mercredi 7 octobre 2009

Fin programmée de l'entité sioniste en 2024 selon l'écrivain hollandais Leon De Winter

No future pour l’entité sioniste selon l’écrivain néerlandais Leon De Winter qui fixe l’échéance fatale à 2024. Du moins dans son dernier roman qui a provoqué de sacrées secousses en Allemagne. Il en ferait probablement autant en France s’il était traduit dans la langue de Molière, ce qui ne devrait sans doute pas trop tarder.


Mais attention, De Winter n’est ni antisioniste ni pro arabe ou pro palestinien. En effet, De Winter se présente lui-même comme un sioniste néerlandais qui, s’il dit adorer l’entité sioniste et son armée, est d’accord avec Mahmoud Ahmadinejad en ce sens qu’il aurait préféré que l’Etat juif voie le jour ailleurs, par exemple au Surinam, ex colonie hollandaise, au Montana ou mieux encore dans l’ex république Démocratique Allemande (RDA).


Tout ça sent bien l’antisémitisme, et il y a tout lieu de penser que De Winter n’est en réalité que le faux nez d’un Mahmoud Ahmadinejad devenu écrivain. Et comme, dit-on, Mahmoud Ahmadinejad serait juif, cette hypothèse farfelue à priori semble finalement tout à fait plausible.


Si je me garderai bien de fixer l’échéance à 2024 comme le fait De Winter, il est néanmoins clair que son roman, tout en faisant appel bien entendu à sons sens de la fiction, extrapole comme il l’explique lui-même à partir de tendances lourdes actuelles.
Et sa conclusion est sans appel : la majorité des Juifs subsistant dans ce qui restera dans l’entité sioniste (dont ceux qui ont un casier judiciaire) chercheront à rentrer chez eux en... Russsie. Tiens, tiens !
A part ça, l’interview de De Winter nous nontre quelqu’un très au fait des problèmes politiques du Proche Orient mais qui a du mal à se départir d’une vision à la fois européo et judéocentrique. Ce qui donne finalement un discours assez étrange.
Mais après tout, nous avons ici affaire à un écrivain et non à un spécialiste des questions de stratégie. Quoique, il pourrait sans doute en remontrer à certains.


Questions-réponses avec le réalisateur et romancier Leon De Winter
Christian Science Monitor (USA) 6 octobre 2009traduit de l’anglais par Djazaïri

Nathan Gardels: Pour ceux d’entre nous qui n’ont pas eu l’occasion de lire votre livre “Droit au retour” qui imagine Israël en 2024, quel tableau en brossez-vous ?

Leon De Winter: Je décris un Israël qui est pour l’essentiel le Grand Tel Aviv et la partie nord du Néguev, dont Dimona. Le Nord n’en fait plus partie, le Sud et Jérusalem non plus. Le pays s’est effondré à cause de la pression externe – des bombardements incessants de roquettes – qui a conduit les familles à s’en aller, et à cause d’une érosion interne : les Arabes Israéliens et les Juifs ultra orthodoxes se sont éloignés du centre juif sécularisé de la nation. Ceux qui ont un casier judiciaire, les vieux, et ceux qui veulent simplement rester et défendre le pays quoi qu’il advienne ont été laissés en arrière [c.à.d. dans le grand Tel Aviv].
Mais ce n’est que le cadre, le contexte. Le livre est centré sur Bram Mannheim, un Juif d’origine hollandaise qui a fait l’aliyah à l’âge de 18 ans et devient très jeune un professeur réputé. Il enseigne l’histoire du Moyen Orient à l’université de Tel Aviv. Mais le malheur le frappe quand, en 2008, il s’installe à Princeton avec son épouse et leur jeune fils pour enseigner là bas. Son fils âgé de quatre ans disparait. Soudainement.
Son mariage se brise, sa vie s’arrête et il devient temporairement fou, un psychotique qui vagabonde à travers les USA. Son vieux père le retrouve et le ramène à Tel Aviv. En 2024, Bram dirige un petit bureau qui aide les parents dont les enfants ont aussi disparu dans sa cité ghetto juive appelée Israël. Et, après un attentat dévastateur, apparemment exécuté par un jeune Juif qui avait disparu au même moment que son enfant, Bram reprend espoir, commence à penser que son fils est peut être encore vivant, exactement comme ces autres garçons Juifs qui ont été kidnappés et entrainés à devenir des commandos kamikazes musulmans, des gosses Juifs qui reviendront en Israël pour tuer leurs parents.

Gardels: Votre livre a provoqué une vive émotion en Allemagne où il vient juste de paraître. Certains critiques vous accusent d’avoir une vision sombre de l’avenir à l’instar de voix de plus en plus nombreuses qui soutiennent que la création d’Israël était une erreur dès le début.

De Winter: Permettez moi d’être clair sur mes allégeances personnelles (qui ne sont pas toujours identiques à mes allégeances en qualité d’écrivain): je suis un admirateur du projet sioniste, de la nécessité historique, pour le dire en termes marxistes, de créer un havre de sécurité pour les Juifs Européens en réaction à l’antisémitisme du 19ème siècle.
Ce fut une aventure haletante – mais elle ne s’est pas réalisée dans un vide géographique, culturel ou historique. Elle s’est réalisée alors que le monde musulman se réveillait lentement du coup énorme que lui avaient asséné des forces européennes colossales, à commencer par la facile marche de Napoléon sur l’Egypte en 1798, et que les intellectuels Arabes et Musulmans cherchaient leurs propres réponse sur les motifs de l’effondrement de leur univers.
Il y avait des arguments très forts en faveur d’un Etat juif en Palestine (un nom donné par les Romains à la région – jusqu’à récemment, il n’y a jamais eu de tribu arabe se désignant palestinienne), mais maintenant, des décennies plus tard, si ce n’était que de moi, j’aurais choisi une autre région, comme l’ancienne colonie hollandaise du Surinam, ou le Montana, ou le Nouveau Mexique.

Ou mieux: une région avec de l’or et du pétrole sous terre. Exactement comme les Etats Unis d’Amérique, Israël est l’expression d’une idée et, en tant que telle, elle peut être discutée, son existence peut même être déniée – contrairement à la Chine ou à la France qui sont des entité historiques et non des concepts intellectuels par nature. Mais Israël est là, j’aime y aller, l ‘admirer, je suis ému aux larmes quand j’entends son hymne national ou que je vois ses avions de combat, et en même temps, je suis très inquiet pour son avenir.
Les choses auraient été plus faciles si elle avait été crée juste après la deuxième guerre mondiale dans ce qui devait devenir très vite la République Démocratique Allemande. N’aurait-ce pas été une manière élégante pour les Allemands de payer une partie de leur dette envers les Juifs ?

Gardels: Comment répondez-vous aux critiques qui disent que vous faites du tort à Israël en prédisant un sombre avenir à l’Etat juif ?

De Winter; Aurait-ce été plus réaliste, si j’avais écrit un roman montrant comment, en 2024, les Juifs vont faire du tourisme à La Mecque, comment les princes Saoudiens apprécieront leurs séjours dans les suites luxueuses du Hilton de Tel Aviv, comment le désert jordanien fleurira ; comment les bidonvilles du Caire auront été transformés en banlieues coquettes et que le Moyen Orient respirera la paix, la joie et la félicité ?
J’ai simplement suivi et approfondi les tendances actuelles. J’ai fait mon boulot de manière très réaliste. Je crains qu’Israël ne voie pas son premier centenaire. Pas par manque de vitalité ou d’engagement, mais parce qu’après plusieurs décennies dans une région où ils ont été accueillis avec de la violence, des guerres et de la haine, les Juifs Israéliens concluront qu’ils aiment plus leurs enfants que leur pays.

Gardels : Qu'est-ce qui vous a incité à écrire un tel livre ?

De Winter Des nuits sans sommeil.

Gardels: Que doit-il se produire – ou ne pas se produire – vers 2024 pour que votre vision ne devienne pas réalité?

De Winter: Un miracle, de préférence. L’arrivée du messie serait une bonne surprise, ne croyez-vous pas ? Si ce n’est pas possible, une révolution de la société civile dans le monde arabe serait aussi un événement positif – désolé, ça fait aussi partie de la solution miraculeuse. Je veux dire qu’il n’y a pas de solution. C’est un vieux conflit tribal, atavique. Il n’y a guère de conflits de ce genre dans notre monde actuel, mais ils ont été fondamentaux dans le développement de notre monde : la lutte pour la terre.
Autrefois, ces conflits se résolvaient très simplement. Un groupe exterminait l’autre. Fin du conflit. Nous n’acceptons plus ce genre de traitement du problème, à juste raison. Nous demandons du bon sens, des compromis. Mais ce conflit se définit par deux groupes avec de très fortes revendications et traditions. Ils excluent l’un chez l’autre l’idée de raison. Ils doivent abandonner certains aspects de leurs revendications qu’ils considèrent comme sacrés. Du temps, plus de temps pourrait aider, si le peuple iranien parvient à transformer la révolution chiite en révolution civile – ce serait un événement étonnant, avec de vastes répercussions pour le monde entier.

Gardels : Vous avez dit que vous ne vivriez pas en Israël. Pourquoi ? Comment Israël a-t-elle évolué ?

De Winter: Je ne veux pas vivre là bas parce que je pense que d’autres pays ont le droit, eux aussi, d’avoir pour citoyens des Juifs comme moi, entêtés, pénibles, qui sont toujours à se plaindre

Gardels: Où selon vous vivra la majorité des Juifs dans 20 ans? A nouveau en Europe ? Aux USA ?

De Winter: Dans mon roman, les Juifs qui restent encore à Tel Aviv veulent tous aller à Moscou, comme dans une pièce de Tchékhov. Poutine est président de la Russie pour la troisième fois. En 20024, on le considère comme l’homme d’Etat le plus important dans le monde. La Russie est riche ; dans les principales villes russes, des Juifs jouent à nouveau dans des orchestres symphoniques, il y a des restaurants chics, la nui, les rues sont illuminées et des femmes sont en manteau de vison avec des hommes vêtus élégamment vont au théâtre, et ils goûtent de magnifiques petits gâteaux, des petits fours, dans des cafés avec des chandeliers.

Malgré le vieil antisémitisme russe, il y a eu un lien très fort entre les Juifs et la Russie – il y a une mélancolie partagée par les Juifs et les Russes, un sens de l’écoulement dramatique du temps, et l’attente d’une terre lointaine, au delà de l’horizon. Donc, les Juifs de mon roman rêvent de rentrer chez eux à Moscou.



Leon de Winter est un cinéaste Hollandais et un des romanciers néerlandais les plus appréciés. Il est issu d’une famille de Juifs orthodoxes qui, grâce à un réseau de résistance catholique, échappa à la capture par les nazis. Dans ses romans, dont « Zionoco » et « God’s Gym, » les protagonistes sont en quête de leur identité juive. Son nouveau roman sujet à controverse s’intitule « Droit au retour. » Il n’est pour l’instant disponible qu’en néerlandais et en allemand.




Nathan Gardels est rédacteur en chef de New perspectives Quarterly et de The Global Viewpoint Network

1 commentaire:

  1. Je pense qu'il est très optimiste le type, garder le "grand Tel Aviv et Dimona c'est de l'optimisme pur ça :-))) Et il semble n'être pas du tout au courant de ce qui se passe dans le monde arabe, une révolution civile dans le monde arabe ne serait certainement pas un évènement positif pour Israel, c'est bien le contraire plutôt....

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