mercredi 16 janvier 2013

Réfugiés Syriens au Liban, l'exemplarité du Hezbollah


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Nord Liban: un réfugié Syrien construit une maison avec des palettes de manutention
par David Enders, McClatchy Newspapers (USA) 14 janvier 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri
Malgré son soutien sans faille au régime syrien ces deux dernières années, l’organisation militante chiite Hezbollah aide dans la discrétion les Syriens qui sont au Liban – même ceux qui ne soutiennent pas sa ligne politique.
“Nous aidons les réfugiés depuis le début des évènements en Syrie,’’ déclare Imad al Wahda, un représentant du Hezbollah dans cette ville du sud Liban qu’on considère comme étant un bastion du parti. 
“Nous avons donné l’accès à plus de 2 000 maisons et appartements à Nabatiyeh et les villages alentours,’’ explique al Wahda. ‘’Certaines maisons accueillent deux ou trois familles.’’
L’organisation apporte une aide semblable à des réfugiés dans d’autres régions du pays, alors même que, selon des informations, ses combattants se battraient du côté du gouvernement syrien [une accusation de l’opposition syrienne et des pro Hariri jamais étayée par aucune preuve, NdT].
Fondé au début des années 1980, le Hezbollah est aujourd’hui la première force politique libanaise, un statut qu’il doit en partie à son action sociale en faveur de la communauté chiite longtemps déshéritée, qui forme la principale communauté religieuse du pays. En Syrie et dans le monde arabe, la popularité du Hezbollah a atteint des sommets en 2006 quand la milice de l’organisation avait tenu en échec une invasion du pays par les troupes israéliennes. 
Six ans plus tard, certaines des personnes qui adulaient l’organisation auparavant la dénoncent maintenant à cause de son soutien au président Syrien Bachar al-Assad qui appartient à la secte alaouite, une branche du chiisme. Les rebelles hostiles à Assad sont presque tous issus de la majorité musulmane sunnite du pays, dont beaucoup accusent les Alaouites de pratiquer une discrimination contre les Sunnites tout au long des quarante années d’exercice du pouvoir par la famille Assad.
Le Hezbollah a certainement tiré avantage du pouvoir de Assad en Syrie, et la chute de ce dernier rendrait probablement plus difficile sa domination au Liban. Une bonne partie de l’armement lourd du Hezbollah est venu d’Iran via la Syrie, et la défaite d’Assad par les militants sunnites pourrait encourager les Sunnites du Liban à relever la tête.
Mais alors que les quelques déclarations publiques du mouvement ainsi que sa presse et sa propagande ont largement collé aux positions du gouvernement syrien pendant les 22 mois du soulèvement, l’action d’assistance humanitaire de l’organisation ne semble pas s’inscrire dans cette ligne devant les centaines de milliers de Syriens qui arrivent ici avec les quelques effets qu’ils ont pu emporter.
Le Hezbollah affirme même avoir aidé des immigrés Syriens qui travaillent au Liban dans la construction et dans d’autres secteurs des services à faire venir leurs familles. 
“Nous payons parfois la course de leur taxi pour qu’ils rentrent en Syrie pour ramenet leurs familles ici,’’ affirme al Wahda. 
Le mois dernier, dans une de ses rares déclarations sur la situation en Syrie, le chef du Hezbollah,Hassan Nasrallah a demandé au gouvernement libanais d’avoir une approche politique cohérente de la crise.
“Nous devrions nous intéresser aux réfugiés Syriens sur la base d’une responsabilité purement humanitaire, sans politiser cette question,” avait déclaré Nasrallah. ‘’Nous devrions accorder notre attention aux familles déplacées, quelles que soient leurs opinions politiques.’’
Tandis que la majorité des Syriens au Liban se sont réfugiés dans des régions dominées par la même secte que celle à laquelle ils appartiennent, le Hezbollah assiste en fait les déplacés qu’ils soient sunnites ou chiites.
“Mon mari cherche du travail,’’ explique Umm Ibrahim, une Sunnite de 22 ans, mère de trois enfants, qui se fait appeler de ce surnom qui signifie ‘’Mère d’Ibrahim’’ lorsqu’elle parle avec la presse parce qu’elle craint pour la sécurité de ses proches restés en Syrie. ‘’Il n’y a plus de travail en Syrie.’’
Umm Ibrahim partage les quatre pièces d’un appartement avec 20 personnes. Elle a récemment emmené son fils se faire vacciner dans un hôpital géré par le Hezbollah.Elle dit que quand sa famille est venue à Nabatiyeh il y a quatre mois de ça, le Hezbolah leur a aussi donné des draps et des poêles de chauffage.
‘’Nous pensions que nous n’étions ici que pour un mois,’’ dit-elle.
C’était avant que son quartile d’Alep, la plus grande ville de Syrie, se transforme en ligne de front.
 ‘’Je ne sais pas ce qui est arrivé à notre maison,’’ dit-elle. ‘’La maison de mes parents a été pillée et détruite. La maison de ma sœur a été détruite par un bombardement.’’
Umm Ibrahim n’a exprimé de soutien pour aucun des camps qui s’opposent en Syrie, mais elle a utilisé la désignation ‘’Armée Syrienne Libre’’ pour parler des rebelles. Elle n’a pas hésité non plus à le faire en présence d’un officiel du Hezbollah, alors même que les partisans du régime syrien tendent à utiliser l’expression ‘’groupes armés’’ ou ‘’terroristes’’ quand ils parlent des rebelles, reprenant ainsi la terminologie du gouvernement syrien.

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