Au sortir d'une réunion, j'ai écouté les informations à la radio. Le bulletin sur France Culture ouvrait sur cette information selon laquelle une tuerie venait d'être perpétrée devant un établissement scolaire juif de Toulouse.
La presse parle de fusillade, alors qu'il faudrait plutôt parler de meurtres de sang froid.
Ce crime suscite, à juste titre, émotion et dégoût et il a clairement un caractère raciste.
Des responsables politiques, dont le chef de l'Etat, ont bien entendu décidé de se rendre sur place afin de témoigner de leur solidarité avec les familles des victimes ainsi qu'avec l'institution visée.
Même l'ambassadeur sioniste a prévu de se rendre sur place. Peut-être y avait-il des ressortissants de l'entité parmi les victimes? Aucun journal ne semble en mesure de le préciser.
Le modus operandi de l'agresseur semble inviter à faire un rapprochement avec celui des assassinats qui ont touché récemment des soldats à Toulouse et à Montauban..
De fait, même si la presse n'insiste pas forcément beaucoup là-dessus, la dimension raciste était déjà présente dans les assassinats de militaires.
Par exemple, l'édition d'hier du Progrès de Lyon posait la question:
"Le tueur visait-il des soldats d'origine maghrébine?"
Ainsi, une des victimes de Montauban se nomme Mohamed Legouad, un jeune parachutiste originaire de Meyzieu dans la banlieue de Lyon et dont le journal reproduit la licence de footballeur.
On comprend cependant qu'on soit moins bouleversé par la mort brutale de soldats que par celle d'enfants, victimes d'un tueur implacable comme Anders Behring Breivik; l'auteur de la tuerie de masse d'Utoeya en Norvège.
Cette dimension raciste va maintenant être noyée sous celle de l'antisémitisme, comme s'il existait des racismes distincts par nature.
Il faut pourtant se souvenir de la leçon administrée par un certain Phinéas de Lyon qui, las de voir que ses agressions à la hache contre des Maghrébins ne lui valaient que des entrefilets dans la presse avait décidé de profaner un cimetière juif pour enfin obtenir la place médiatique qu'il estimait mériter.
A l'heure où j'écris ces lignes, je suis déjà certain que, loin d'être l'occasion d'une manifestation réelle d'unité dans le chagrin et d'une pédagogie de la fraternité, ce crime ignoble perpétré contre des innocents sera abordé par les élites comme elles l'ont toujours fait, dans une logique séparatrice et non unificatrice.
Et gageons aussi que nos politiques n'en renonceront pas pour autant à leurs discours et à leurs actes qui encouragent la stigmatisation d'une partie de la population.
Ce serait, à vrai dire, beaucoup trop leur en demander.
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