mardi 30 octobre 2012

L'Algérie partie prenante d'une intervention militaire au Mali?


La crise au Mali donne lieu à de grandes manœuvres diplomatiques qui pourraient déboucher sur une intervention militaire d’Etats membres de la Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de l’OTAN en fait qui non seulement assurera la véritable direction des opérations mais en dictera l’objectif politique.

La nature de cet objectif reste mystérieuse car si on peut tomber d’accord pour dire que le Mali doit recouvrer son unité territoriale, il n’est pas du tout sûr qu’il y parvienne avec l’aide des pompiers pyromanes français ou américains.

C’est que la crise au Mali ne concerne pas que la partie nord du pays, elle touche également la partie méridionale qui est aussi la plus peuplée et celle qui donne le ton politiquement.
Avant tout processus de réunification, qu’il se fasse par la voie militaire ou autrement, il importe donc d’engager un processus politique qui permette de définir la relation qu’entretiendront les différentes régions du Mali dans le cadre d’un Etat unitaire.

Parce que si le mouvement touareg a dores et déjà fait savoir qu’il renonçait à une indépendance qui lui a de toute façon immédiatement été confisquée par ceux qui se présentent comme des émules d’al Qaïda, il n’empêche que la réalité sur le terrain montre que si ces « djihadistes » ont un comportement abject, il en va de même de l’armée malienne.
C’est cette réalité dont ne veulent pas tenir compte les autorités des pays occidentaux et que leurs médias tendent à ignorer superbement à la différence d’un Boulkindi COULDIATI qui écrit dans Le Pays, un journal burkinabé.

Le magazine Jeune Afrique parle aussi de ces huit ou neuf civils qui ont été massacrés récemment par l’armée malienne alors qu’ils étaient en chemin vers la Mauritanie.
En langue française, c’est à peu près tout ce que méritent ces pauvres bougres, de simples pasteurs éleveurs qui n’avaient que le tort d’être des Touareg

Il va donc sans dire qu’une intervention militaire serait pour le moins prématurée, si tant est même qu’elle ait une quelconque utilité, et qu’elle risquerait de plonger un peu plus la région dans le chaos.

On dit que Hillary Clinton s’est déplacée à Alger pour persuader le gouvernement algérien de s’ impliquer dans une telle opération militaire.
Incroyable, je lui ai demandé sa main et elle a dit oui!
Elle aurait obtenu ce qu’elle voulait nous dit le journal La Croix selon qui l’armée algérienne, sans intervenir directement, participera à la planification des opérations militaires de reconquête du nord Mali.

Si c’était le cas, ce serait une erreur de plus à mettre à l’actif de la diplomatie algérienne qui n’en finit pas de céder sur des questions qui la regardent pourtant plus que n’importe quel politicien américain ou parisien.

Curieusement, le journal algérien L’Expression nous chante apparemment une chanson très différente sur l’issue des discussions entre Mme Clinton et les autorités d’Alger. on comprend cependant que les Etats Unis attendent de l’Armée nationale Populaire qu’elle agisse en tant que force supplétive des Etats Unis dans la région.

De quoi flatter l’ego national avec un prétendu «axe Alger-Washington» par opposition bien entendu à un axe Paris-Washington.

Un sous-texte qui semble donc confirmer les informations du journal La Croix.

A Alger comme dans d’autres pays arabes, on aime à se bercer d’illusions…


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