mardi 20 décembre 2011

La Turquie devant le mur du génocide arménien


Les dirigeants turcs vont finalement de déconvenue en déconvenue du fait de leurs illusions selon lesquelles ils auraient été admis comme puissance alliée à part entière par les Etas européens.
Pourtant aussi bien les manœuvres dilatoires que les propos rejetant clairement une admission de la Turquie dans l’Union Européenne auraient dû leur mettre la puce à l’oreille.

Mais il n’est pire sourd que celui qui ne veut entendre et le « printemps arabe » a redonné vigueur à ceux qui, derrière le ministre Turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu pensent qu’Ankara peut-être le gendarme de l’Occident sur ses marches asiatiques.
Un raisonnement digne de l’homme malade de l’Europe qu’est restée finalement la Turquie maintenant affrontée à une proposition de loi française sur la pénalisation de la négation du génocide arménien.

Là encore, le gouvernement turc a froncé les sourcils et levé la voix contre ceux avec qui il fait pourtant de grands projets concernant la Syrie voisine : menaces de rappel de l’ambassadeur de Turquie à Paris ou de mesures de rétorsion économiques.

Deux délégations turques viennent d’arriver en France, l’une composée de députés, l’autre de représentants du grand patronat dans le but d’essayer de contrecarrer l’examen et l’adoption de cette proposition de loi.
Les choses semblent ne pas bien se présenter pour elles car, nous apprend la presse turque, la délégation d’hommes d’affaires dépêchée par la Turquie vient de se voir refuser la location d’une banale salle de conférence par un grand hôtel parisien.
La salle réservée par la délégation au Grand Hôtel Intercontinental, a été annulée à la dernière minute par la direction de l’hôtel pour cause d’indisponibilité, mais des informations sous-entendent que des pressions politiques sur la direction en seraient la véritable raison.
Du coup la délégation a changé précipitamment d’hôtel et décidé de tenir sa conférence de presse dans les locaux du consulat général de Turquie à paris.

Un dur rappel à certaines réalités pour les dirigeants Turcs.

Je vais me permettre d’adresser un conseil personnel à M. Erdogan, le premier ministre Turc en cas d’adoption de cette loi par le corps législatif Français. Je suis d’accord qu’on ne doit pas légiférer sur l’histoire mais, si le parlement français le fait…

Alors M. Erdogan plutôt que de se contenter d’agiter devant les autorités françaises le souvenir de leurs agissements en Algérie devrait se rappeler qu’en 1830, année de la prise d’Alger, par l’armée française, la régence d'Alger était sous suzeraineté ottomane et que l’empire Ottoman était donc lui-même victime d’une agression.
A ce titre, le parlement turc serait tout à fait fondé à légiférer pour adopter une loi reconnaissant le génocide commis par la France en Algérie et pénalisant sa contestation.

Voilà une réponse qui aurait une plus grande portée que les rodomontades et les jérémiades qu’on entend à Ankara.

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