Les affaires de burka, niqab et autres voiles islamiques font couler beaucoup d'encre en ce moment avant que ne sèche celle qui aura servi à écrire la loi visant à les interdire.
Si vous pensez qu'il s'agit là d'une affaire franco-française, détrompez-vous. En effet, une loi d'interdiction vient d'être votée en Belgique et le Québec va légiférer sur la question. Dans d'autres pays occidentaux, il y a aussi des tentatives pour faire de ces effets vestimentaires l'objet d'un "débat" politique.
Nous sommes en réalité devant une démarche concertée qui s'inscrit plus généralement dans une offensive contre les communautés musulmanes qui vivent en Occident. L'objectif de ces campagnes n'est bien entendu pas celui qui est avoué, droits de la femme, respect de la personne... sinon il y a belle lurette que ces activistes anti burka auraient fait voter des lois interdisant la pornographie ou encore la prostitution là où elle est légale.
Quel peut bien être alors l'objectif de ces campagnes? Personnellement, je n'en vois qu'un et c'est celui qui consiste à neutraliser politiquement les Musulmans dans les pays occidentaux.
Cette analyse vaut immédiatement pour les pays communautarisés tels le Canada, la Belgique ou la Grande Bretagne. Dans ces pays, le risque est de voir l'émergence d'une force politico-communautaire qui viendrait arbitrer le jeu électoral et concurrencer des lobbies existants.
Le problème se pose différemment en France où le modèle politique ne fait pas de place aux communautés ethniques ou religieuses, sauf à une seule. Ici, ce sont précisément des membres parmi les plus extrémistes de cette composante ethno-religieuse qui mènent la danse. Ils ne sont cependant pas tous d'accord entre eux car certains craignent un retour de bâton et des lendemains qui déchantent.
Car pour l'instant, il n'existe pas de communauté musulmane en France. Certes, vous pouvez additionner les Musulmans de France, Français ou non, et en dénombrer des centaines de milliers voire des millions. Mais en politique 2 et 2, ça ne fait pas toujours quatre. La communauté musulmane est en réalité une abstraction ou une illusion car pour qu'elle existe comme telle, elle devrait satisfaire à un certain nombre de conditions. La première serait que l'identité religieuse prenne le pas sur l'identité nationale d'origine (puisque ces Musulmans ont pour la plupart une origine étrangère). Or, c'est loin d'être le cas. La deuxième serait que cette communauté soit rassemblée dans des structures associatives elles-mêmes regroupées sur 1) les aspects religieux, 2) les aspects profanes ou séculiers. La troisième serait que ces structures pénètrent via leurs adhérents le tissu associatif, politique et administratif français.
Non seulement les Musulmans sont loin de remplir ces conditions mais il est douteux qu'ils le souhaitent un jour. Ce qui n'empêche pas certains de le craindre et de faire en sorte que cela n'arrive pas, d'où leurs cris d'orfraie devant le danger communautariste (intégriste, islamique, ça va de soi). C'est qu'ils ont justement l'exemple de l'efficience d'un tel modèle d'organisation ethno-religieuse dont ils veulent préserver la force.
Le "débat" sur la burka illustre parfaitement l'inexistence de la communauté musulmane car sinon, comment ce débat aurait-il pu avoir lieu? Comment aurait-on pu envisager d'entendre, autrement que par politesse, les représentants de cette soit disant communauté? Comment une association comme "Ni Putes Ni Soumises" aurait-elle pu avoir une telle place dans la discussion? Enfin comment aurait-on pu procéder exactement comme si les Musulmans n'existaient pas en France? (hormis les femmes en burka et en nikab, ça va de soi. Et j'oubliais leurs compagnons qui les contraignent à se vêtir ainsi!).
Ce débat, je le disais au début, s'inscrit dans une offensive contre les communautés musulmanes [réelles ou supposées], offensive dont un des aspects importants est le volet policier. Les actes terroristes (à New York, à Londres, à Madrid etc.) ont donné lieu à des modifications législatives un peu partout qui vont toutes dans le sens d'un flicage des Musulmans (et des autres quand l'occasion se présentera). Flicage arbitraire le plus souvent, il faut bien le dire. En France, cette politique s'est traduite par de nombreuses arrestations de présumés terroristes. Présumés terroristes dont on n'a plus jamais entendu parler par la suite, comme Adlène Hicheur, ce chercheur d'origine algérienne qui travaillait pour le CERN.
L'article que je vous propose montre un autre aspect de ces politiques "sécuritaires". D'une efficacité douteuse pour lutter contre le terrorisme, elles sont par contre, comme l'observe un militant Ecossais, d'une efficacité redoutable pour éloigner les Musulmans de la vie publique.
Si vous pensez qu'il s'agit là d'une affaire franco-française, détrompez-vous. En effet, une loi d'interdiction vient d'être votée en Belgique et le Québec va légiférer sur la question. Dans d'autres pays occidentaux, il y a aussi des tentatives pour faire de ces effets vestimentaires l'objet d'un "débat" politique.
Nous sommes en réalité devant une démarche concertée qui s'inscrit plus généralement dans une offensive contre les communautés musulmanes qui vivent en Occident. L'objectif de ces campagnes n'est bien entendu pas celui qui est avoué, droits de la femme, respect de la personne... sinon il y a belle lurette que ces activistes anti burka auraient fait voter des lois interdisant la pornographie ou encore la prostitution là où elle est légale.
Quel peut bien être alors l'objectif de ces campagnes? Personnellement, je n'en vois qu'un et c'est celui qui consiste à neutraliser politiquement les Musulmans dans les pays occidentaux.
Cette analyse vaut immédiatement pour les pays communautarisés tels le Canada, la Belgique ou la Grande Bretagne. Dans ces pays, le risque est de voir l'émergence d'une force politico-communautaire qui viendrait arbitrer le jeu électoral et concurrencer des lobbies existants.
Le problème se pose différemment en France où le modèle politique ne fait pas de place aux communautés ethniques ou religieuses, sauf à une seule. Ici, ce sont précisément des membres parmi les plus extrémistes de cette composante ethno-religieuse qui mènent la danse. Ils ne sont cependant pas tous d'accord entre eux car certains craignent un retour de bâton et des lendemains qui déchantent.
Car pour l'instant, il n'existe pas de communauté musulmane en France. Certes, vous pouvez additionner les Musulmans de France, Français ou non, et en dénombrer des centaines de milliers voire des millions. Mais en politique 2 et 2, ça ne fait pas toujours quatre. La communauté musulmane est en réalité une abstraction ou une illusion car pour qu'elle existe comme telle, elle devrait satisfaire à un certain nombre de conditions. La première serait que l'identité religieuse prenne le pas sur l'identité nationale d'origine (puisque ces Musulmans ont pour la plupart une origine étrangère). Or, c'est loin d'être le cas. La deuxième serait que cette communauté soit rassemblée dans des structures associatives elles-mêmes regroupées sur 1) les aspects religieux, 2) les aspects profanes ou séculiers. La troisième serait que ces structures pénètrent via leurs adhérents le tissu associatif, politique et administratif français.
Non seulement les Musulmans sont loin de remplir ces conditions mais il est douteux qu'ils le souhaitent un jour. Ce qui n'empêche pas certains de le craindre et de faire en sorte que cela n'arrive pas, d'où leurs cris d'orfraie devant le danger communautariste (intégriste, islamique, ça va de soi). C'est qu'ils ont justement l'exemple de l'efficience d'un tel modèle d'organisation ethno-religieuse dont ils veulent préserver la force.
Le "débat" sur la burka illustre parfaitement l'inexistence de la communauté musulmane car sinon, comment ce débat aurait-il pu avoir lieu? Comment aurait-on pu envisager d'entendre, autrement que par politesse, les représentants de cette soit disant communauté? Comment une association comme "Ni Putes Ni Soumises" aurait-elle pu avoir une telle place dans la discussion? Enfin comment aurait-on pu procéder exactement comme si les Musulmans n'existaient pas en France? (hormis les femmes en burka et en nikab, ça va de soi. Et j'oubliais leurs compagnons qui les contraignent à se vêtir ainsi!).
Ce débat, je le disais au début, s'inscrit dans une offensive contre les communautés musulmanes [réelles ou supposées], offensive dont un des aspects importants est le volet policier. Les actes terroristes (à New York, à Londres, à Madrid etc.) ont donné lieu à des modifications législatives un peu partout qui vont toutes dans le sens d'un flicage des Musulmans (et des autres quand l'occasion se présentera). Flicage arbitraire le plus souvent, il faut bien le dire. En France, cette politique s'est traduite par de nombreuses arrestations de présumés terroristes. Présumés terroristes dont on n'a plus jamais entendu parler par la suite, comme Adlène Hicheur, ce chercheur d'origine algérienne qui travaillait pour le CERN.
L'article que je vous propose montre un autre aspect de ces politiques "sécuritaires". D'une efficacité douteuse pour lutter contre le terrorisme, elles sont par contre, comme l'observe un militant Ecossais, d'une efficacité redoutable pour éloigner les Musulmans de la vie publique.
La police aéroportuaire accusée de piéger des Musulmans pour en faire des espions
par Jasper Hamill, The Herald (UK) 2 mai 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri
La section des opérations spéciales [Special Branch] a été accusée de ses pouvoirs d'interpellation et de fouille pour recruter des espions pour l'Etat dans les aéroports écossais.
Selon des militants pour les libertés publiques, des agents interpellent et interrogent régulièrement des musulmans dans les aéroports avent de leur demander d'espionner leurs propres communautés.
En vertu de l'annexe 7 du terrorism Act de 2000, des policiers peuvent interpeller et fouiller qui ils veulent, indépendamment du fait qu'elles paraissent suspectes. Refuser de répondre à une question est une infraction pénale.
Des dirigeants communautaires Musulmans et des militants des droits de l'homme ont averti que ces actions de la police risquaient de lui aliéner la communauté musulmane.
Ils ont appelé le gouvernement écossais à arrêter le recours par la police aux pouvoirs de l'annexe 7 pour recruter des espions.
Asif Ahmed, 28 ans, promoteur immobilier de Renfrew a été interpellé à l'aéroport d'Edombourgh avec sa femme et on lui a demandé de travailler comme agentt pour la Special Branch.
Ahmed déclare: "Je suis d'Ecosse, où je suis né et ai grandi, et je suis fier de notre société d'intégration.
J'ai été choque. Mais depuis, j'ai entendu parler d'autres histoires. Ca arrive à n'importe qui dans la rue."
Ahmed et son épouse revenaient de Stanstead [un aéroport londonien]. Ils étaient en train de récupérer leurs bagages quand deux agents en uniforme se sont approchés d'eux. Ils ont été emmenés dans une salle d'interrogatoire, séparés et questionnés pendant plus d'une heure.
Ahmed ajoute: "Ils ont dit qu'ils ne savaient pas que nous étions Musulmans et qu'ils ne nous ont pas arrêtés pour cette raison. Mais je suis barbu et ma femme porte un hidjab. Comment pouvaient-ils ne pas savoir que je suis Musulman?"
Les agents s'étaient eux-mêmes présentés comme membres de la Special Branch.
"Ils m'ont dit que je ne pouvais pas avoir accès à un avocat et que je devais répondre à leurs questions. Ils ont essayé de m'intimider et ont dit: "Nous avons des gens très puissants dans cet aéroport et nous pouvons faire tout ce que nous voulons."
Les agents les ont interrogés de manière intrusive, demandant s'ils connaissaient des terroristes, s'ils appartenaient à une quelconque organisation islamique et dans quelle mosquée ils priaient. Après plusieurs heures d'interrogatoire, il a été demandé au couple d'espionner pour la Special Branch. Ahmed ajoute: "De plus en plus de gens disent que ça leur est arrivé."
L'annexe 7 du terrorism Act de 2000 permet aux policiers d'interpeller et d'interroger des voyageurs dans les ports et aéroports "dans le but de déterminer s'il s'agit d'une personne qui est ou a été impliquée dans la commission, la préparation ou l'instigation d'actes terroristes."
Mohammed Asif, de la Scottish Afghan Society, dit avoir entendu parler de Musulmans interpellés "très souvent" en vertu de cette loi et à qui on a demandé d'espionner.
Il affirme que la Special Branch pose toujours ces trois questions: "est-ce que vous priez? Où priez-vous? Dans quelle mosquée allez-vous?"
Asif précise: "On m'a demandé si je savais où se trouvait Ben Laden. Ce sont des questions stupides."
Au lieu de rendre la Grande Bretagne plus sûre, dit-il, elle fait les communautés se sentir plus isolées. Il ajoute: "Dans la communauté musulmane, on ne fait généralement pas confiance à la police et tout ça va encore aggraver les choses."
Mais, selon Asif, la plupart des Musulmans signaleraient volontairement une quelconque activité terroriste à la police.
Richard Haley, de Scotland Against Criminilasing Communities [l'Ecosse contre la criminialisation des communautés] a fait campagne contre l'annexe 7.
Il déclare: "Savoir qu'il y a des informateurs sans leur communauté diminue la probabilité de voir des Musulmans s'engager en politique et crée une atmosphère dans laquelle le terrorisme peut prospérer. L'annexe 7 est une mesure législative draconienne qui nie aux voyageurs le droit limité au silence dont ils jouissent dans d'autres circonstances. La gouvernement écossais doit insister sur l'arrêt du recours à l'annexe 7 comme moyen de recrutement par la police."
Un porte parole de l'aéroport d'Edimbourg a indiqué ne pas pouvoir s'exprimer sur des problèmes de sécurité, et la la police de la région de Lothians and Borders dit ne pas avoir connaissance des allégations.
par Jasper Hamill, The Herald (UK) 2 mai 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri
La section des opérations spéciales [Special Branch] a été accusée de ses pouvoirs d'interpellation et de fouille pour recruter des espions pour l'Etat dans les aéroports écossais.
Selon des militants pour les libertés publiques, des agents interpellent et interrogent régulièrement des musulmans dans les aéroports avent de leur demander d'espionner leurs propres communautés.
En vertu de l'annexe 7 du terrorism Act de 2000, des policiers peuvent interpeller et fouiller qui ils veulent, indépendamment du fait qu'elles paraissent suspectes. Refuser de répondre à une question est une infraction pénale.
Des dirigeants communautaires Musulmans et des militants des droits de l'homme ont averti que ces actions de la police risquaient de lui aliéner la communauté musulmane.
Ils ont appelé le gouvernement écossais à arrêter le recours par la police aux pouvoirs de l'annexe 7 pour recruter des espions.
Asif Ahmed, 28 ans, promoteur immobilier de Renfrew a été interpellé à l'aéroport d'Edombourgh avec sa femme et on lui a demandé de travailler comme agentt pour la Special Branch.
Ahmed déclare: "Je suis d'Ecosse, où je suis né et ai grandi, et je suis fier de notre société d'intégration.
J'ai été choque. Mais depuis, j'ai entendu parler d'autres histoires. Ca arrive à n'importe qui dans la rue."
Ahmed et son épouse revenaient de Stanstead [un aéroport londonien]. Ils étaient en train de récupérer leurs bagages quand deux agents en uniforme se sont approchés d'eux. Ils ont été emmenés dans une salle d'interrogatoire, séparés et questionnés pendant plus d'une heure.
Ahmed ajoute: "Ils ont dit qu'ils ne savaient pas que nous étions Musulmans et qu'ils ne nous ont pas arrêtés pour cette raison. Mais je suis barbu et ma femme porte un hidjab. Comment pouvaient-ils ne pas savoir que je suis Musulman?"
Les agents s'étaient eux-mêmes présentés comme membres de la Special Branch.
"Ils m'ont dit que je ne pouvais pas avoir accès à un avocat et que je devais répondre à leurs questions. Ils ont essayé de m'intimider et ont dit: "Nous avons des gens très puissants dans cet aéroport et nous pouvons faire tout ce que nous voulons."
Les agents les ont interrogés de manière intrusive, demandant s'ils connaissaient des terroristes, s'ils appartenaient à une quelconque organisation islamique et dans quelle mosquée ils priaient. Après plusieurs heures d'interrogatoire, il a été demandé au couple d'espionner pour la Special Branch. Ahmed ajoute: "De plus en plus de gens disent que ça leur est arrivé."
L'annexe 7 du terrorism Act de 2000 permet aux policiers d'interpeller et d'interroger des voyageurs dans les ports et aéroports "dans le but de déterminer s'il s'agit d'une personne qui est ou a été impliquée dans la commission, la préparation ou l'instigation d'actes terroristes."
Mohammed Asif, de la Scottish Afghan Society, dit avoir entendu parler de Musulmans interpellés "très souvent" en vertu de cette loi et à qui on a demandé d'espionner.
Il affirme que la Special Branch pose toujours ces trois questions: "est-ce que vous priez? Où priez-vous? Dans quelle mosquée allez-vous?"
Asif précise: "On m'a demandé si je savais où se trouvait Ben Laden. Ce sont des questions stupides."
Au lieu de rendre la Grande Bretagne plus sûre, dit-il, elle fait les communautés se sentir plus isolées. Il ajoute: "Dans la communauté musulmane, on ne fait généralement pas confiance à la police et tout ça va encore aggraver les choses."
Mais, selon Asif, la plupart des Musulmans signaleraient volontairement une quelconque activité terroriste à la police.
Richard Haley, de Scotland Against Criminilasing Communities [l'Ecosse contre la criminialisation des communautés] a fait campagne contre l'annexe 7.
Il déclare: "Savoir qu'il y a des informateurs sans leur communauté diminue la probabilité de voir des Musulmans s'engager en politique et crée une atmosphère dans laquelle le terrorisme peut prospérer. L'annexe 7 est une mesure législative draconienne qui nie aux voyageurs le droit limité au silence dont ils jouissent dans d'autres circonstances. La gouvernement écossais doit insister sur l'arrêt du recours à l'annexe 7 comme moyen de recrutement par la police."
Un porte parole de l'aéroport d'Edimbourg a indiqué ne pas pouvoir s'exprimer sur des problèmes de sécurité, et la la police de la région de Lothians and Borders dit ne pas avoir connaissance des allégations.
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