jeudi 6 mai 2010

Faisal Shahazad ou l'histoire du pigeon de Times Square. Ou encore, le terroriste qui oublie ses clefs!

Quand on lit l'article du First Post sur Faisal Shahzad, le présumé auteur de la tentative d'attentat à la voiture piégée le 1er mai dernier à New York, on est en droit de se poser des questions sur l'individu en question. Sommes nous devant un diplômé de l'enseignement supérieur (en informatique, SVP, ce qui peut aider à concevoir des détonateurs) qui plus-est formé dans un centre d'entraînement terroriste au Pakistan? O^ù sommes nous devant un pigeon, le dindon d'une  farce pas très drôle?
Le blogueur Canadien Xymphora, dont je vous livre l'analyse sur cette même page, penche franchement pour l'hypothèse du pigeon.
A vous de juger...

Les plans de Faisal se sont effondrés quand il a perdu les clefs du véhicule prévu pour sa fuite
par Tim Edwards, The First Post (UK) 6 mai 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri


Un plan concocté à la hâte, exécuté de manière chaotique, tels sont les détails qui ressortent au moment où les enquêteurs US reconstituent les journées qui ont précédé la tentative d'attentat à l'explosif à Times Square par Faisal Shahzad ce samedi 1er mai.

Shahzad, qui coopère avec les agents du contre terorisme, avait semble-t-il quitté son domicile dans le Connecticut au volant de sa Nissan Pathfinder décrépite de 1993 pour se rendre à Times Square, New York, pour repérer la meilleur endroit pour la garer.

Il est retourné à New York le 30 avril pour y laisser son véhicule prévu pour la fuite, un Izuzu noir.

Le lendemain, 1er mai, Shahzad est revenu pour exécuter sa tentative d'attentat vouée à l'échec. Il a garé sa Nissan, bourrée de feux d'artifice, de pétrole et de bombonnes de propane à Times Square, puis il s'est enfui. Dans une scène qui aurait pu être directement tirée de Four Lions, la nouvelle comédie de Chris Morris sur les malheureux terroristes islamistes, Shahzad, en route pour son véhicule prévu pour la fuite s'est rendu compte qu'il avait oublié ses clefs de voiture - et les clefs de son domicile - dans la Nissan et a dû emprunter les transports en commun pour rentrer chez lui. On supposé qu'il a dû entrer par effraction dans son propre domicile.

Entre temps, les enquêteurs US démêlent l'écheveau très compliqué des relations entre organisations militantes pakistanaise et tentent de relier Shahzad aux militants Talibans des régions frontalières incontrôlées de ce pays.

Shahzad, 30 ans, fils d'un officier supérieur en retraite de l'armée de l'air pakistanaise, a visité son pays d'origine à 13 reprises depuis sa venue aux Etats Unis avec un visa étudiant il y a onze ans. Aujourd'hui citoyen US, il coopère avec les enquêteurs et on pense qu'il leur a parlé de ses contacts avec les Talibans pakistanais.

Un enquêteur du contre terrorisme a déclaré au Washington Post: "Il y a un greave problème de diagramme de Venn là dedans." On considère qu'il y a de plus en plus de contacts et de coopération entre les organisations qui militent à l'intérieur du Pakistan - qui s'intéressent surtout à la lutte contre le contrôle du Cachemire par l'Inde - les Talibans Afghans basés au Pakistan et al Qaïda.

Une complication supplémentaire tient au fait que les services secrets pakistanais, l'ISI, ont leurs propres liens avec des organisations militantes, notamment Lashkar-i-Taiba, qui s'intéresse surtout au cachemire, et dont on pense qu'il a perpétré le raid de type commando et le massacre de Bombay l'an dernier.

Une requête des Etats Unis pour que le Pakistan les aide à s'entretenir avec les parents de Shahzad n'a pas encore été satisfaite car ils n'ont pu être localisés. Des habitants ont déclaré au Washington Post que la famille de Shahzad a disparu dans la nuit de mardi: on ignore s'ils sont partis de leur plein gré.


Portrait d'un pigeon
par Xymphora (Canada) 6 mai 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri

Il a dû être très facile de manipuler Faisal Shahzad. Néo Américain, quelque peu ambitieux, avec de la famille au pakistan et de gros problèmes financiers. Un sympathique agent du gouvernement entre en rapport avec lui et en appelle à son patriotisme et à son goût de l'aventure, et en plus propose de bien le payer (voyez cet article). Première mission: infiltrer un camp d'entraînement "terroriste" au Pakistan (peu de chances que Shahzad sache que le camp est en fait dirigé par la CIA). Seconde mission: acheter une voiture d'occasion à bas prix sur Craiglist [site d'annonces classées]. Troisième mission: acheter des feux d'artifice. Quatrième mission: rester chez soi à attendre de nouvelles instructions. Shahzad, en voyant sa voiture à la télévision a tout à coup eu cette sensation à la Lee harvey Oswald et a conclu qu'il vaudrait mieux quitter le pays avant de mourir dans une fusillade.

Malgré une foultitude de caméras et de systèmes de vidéosurveillance à Times Square, il n'existe pas la moindre preuve de sa présence sur place avec la voiture. L'absence totale d'indices dans la voiture plaide pour une opération gouvernementale. Assez bizarrement, c'est aussi le cas de l'inefficacité complète du dispositif explosif - même sans entraînement, Shahzad aurait pu faire mieux - et le fait que la bombe ait été imitée de la voiture piégée inepte d'Edimbourg (que Shahzad ne pouvait pas avoir connue pour la copier - on veut nous faire croire que c'est le résultat du même médiocre centre pakistanais de formation à la fabrication de bombes!).

Ils disent qu'ils parlent, mais qu'en sait-on? Ils le tiennent complètement, il est susceptible d'être désigné comme un 'ennemi combattant'', perdant ainsi tous ses droits, et les sympathiques autorités pakistanaises détiennent sa famille pour continuer à le faire chanter. Les pigeons se retrouvent toujours sans une situation sans issue.

Je soupçonne fortement le caractère bidon du problème de la "liste d'interdiction de vol" [no fly list], un moyen pour les autorités américaines de contraindre des compagnies aériennes récalcitrantes à s'aligner [sur la version officielle]. Toute l'histoire de sa capture est bizarroïde, depuis le fait avancé selon lequel le FBI 'l'aurait perdu' en quelque sorte, jusqu'à l'histoire maintenant complètement enterrée de l'implication de l'armée américaine (qu'a donc bien pu devenir le posse comitatus? principe de non intervention de l'armée dans les frontières de l'Etat fédéral). Gawker a enquêté sur la transformation du récit, et la tentative de plaider pour une erreur de bonne foi est ridicule (et notez la référence à un drone à la fin de l'article de Gawker:parler de retour de flamme d'un drone sur le peuple américain est particulièrement ironique compte tenu des tueries illégales avec des drones commises par les Américains au Pakistan).

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