jeudi 3 août 2006

De la difficulté de s'appeler Nasrallah (bis avec détails)

Le témoignage qui suit a été publié sur le site du groupe de presse An Nahar sur la base d'éléments recueillis par un correspondant local de l'AFP. Il fournit des précisions importantes sur les personnes kidnappées par les soldats sionistes lors de la récente opération de Baalbek. En lisant cet article, j'ai eu comme l'impression que les soldats sionistes doutaient eux-mêmes de l'importance de leur gibier d'où l'épilogue heureux, ou du moins moins malheureux, pour l'adolescent qui relate les événements.
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Apparemment l'AFP n'est plus le principal pourvoyeur de dépêches pour la presse française car, malgré mes recherches, je n'ai trouvé nulle trace des éléments contenus dans celle-ci. Les médias s'en tiennent soit stictement à la version sioniste, capture de militants du Hezbollah, soit, comme Libération présentent bien deux versions mais sans creuser la version libanaise ni même évoquer l'information retransmise ici.
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Le jeune Nasrallah, 14 ans, relate ses épreuves pendant l'opération commando de Baalbek
Naharnet.com, 3 août 2006, traduit de l'anglais par Djazaïri
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Nasrallah est un nom difficile à porter dans ces moments où Israël tente de détruire le Hezbollah.
Mohamed Hassan Nasrallah, 14 ans, en a fait l'amère expérience quand des commandos israéliens aéroportés se sont emparés de son père et de quatre autres hommes dans le Liban oriental, même si ces gens n'ont rien à voir avec Sayyed Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah.
Mohamed dormait, comme son père, sa mère, ses frères et soeurs, quand des troupes d'élites israéliennes ont fait irruption à leur domicile le 2 août, défonçant les portes et brisant les fenêtres de leur maison à Hay al-Oseira près de la ville de Baalbek.
"Ils ont commencé à crier, ils nous ont pris les uns après les autres pour nous ligoter mains dans le dos" a-t-il déclaré au correspondant de l'AFP dans la vallée de la Bekaa.
Hay al-Oseira se situe à l'entrée est de Baalbek, un important bastion du Hezbollah abandonné par ses habitants suite aux bombardements israéliens.
Mais Hassan Diab Nasrallah, le père de Mohamed ne voulait pas quitter son épicerie par crainte des voleurs.
Mais les visiteurs de cette nuit de mercredi ne cherchaient pas à voler de la nourriture.
"Une douzaine de soldats ont fait irruption dans la maison. Ils ont mis les femmes et les enfants d'un côté sans les ligoter. Ils ont placé les hommes de l'autre côté. J'étais placé avec les hommes," raconte Mohamed.
Israël a indiqué que 200 commandos d'élite ont réalisé l'opération, l'incursion terrestre le plus profonde en territoire libanais depuis que l'Etat juif a lancé son offensive le 12 juillet suite à la capture par le Hezbollah de deux soldats en vie d'obtenir un échange de prisonniers.
"Ils hurlaient et nous maltraitaient. Ma mère est intervenue en leur demandant d'avoir pitié des enfants et de nous traiter correctement," déclare Mohamed.
Mais un des israéliens a répondu : "Tais toi sinon je te tuerai" d'après Mohamed qui dit que les soldats ont aussi "tiré des balles au-dessus de la tête de sa mère."
Escortés par une centaine de soldats, ils ont marché pendant une heure et 20 minutes pour atteindre les hélicoptères qui s'étaient posés dans un champ.

"Pendant tout le trajet, ils nous posaient des questions. Ils parlaient couramment l'arabe, certains avec un accent. Ils nous demandaient si nous faisions partie du Hezbollah et si nous avions un lien avec Nasrallah.'
Le patronyme Nasrallah est courant au Liban, aussi bien chez les Chrétiens que chez les Musulmans.
Mais le chef du Hezbollah est originaire du village de Bazourieh dans le sud du Liban et n'a aucune relation avec la famille Nasrallah qui vit dans la région de Baalbek, à l'est du Liban.
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Les soldats Israéliens ont embarqué les hommes dans les hélicoptères, c'est alors qu'un des soldats s'est tourné vers Mohamed pour le pousser.

Ils m'ont détaché, m'ont poussé dans le dos et dit de m'en aller."

Il était 2h 20 du matin quand les hélicoptères ont décollé avec les captifs que l'Etat juif présente comme des membres du Hezbollah.

"J'ai commencé à courir en pantoufles. Un drone tirait près de moi. Je n'ai pas été touché mais j'ai été atteint dans le dos par un éclat de pierre. Je me suis caché dans la première maison vide que j'ai trouvée."

Quand les tirs ont cessé, vers 6 heures du matin, Mohamed a quitté son abri pour se précipiter chez son oncle à Baalbek. Il y a retrouvé Um Bilal, sa mère, qui n'a maintenant plus qu'un espoir : que le Comité International de la Croix Rouge puisse lui donner des informations sur le lieu où se trouve son mari.

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