mardi 21 novembre 2006

L'Algérie et le boycott commercial de l'entité sioniste

Institué en 1951 par la Ligue Arabe, confirmé par une résolution de 1960,le boycott de l'entité sioniste avait été gelé suite à la signature des accords d'Oslo en 1993.
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Parmi les pays arabes, c'est avec la jordanie et l'Egypte,(signataire de l'accord bilatéral de Camp David), que le commerce de l'entité sioniste est le plus important : respectivement 115,2 millions de dollars et 93 millions de dollars en 2005.
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Pourtant, dès 2001, en raison des développements du conflit palestino-sioniste, une réunion à Damas de l'OBI, l'Office central pour le boycottage, ouvrait la voie à une réactivation du boycott. Cette réactivation est plus que jamais d'actualité après l'agression sioniste contre le Liban et l'encerclement meutrier auquel est soumise la bande de Gaza.
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C'est dans ce contexte que le gouvernement algérien se mobilise pour détecter les produits importés de l'entité sioniste via des pays arabes qui commercent avec cet Etat voyou. Les marchandises qui transitent ainsi par des pays arabes avaient une valeur estimée en 2005 à six millions de dollars.
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Le quotidien algérois Liberté signale que l'Algérie reste un des rares pays arabes à respecter l'embargo commercial à l'encontre du régime sioniste. Cependant la chasse à ces produits sionistes importés par des pays arabes passe par une identification correcte des marchandises en provenance de ces derniers. C'est précisément le problème qu'a posé Abdelaziz Belkhadem, premier ministre Algérien, en réponse aux plaintes formulées par les négociants Egyptiens au sujet de la méfiance des douaniers Algériens vis-à-vis de "leurs" produits. Certes, les services de douanes algériens n'ont pas que des qualités, c'est bien connu, mais qui leur reprochera d'être tatillons au sujet de marchandises susceptibles de provenir de l'entité sioniste.
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Reste que le quotidien liberté pointe ce qu'il appelle le caractère dérisoire des exigences des autorités algériennes compte tenu de la rareté des codes barres sur les produits émanant des pays arabes, Algérie comprise.
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Il n'empêche qu'il est important de rappeler que le boycott de l'entité sioniste n'est pas un vain mot en Algérie et que ce pays n'a besoin ni des jus de fruits ni des bombes à fragmentation fabriqués par les entreprises sionistes.

Il relève les défauts de certification d’origine des marchandises en provenance de ces États.

Liberté (Algérie) 21 novembre 2006

L’Algérie est l’un des rares pays arabes respectant encore l’embargo commercial sur Israël, conformément à une résolution de la Ligue arabe de 1960. À ce titre, elle tient constamment à s’assurer que ses importations des États de la région ne comportent pas des produits obscurément estampillés, mais qui sont en fait made in Israël. Ce souci vient d’être réitéré par Abdelaziz Belkhadem.

Au cours d’un discours prononcé dimanche dernier à la clôture des travaux du 10e congrès des investisseurs arabes, le chef du gouvernement a relevé les défauts de certification d’origine des marchandises en provenance des pays arabes, entravant leur entrée en Algérie.De leur côté, des importateurs, notamment égyptiens, se plaignent de la méfiance des autorités locales. L’Égypte, qui compte parmi les meilleurs clients d’Israël dans le monde arabe, est fortement suspectée de servir de relais aux marchandises israéliennes dans les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, hostiles à Tel-Aviv. Mais elle n’est pas la seule.

Dans un rapport datant de 2005, l’Institut des exportations israélien (Israël Export and International Cooperation) révèle l’ampleur des exportations indirectes par des sociétés de pays tiers dans le monde arabe. Le montant était estimé à 6 millions de dollars. La même année, la globalité des exportations a grimpé de 26%. Le Maroc figure en tête des pays importateurs, suivi de la Jordanie, de l’Égypte, du Liban et de la Tunisie. Les produits agricoles et de haute technologie fondent l’essentiel de ce négoce. Dans les pays du Golfe où les autorités ferment les yeux, les produits qui ne sont pas visiblement estampillés sont écoulés avec une grande facilité. Le code 07 29 identifiant Israël n’étant pas mentionné sur les emballages, ils passent inaperçus.

En Algérie aussi, des jus de fruits mis en bouteille ou en pack dans les colonies de Jaffa et des produits high-tech doivent être en circulation sur le marché, tout à fait incognito. À cet égard, l’exigence du chef de l’exécutif quant à une identification des marchandises des pays arabes semble dérisoire. Surtout qu’en Algérie aussi, le recours aux codes-barres est une pratique encore peu courante. En tout état de cause, la crainte de voir la production israélienne inonder les marchés arabes n’est pas l’unique obstacle à l’essor des relations commerciales entre les partenaires de la Ligue arabe. Le volume des échanges très insignifiant s’explique par des empêchements objectifs. Abdelaziz Belkhadem a évoqué, à ce propos, les difficultés de circulation des personnes et de transport des marchandises. “Il est urgent et important de faciliter les procédures d’entrée aux hommes d’affaires et pourquoi pas de les annuler carrément ”, préconise-t-il. De même, il souhaite la mise en place d’un réseau de transport routier, ferroviaire et maritime qui lierait toutes les parties du monde arabe. Ceci devrait encourager le commerce. Cette activité, selon lui, n’étant pas exclusivement dédiée à engranger des bénéfices, Belkhadem y décèle un acte de militantisme, à travers la consommation de produits palestiniens.


Samia Lokmane

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