lundi 1 novembre 2010

Allemagne: après l'Islam, le judaïsme?

Je m'abstiendrai de commentaire. J'observe seulement que celui qui demande des subventions au gouvernement allemand reproche ouvertement à ce dernier de préférer ceux qui se considèrent allemands d'abord et juifs ensuite. C'est lui qui le dit, pas moi.

Les Juifs orthodoxes d'Allemagne indignés par la discrimination gouvernementale
Les rabbins de Berlin furieux de la décision gouvernementale de subventionner les institutions juives libérales - et pas son équivalent orthodoxe.

Par Ze'ev Avrahami, Haaretz (Sionistan) 1er novembre 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri
BERLIN - Pendant une semaine qui a vu les titres de la presse allemande dominés par le thème de l'intégration des musulmans, une fracture est également apparue entre lle gouvernement et les Juifs orthodoxes du pays.
Derrière le différend se trouve une demande par le séminaire rabbinique orthodoxe de Berlin pour une augmentation des subventions de l'Etat pour les mettre au niveau du financement accordé aux rabbins juifs libéraux.

Fondé en 1873, le séminaire orthodoxe s'était maintenu dans la capitale allemande jusqu'en 1938, année de sa fermeture par les Nazis. Pendant près de sept décennies, les rabbins orthodoxes n'ont pas pu être formés à Berlin - avant la reprise de l'enseignement en 2005, et la réouverture officielle du séminaire en 2009 et l'ordination des deux premiers rabbins la même année.

Depuis sa réinstallation, le séminaire a été subventionné pas des dons transitant par le Conseil Central des Juifs en Allemagne et des donations privées via la Fondation Ronald S. Lauder, une oeuvre de bienfaisance.

Mais le séminaire exige maintenant des allocations sur fonds d'Etat sur le modèle de celles accordées à ses homologues libéraux et a menacé de fermer à moins que le gouvernement n'accorde l'argent.

Le précédent ministre de l'intérieur, Wolfgang Schäuble, avait publiquement fait l'éloge du séminaire, le qualifiant de contribution essentielle au renouveau de la vie juive en Allemagne. Mais son successeur, Thomas de Maizière - qui, cette semaine a annulé un voyage prévu en Israël - lui a été hostile.

Haaretz a pris connaissance d'un certain nombre de lettres échangées entre Maizière et le rabbin Joseph Spinner, le président du séminaire originaire des Etats Unis, dans lesquelles le gouvernement refuse fermement les subventions, citant des budgets limités, déjà tendus par les contributions au séminaire libéral ainsi qu'à la faculté d'études juives de l'université d'Heidelberg.

Les rabbins orthodoxes de Berlin sont furieux, affirmant que le gouvernement discrimine contre eux en faveur de Juifs plus assimilés.

"Ce conflit révèle la véritable attitude des autorités allemandes envers les Juifs," affirme l'un des rabbins du séminaire. "Les Allemands sont disposés à financer les établissements d'enseignement juif aussi longtemps que ces Juifs sont des libéraux, leur ressemblent, se définissent d'abord comme des Allemands et ensuite comme des Juifs."

 La référence de Maizière à Heidelberg a particulièrement provoqué la colère parce que sa faculté d'études juives est une institution laïque, et non une faculté de théologie.

"Quiconque souhaite être ordonné comme rabbin  doit se rendre au Royaume Uni ou aux Etats Unis pour se former là-bas," déclare le rabbin de Berlin.

Et les affirmations de discrimination par le rabbin ont peut-être une base juridique, explique Benjamin Ladiges, un avocat berlinois.

"L'Etat n'a pas le droit de préférer un séminaire à un autre," a-t-il dit à Haaretz. "La Loi Fondamentale [la constitution allemande] stipule que dès lors qu'une institution religieuse obtient des financements, les autres ayant une dénominations différente sont éligibles au même soutien."

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