On peut lire dans la presse, ici Le Nouvel Observateur, que
L'Egypte et la Turquie ont dénoncé dimanche le régime "cruel" de Bachar el-Assad en Syrie, à l'occasion de la visite à Ankara du nouveau président égyptien Mohammed Morsi, venu renforcer les liens entre les deux pays.
Une dénonciation qui en elle-même n’apporte aucun élément nouveau, tant on sait que depuis le début les autorités turques ont encouragé la sédition armée en Syrie et que le nouveau président Egyptien a des affinités idéologiques avec une partie de l’opposition au régime de Damas, celle qui est organisée dans la branche syrienne des Frères Musulmans.
Il n’y a là donc aucune information à proprement parler.
Là où il y a de l’information, par contre, c’est quand on lit :
Assad doit partir mais pas par la force. Le président égyptien, Mohamed Morsi, a accordé une interview à la chaine américaine PBS, ce mardi 25 septembre, la veille de l’Assemblée générale des Nations unies à son siège, à New-York. Au cours de cet entretien, le premier président civil d’Egypte, élu en juin 2012, s’est dit opposé à l’intervention d’une force militaire étrangère en Syrie, préférant la diplomatie quartette -l’Egypte, l’Iran, l’Arabie Saoudite et la Turquie - pour pousser Bachar al-Assad vers la sortie.
Nous avons là un discours clair qui est assez mal relayé et obscurci par des déclarations tonitruantes mais creuses comme celles tenues à Ankara.
De fait, les deux gouvernements, égyptien et turc sont engagés dans une démarche de recherche de solution négociée aux côtés de l’Arabie Saoudite et de l’Iran.
Ce quartette est le fruit à la fois des efforts des autorités iraniennes et du sommet des Non Alignés qui a eu lieu récemment à Téhéran.
Et justement ce quartette vient de se réunir, mais réduit à un trio car l’Arabie Saoudite a boudé pour la troisième fois consécutive la réunion du quartette.
La presse a aussi boudé cette réunion puisqu’on a quand même un peu de mal à trouver des infos à ce sujet.
Dans la vie, comme dans la démarche de connaissance, l’important est de se poser les bonnes questions.
Et présentement, les bonnes questions consistent à se demander pourquoi l’Arabie Saoudite et la presse boudent ces rencontres qui oeuvrent pour une sortie de crise pacifique en Syrie.
D’autant que les choses semblent bouger en ce qui concerne la Syrie et pas seulement sur le terrain militaire.
On apprend ainsi que :
Une délégation de responsables sécuritaires Egyptiens de haut niveau est partie lundi pour la Syrie, ont annoncé des officiels de l’aéroport du Caire. La mission de la délégation n’est pas connue pour le moment.Les officiels de l’aéroport ont indiqué que la délégation allait rester deux jours en Syrie. Tous les officiels se sont exprimés sous condition d’anonymat parce qu’ils ne sont pas autorisés à parler aux médias.
Si Yasser Ali, le porte-parole de Mohamed Morsi a démenti cette information, un haut responsable militaire, sans démentir, a simplement dit ne pas être au courant.
On peut donc espérer une évolution positive en Syrie, que cette dernière implique ou pas le maintien, même provisoire, de l’actuel chef de l’Etat dans ses fonctions.
Cette évolution dépendra aussi bien sûr de l’attitude des puissances occidentales qui n’ont cessé depuis le début de mettre de l’huile sur le feu. Et l'attitude de l'Arabie Saoudite témoigne peut-être de la volonté persistante de l'Occident de plonger la Syrie complètement dans le chaos.
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