samedi 6 novembre 2010

Le scandaleux Alfred Grosser (d'après la propagande sioniste)

Le Spiegel, ce grand magazine allemand, nous propose un texte intéressant mais non signé, ce qui laisse entendre qu'il reflète la position de ce magazine sur la question qui est traitée (à moins qu'il ait été purement et simplement dicté par une tierce partie, ce qui me semble plus probable)..
Le thème de cet article porte sur la commémoration prochaine à Francfort sur le Main de la Nuit de Cristal, ce déchaînement antisémite qui avait ouvert les yeux de beaucoup de gens sur les intentions du régime allemand de l'époque.
L'invité d'honneur, et orateur de choix, de cette commémoration n'est autre qu'Alfred Grosser, un illustre politologue Français d'origine allemande natif justement de Francfort sur le Main. Outre le fait d'être né dans cette ville, Alfred Grosser a doublement vocation à assumer ce rôle honorifique : il est lui-même issu d'une famille juive qui s'était réfugiée en France en 1933 et il a été un des artisans infatigables de la réconciliation entre les peuples français et allemand.
Une autorité intellectuelle et morale absolument indiscutables, apparemment.
Je dis apparemment, parce que l'article nous apprend qu'en fait, M. Grosser est une personnalité controversée.
Suives mon regard : quand il y a controverse, que des propos sont controversés, qu'un individu est lui-même controversé, c'est que la hasbara (la pédagogie du mensonge) sioniste n'est pas loin.
Et effectivement, on apprend avec effarement qu'Alfred Grosser est « tristement célèbre  [infamous] pour ses propos antisionistes. » Propos qui, ça va de soi, le disqualifient pour prendre la parole lors de cet événement hautement symbolique qu'est la commémoration de la Nuit de Cristal.
Le Conseil Central des Juifs en Allemagne, qui a déjà subi les foudres de Grosser, aurait bien voulu voir révoquée l'invitation de Grosser. Le problème est que c'est la mairie qui invite, pas eux. Car il s'agit bien d'une commémoration organisée par la mairie et non par la communauté juive et que sa vocation n'est pas de se souvenir d'un événement « juif » mais d'un événement qui concerne tous les habitants de Francfort et bien au-delà.
Certains seront heureux d'apprendre que, d'après l'article qui prétend se référer à des amis de Grosser, ce dernier serait « le prototype de l'Européen : Allemand, Français, Juif, intellectuel »
Adieu l'Europe judéo-chrétienne !

Alfred GROSSER


Der Spiegel (Allemagne) 5 novembre 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri
 
Le politologue Allemand Alfred Grosser est bien connu pour son action en faveur de l'amélioration des relations franco-allemandes. Il est aussi tristement célèbre [sic] pour ses propos antisionistes. Il a néanmoins été choisi pour participer la semaine prochaine à Francfort, à la commémoration de la Nuit de Cristal. Un scandale se prépare.
Le trouble monte à Francfort. Mardi prochain, comme chaque année, la « Nuit de Cristal, » le pogrom nazi du 9 novembre 1938 sera commémoré à la Paulskirche [église où siégea le premier parlement allemand en 1848]. Et l'orateur principal, parmi tout ce monde, sera un homme connu pour avoir comparé ce que les nazis ont fait aux Juifs à ce que les Israéliens font aux palestiniens. Il a dit : « En tant qu'enfant Juif sans une école de Francfort, j'ai été méprisé et même frappé. Je ne peux pas comprendre comment des Juifs peuvent mépriser autrui. »

Alfred Grosser est né à Francfort en 1925. Son père, Paul Grosser était médecin, Juif, social démocrate et franc maçon, assez lucide pour émigrer en France après la prise du pouvoir par les nazis. Il est mort là bas en 1934. Son fils Alfred acquit la citoyenneté française, étudia la science politique et la civilisation allemande et, vers l'âge de 30 ans, obtint une chaire au prestigieux Institut d'Etudes Politiques de Paris. Il se fit rapidement un nom au titre de défenseur acharné de l'entente franco-allemande. Il a reçu plusieurs distinctions dont le prix de la paix décerné par les libraires Allemands, le Grand Prix de l'Académie des Sciences morales et politiques et le «Grand Ordre du mérite» de la République Fédérale d'Allemagne.

Grosser a été régulièrement invité dans des émissions de débats à la télévision et a été un orateur bien accueilli dans des conférences et des réunions. On ne saurait mettre en question sa promotion d'une normalisation des relations franco-allemandes. Ses amis le considèrent comme le prototype de l'Européen : Allemand, Français, Juif, intellectuel. Ses détracteurs soulignent ce qui se trouve tout particulièrement au centre de ses intérêts et de ses activités : Alfred Grosser lui-même. En 2003, par exemple, il avait quitté le conseil d'administration du magazine français L'Express, expliquant sa démarche par le fait que la rédaction « n'avait qu'avec réticence » publié ses notes de lecture sur un livre israélien, et publié dans le numéro suivant un tas de lettres de lecteurs « qui protestaient contre moi. »

Personne ne sait encore ce que Grosser dira le 9 novembre dans la Paulskirche. Mais le simple fait qu'il ait été convié à faire ce discours a amené du ressentiment entre la maire de Francfort Petra Roth et les deux vice- présidents du Conseil Central des Juifs en Allemagne, Dieter Graumann et Salomon Korn.
Sans surprise, de chaque côté on a une version différente sur la façon dont s'est faite l'invitation. Un proche du maire dit que c'était une idée de Korn. De leur côté, Korn et Graumann affirment qu'on ne leur a jamais demandé leur avis. La première fois qu'ils ont entendu parler de l'invitation, disent-ils, c'est par les journaux.
Le Secrétaire général du Conseil central, Stephan Kramer, a demandé à Roth d'annuler l'invitation de Grosser. Il estime qu'il est «irrévérencieux [sic] de laisser Alfred Grosser prendre la parole à cette date, à cet endroit.»

Il est sans doute trop tard. Les invitations à la commémoration ont déjà été envoyées. Seul Grosser lui-même, semble-t-il, peut éviter le scandale – en revenant lui-même sur son engagement. Ce qui, cependant, n'a guère de chances d'arriver.

Grosser a longtemps été controversé. En septembre 2009, il avait donné une interview au Kölner Stadt-Anzeiger, dans laquelle il accusait le Conseil Central de museler les critiques d'Israël. « Dès qu'une voix se lève contre Israël, elle est immédiatement étiquetée « antisémite »… les pires sont le Conseil Central des Juifs. » La République Fédérale, affirme Grosser, est « si intimidée… que devant la Knesset, le président (Allemand) et la chancelière ne font référence qu'au terrorisme du Hamas. »
Dans un entretien accordé au magazine Stern en octobre 2007, il avait dit " que les Allemands ont le droit d'être critique à propos de tout, mais pas d'Israël, » et qu'il y a un club qui s'en prend régulièrement aux Allemands quand ils disent quelque chose contre Israël. » S'ils le font néanmoins, « le club dit tout de suite : 'Je vais vous asséner Auschwitz sur la tête'. Je trouve que c'est intolérable. » En 1998, ce même club s'en était pris à l'écrivain martin Walser au moment où on lui remettait le prix pour des libraires pour la paix, provoquant ainsi la « dispute Walser-Bubis » dans la Paulskirche de Francfort – le lieu même où Grosser prendra la parole.

(Note de la rédaction: dans ce discours, Walser avait parlé du "fardeau historique" du pays et dit "quand les media me parlent tous les jours de ce passé, je me rends compte que quelque chose au fond de moi s'oppose à cette exposition permanente de ce qui est notre honte." Il avait aussi évoqué » « l'instrumentalisation » d'Auschwitz. Ce discours avait été critiqué par Ignatz Bubis, alors président du Conseil Central des Juifs en Allemagne qui avait accusé Walser de commettre un « crime intellectuel. »

Une variante moderne d'antisémitisme

Les antisionistes de droite ou de gauche ressemblent assez à Walser et Grosser quand ils reprochent à l'Allemagne d'être sous « l'emprise du lobby israélien.» Grosser a bien sûr plus d'influence. En qualité de Juif, on ne peut le soupçonner de céder à un ressentiment antisémite. Quand il dit, par exemple, « que les politiques israéliennes encouragent l'antisémitisme, » il ne fait dans ce cas que critiquer Israël. Même si c'est une variante moderne de l'accusation classique – que les Juifs sont en tort. 

Questionnée sur les déclarations passées de Grosser, la maire de Francfort répond que certaines informations étaient déjà connues » et que «certaines sont nouvelles.» Elle renvoie à la «position claire et incontestable de la ville de Francfort vis-à-vis d'Israël et en particulier aux relations amicales avec la ville de Tel Aviv.»
Concernant Grosser, Roth déclare qu'il a "un lien personnel avec Francfort sur le Main," et qu'il a aussi "œuvré pendant plusieurs décennies à la réconciliation des peuples, et qu'il a réussi une grande chose avec la nouvelle relation franco-allemande, » ce qui lui a valu le prix des libraires pour la paix en 1975. « C'est tout ça qui nous a incités, 35 ans après cette cérémonie, à inviter M. Grosser à prendre la parole à la Paulskirche le 9 novembre, » a-t-elle expliqué.

Dénigrement du Conseil Central des Juifs
 
Au bureau de la maire, on croit, semble-t-il, que Grosser reste très impliqué dans la réconciliation. Mais tout ça est du passé. Aujourd'hui, il se demande pourquoi les Juifs n'ont rien appris de leur histoire. 


Le Conseil Central des Juifs n'est pas heureux de la situation à laquelle il doit faire face. « Nous ne l'avons pas invité, et nous ne pouvons pas révoquer son invitation, » déclare un haut responsable. Nous sommes dans l'impasse. » Le responsable dit que le Conseil sera dénigré qu'il participe à la commémoration où qu'il s'en retire. »
Ils [le Conseil] vont donc y aller et voir ce que dit Grosser. « Nous n'annoncerons pas publiquement comment nous allons nous comporter pendant cet événement dans la ville de Francfort, le 9 novembre dans la Paulskirche. Mais nous agirons de manière appropriée. »

Ce pourrait être une soirée intéressante.

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