mardi 29 janvier 2013

Assad, un président Syrien lucide et confiant


Le président Syrien Bachar al-Assad a récemment reçu une délégation de personnalités arabes. Ces dernières on pu prendre connaissance en direct du sentiment du chef de l’Etat sur la situation politique et militaire dans son pays et la manière dont il envisage l’évolution de cette situation.
Ces visiteurs renvoient l’image d’un président maître de lui-même et confiant dans la capacité de l’armée de son pays à créer sur le terrain les conditions d’une solution politique.
Une solution qui serait bien sûr très différente de celle que souhaitent les prétendus « amis » de la Syrie.
Sa vision du contexte international n’est pas dénuée de lucidité. Il considère en effet que les Etats Unis ne sont pas (encore) prêts pour une solution de la crise syrienne, ce qui sous-entend que Bachar al-Assad pense qu’ils le seront dans un avenir assez proche. Quant à la Russie, dont le soutien ne lui a jamais vraiment fait défaut, il estime que c’est sa propre sécurité qu’elle défend en Syrie. 
Et ça ne fera peut-être plaisir ni à Laurent Fabius, ni à William Hague, mais il n’y a aucune place pour la France et la Grande Bretagne dans la réflexion de Bachar al-Assad.
Al-Akhbar (Liban) 28 janvier 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri 
Damas – Le président Syrien Bachar al-Assad a déclaré à des visiteurs que l’armée syrienne «a largement repris l’initiative sur le terrain et a obtenu d’importants résultats, qui seront bientôt mis en lumière.» 
 "Les groupes armés financés par l’étranger ont reçu des coups sévères récemment," a ajouté Assad.
"Les Etats-Unis ne sont pas prêts pour une solution à l'heure actuelle." Il a estimé que la Russie restera son alliée. "C’est elle-même qu’elle défend, et non pas le régime syrien, a-t-il poursuivi, soulignant que «nous ne nous écarterons pas des articles de l'accord de Genève". 
Ces positions ont été relayées à Al-Akhbar par des Arabes qui ont effectué une visite au palais présidentiel et qui étaient intéressés à avoir un témoignage de première main sur les rouages décisionnels en Syrie, et en particulier sur le président lui-même. 
Un de ces visiteurs est resté assis près d’Assad pendant plus de trois heures. Il a déclaré à Al-Akhbar que même s’il n’est pas trop influencé par la propagande anti-Assad, il a quand même été étonné de ce qu’il a vu et entendu. Le président tient des réunions régulières au palais al-Rawda à Damas. Son équipe gère ses activités comme à l’habitude. Au plan personnel, l’homme semble calme et avoir le contrôle. Il est à l’évidence confiant. Il y a aussi la nouvelle de la grossesse da son épouse Asma, qui n’a pas pu être abordée comme si c’était une simple affaire personnelle dans un couple.
Sur le plan personnel comme politique, Assad surprend ses hôtes «par sa lecture complexe de la situation à ce stade.» Cette observation a été répétée par plusieurs personnes qui l’ont vu récemment. Il parle «des provinces syriennes dans leurs moindres détails. Ses informations portent sur une rue ici et sur les nouvelles d’un petit quartier là. Les rapports qu’il reçoit sont complets, même quand ils ne sont pas à son goût.»
Selon ses visiteurs, “Assad est tout à fait conscient des efforts internationaux pour résoudre la crise en Syrie.” Certains le signalent en disant que «s’il n’en était pas ainsi, l’Etat n’aurait pas pu survivre aussi longtemps, l’armée arabe syrienne n’aurait pas maintenu sa cohésion. “ 
Assad, ainsi que ses visiteurs l’ont dit à Al-Akhbar, affirme que “l’armée a largement repris l’initiative sur le terrain, obtenant d’importants résultats en plus de ceux qu’elle avait obtenus ces 22 derniers mois. Elle a mis fin au contrôle par les combattants [de l’opposition] de gouvernorats entiers, restreignant leur champ d’action à des zones frontalières avec la Turquie principalement, et avec le Liban et la Jordanie dans une certaine mesure. Il y a aussi quelques poches dans la campagne près de la capitale qui sont en cours de traitement par l’armée. La capitale Damas est dans une meilleure situation. Ses points stratégiques – malgré les tentatives des militants – sont restés sûrs, la route de l’aéroport tout particulièrement. “ 
S’arrêtant sur ce qui s’est passé au camp de réfugiés Palestiniens de Yarmouk, près de Damas, Assad explique que le camp a valeur de symbole, ce qui a incité le gouvernement syrien à ne pas prendre la décision d’affronter les militants qui en avaient occupé une partie. Le règlement de la situation à Yarmouk avait été laissé aux factions palestiniennes, à charge pour elles de prendre des initiatives pour une solution acceptable par les autorités syriennes.
Le président Syrien a été interrogé par ses visiteurs sur les propos qu’il avait tenus au meeting tenu à l’Opéra sur son “refus de laisser la Syrie se transformer en hôtel“. Il a répondu en disant qu’il ne voulait pas s’attarder sur ce débat  mais qu’il avait “été blessé par ceux qui auraient dû témoigner que nos relations avec les factions palestiniennes n’ont jamais été basées sur la religion ou l‘appartenance confessionnelle.“
Ils sont au contraire devenus des témoins mensongers, soutenant que l’Etat syrien agit de manière sectaire. La logique veut que nous nous attendions à ce qu’ils disent la vérité. Nous comprenons les contraintes de certains d’entre eux et nous aurions accepté qu’ils gardent le silence s’ils étaient dans l’incapacité d’être des témoins sincères. “
Le président Syrien a déclaré qu’en dépit des positions adoptées par les dirigeants de certaines factions palestiniennes, “La Syrie qui a payé le prix fort avec l’argent et les maigres ressources de son peuple pour soutenir la résistance palestinienne, ne réduira pas ce soutien. “
Assad affirme que “ce que l’armée syrienne a réalisé ces dernières semaines apparaîtra bientôt à la lumière. “Il donne quelques détails qui peuvent être pris comme indicateurs d’un “réel changement de la situation sur le terrain. Par exemple, il y a 15 000 habitants qui sont rentrés volontairement à Homs. Le peuple syrien en a déjà assez de ces déviants qui ont détruit ses rues, ses maisons et ses commerces. “ 
Assad pense que la “fermeture des frontières aux armes et aux trafiquants pourrait résoudre le problème en deux semaines, parce qu’alors, les sources pour les armes et l’argent seraient éliminées.“
Il a dit à ses visiteurs que “les groupes armés financés par l’étranger ont reçu des coups sévères récemment. Ce développent croise une autre évolution à l’étranger, la plus importante étant l’inclusion du Jabhat al-Nusra dans la liste des organisations terroristes, qui sera suivie par d’autres mesures qui conduiront à l’élimination de la totalité de cette branche d’al Qaïda. “
Assad pense que les Etats Unis ne sont pas prêts pour une solution actuellement. Il pense que la Russie va continuer à le soutenir. “C’est elle-même qu’elle protège, pas le régime syrien, “ a-t-il expliqué, soulignant que “nous ne nous écarterons pas de l’accord de Genève. “
Il a souligné que la Syrie continuera à coopérer avec l’envoyé de la Ligue Arabe et de l’ONU, Lakhdar Brahimi quoique “ce dernier a paru, lors de sa dernière visité à Damas, quelque peu influence par la champagne médiatique contre la Syrie.”
Les visiteurs d’Assad ont soutenu que Brahimi avait suggéré que le président démissionne au cours de la phase de transition sur la base du fait qu’aucun président n’aura de pouvoirs importants pendant une telle période. Mais le président a “fait objection et expliqué [à Brahimi] à sa façon que ce qui résoudra la crise en Syrie est la situation sur le terrain qui est chaque jour plus favorable au régime“.
Aujourd’hui, selon ses visiteurs, Assad suit les développements de la guerre qui se déroule dans son pays. Il estime avoir été en mesure de surmonter les étapes les plus difficiles et les choses seront bientôt claires. Il insiste sur le besoin «d’arrangements logistiques pour la phase suivante. Il y a un plan pour le retour des réfugiés dans leurs régions et dans leurs maisons qui sera annoncé en temps voulu et il y a d’autres plans pour la reconstruction.»

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