Sur le site belge De Defensa, j'ai trouvé le compte rendu d'un article paru dans le quotidien libanais anglophone The Daily Star. Je vous invite à consulter cet excellent site qui a l'inconvénient toutefois de mêler textes en français et en anglais, ce qui ne le rend pas forcément accessible pour les non anglophones.
De fait, l'article du Daily Star n'est pas traduit et c'est dommage. C'es pourquoi je vous propose cette traduction [bien imparfaite certes] du texte d'un journaliste non Chiite, non Hezbollah dans un quotidien non Chiite, non Hezbollah mais simplement Libanais.
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En ne disant pas la vérité sur ce qui se passe au Liban, les media occidentaux ont tombé le masque
L'offensive de l'Etat Juif a d'abord visé les civils par Marc J. Sirois, Rédaction du Daily Star
L'offensive de l'Etat Juif a d'abord visé les civils par Marc J. Sirois, Rédaction du Daily Star
jeudi 20 juillet 2006
La brutalité de l'offensive israélienne au Liban ne suscite la désapprobation que de trop rares observateurs. L'immense majorité des reportages dans les media occidentaux ne rendent pas compte de manière objective que la plupart des morts sont des civils, surtout des femmes et des enfants. Une dépêche de l'agence Reuter cette semaine décrivait le choix des cibles par Israël comme "énigmatique" mais la majorité des téléspectateurs, des lecteurs de journaux ou des surfeurs sur Internet en Occident se voient proposer des versions expurgées d'informations, arrangées de manière à atténuer la brutalité de l'agression israélienne et surtout de faire en sorte que la faute en retombe complètement sur le Liban en général et sur le Hezbollah en particulier.
La brutalité de l'offensive israélienne au Liban ne suscite la désapprobation que de trop rares observateurs. L'immense majorité des reportages dans les media occidentaux ne rendent pas compte de manière objective que la plupart des morts sont des civils, surtout des femmes et des enfants. Une dépêche de l'agence Reuter cette semaine décrivait le choix des cibles par Israël comme "énigmatique" mais la majorité des téléspectateurs, des lecteurs de journaux ou des surfeurs sur Internet en Occident se voient proposer des versions expurgées d'informations, arrangées de manière à atténuer la brutalité de l'agression israélienne et surtout de faire en sorte que la faute en retombe complètement sur le Liban en général et sur le Hezbollah en particulier.
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Certes il y a ici au Liban des journalistes Occidentaux courageux et honnêtes dont beaucoup sont déterminés à dire la vérité sur ce qui se passe. Force est alors de supposer que ce que ces journalistes honnêtes racontent est largement réécrit quelque part dans le circuit qui aboutit au consommateur d'informations, probablement dans le but de se prémunir contre les inévitables accusations "d'antisémitisme" et les pertes de revenus publicitaires qui découleraient d'une couverture sans fard de la brutalité israélienne. Le résultat de ce climat de crainte a été une génération de reportages biaisés qui décrivent l'Etat Juif comme faible alors qu'il est très puissant, modéré alors qu'il est le plus souvent extrémiste, démocratique lorsqu'il est souvent théocratique, libéral alors qu'il est notoirement autoritaire – en bref "Occidental" dans aucun sens du terme.
Certes il y a ici au Liban des journalistes Occidentaux courageux et honnêtes dont beaucoup sont déterminés à dire la vérité sur ce qui se passe. Force est alors de supposer que ce que ces journalistes honnêtes racontent est largement réécrit quelque part dans le circuit qui aboutit au consommateur d'informations, probablement dans le but de se prémunir contre les inévitables accusations "d'antisémitisme" et les pertes de revenus publicitaires qui découleraient d'une couverture sans fard de la brutalité israélienne. Le résultat de ce climat de crainte a été une génération de reportages biaisés qui décrivent l'Etat Juif comme faible alors qu'il est très puissant, modéré alors qu'il est le plus souvent extrémiste, démocratique lorsqu'il est souvent théocratique, libéral alors qu'il est notoirement autoritaire – en bref "Occidental" dans aucun sens du terme.
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La couverture du conflit actuel est un cas d'école. Les chaînes d'informations télévisées anglophones les plus regardées au Liban sont CNN et la BBC. A quelques exceptions près, leurs reportages sont transmis par des journalistes installés dans la zone confortable et relativement sûre délimitée par le centre ville de Beyrouth, cette vitrine pittoresque du renouveau désarmais avorté du Liban de l'après guerre civile des années 75-00. Pour l'heure cette partie de la ville n'a pas été touchée par les bombes (même si on s'inquiète de l'approche rapide d'une nouvelle phase d'escalade de l'agression), ce qui fait que l'environnement immédiat induit en erreur sur ce qui est en train de se passer. A seulement quelques kilomètres de là, dans les banlieues sud de Dabiyeh et Junubiyyeh, les bombardements israéliens par air et par mer ont réduit à l'état de décombres des quartiers entiers. Nul ne sait combien de personnes sont ensevelies sous les débris de béton et d'acier, on sait seulement que les habitants avaient été bien moins mis en garde que les membres de Hezbollah sur ce qui allait être le début de la fin pour nombre d'entre eux – et que la plupart de leurs moyens de s'échapper avaient été coupés par la destruction des routes et des ponts avant que Dabiyeh elle-même ne devienne une cible.
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Une situation semblable existe dans le tiers méridional du pays, normalement à une demi-heure de Beyrouth par autobus. Maintenant il faut des heures dans un sens comme dans l'autre car les véhicules ne peuvent pas circuler sur toute la distance. Les gens sont transportés d'un cratère géant à l'autre, pour traverser à pied des trous jonchés de débris ou franchir à gué des rivières là où se trouvait un pont désormais détruit avant de rejoindre un autre taxi ou minibus qui les conduira jusqu'à la prochaine impasse. Pendant tout le trajet, leurs véhicules subissent des attaques israéliennes, raison pour laquelle tant de personnes restent chez elles en essayant "d'attendre que ça se passe." Mais beaucoup d'entre elles sont ensuite persuadées de devoir fuir le danger lorsque l'armée israélienne les prévient qu'elles ont "deux ou trois heures" pour quitter leurs villages. Souvent, de tels avertissements ont été suivis moins d'une heure plus tard par des bombardement aériens ou d'artillerie contre les véhicules de civils qui quittaient leurs villages. Ils continuent à partir pourtant car ceux qui sont restés dans leurs maisons se sont aperçus que les Israéliens ne plaisantaient pas quand ils disaient qu'une zone allait devenir dangereuse pour les civils : des dizaines de civils ont été tués chez eux – avec ou sans avertissement préalable. Le message adressé à ces malheureux est "qu'aucun endroit n'est sûr." En fait c'est exactement ce qu'un général Israélien avait déclaré au moment du début de l'offensive
La couverture du conflit actuel est un cas d'école. Les chaînes d'informations télévisées anglophones les plus regardées au Liban sont CNN et la BBC. A quelques exceptions près, leurs reportages sont transmis par des journalistes installés dans la zone confortable et relativement sûre délimitée par le centre ville de Beyrouth, cette vitrine pittoresque du renouveau désarmais avorté du Liban de l'après guerre civile des années 75-00. Pour l'heure cette partie de la ville n'a pas été touchée par les bombes (même si on s'inquiète de l'approche rapide d'une nouvelle phase d'escalade de l'agression), ce qui fait que l'environnement immédiat induit en erreur sur ce qui est en train de se passer. A seulement quelques kilomètres de là, dans les banlieues sud de Dabiyeh et Junubiyyeh, les bombardements israéliens par air et par mer ont réduit à l'état de décombres des quartiers entiers. Nul ne sait combien de personnes sont ensevelies sous les débris de béton et d'acier, on sait seulement que les habitants avaient été bien moins mis en garde que les membres de Hezbollah sur ce qui allait être le début de la fin pour nombre d'entre eux – et que la plupart de leurs moyens de s'échapper avaient été coupés par la destruction des routes et des ponts avant que Dabiyeh elle-même ne devienne une cible.
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Une situation semblable existe dans le tiers méridional du pays, normalement à une demi-heure de Beyrouth par autobus. Maintenant il faut des heures dans un sens comme dans l'autre car les véhicules ne peuvent pas circuler sur toute la distance. Les gens sont transportés d'un cratère géant à l'autre, pour traverser à pied des trous jonchés de débris ou franchir à gué des rivières là où se trouvait un pont désormais détruit avant de rejoindre un autre taxi ou minibus qui les conduira jusqu'à la prochaine impasse. Pendant tout le trajet, leurs véhicules subissent des attaques israéliennes, raison pour laquelle tant de personnes restent chez elles en essayant "d'attendre que ça se passe." Mais beaucoup d'entre elles sont ensuite persuadées de devoir fuir le danger lorsque l'armée israélienne les prévient qu'elles ont "deux ou trois heures" pour quitter leurs villages. Souvent, de tels avertissements ont été suivis moins d'une heure plus tard par des bombardement aériens ou d'artillerie contre les véhicules de civils qui quittaient leurs villages. Ils continuent à partir pourtant car ceux qui sont restés dans leurs maisons se sont aperçus que les Israéliens ne plaisantaient pas quand ils disaient qu'une zone allait devenir dangereuse pour les civils : des dizaines de civils ont été tués chez eux – avec ou sans avertissement préalable. Le message adressé à ces malheureux est "qu'aucun endroit n'est sûr." En fait c'est exactement ce qu'un général Israélien avait déclaré au moment du début de l'offensive
Vos propos sont dangereux, vous cédez tout simplement à l'image que veut faire passer le Hezbollah.
RépondreSupprimerCes lâches se couvrent de civils, Israël les vise, tue des civils, le bouclier humain, et vous, vous oubliez que le Hezbollah prend en otage le peuple libanais.
http://ihmnopinion.canalblog.com/archives/2006/07/27/2367180.html
Et, d'ailleurs, le Hezbollah n'avait qu'à ne pas enlever et tuer ces soldats ni tirer des missiles...
RépondreSupprimerIls n'ont eu que ce qu'ils cherchaient. Ou, non, ils pensaient pouvoir faire du chantage sans se faire tirer dessus! Les bougres.
Ce n'est pas Israël qui bombarde le Liban, c'est le Hezbollag qui attire les bombes en quelque sorte.
C'est vrai que durant la deuxième guerre mondiale, les résistants n'avaient qu'à pas s'attaquer à l'armée allemande. De Gaulle n'avait qu'à pas faire son appel du 18 juin. Churchill aurait du conclure une paix avec Hitler. Les Soviétiques n'avaient qu'à laisser prendre Stalingrad. Les Anglo-Sawons n'avaient qu'à pas débarquer en Normandie.
RépondreSupprimerNon sérieusement, vous pensez réellement que la résistance française est différente de la résistance du Hezbollah?
RépondreSupprimerLa nature de la guerre et des combattants fait que ce n'est pas comparable sous cet angle!
Les résistants français ne sont pas à l'origine du début du conflit entre la France et l'Allemagne nazie!
Au contraire, les combattants (et non les résistants) du Hezbollah sont responsables de l'offensive qu'ils subissent!
Les résistants français ont réagi à une situation d'occupation alors que loe Hezbollah a provoqué l'occupation,même si aujourd'hui on ne peut pas parler d'occupation.
Mais dites-moi, pourquoi diable le Hezbollah a-t-il capturé et tué de soldats, pourquoi a-t-il tiré des roquettes en territoire israélien?
Pour les fermes de Cheeba? Pour libérer leurs camarades emprisonnés?
Et encore une fois, les résistants se cachaient dans le maquis... et les troupes d'occupations se vengaient sur les civil pour que ceux-ci ne soutiennent pas les résistants (mais ça je veux bien croire qu'Israël fasse pareil!).
Les combattants du hezbollah, eux, mènent toutes leurs attaques à partir de villages et se terrent dans ces même villages... on s'étonne que la population libanaise trinque? C'est dramatique mais ce n'est certainement pas étonnant.