Il relève les défauts de certification d’origine des marchandises en provenance de ces États.
Liberté (Algérie) 21 novembre 2006
L’Algérie est l’un des rares pays arabes respectant encore l’embargo commercial sur Israël, conformément à une résolution de la Ligue arabe de 1960. À ce titre, elle tient constamment à s’assurer que ses importations des États de la région ne comportent pas des produits obscurément estampillés, mais qui sont en fait made in Israël. Ce souci vient d’être réitéré par Abdelaziz Belkhadem.
Au cours d’un discours prononcé dimanche dernier à la clôture des travaux du 10e congrès des investisseurs arabes, le chef du gouvernement a relevé les défauts de certification d’origine des marchandises en provenance des pays arabes, entravant leur entrée en Algérie.De leur côté, des importateurs, notamment égyptiens, se plaignent de la méfiance des autorités locales. L’Égypte, qui compte parmi les meilleurs clients d’Israël dans le monde arabe, est fortement suspectée de servir de relais aux marchandises israéliennes dans les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, hostiles à Tel-Aviv. Mais elle n’est pas la seule.
Dans un rapport datant de 2005, l’Institut des exportations israélien (Israël Export and International Cooperation) révèle l’ampleur des exportations indirectes par des sociétés de pays tiers dans le monde arabe. Le montant était estimé à 6 millions de dollars. La même année, la globalité des exportations a grimpé de 26%. Le Maroc figure en tête des pays importateurs, suivi de la Jordanie, de l’Égypte, du Liban et de la Tunisie. Les produits agricoles et de haute technologie fondent l’essentiel de ce négoce. Dans les pays du Golfe où les autorités ferment les yeux, les produits qui ne sont pas visiblement estampillés sont écoulés avec une grande facilité. Le code 07 29 identifiant Israël n’étant pas mentionné sur les emballages, ils passent inaperçus.
En Algérie aussi, des jus de fruits mis en bouteille ou en pack dans les colonies de Jaffa et des produits high-tech doivent être en circulation sur le marché, tout à fait incognito. À cet égard, l’exigence du chef de l’exécutif quant à une identification des marchandises des pays arabes semble dérisoire. Surtout qu’en Algérie aussi, le recours aux codes-barres est une pratique encore peu courante. En tout état de cause, la crainte de voir la production israélienne inonder les marchés arabes n’est pas l’unique obstacle à l’essor des relations commerciales entre les partenaires de la Ligue arabe. Le volume des échanges très insignifiant s’explique par des empêchements objectifs. Abdelaziz Belkhadem a évoqué, à ce propos, les difficultés de circulation des personnes et de transport des marchandises. “Il est urgent et important de faciliter les procédures d’entrée aux hommes d’affaires et pourquoi pas de les annuler carrément ”, préconise-t-il. De même, il souhaite la mise en place d’un réseau de transport routier, ferroviaire et maritime qui lierait toutes les parties du monde arabe. Ceci devrait encourager le commerce. Cette activité, selon lui, n’étant pas exclusivement dédiée à engranger des bénéfices, Belkhadem y décèle un acte de militantisme, à travers la consommation de produits palestiniens.
Samia Lokmane
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