mercredi 29 novembre 2006

Une indication sur ce qu'est le sionisme : une idéologie coloniale, donc raciste

L'article reproduit ci-dessous argumente sur le sionisme à partir de propos tenus par l'ambassadeur de l'entité sioniste en Australie dans une interview au quotidien de l'entité Haaretz. Vous vous douterez, après lecture, que ces propos ont provoqué émoi et indignation chez BHL, Redeker et Cie. Les pauvres ont été censurés par la presse qui n'en a que pour les fascislamistes.
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Non, non, c'est de l'ironie. Nos farouches et vertueux partisans de la lutte contre l'antisémitisme n'ont pas moufté, respectant l'omerta habituelle.
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Par contre les propos de l'ambassadeur ont suscité de gros remous en Australie quelques uns dans l'entité sioniste où il a même été question de mettre un terme à la mission du diplomate.
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Un peu comme quand l'armée sioniste enquête sur ses propres vaillants auteurs de crimes de guerre : le massacre sur une plage à Gaza? Un obus qui s'est écarté de sa trajectoire, ou mieux une roquette palestinienne devenue folle. Une gamine exécutée d'une balle entre les deux yeux? Elle tenait un objet menaçant, comme une bombe. C'est une fois morte que j'ai vu que c'était une poupée. Et vous savez, ces Arabes, qui sait ce qu'ils mettent dans une poupée?
Bref, l'ambassadeur a pu rejoindre son poste sans plus de dérangement. Et tout est pour le mieux dans le Sionistan.
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Deux soeurs blanches en Asie - Israël et l'Australie
par Shahid Alam, Iviews, 25 novembre 2006, traduit de l'anglais par Djazaîri

"Israël n'a pas entièrement réalisé l'intérêt de coopérer avec l'Australie en Asie. C'est une voie à suivre pour améliorer notre position dans les pays voisins de l'Australie".
Naftali Tamir, ambassadeur Israélien en Australie
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Dans un récent entrerien publié par Haaretz, Naftali tamir, ambassadeur Israélien en Australie, formule le besoin pérenne de collaborateurs "Blancs" qui définit dès ses débuts le projet sioniste.Il parle en termes directs d'un partenariat entre Israël et l'Australie fondé sur la solidarité raciale, pour "accroître" l'influence israélienne en Asie orientale. C'est peut-être seulement au XIXème siècle que des diplomates occidentaux pouvaient parler aussi ouvertement de la race comme fondement d'une alliance politique. Infiniment mieux armés que leurs victimes Arabes, les Israéliens n'ont aucun besoin de s'embarrasser de précautions. Ils peuvent se dispenser de la diplomatie et du politiquement correct.
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L'ambassadeur Israélien n'a aucun scrupule à parler le langage des stéréotypes raciaux. "Israël et l'Australie sont come des soeurs en Asie," dit-il. "Nous sommes en Asie sans avoir les traits des Asiatiques. Nous ne sommes pas jaunes de peau et n'avons pas les yeux bridés. L'Asie c'est fondamentalement la race jaune. Ce n'est le cas ni de l'Australie, ni d'Israël - nous sommes de race blanche. Nous sommes dans la région occidentale de l'Asie et l'Australie dans la zone sud-est". Le plan de l'ambassadeur Israélien est ambitieux. Avec Israël dominant le flanc occidental et l'Australie ancrée à l'Est de l'Asie, il apparait que ces deux soeurs blanches verrouillent toute l'Asie. Le plan est également malveillant et vise à s'appuyer sur, et à approfondir, les craintes australiennes sur la montée en puissance des peuples "à la peau jaune et aux yeux bridés." Si besoin est, l'ambassadeur peut aussi rappeler aux Australiens la manière dont ils se sont établis en Asie : comme les Israéliens, ils ont été en mesure de voler la terre d'un autre peuple. Rien de tout ça n'est vraiment surprenant.
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L'appel au racisme blanc, les affirmations de solidarité raciale ou civilisationnelle avec l'occident ont été à la base de la réussite du sionisme depuis que ce mouvement avait proclamé pour la première fois en 1895 ses objectifs coloniaux.
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Israël a réussi en titrant profit et en excitant et approfondissant le racisme occidental, particulièrement vis-à-vis des Arabes et des Musulmans.Israël a réussi en encourageant les plus bas instincts de l'Occident. Les grandes puissances occidentales avaient des intérêts vitaux au Moyen-Orient, surtout avec la découverte de pétrole au début du XXème siècle. En liant leur propre projet colonial à l'impérialisme européen, les sionistes ont imposé un impérialisme encore plus criminel dans la région. Pour Richard Storrs, fouverneur britannique de Jérusalem, Israël pouvait être "un loyal petit Ulster juif" au milieu d'un océan arabe potentiellement hostile. Il s'est avéré par la suite que "l'Ulster juif" n'a été ni "petit" ni "loyal."
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Dans les premières décennies consécutives à sa création, Israël n'avait guère d'amis en Afrique et en Asie. Israël avait alors cherché à rompre son isolement en tissant des liens étroits avec d'autres Etats coloniaux - Rhodésie et Afrique du Sud -et des dictatures militaires de droite en Amérique latine et en Afrique, leur fournissant des armes, des renseignements et dispensant de la formation militaire. Les relations israélo-sudafricaines étaient les plus étroites. Israël a aidé le pays de l'apartheid à développer des armes nucléaires dans les années 70. Israël a aussi aidé l'Afrique du Sud à contourner l'embargo militaire imposé par le Conseil de Sécurité de l'ONU en 1977. Israël a aussi encouragé les puissances coloniales à créer de nouveaux Etats dominés par les colons quand elles se sont trouvées confrontées à la résistance nationaliste de leurs colonies.
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En 1960, lorsque la résistance algérienne contre l'occupation française avait atteint son point culminant, David ben Gourion avait fortement recommandé à Charles de Gaulle, le président Français, d'aménager un Etat de colons dans la zone côtière de l'Algérie après en avoir expulsé les indigènes Algériens. Heureusement pour les Algériens comme pour les Français, de Gaulle ignora ce conseil qui était d'abord dans l'intérêt d'Israël.Israël sait fort bien que les alliances qui ne reposent que sur les intérêts sont risquées. Les intérêts sont changeants. Pour se protéger eux-mêmes de ces changements, les sionistes ont cherché à créer et à approfondir de nouveaux liens affectifs avec les opinions occidentales. Dès le début du XXème siècle, les sionistes ont encouragé une toute nouvelle vision théologique qui considère la création d'israël comme le préalable nécessaire au retour du Messie. Ces sionistes Chrétiens zélés constituent les troupes de base d'Israël dans le Parti Républicain.
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Ces dernières années, Israël s'est de plus en plus présenté comme l'Etat de la croisade séculière de l'Occident. Il se drape lui-même dans les valeurs de l'Occident. Il rappelle sans cesse aux opinions occidentales qu'il est la "seule démocratie" au Moyen-Orient. Nombre d'Occidentaux considèrent qu'excuser les abus Israéliens contre les Palestiniens n'est autre que le prix à payer pour préserver une "démocratie" occidentale. Et ils sont certainement encore plus nombreux à voir Israël comme le dernier avant-poste blanc dans un monde de peuples de couleur, contenant vaillamment des hordes de musulmans fanatiques et basanés.
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Ces perceptions s'étant enracinées - et renforcées quotidiennement par les media pro-israéliens - la défense d'Israël est devenue d'un intérêt vital pour l'Occident.Avec la domination occidentale sans partage des années 90, Israël a commencé à rompre son isolement dans le Tiers-monde. La plupart des pays non musulmans d'Afrique sub-saharienne ont été convaincues de reconnaïre Israël. En 1991, les USA ont fait pression sur l'Assemblée Générale de l'ONU pour obtenir l'annulation de la résolution de 1975 qui assimilait le sionisme au racisme. Officieusement, la plupart des Etats arabes ont mis fin au boycott des entreprises qui font des affaires avec Israël. Quelques pays arabes du Golfe ont établi des relations informelles avec Israël.
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Depuis peu toutefois, les vents soufflent dans une autre direction. L'invasion US de l'Irak, fortement soutenue par Israël et ses alliés aux USA, a entrainé des conséquences imprévues. L'Iran islamique conteste maintenant ouvertement la présence US et israélienne au Moyen-Orient. Les USA et les régimes arabes amis d'Israël semblent pris de vitesse. Cet été 2006, Israël a affaibli son pouvoir de dissuasion dans une guerre qu'il n'a pu gagner contre le Hezbollah. En Amérique latine, les USA sont incapables de renverser la nouvelle tendance politique vers la gauche liée à l'affirmation croissante des indigènes d'Amérique. La région n'est plus aussi amicale envers Israël comme à l'époque des dictateurs de droite.
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Dans plusieurs pays européens également, l'évolution du poids des Musulmans dans la population n'augure rien de bon pour le soutien inconditionnel à Israël.C'est peut-être ce changement de scénario global qui incite certains Israéliens à mettre l'accent sur l'appartenance commune fondamentale : la solidarité blanche. Est-ce pour cette raison que l'ambassadeur Naftali Tamir conseille à Israël de bâtir un partenariat plus approfondi avec l'Australie? Il est possible qu'au fond d'eux-mêmes certains Australiens se sentent assiégés au milieu d'un "océan asiatique," même si aucun Etat asiatique ne menace l'Australie. Peut-être l'ambassadeur parle-t-il en tant qu'initié. Peut-être est-ce la raison pour laquelle il pense que ce serait une bonne idée d'exploiter ces peurs chez les Australiens. Ce serait de bonne politique, soutient-il, pour Israël de "coopérer" avec l'Australie - sa "soeur blanche sur le bord oriental de l'Asie - pour "améliorer" sa "position dans les pays voisins de l'Australie." Est-ce un signal à l'Australie qu'avec un soutien israélien elle pourrait étendre son influence - au delà du menu fretin comme Timor Est- vers la malaisie et l'Indonésie?
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M. Shahid Alam est professeur d'economie dans une université de Boston, et est l'auteur de Challenging the New Orientalism: Dissenting Essays on America's 'War Against Islam'.

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