Vendredi 4 août 2006
par Khaled Yacoub Oweis, traduit de l'anglais par Djazaïri
DAMAS (Reuters) Mona Muzaber, 77 ans, allume un cierge pour Sayyed Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, en l'église orthodoxe de la Croix au centre de Damas.
"Je l'adore. Je n'ai jamais vu Nasrallah comme un fanatique religieux. C'est un patriote qui ne recherche pas le profit personnel" dit-elle. "J'allume un cierge pour lui chaque jour afin qu'il reste sous la protection de Dieu."
L'offensive israélienne contre le Liban a rapproché les Chrétiens Syriens de Nasrallah, un Musulman chiite, en ravivant les sentiments nationalistes arabes et en estompant les divisions religieuses.
Evêques et prêtres expliquent que les Syriens Chrétiens, une communauté pieuse d'environ trois millions de personnes sur les 18 millions d'habitants que compte la Syrie, s'identifient fortement au combat de Nasrallah contre Israël qui occupe le plateau syrien du Golan depuis 1967.
"Prions pour la résistance, prions pour Hassan Nasrallah. Il défend la justice," c'est ce qu'a demandé à ses paroissiens le Père Elias Zahlawi au cours d'une messe spéciale célébrée en Notre Dame de Damas, une église catholique.
Partout à Famas, Chrétiens comme Musulmans sont rivés à la chaîne de télévision de Nasrallah, al-Manar, très réceptifs à sa description de la guerre comme défense de tous les Arabes et des Musulmans.
;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;:Une boutique à Straight Street
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A Straight Sreet, cette rue qui date des temps bibliques, Khaldoun Uzraj a pavoisé son magasin d'alimentation et d'alcools de drapeaux jaunes du Hezbollah.
"Nous sommes Arabes. Nasrallah est un des nôtres. Il est en train de réaliser nos rêves," déclare Uzraj.
Environ 750 personnes ont été tuées au Liban et 750 000 ont été déplacées du fait du conflit qui a été lancé par un raid frontalier au cours duquel le Hezbollah a capturé deux soldats Israéliens.
72 Israéliens ont été tués notamment par des roquettes du Hezbollah.
TROP PEU DE ROQUETTES
Iyad Elias qui est médecin à l'hôpital du quartier mixte de Jaramana aimerait que le Hezbollah puisse lancer plus de roquettes sur l'Etat juif.
Pour lui, "Nasrallah transcende les appartenances religieuses et ethniques. Malheureusement il ne dispose pas de la même puissance de feu qu'Israël."
Jaramana a été un des principaux centres d'accueil pour les milliers de réfugiés Libanais, surtout chiites du Sud du pays. Ils ont été hébergés dans des écoles, des mosquées, des monastères et dans des hébergements privés.
Selon Thabet Salem, un commentateur politique très en vue, Nasrallah a réveillé des sentiments nationalistes qui ont sommeillé pendant les années où Israël a infligé aux Arabes une série de défaites.
"Nasrallah exalte la Nation musulmane, mais il est aussi perçu comme un symbole du mouvement national de libération. Rien de surprenant à ce que les Chrétiens se trouvent de telles affinités avec lui," explique Salem.
Un important homme d'affaires Chrétien a qualifié Nasrallah "de roi Arabe sans couronne."
"A la différence de la plupart des dirigeants Arabes, Nasrallah n'est pas un valet. Après tout, il a sacrifié son fils," dit cet homme d'affaires qui évoque Hadi Nasrallah, tué à l'âge de 18 ans en combattant les forces d'occupation israéliennes au Sud Liban.
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