Curieux le titre d'Afrique Expansion. J'aurais plutôt écrit que la frégate est l'otage de fonds spéculatifs. Pas de la dette argentine.
Et il est triste de voir un pays comme le Ghana s'inscrire dans le jeu de ces fonds spéculatifs, dits fonds vautours, et de puissances qui ont étranglé tant de pays du tiers-monde, participant de la sorte à la contre-offensive des pays capitalistes contre l'Argentine et la volonté de ce pays de s'émanciper de la mainmise pesante des banquiers et du dollar.
Le trois-mâts argentin ARA Libertad bloqué dans le port de Tema |
La frégate Libertad, toujours bloquée au Ghana, otage de la dette argentine
Afrique ExpansionVendredi, 12 Octobre 2012 13:54 AEM
Par Chris Stein
Afrique ExpansionVendredi, 12 Octobre 2012 13:54 AEM
Par Chris Stein
TEMA (Ghana), 12 oct 2012 (AFP) - Depuis dix jours, le Libertad, majestueux trois-mâts école de la Marine argentine, est retenu dans le principal port du Ghana, otage d'un vieux différend entre Buenos Aires et les créanciers privés de la dette argentine qui tourne à la crise diplomatique.
La frégate, dont la libération a été refusée jeudi par le tribunal de commerce d'Accra, est devenue en quelques jours le pôle d'attraction du port de Tema, à 25 km à l'est d'Accra, où sont attendus deux vice-ministres argentins.
"Je n'avais jamais vu ce genre de bateau avant," observe Sadick Mohammad, qui s'affaire sur un chalutier amarré à côté du navire-école.
"C'est un bateau de l'ancien temps," ajoute-t-il, impressionné, en regardant les mâts qui s'élèvent à plus de 50 mètres au-dessus du pont.
L'équipage de 200 membres, majoritairement argentins, compte aussi des ressortissants de plusieurs pays sud-américains et au moins un Sud-Africain, selon l'armée argentine.
Les marins sont autorisés à quitter le navire et ils peuvent circuler librement, mais ils se mélangent peu aux Ghanéens du port, selon Sadick Mohammad.
"Non, non,non, je ne leur parle pas," dit-il.
Abdul Wahab, un chauffeur routier, raconte que chaque jour, des navettes vont et viennent avec les marins. Un des chauffeurs de bus lui a confié les déposer au très chic hotel Labadi d'Accra.
Jeudi après-midi, un autre chauffeur, Joseph Sacquah, s'apprêtait à déposer des marins dans le centre commercial de la capitale ghanéenne.
D'autres font les cent pas sur le pont, ou font passer le temps en faisant de la corde à sauter.
Libéré "demain" contre 20 millions de dollars
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Le "ARA Libertad", qui se trouvait en Afrique de l'Ouest pour une mission d'entraînement, est retenu depuis le 2 octobre sur ordre d'un tribunal ghanéen suite au recours du fonds spéculatif NML, porteur de titres de dette argentins.
Selon l'Argentine, l'immobilisation de la frégate viole la Convention de Vienne, son bâtiment militaire jouissant d'une immunité diplomatique. Mais, selon le tribunal de commerce d'Accra, l'Argentine avait déjà levé cette immunité en contractant sa dette auprès du fonds NML.
Buenos Aires a rééchelonné ou remboursé 93% de sa dette, les 7% restants étant pour l'essentiel entre les mains de fonds spéculatifs souvent qualifiés de "fonds vautours".
Selon des documents provenant du tribunal ghanéen, NML réclame plus de 370 millions de dollars (285 millions d'euros) à l'Argentine.
NML a gagné deux procès contre Buenos Aires, à New York en 2006 puis devant la cour suprême britannique en 2011, ces deux tribunaux ayant considéré l'immunité de l'Argentine comme invalide.
L'Argentine a pour l'instant seulement remboursé 270.000 dollars (208.000 euros) en août dernier, dit le document.
Selon l'avocat ghanéen de NML, Ace Ankomah, le Libertad peut être libéré "demain" si l'Argentine rembourse 20 millions de dollars (15,4 millions d'euros), mais Buenos Aires ne semble pas avoir l'intention de payer.
Dans un communiqué, le ministère argentin de la Défense a accusé le Ghana de mettre en jeu sa responsabilité internationale en détenant le navire militaire et a annoncé l'envoi au Ghana des vice-ministres de la Défense et des Affaires étrangères pour négocier.
A Tema, où quelques marins improvisent une partie de football, seuls quelques cordages retiennent le Libertad au quai. Pas un seul vigile ghanéen en vue pour surveiller le bateau.
Mais tenter de fuir sans autorisation serait une erreur, estime Ramadan Adjin-Tettey, un superviseur du port spécialiste en hydrographie, les navires ne pouvant quitter Tema sans l'escorte d'une annexe.
"Ils ne sont pas familiers de ce terrain-là", dit-il.
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