dimanche 19 mars 2006

Des milliers de manifestants contre l'occupation de l'Irak... Reid affirme qu'ils soutiennent les terroristes.

On trouve souvent des articles intéressants dans le Sunday Herald, édition dominicale d'un quotidien britannique (Ecosse).
Ici, ce qui est donné à lire, c'est le verdict rendu par l'agresseur, le gouvernement britannique par la voix de son ministre de la défense, contre ceux qui s'opposent à l'occupation de l'Irak. Ces derniers sont qualifiés de soutiens au terrorisme. Cette rhétorique, seuls les agresseurs peuvent la croire et ils en abusent pour se convaincre qu'ils sont dans leur bon droit et même, voila à quoi ils en sont réduits à s'en servir comme d'une incantation qui les protègera du retour de bâton qu'ils savent pourtant proche.
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par Jenifer Johnston

Les manifestants anti-guerre qui prétendent que l'Irak est au bord de la guerre civile sont du côté des "terroristes" selon John Reid, le ministre de la défense.
S'exprimant alors que des centaines de milliers de manifestants étaient dans la rue dans le monde entier pour marquer le troisième anniversaire de l'invasion de l'Irak, Reid a mis en cause les motivations des protestataires.
"Quand les gens descendent dans les rues de Londres comme aujourd'hui, j'aimerais que de temps à autre ils le fassent pour soutenir l'ONU, le peuple iraquien et les démocrates Irakiens et pour condamner les terroristes" a-t-il déclaré.
"Le choix est simple devant la situation actuelle en Irak. On peut soutenir les démocrates Irakiens et l'immense majorité des Irakiens ordinaires qui veulent la paix, la stabilité, un gouvernement d'unité nationale et oeuvrer ensemble pour avoir plus d'hôpitaux, une vie meilleure et moins de morts. Ou on peut effectivement soutenir les terroristes en prétendant qu'il y a une guerre civile et qu'il n'y a aucune voie démocratique pour l'arrêter."
Reid a admis que le pays faisait l'objet d'une montée des crimes sectaires. Mais il a ajouté que la guerre civile n'était ni imminente ni inévitable.
Son point de vue a été contredit par Iyad Allaoui, l'ex premier ministre Irakien, qui a soutenu que la violence était en passe d'atteindre un point de non retour et que l'Europe et les USA ne seront pas à l'abri de ses conséquences.
Allawi a déclaré : "Cette guerre civile est affligeante. Chaque jour, il y a au moins entre 50 et 60 tués à travers le pays. Si ce n'est pas une guerre civile, alors Dieu seul sait ce qu'est une guerre civile."
Au cours d'un entretien diffusé par la BBC ce dimanche, il a affirmé : "L'Irak est en pleine crise. Peut-être n'avons-nous pas encore atteint le point de non retour. Mais nous y allons. Nous nous trouvons actuellement dans une terrible guerre civile."
Selon Allawi l'Irak se disloquera si l'effusion de sang atteint le point de non retour. "Non seulement l'Irak se disloquera mais le sectarisme se répandra dans toute la région, et même l'Europe et les USA ne seront pas épargnés par toute la violence qui résultera des divisions sectaires de cette région."
Andrew Burgin, du mouvement Stop The War a qualifié les propos de Reid "d'incroyables". Il a déclaré : La marche d'aujourd'hui a pour but de soutenir le peuple Irakien - la guerre et l'occupation illégales soutenues par Tony Blair et John reid ont causé la mort de dizaines de milliers d'irakiens ordinaires, et dans quel but?"
"C'est une honte absolue que Reid trouve convenable d'en appeler à l'ONU alors que le gouvernement a si manifestement ignoré précédemment les procédures démocratiques onusiennes."
Burgin ajoute que l'action de la coalition pour renverser le pouvoir de Saddam Hussein puis pour mener une bataille de longue haleine contre les insurgés a fait de "l'Irak le centre du terrorisme international. C'est incroyable que John Reid se laisse aller à de telles obscénités."
Le gouvernement a aussi été la cible de Sir Menzies, le chef du parti Libéral démocrate, qui a exigé que Blair s'excuse devant la nation pour cette guerre "tragique."
S'exprimant après des discussions avec des leaders Irakiens, Reid a dit que la première priorité était la formation d'un gouvernement d'unité nationale. Il a déclaré : "En dépit de la tentative depuis plusieurs années par les terroristes de provoquer une guerre civile, il faut créditer le peuple Iraquien, et ses leaders et élus démocrates, d'y avoir résisté.
"Il est certain qu'il y a eu un accroissement des tensions sectaires et des meutres effectivement sectaires. Mais les tentatives pour provoquer une guerre civile n'ont pas eu le succès escompté."

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