Il y a deux jours, je vous parlais de cette école de guerre aux Etats Unis, le Joint Forces Staff College où était dispensé il y très peu de temps encore un enseignement prônant une guerre totale contre l’islam en s’inspirant des pires crimes de guerre commis par les Américains seuls (Hiroshima) ou en association avec leurs cousins Britanniques (Dresde).
Cet enseignement est d’autant moins banal que le Joint Forces Staff College est un lieu de formation destiné à des officiers qui ont vocation à devenir les futurs stratèges de l’armée des Etats Unis, proches collaborateurs du Département d’Etat et de la présidence.
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Mais cet institut militaire n’est pas un cas isolé. Ainsi la chaîne de télévision Al Jazeera révèle qu’un enseignement similaire était délivré dans une base militaire située dans l’Etat de Virginie.
La question est maintenant de savoir si un enseignement identique ou de même nature était ou est encore assuré dans d’autres centres de formation de l’armée.
Il se trouve que l’enseignement proposé en Virginie est donné par la même clique qui était à l’œuvre au Joint Forces Staff College sous la houlette du Lieutenant Colonel Matthew Dooley
Les supports pédagogiques de type PowerPoint ont été préparés, nous dit-on, par un cabinet de consultants nommé Strategic Engagement Group, Inc dont le patron est un certain E.J. Kimball, un ancien conseiller en matière de politique étrangère de Sue Myrick, une parlementaire affiliée au parti Républicain..Sue Myrick est la fondatrice du groupe parlementaire bipartisan contre le terrorisme (Congressional Anti-Terrorism Caucus).
Bien sûr, Strategic Engagement Group, Inc a été fondé dans la louable intention de « mettre en évidence et faire échouer les tentatives de subvertir la Constitution des Etats Unis et de subjuguer le peuple américain.»
Et c’est pour cette raison que Sue Myrick, la parlementaire précitée, inquiète de la décision gouvernementale de retirer ce genre d’enseignements des cursus des écoles militaires s’est fendue d’une lettre à Leon Panetta, le Secrétaire d’Etat à la défense, pour lui faire remarquer que la remise en cause de ces enseignements pourrait nuire à la qualité de la formation des militaires.
Ces phénomènes d’intrication aux Etats Unis entre institutions gouvernementales et officines privées est quelque chose d’assez étrange qui devraient, selon moi, piquer un peu plus la curiosité des journalistes. Ce n’est malheureusement pas le cas, alors que nous nous trouvons devant des réseaux dont l’influence peut orienter les politiques de la première puissance mondiale.
Par exemple, ce E.J. Kimball qui non content de diriger Strategic Engagement Group, Inc, il appartient au ProFamily Legislative Network, un réseau qui s’intéresse aux questions familiales (dont la « menace » musulmane) d’un point de vue conservateur et propose un accompagnement aux organismes et élus qui partagent leur vision, cet accompagnement allant jusqu’à offrir des propositions de lois clefs en mains. Il y côtoie notamment David Brog, le directeur de Christians United for Israel (CUFI). On trouve aussi un certain rabbin Danlel Lapin dont le long article que lui consacre Wikipediane mentionne jamais ni le sionisme, ni le nom de l’Etat juif. Pourtant, au tout début de son article, l’encyclopédie collaborative nous indique que le rabbin est co-président de l’ American Alliance of Jews and Christians (AAJC) dont l’objet est de catalyser le soutien chrétien à l’Etat juif
Mais E.J.Kimball est aussi membre du bureau des experts de la National Conference on Jewish Affairs qui est un organisme voué à faire la promotion de l’entité sioniste et à contrer les actions de ceux qui veulent un minimum de justice pour la Palestine.
Quant à Sue Myrick, elle est également de l’espèce néoconservatrice et, faut-il le préciser, sioniste chrétienne qui tenait en 2007 les propos suivants :
«La différence, mes amis, entre Israël et le monde arabe est assez simple, c’est la différence entre civilisation et barbarie. C’est la différence entre le bien et le mal et c’est ce que nous constatons dans le monde arabe et islamique. Je suis en colère. Ils n’ont pas d’âme. Ils ne veulent que tuer et détruire. »Extrait d’un discours prononcé à la convention des Christians United for Israel de John Hagee en juillet 2007 (deux ans plus tard, c’est l’humaniste absolu Elie Wiesel qui prendra la parole devant cette même convention !).
De son côté, Stephen Coughlin, un juriste et ancien officier de l’armée qui avait désavoué ses positions radicales concernant l’Islam et les Musulmans, émarge aussi à l’American Freedom Alliance. Cette organisation « apolitique » promeut, selon ses propres termes, l’activisme et la mise en réseau (networking) autour de six domaines dont « la pénétration islamique en Europe ». On trouve, parmi ses collègues de travail et cadres de cette organisation un certain Avi Davis qui s’est occupé un temps de trouver des financements pour « l’industrie de l’internet » dans l’entité sioniste. Sa notice biographique se conclut ainsi :
M. Davis possède une maison dans la vieille ville de Safed en Israël et il est memebre des conseils d’administration de plusieurs organisations juives locales et nationales.
Barak Lurie, un des quatre membres du comité directeur de l’American Freedom Alliance est, lui, né dans l’entité sioniste. On nous dit que, après avoir été un « champion de l’athéisme et du multiculturalisme », il en est venu à réaliser le danger de ces idéologies.
Barak Lurie est candidat en Californie pour les élections au Congrès des Etats Unis. Sa biographie sur un site du Tea Party ne mentionne nullement sa naissance dans l’entité sioniste tandis que sur sa page Facebooknous indique qu’il se situe dans la ligne de Mitt Romney et qu’il est membre de la Republican Jewish Coalition, le rassemblement des ultra sionistes à l’intérieur de ce parti de droite.
En fait toutes les personnes de cette petite clique sont membres ou reliées à d’autres cliques pour former des réseaux aux interconnexions complexes mais où (est-ce un hasard ?), on retrouve toujours la volonté de soutenir le sionisme avec la présence dans l’encadrement de personnes qui viennent de l’Etat juif où y ont séjourné pour leur service militaire, leurs études ou encore dans d’autres contextes.
Au nom des valeurs américaine ou «judéo-chrétiennes» [?] auxquelles elles feignent d’adhérer, ces personnes sèment les germes de la guerre civile en Occident et ceux de la guerre de ce même Occident contre les Arabes et les Musulmans.
Comme si l’intérêt de tous, Musulmans comme Occidentaux n’était pas de vivre en paix et de résoudre les conflits pacifiquement
Ce qui ne convient certainement pas aux fanatiques sionistes.
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