mercredi 11 octobre 2006

Y a-t-il des gens bien dans l'entité sioniste?

C'est une question sotte mais j'avoue me l'être posée. Ma réponse est que oui, il existe des gens bien mais que c'est difficile d'être quelqu'un de bien dans l'entité. Surtout parce qu'on ne peut pas être à l'aise dans une société coloniale qui cherche ou cautionne la dépossession et le meurtre des Palestiniens. Ces gens bien, comme Gilad Atzmon par exemple, ne peuvent parfois tout simplement plus supporter l'idée de vivre dans l'entité sioniste et prennent la décision de la quitter, non pour des raisons matérielles, mais pour des raisons morales et politiques.
d
C'est apparemment le cas maintenant de Mme Reinhart, cette profeseur de l'université de Tel Aviv qui présente ci-dessous son analyse et ses motifs.
d
En colère contre Israël, une universitaire démissionne
The Age (Australie), 11 octobre 2006, traduit de l'anglais par Djazaïri
d
Tanya Reinhart, auteure et universitaire israélienne bien connue, va démissionner de son poste de professeur émérite à l'université de Tel Aviv en protestation contre la gestion du dossier palestinien par son gouvernement
Le professeur Reinhart, qui donnera une conférence publique demain soir à l'université de melbourne a déclaré que la clôture par israël de la vaste et prospère Cisjordaniecoupait les Palestiniens de leurs terres et les isolait les uns des autres.
Elle a dit ne plus pouvoir vivre en Israël alors que cet Etat effectue ce qui, selon elle, est la première tentative d'emprisonner une nation avec un mur qui sépare les villages de leurs terres agricoles.
"Ce n'est pas quelque chose que j'ai apprise en histoire, qu'on peut contrôler une population simplement en l'enfermant dans des zones délimitées", a déclaré le professeur Reinhart à Adélaïde où elle donnait une conférence en hommage à Edward Saïd.

"Ce n'est pas l'emprisonnement de dissidents mais celui de toute une nation."
Elle a expliqué que la clôture de la Cisjordanie suscitait une opposition internationale croissante et que la Cour Internationale de Justice a conclu qu'israël s'appropriait des terres loin à l'intérieur de la Palestine. S'il est achevé, ce mur pourrait provoquer le déplacement de plus de 400 000 Palestiniens et les contraindre à s'établir aux abords des grandes villes.
Ce n'est pas seulement une captation de terres mais la transformation de la Cisjordanie en prison à ciel ouvert, exactement comme Gaza", a-t-elle ajouté.

Le professeur reinhart dont la conférence de Melbourne intitulée "Pourquoi luttent-ils?" est organisée par Women For Palestine, a grandi entourée d'amis Palestiniens. Elle est sévèrement critique de l'occupation du territoire palestinien depuis la guerre des six jours en 1967.
Dans son dernier livre, "La feuille de route pour nulle part", elle soutient que le gouvernement israélien, dont l'ancien premier ministre Ariel Sharon, a menti au monde en utilisant l'argument du droit à l'existence d'Israël pour camoufler son appropriation des terres et ressources du peuple Palestinien.
"Les Palestiniens ne devraient pas avoir à payer le prix de l'Holocauste," a-t-elle dit.

"On semble avoir oublié qu'il s'agit d'un simple et classique conflit à propos des terres et ressources palestiniennes qu'Israël occupe depuis 1967." Elle a expliqué que la récente attaque contre le Liban n'était pas non plus justifiée et qu'Israël s'était servi de la capture d'un soldat, Gilad Shalit, comme prétexte à la guerre avec le Hezbollah. Mais cette guerre avait été planifiée depuis longtemps sur le fondement d'une conception d'Israël s'étendant jusque dans le sud du Liban.
"Les Libanais savent que la vision de l'Etat d'Israël chez Ben Gourion (premier ministre en 1948) avait pour base le Litani comme frontière naturelle pour le nord d'Israël," a-t-elle rappelé. "Tout ce qui a été entrepris suggère que cette idée n'a jamais été abandonnée."
Elle soutient que la population israélienne ne soutiendrait jamais l'annexion de terres libanaises mais que la capture d'un soldat israélien avait servi de faux prétexte pour une tentative de nettoyer ethniquement le Sud-Liban.
Le professeur Reinhart dit quitter Tel Aviv à grands regrets.
"Je ne peux pas rester, je ne peux pas, c'est très triste," a-t-elle dit.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Commentaires publiés après modération. Les propos injurieux, diffamatoires ou à caractère raciste ne seront pas publiés.