lundi 9 mai 2011

Quand les Etats Unis refusaient que les Talibans livrent Oussama ben Laden

 Barack Obama dit avoir vécu les 40 minutes les plus longues de sa vie en assistant en direct à l'opération Geronimo qui s'est (ou se serait) soldée par l'élimination d'Oussama ben Laden,. » l'exception peut-être de la méningite de Sasha quand elle avait trois mois et que j'attendais que le docteur me dise qu'elle allait bien", a déclaré M. Obama, en référence à sa fille ».

Quel homme attentionné ce cher président des Etats-Unis !

Personnellement, je ne sais pas comment il a pu vivre en direct les 40 longues minutes qu’a duré l’assassinat du chef d’al Qaïda puisque, selon Leon Panetta, le directeur de la CIA, il y a eu 25 minutes d’interruption de la retransmission de l’action du commando US. Et cette interruption est survenue précisément au moment où les soldats pénétraient dans le « complexe » d’Oussama ben Laden. Quand vous lisez «complexe » (ou compound), comprenez maison ! Parce que ce « compound » n’est qu’une maison, grande peut-être, mais rien qu’une maison.

Alors, si on lit un peu entre les lignes, on comprend que le président Obama n’a rien vu et qu’il raconte soit ce qu’on lui a dit de raconter, soit un récit de fiction dont il est un des co-auteurs !
On retiendra de toute cette affaire, qu’elle soit vraie (peu probable) ou fausse (très probable) que les autorités américaines qui prétendent défendre l’état de droit s’asseoient sur ce même droit quand ça les arrange. Et en viennent à applaudir à un meurtre en se flattant , qui plus est, d’avoir vécu en direct la mort de l’incarnation du Mal.
 
Notez qu’en Allemagne, un magistrat a lancé une action en justice contre Mme Angela Merkel pour s’être réjouie publiquement d’un acte qui se veut ouvertement être un assassinat et une infraction au droit international et même aux lois des Etats-Unis.
Et que Rowan Williams,  l’archevêque de Canterbury a fait part de son malaise devant le fait que la justice n’a pas été rendue. Ce qui ne signifie bien sûr pas une que l’archevêque ne considère pas Oussama Ben Laden comme irréprochable, tant s'en faut, car « quand vous avez affaire à quelqu'un qui était manifestement un criminel de guerre, au vu des atrocités commises, il est important qu'on voie la justice rendue »


Tiens, il y en a un qui regarde pas!
 
Quand on voit cette photo, on imagine qu’un événement d’une portée historique considérable s’est produit.(par exemple la bataille de Stalingrad, le débarquement des Alliés en Normandie en 1944, ce qui expliquerait la tension palpable chez ces responsables politiques  et militaires, le regard rivé sur un écran de télévision.
Ben non, c’était juste 1) le prétendu assassinat d’Oussama ben Laden, 2) l’assassinat d’un « pauvre type » qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment 3) je le mentionne pour la forme,  l’assassinat d’Oussama ben Laden, un chef de guerre malade (non, pas fou, malade des reins) dont l’armée comptait cependant  plus d’un million d’hommes d’active, des bombardiers lourds de type B52 ou encore des centaines de tanks Bradley sans parler des hélicoptères d’assaut et autres pièces d’artillerie.

Blague à part, beaucoup de gens qui avaient encore une image positive d’Oussama ben Laden n’ont cependant jamais cru qu’il était l’instigateur d’attentats du 11 septembre qu’il n’a jamais revendiqués.

C’était exactement la position du régime Taliban en Afghanistan à la veille de l’attaque menée contre leur pays par les Etats-Unis et leurs alliés après les attentats du 11 septembre. On s’en souvient, les Talibans avaient proposé au président Bush de livrer ben Laden à un pays tiers à définir en commun sous réserve de fourniture d’éléments à charge par le gouvernement des Etats-Unis.

Lisez ou relisez cet article de The Independent , prêtez un peu attention au propos des uns (les Talibans) et de l’autre (George W. Bush) et répondez ensuite à cette question : qui montre ici un attachement à la règle de droit ?


Début de la deuxième semaine de bombardements;
La presse visite un village touché par un missile
par Andrew Buncombe, The Independent (UK) 15 octobre 2001 traduit de l’anglais par Djazaïri

Après une semaine de frappes épuisantes contre des objectifs en Afghanistan, les Talibans ont réitéré leur offre de livrer Oussama ben Laden, uniquement pour la voir rejetée par le président Bush.
L’offre faite hier par Haji Abdul Kabir, le vice premier ministre Taliban, de livrer M. ben Laden si les Etats Unis arrêtaient leurs bombardements et donnaient des éléments de preuves contre le dissident d’origine saoudienne, n’était pas nouvelle mais suggrérait que les Talibans étaient de plus en plus préoccupés par les frappes aériennes, qui ont endommagé une bonne partie des leus infrastructures militaires et de communications.

Cette démarche est intervenue au moment où les Talibans accordaient aux journalistes étrangers un accès sans précédent et pour la première fois à l’intérieur du pays. Des journalistes ont été escortés jusqu’au village de Karam dans le sud de l’Afghanistan où, selon les Talibans, près de 200 civils ont été tués mercredi dernier par un bombardement américain.
Les journalistes ont constaté des preuves tangibles que de nombreux civils ont été tués dans l’attaque, sans être cependant en mesure de confirmer le nombre de morts. « Je demande à l’Amérique de ne pas nous tuer, » plaidait Hussain Khan, qui dit avoir perdu quatre enfants dans l’attaque. Dans les décombres d’une maison, les restes d’un bras émergeaient d’un tas de briques. Une jambe avait été découverte non loin.
Un autre viel homme dit: “Nous sommes de pauvres gens, ne nous attaquez pas. Nous n’avons rien à voir avec Oussama ben Laden. Nous sommes des gens innocents. » Washington ne s’est pas exprimé sur ce bombardement.

M. Kabir a déclaré: “Si l’Amérique revenait sur sa politique actuelle, alors nous pourrions négocier, » M. ben Laden pourrait être livré à un pays tiers pour être jugé, a-t-il dit. « Nous pourrions discuter du nom de ce pays tiers. » 

Mais alors que les avions militaires américains commençaient la deuxième semaine de la champagne de bombardements, Washington a rejeté d’un revers de main l’offre des talibans.  « Quand j’ai dit pas de négociations, ça voulait dire pas de négociations, » a déclaré M. Bush. « Nous savons qu’il est coupable. Livrez-le. Il est inutile de discuter innocence ou culpabilité.”

Auparavant, dans des propos qui figurent dans un discours filmé projeté pendant une reunion de la Société Américaine des Anesthésistes, M. Bush avait dit que sont pays vivait « un des moments les plus sombres de notre histoire. Je vais être clair à ce sujet. Nous gagnerons la guerre contre le terrorisme et nous continuerons aussi à mener d’importants batailles au pays. »

Dans la bataille sur le front intérieur, l’inquiétude croissante en Amérique sur la flambée d’infections à l’anthrax et la menace du bioterrorisme. Cinq autres cas chez des employés de l’éditeur de tabloïds en Floride – où un homme est décédé de la maladie – ont été confirmés. Deux Etats, le New York et la Floride ont désormais rapporté des cas confirmés de maladie et un troisième a signalé la découverte de spores d’anthrax à la poste.
Plusieurs des membres du cabinet de M. Bush ont essayé d’apaiser les craintes au sujet de l’anthrax lors de leurs prestations dans des talk shows télévisés, mais John Ashcroft, le procureur général, a déclaré qu’il existait une possibilité que ces cas soient liés à m. ben Laden. « Nous devrions envisager l’éventualité d’un lien [avec M. ben Laden], » a-t-il dit. « Il est prématuré pour l’instant de trancher sur l’existence d’un lien direct. »

M. Ashcroft a déclaré que certains de ceux qui ont un lien avec les attentats du 11 septembre sont peut-être encore en fuite à l’intérieur du territoire des Etats Unis. 3je pense qu’il est très improbable que tous les individus associés ou impliqués dans les événements terroristes du 11 septembre et d’autres événements terroristes qui ont pu être pré-positionnés et pré-programmés aient été appréhendés, » a-t-il dit.

Il y a eu un accroissement des craintes d’attaque biologique en Grande Bretagne hier quant il a été signalé qu’un homme non identifié avait pulvérisé de la poudre dans le crypte de la cathédrale de Canterbury.
En Afghanistan, des avions US ont encore frappe des objectifs proches de la ligne de dront Taliban au nord de Kaboul où ils combattent l’Alliance du Nord. Dans un revirement qui pourrait laisser penser qu’ils sont sous pression, les Talibans ont appelé leurs ennemis à se joindre à la guerre contre l’Amérique.

Abdullah Abdullah, ministre des affaires étrangères de l’Alliance du Nord, a déclaré que ses forces retardaient leur progression vers Kaboul dans l’attente de la mise en place d’un accord dur la façon de diriger l’Afghanistan après la chute des talibans.
Une personne a trouvé la mort dans des manifestations anti-US qui se sont déroulées au Pakistan où la police a ouvert le feu sur des manifestants qui essayaient d’investir la base aérienne de Jacobabad dans le sud du pays, une des deux bases que le gouvernement pakistanais a mis à disposition des forces US.

A
Au Nigeria, des émeutes au cours de manifestations de Musulmans contre les frappes aériennes auaraint coûté la vie de près de 200 personnes dans la ville de Kano,

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