Bon, on savait les USA de georges W. Bush partis à la chasse aux terroristes en Afghanistan, en Irak et aux USA mêmes. Dans les deux premiers cas, le gibier réel s'appelle gaz et pétrole, l'Afghanistan occupant une place statégique près de l'Iran pétrolier et gazier mais aussi des réserves d'hydrocarbures des anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale.
Seulement, du pétrole et du gaz, il y en a aussi au Sahara, zone notoirement sous-explorée même dans des pays exportateurs comme la Libye où l'Algérie. Ceci n'a pas échappé aux USA pour lesquels le problème a été de s'introduire militairement dans la région saharo-sahélienne qui fait traditionnellement partie de la zone d'influence française.
Mais qui, en France, pourrait soulever des objections face à une présence militaire US destinée à réduire les réseaux d'Al Qaida dans cette région?
Bien entendu personne. C'est ce que les USA ont parfaitement compris dans leur volonté de contrôler d'une manière ou d'une autre l'accès aux ressources en hydrocarbures.
L'article ci-dessous, tiré du quotidien algérien "Le jeune indépendant" est assez éclairant à ce propos et traite également des avantages que trouvent les régimes de la région dans la présence US.
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Implication tonitruante des Etats-Unis dans le grand Sahara Ce qui fait courir réellement l’Oncle Sam…
par Zouaoui Mouloud
L’initiative américaine de lutte contre le terrorisme dans le grand Sahara, cet espace désertique inhospitalier qui sépare l’Afrique du Nord des pays du Sahel, est destinée à protéger l’or noir plutôt qu’à traquer les fidèles d’Oussama Ben Laden.
C’est ce que soutiennent des experts qui se sont penchés tout récemment sur les réelles intentions de l’administration du président George W. Bush dans cette partie du continent africain, à la suite du crash de deux hélicoptères américains au large de Djibouti, tuant douze soldats des forces spéciales.
Cette initiative qui succède à celle baptisée Initiative pan-sahel, réalisée entre 2002 et 2004, constitue le fer de lance de Washington dans la lutte contre les supposés réseaux terroristes dans la région que se partagent les trois pays du Maghreb, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, et les quatre du Sahel, le Tchad, le Niger, le Mali et la Mauritanie.
Selon l’administration américaine, la mise en œuvre de cette nouvelle initiative dotée, dans un premier temps, d’un budget initial de 500 millions de dollars, est motivée par la présence croissante d’éléments d’El-Qaïda dans cette région, un no man’s land qui échappe au contrôle des Etats.
Les affirmations américaines suscitent des critiques quant aux motivations réelles de cette initiative. Les détracteurs de l’administration américaine soutiennent que le programme antiterroriste américain n’a absolument rien à voir avec Ben Laden, mais plutôt avec les immenses gisements pétroliers et gaziers que recèle cette région.
Expliquant l’initiative, le général des marines au sein du commandement américain en Europe, James L. Jones, affirmait que «du moment que les Etats-Unis sont engagés dans une lutte mondiale contre le terrorisme, ils doivent se rendre là où se trouvent les terroristes».
Selon lui, il existe de réelles présomptions que des groupes veulent se servir de cette «région incontrôlée» comme d’un havre pour leurs «activités terroristes». Dans le cadre de cette initiative, Washington a braqué quelques-uns de ses satellites espions sur la région, au moment où des avions surveillent à la loupe les éventuels «terroristes».
Le général Charles F. Wald, commandant en chef adjoint des forces aériennes américaines, soutenait qu’«il existe des groupes dans cette région, similaires à ceux d’El-Qaïda, avec les mêmes objectifs, mais sans être aussi sophistiqués qu’eux.
C’est pour cela que nous gardons un œil sur eux». Pour le général quatre étoiles, il s’agit de groupes «nuisibles à suivre de très près». Mais selon International Crisis Group (ICG), le bureau d’observation des conflits basé à Bruxelles, le Sahara «n’est pas un nid de terrorisme».
Des pays de cette région, estime l’ICG, ont accepté de souscrire à l’initiative américaine car elle offre des opportunités de formation à leurs forces de l’ordre et d’octroi d’équipements militaires. L’ICG cite l’exemple de l’armée tchadienne qui a eu à traquer, avec le soutien américain, des éléments du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), après l’enlèvement de 32 touristes européens en février 2003 dans le Sud-algérien.
Aux yeux de Jeremy Kennan, le spécialiste britannique du Sahara à l’université d’East Anglia, le GSPC n’a aucun lien avec El-Qaïda. «L’enlèvement des touristes n’avait pas été planifié à Tora Bora, dans les montagnes afghanes, mais par des hommes dont le seul but était de ramasser une bonne cagnotte et de s’assurer une confortable retraite», a-t-il dit.
L’expert britannique ne nie pas l’existence de cellules terroristes au Maghreb, à l’image de celle ayant perpétré des attentats en 2003 contre une synagogue en Tunisie, ou contre un restaurant espagnol en 2004 à Casablanca, mais rejette l’idée qu’elles soient liées à El-Qaïda.
Selon lui, ce ne sont pas ces «cellules» qui ont motivé la mise en place de l’initiative américaine, mais plutôt la présence de gisements importants de gaz et de pétrole. Cette initiative, souligne-t-il, sert d’écran de fumée pour des intérêts énergétiques très importants.
Un rapport publié par le Washington Post du Groupe américain de développement de la politique énergétique nationale (NEPD), un organisme mis en place en 2001 par le vice-président Richard Cheney, révèle qu’en 2015 le quart des approvisionnements américains en hydrocarbures proviendront de la région du Sahel.
Le rapport indique que le pétrole sera pompé de l’ouest et du nord de l’Afrique. L’Algérie, note le rapport, possède 9 milliards de barils de réserves en pétrole, tandis que la Mauritanie pourrait devenir le quatrième fournisseur en Afrique d’ici à 2007, grâce à ses gisements off-shore.
C’est dans cette perspective que Washington entend assurer ses approvisionnements en ayant un pied «armé» dans la région, avec l’assentiment des pays partenaires de l’initiative de lutte contre le terrorisme, estime encore M. Kennan.
Selon le général Jones, les Etats-Unis souhaitent mettre en place des bases qui peuvent accueillir des brigades de 5 000 soldats dont l’action s’étendra sur toute la région du Sahel. Ce contingent composé des forces spéciales des marines, des rangers, de la force Delta ainsi que des Bérets verts aura aussi pour mission d’effectuer des exercices avec les armées de la région en vue de mieux les aguerrir à la surveillance des futures installations pétrolières dans cette immense étendue désertique.
Z. M.
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