plus forte armée de la région tout en lançant des ripostes meurtrières sur le nord de l’Etat hébreu, a déjà fait oublier la cinglante humiliation de la guerre des Six jours de 1967.Il avait affirmé il y a quelques jours que la capture des deux soldats était l´unique moyen en notre possession pour obtenir la libération des prisonniers libanais détenus en Israël et attirer l´attention de l´opinion internationale sur les 10.000 détenus palestiniens qui se trouvent actuellement dans les geôles israéliennes.
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«Notre objectif, en capturant ces deux soldats, est de procéder à un échange, nous ne voulons pas entraîner le Liban dans une guerre», avait-il assuré alors, tout en soulignant que «si l´ennemi veut l´escalade, nous sommes prêts».
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