jeudi 8 juillet 2010

A moi l'argent de la shoah


Certains devront trouver d'autres ressources pour aller en vacances ou changer de voiture. En effet, un organisme allemand qui s'occupe d'indemniser des "survivants de l'holocauste" (juifs par définition) a découvert récemment l'existence d'une fraude aux indemnisations dont le montant reste inconnu mais se chiffre en million de dollars. Peut-être 7 millions nous dit-on.
Si on comprend bien l'article de The Jewish Week, l'organisme allemand ne verse pas directement les fonds dont il dispose aux bénéficiaires mais transite par un autre organisme (juif) non gouvernemental nommé Claims Conference. C'est la Claims Conference qui semble instruire les dossiers, vérifier que le demandeur est bien juif (condition première) et éligible en termes de lieu de résidence à l'époque du Reich nazi, de préjudice subi.
Comme l'organisme allemand est basé aux Etats Unis, de même que la Claims Conference, c'est le FBI qui mène l'enquête suite à la plainte déposée par la Claims Conference justement.
A mon avis, l'enquête débouchera sur quelques surprises compte tenu de la moralité douteuse de bon nombre de ceux qui encadrent la dite Claims Conference. C'est d'ailleurs vers une piste interne à la Claims Conference que s'orientent les investigations de la police.
Déjà, en 2006, certaines mauvaises langues demandaient: "Où est passé l'argent de la shoah?"
Le site web de la Claims Conference ne pipe en tout cas pas mot sur cette affaire (aucun journal non spécifiquement juif non plus).
 
 
par Stewart Ain, The Jewish Week (USA) 5 juillet 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri
 
Le FBI a élargi son enquête sur des demandes d'indemnisations présumées frauduleuses pour la période de l'holocauste qui auraient escroqué des millions de dollars au gouvernement allemand, a appris The Jewish Week.
 
La fraude a été découverte en décembre à New York par la Conference on Jewish Material Claims Against Germany, qui traite au nom du gouvernement allemand des demandes d'indemnisations pour des survivants de l'holocauste. Elle a immédiatement contacté les autorités fédérales, dont le FBI. La fraude concernait au départ des demandes d'indemnisation soumises au Hardship Fund mais s'étend maintenant à l'Article 2 Fund, un dispositif de pensions de retraite qui a été victime d'une fraude portant sur peut-être 7 millions de dollars sur les dix dernières années. Les deux enquêtes sont en cours et les pensions Article 2 de plus de 200 personnes ont été suspendues mardi dernier. Ces personnes ont eu connaissance par courriel certifié que les autorités étaient informées qu'elles étaient soupçonnées de fraude et qu'elles devaient restituer tout l'argent qu'elles avaient reçu ou déposer un recours dans les 90 jours.
 
Le Hardship Fund a été fondé en 1980 pour indemniser les Juifs qui avaient été forcés de fuir vers l'est pendant l'holocauste et étaient restés dans les pays du bloc soviétique après la guerre, les privant des réparations allemandes. Trois des dix employés chargés d'instruire les réclamations auprès du fond ont été licenciés en février, et la Claims Conference a indiqué qu'à l'époque on ignorait s'ils étaient complices de la fraude.
 
La Claims Conference dit qu'on considère que la fraude a impliqué au moins 100 demandeurs, chacun ayant reçu un paiement unique d'environ 3 500 dollars. Elle dit que toutes les demandes d'indemnisation concernaient des hommes et des femmes qui affirmaient avoir vécu dans l'ex Union Soviétique pendant la deuxième guerre mondiale et qui résident maintenant à Brooklyn.
 
Roman Kent, trésorier de la Claims Conference, a affirmé lundi qu'aucune arrestation n'avait encore été effectuée mais que l'enquête du FBI se poursuivait, "il est devenu de plus en plus évident qu'il [le montant de l'argent impliqué] pourrait être supérieur à celui estime initialement."
 
"Je n'ai pas de chiffres définitifs," a déclaré Kent au sujet de la somme escroquée. "Nous coopérons pleinement avec le FBI et d'autres services. Ils savent quoi faire et ce qu'il faut chercher, ils veulent trouver les véritables coupables."
 
En février, Gregory Schneider, le vice président exécutif de la Claims Conference, insistait pour dire que "pas un sou n'avait été pris aux survivants de l'holocauste."
 
"Ceci est l'œuvre de personnes très sophistiquées ou d'une organisation dont le but est d'escroquer," a-t-il dit. "Et le fait que ça ait trait avec les survivants de l'holocauste le rend encore plus dégoûtant."
 
Schneider a indiqué aussi avoir ordonné que pendant l'enquête, ni le bureau de New York, ni les autres bureaux de traitement des demandes en Allemagne et en Israël ne payent les indemnités du Hardship Fund en décembre, janvier et février. En conséquence, 4 500 indemnités n'ont pas été payées.
 
Ce chiffre a augmenté depuis parce que Kent ct Julius Berman, président de la Claims Conference, ont indiqué que seules des indemnisations triées sur le volet ont été payées depuis.
 
"Nous n'avons réglé que les indemnités dont sous étions sûrs," a-t-il dit, ajoutant qu'il n'en connaissait pas le nombre.
 
Kent a déclaré que le gouvernement allemand avait été informé de la fraude.
 
La Claims Conference a assisté à un accroissement des demandes auprès du hardship Fund après un important et récent élargissement du programme pour inclure les Juifs qui se trouvaient à Leningrad à n'importe quel moment pendant les 900 jours de siège de la ville par les nazis - de septembre 1941 ) janvier 1944. L'Allemagne a payé 7 000 indemnités en 2008 et 18 000 l'an dernier. Après le reportage de Jewish Week en février sur l'enquête fédérale pour fraude, le nombre de nouvelles demandes a diminué de manière appréciable.
 
Il n'y a pas de date limite pour déposer une demande d'indemnisation, et ceux qui dont une demande précédente a été rejetée parce qu'ils ne satisfaisaient pas à tous les critères du gouvernement allemand peuvent faire une deuxième demande.
 
Pour moi personnellement, en tant que survivant et personne qui fait partie de la Claims Conference, je trouve vraiment dégoûtant que quiconque essaye de faire main basse sur l'argent prévu pour les survivants," affirme Kent. "C'est désagréable et je dirai que, pour notre part, nous coopérons pleinement avec les autorités fédérales. Plus tôt ce sera terminé et qu'on aura découvert les personnes derrière ça, mieux ce sera pour tout le monde; nous n'avons pas encore de certitude sur où ça va se terminer."


 

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