L'article ci-dessous n'a pas été repris d'une revue d'extrême gauche ou alter-quelque chose. Non. Cet article est un compte rendu d'audience fait par une journaliste qui travaille dans un des nombreux journaux locaux qui existent aux USA.
Sans en rajouter, restant fidèle à ce qu'elle a vu et entendu au cours de l'audience au tribunal, elle nous renvoie l'image grotesque de ce qu'est la guerre globale contre le terrorisme déclenchée après le 11 septembre 2001 par Bush, Rumsfeld et compagnie.
L'informateur déclare que Hayat n'a jamais dit être allé dans un camp
Khan témoigne avoir commencé à travailler comme informateur en décembre 2001
par Layla Bohm, journaliste au Lodi News-Sentinel, vendredi 3 mars 2006
SACRAMENTO - Hamid Hayat a eu de nombreuses conversations avec un informateur du FBI entre l'été 2002 et mai 2005, mais l'homme de Lodi n'a jamais dit avoir été dans un camp d'entraînement terroriste, a témoigné l'informateur ce jeudi.
Cet informateur, Naseem Khan, a passé une deuxième journée entière dans le box des témoins au procès en terrorisme contre Hayat, répondant aux questions sur des heures de conversations enregistrées. Wazhma Mojaddidi, l'avocate de hayat, en a parlé pendant la plus grande partie de la journée avant d'aborder vers 16h les quelques dates méritant un contre-interrogatoire.
"Dans toutes vos conversations que j'ai abordées avec vous aujourd'hui, à aucun moment Hamid ne vous a dit d'être rendu dans un camp, exact?" demande l'avocate.
Réponse de Khan : "Non, il ne l'a pas dit."
Hayat, 23 ans, est accusé de soutien matériel à des terroristes et d'avoir menti au FBI sur sa présence dans des camps d'entraînement terroristes au Pakistan. Son père, Umer Hayet, est accusé d'avoir menti au FBI et son propre jugement en cour fédérale doit commencer mardi matin.
Une grande partie du dossier du Gouvernement contre le jeune Hayat repose sur des enregistrements vidéo d'interrogatoires par le FBI ainsi que d'heures de conversations avec Khan.
Les jurés ont passé ces deux derniers jours à écouter les 274 pages de transcription des enregistrements faits en 2003, et jeudi matin Mojaddidi a commencé à poser des questions plus précises à Khan au sujet des conversations et de sa rétribution par le FBI.
Cet homme de 32 ans, venu du pakistan aux USA à l'approche de la vingtaine d'années, gérait une supérette en Oregon quand des agents du FBI l'ont approché deux semaines après le 11 septembre.
"Ils m'ont demandé si je serais disposé à les aider pour un travail dans la région de Sacramento parce que je parlais la langue et tout ça, et j'ai dit, 'bien sûr', " a-t-il déclaré ce jeudi.Il s'était donné un jour de réflexion, mais en décembre 2001, Khan quittait son magasin pour Sacramento. Il était question deLodi, mais le nom de Hamid Hayat n'avait jamais été évoqué, a-t-il dit.Quand, au bout d'un mois, la mission de Khan s'est terminée, il a dit au FBI qu'il aurait bien aimé continuer à travailler pour eux.
Alors il a signé un accord par lequel le FBI utiliserait le nom d'une société fictive pour le payer $3.000 par mois, plus les frais de déplacements, de repas, un ordinateur, plus des primes allant jusqu'à $500. Un an après, il précise avoir obtenu une augmentation à $3.500 par mois et être encore payé par le FBI.Les agents du FBI ne se sont apparemment pas inquiétée d'une précédente condamnation de Khan pour falsification de chèques.
Khan a commencé à opérer à Lodi, et été rappelé à l'ordre à une reprise pour avoir outrepassé ses fonctions en fouillant dans les tiroirsdue centre islamique Farooqia alors qu'il travaillait sur le siteWeb du centre.Khan déclare que c'est en août 2002 qu'il a rencontré Hamid Hayat; cet habitant de Lodi n'était cependant pas une des cibles qui lui étaient désignées.Mojaddidi a commencé par lui demandert s'il se souvenait de conversations précises et Khan, de manière répétée, a dit ne pas se souvenir des dates exactes ou des sujets discutés. Quand on lui présentait les compte rendus des convesations, il disait que oui, il se souvenait des discussions.
Les questions se sont enchaînées pendant des heures et à plusieurs reprises le juge du district, Garland E. Burrell Jr, a du donner de la voix pour essayer d'accélérer le mouvement.
A un moment donné, en août 2003, Khan avait téléphoné à Hamid Hayat pour le féliciter d'aller fréquenter une madrassa, ou école religieuse, en vue d'une formation ['"training"]. Chacun a évoqué sa propre formation religieuse [religious training], et Majaddidi a demandé à Khan si cette formation [" training"] référait à l'enseignement religieux et à l'ascèse.
"Je savais très bien qu'il parlait de camps d'entraînement et non d'ascèse," a répondu Khan. "Nous avions compris tous les deux que nous parlions de camps d'entraînement."Hamid Hayat, assis devant la table de la défense, a secoué la tête et s'est penché en avant pour prendre des notes tout en écoutant attentivement avec l'aide d'un interprète de langue Ourdou.
Mojaddidi, qui avait signalé au jury pendant les déclarations d'ouverture du procès que son client était un menteur qui aimait inventer des histoires, a questionné Khan sur certaines de ces possibles inventions.Hamid Hayat avait raconté à Khan des histoires comme son incarcération au Pakistan pour contrefaçon jusqu'à sa libération grâce à l'intervention de membres de sa famille hauts placés, et aussi sur le fait qu'il pouvait acheter des chargeurs de téléphones mobiles dans un magasin "tout à 99 cents."
Quoique son père ait par le passé dit à Khan que Hamid Hayat était un menteur et un affabulateur, Khan témoigne avoir cru Hamid..C'est alors que Mojaddidi a posé cette autre question : "Dans certaines situations, il vous est arrivé de ne pas croire du tout ce que hamid vous racontait, exact?"
Khan a hésité avant de répondre " seulement de toutes petites choses," puis de dire, "oui."Il retournera pour finir son témoignage mars 13. En attendant, le cas d'Umer Hayat est placé pour commencer mardi matin, et les deux cas fonctionneront finalement ensemble.
Khan reviendra à la barre pour achever de témoigner le 13 mars. Entre temps, le procès de Umer Hayat doit débuter mardi matin et les deux affaires suivront leur cours ensemble.
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