mercredi 27 juin 2012

Le F4-Phantom turc abattu par la DCA syrienne n'était pas seul

L’épisode de la destruction d’un avion de l’armée de l’air turque par la DCA syrienne n’en finit pas de susciter des gesticulations de la part des autorités d’Ankara.

Inconséquent comme à son habitude, le gouvernement turc a d’abord joué l’apaisementavant de virer de bord pour prendre une posture agressive, sans doute sous l’influence de con maître américain. Et c’est pour cette raison que la Turquie a saisi l’OTAN comme si cet incident était de nature à faire jouer les clauses prévues par cette alliance militaire.

C’est sans doute pour justifier sa volte face que le gouvernement turc a inventé l’affaire de cet avion de type CASA, un avion de transport conçu en Espagne utilisé également pour les opérations de recherche et secours en mer, qui aurait été lui aussi pris pour cible par la DCA syrienne.
Du fait de sa forme, de son volume de sa motorisation et de sa faible vitesse de déplacement, le CASA ne peut absolument pas être confondu avec un avion de combat tel que le F4-Phantom abattu par un système antiaérien de fabrication russe..

F4-Phantom et CASA CN-235 de l'armée turque

En fait, si le  F4 avait quelques chances d’échapper aux tirs syriens, le CASA n'en avait sans doute aucune.

Maintenant, si on revient aux circonstances de la destruction de l’appareil turc, il faut d’abord observer que les autorités d’Ankaea ont admis que leur avion avait bel et bien violé l’espace aérien syrien.

Une chose que le président Turc semble trouver très banale !
« Quand vous pensez à la vitesse des jets lorsqu'ils volent au-dessus de la mer, il est courant qu'ils passent et repassent les frontières pour un court laps de temps », a déclaré le président turc, cité par l'agence de presse Anatolie.
Pourtant, même dans des circonstances ordinaires, cette situation est tout sauf banale et source d’incidents au minimum diplomatiques. Or , le contexte actuel en Syrie est tout sauf ordinaire. Outre que ce pays est à la merci de nouvelles incursions aériennes sionistes, ce pays est aujourd’hui ouvertement menacé par diverses puissances dont la Turquie.
Alors dans ce genre de circonstances, les exercices d’entraînement se doivent d’être réalisés à bonne distance du pays que vous menacez et où vous encouragez la sédition armée.

C’est franchement un minimum.

Surtout que le premier ministre Turc vient d’annoncer que
la Turquie ripostera à toute violation de sa frontière par la Syrie
M. Erdogan précise même qu’il s’agit là d’un changement des règles d’engagement de l’armée turque. Cette armée qui viole presque chaque jour les frontières de l’Irak et continue à occuper une partie de Chypre !
A mon avis Erdogan ne connaît pas bien son armée et la Turquie est décidément empêtrée dans ses contradictions…

Ceci dit, il semble assez évident que l’avion de l’armée de l’air turque avait précisément pour mission de tester la défense anti-aérienne syrienne car une éventuelle intervention militaire étrangère tentera probablement de s’appuyer, comme en Libye ou en Serbie, sur d’intenses raids aériens.
De ce côté-là, l’armée turque a pu voir qu’il y avait du répondant et que les choses ne seraient pas aussi simples qu’avec Kadhafi ou avec Milosevic.
Batterie antiaérienne ZSU 23-4 Tchilka des forces syriennes
Sans doute en partie parce que l’équipement défensif syrien a été récemment modernisé et que ce matériel est peut-être directement manipulé par des spécialistes venus de Russie.

En même temps qu’il faisait  des démarches pour se rallier l’OTAN (démarches en fait sollicitées par Washington), Recep Tayyip Erdogan a voulu faire appel à l’unité nationale en présentant le dossier à charge contre la Syrie à son opposition.
Sans cependant la convaincre, alors même qu’aucun Turc n’est satisfait de la destruction d’un avion de son armée et surtout de la mort probable des deux membres d’équipage.

Non seulement le CHP, le principal parti d’opposition, n’a pas été convaincu par la posture de son gouvernement, mais  un de ses leaders, Orhan Düzgün affirme qu’un deuxième avion se trouvait avec  le F4 de l’armée turque et que cet avion qui a « disparu » ou a été également abattu appartenait à un Autre pays de l’OTAN.

Le CHP et l'opposition turque sont en général bien informés sur les développements militaires et sécuritaires en Syrie. Le propos d’Orhan Düzgün doit être donc pris très au sérieux.


Hurriyet (Turquie) 27 juin 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Un avion turc abattu le 22 juin volait en tandem avec un autre appareil quand les forces syriennes l’ont descendu, selon Orhan Düzgün, vice-président du CHP (Parti Populaire Républicain).

Düzgün a exigé que le gouvernement révèle la nationalité de l’avion accompagnateur que «les habitants du Hatay ont pu voir à l’œil nu.»
 « Il y avait deux avions en vol. Le sort du deuxième avion demeure inconnu. Le gouvernement nie maintenant l’existence d’un avion vu clairement par les habitants du Hatay, » a déclaré Düzgün.
 «La clef pour résoudre ce problème est [le deuxième avion]. A qui appartenait-il et que faisit-il par là ? » a demandé Düzgün.
Le deuxième avion appartenait à un membre de l’OTAN, mais d’autres informations sur son pays d’origine n’ont pas été données par les sources officielles, a déclaré Düzgün.






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