Romandie News rapporte, en s’appuyant sur une source officielle, que le gouvernement des Etats-Unis apporte une aide matérielle aux « alliés » qui offrent la démocratie à la Libye. Comme il s’agit d’une version remise au goût du jour de la politique de la canonnière, cette aide comprend des armes et de s munitions.
Nous avons donc des pays qui participent à une politique impérialiste sans plus vraiment en avoir les moyens. Pourtant la Libye est ce qu’on peut appeler un petit pays dont l'armement est en grande partie désuet et manipulé par du personnel militaire aux compétences inégales voire incertaines, dont une partie d’ailleurs a rejoint le camp rebelle qui lutte contre le régime de Mouammar Kadhafi.
Cette contribution des Etats-Unis s’élèverait pour l’instant à un peu plus d’une vingtaine de millions de dollars. Une somme qui est trop modique pour être signalée et est donc probablement inférieurs à la réalité.
Prenons un exemple d’un de ces pays à prétention impériale qui joue cette petite partie libyenne qui est pourtant au dessus de ses moyens : la Grande Bretagne qui, peu de temps avant le début de l’agression contre la Libye, avait renoncé l’an dernier pour des raisons financières à ses avions de patrouille maritime Nimrod, des aéronefs bourrés d’électronique. Ces engins sont indispensables à la protection d’une flotte de combat et la Royal Navy a dû s’en procurer en empruntant un avion de la même catégorie à l’US Navy.
P3 - Orion |
Une humiliation qui n’a pas échappé au Daily Mail qui évoque avec mépris « l’aéroplane » (l’Orion est un avion à hélices) qui remplit la mission qui revenait normalement au Nimrod qui est un avion à réaction.
BAE Nimrod |
Résultat, au moins en partie, des articles de la presse britannique, le ministère de la défense de ce pays vient de décider le maintien en service d’un de ces fameux avions de patrouille maritime pour un coût jugé cependant exorbitant.
Jacques Borde (un pedigree pas banal soit dit en passant) parle de cet aspect de la guerre dans un entretien qu’on peut lire sur le site Géostratégie.
Il évoque également cette autre puissance impérialiste au pied maintenant trop petit, la France en l’espèce, qui a utilisé massivement le bombardement d’artillerie de marine dans le but de faire beaucoup de bruit (pour pas grand-chose) tout en limitant les coûts. Et qui a dû renoncer à embarquer des appareils de type SEM 7 (Super Etendard modernisé) sur le porte-avions Charles de Gaulle en raison de « la faible disponibilité de ce parc. »
Une guerre au rabais par des puissances au rabais comme l’écrit Jacques Borde.
On ne sera donc pas surpris si la France et le Royaume Uni insistent tellement pour que les « alliés « renforcent leur participation à la guerre. Ces deux pays comptent bien partager les frais mais je doute qu'ils acceptent de partager les dépouilles de la Libye en cas de chute ou d’élimination du colonel Kadhafi.
J’imagine qu’ils espèrent aussi pouvoir se servir directement dans les caisses de l’Etat libyen en cas de reconnaissance internationale très large du Conseil National de Transition qui gouverne à Benghazi au nom de la CIA.
Le premier jour de guerre contre la Libye a coûté 100 millions de dollars aux contribuables US ; ce coût serait de 3 millions de £ par jour pour la Grande Bretagne (près de 3,5 millions d’Euros). Sans compter le renchérissement du prix de l’essence pour les consommateurs en raison de l’indisponibilité du pétrole libyen sur le marché international.
La France est la seule des trois principales puissances engagées à ne pas avoir de problème avec les dépenses engagées ou à venir, entre 150 et 250 millions d’euros sur un an pour le maintien d’une zone d’exclusion aérienne (or nous n’en sommes pas/plus là).
Il est clair que ce sont les Etats Unis qui assument la majeure partie des dépenses et que, s’ils ne le faisaient pas, les économies française et britannique auraient été incapables d’assumer les coûts de cette énième aventure impérialiste.
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