jeudi 30 novembre 2006

Une baronne britannique aux prises avec le lobby


Jenny Tonge est une aristocrate britannique, une baronne. Membre du groupe Liberal-démocrate à la chambre des Lords, elle occupait dans ce parti le poste de porte parole du parti pour les affaires liées à l'enfance après s'être occupée du développement international.
Elle aurait certes pu s'occuper de collectes de pièces jaunes, mais ce n'est pas exactement comme ça qu'elle conçoit son rôle de politique. Son opposition au bombardement de l'Afghanistan par l'OTAN en témoigne, c'est toutefois une réflexion sur les Palestiniens auteurs d'attentats suicides qui lui avait coûté son poste en 2004.
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S'exprimant devant une organisation pro-palestinienne, la baronne avait déclaré :
Vous imaginez le tollé : une respectable baronne tentée de devenir kamikaze (si elle vivait les mêmes épreuves que les palestiniens), on ne peut pas laisser passer ça!
Justement ça n'est pas passé. Elle a donc été démissionnée de sa fonction de porte parole, qui revient à être membre de ce que les Britanniques appellent un cabinet ministériel fantôme.
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Le lendemain de la prise de parole de Mme Tonge, M. Kennedy, le chef du parti Libéral Démocrate avait expliqué :
"Ses récentes remarques à propos des attentats suicides sont complètement inacceptables...Elles sont incompatibles avec la politique et les principes du parti Libéral Démocrate... Rien ne peut justifier, en aucune circonstance d'ôter la vie à des innocents par le terrorisme."
Tout en disant comprendre l'émotion provoquée par ses propos, Mme Tonge avait tenu à apporter la précision que, sans excuser les attentats :
"J'essayais simplement de dire comment, ayant constaté la violence et l'humiliation que subissent les Palestiniens au quotidien depuis que leur terre est occupée par Israël, je pouvais et essayais de comprendre le contexte d'où venaient les auteurs d'attentats suicides".
Pour condamner les attentats suicides, le monde "civilisé" est toujours d'accord mais est moins empressé à condamner les massacres commis à l'aide des machines modernes qu'il produit et fournit aux terroristes sionistes.
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De toutes façons, en 2004, tout s'était très bien terminé puisque l'ambassadeur sioniste en Grande-Bretagne s'était réjoui du limogeage de la baronne. Sa réaction était une forme de condensé de l'argumentation classique des défenseurs de la voyoucratie sioniste :
"Je comprends que c'est du domaine de la liberté d'expression, mais j'attends d'elle qu'elle exprime quelque sympathie pour les victimes des attentats suicides et qu'elle ne s'en tienne pas à avouer sa compréhension pour les auteurs d'attentats suicides."
"Je peux vous dire une chose, nous devons nous dresser contre de tels propos qui sont de l'incitation contre l'Etat d'Israël et contre les Juifs."
Je vous passe les réactions des divers amoureux de Sion, on y trouve toujours la même commisération à sens unique.

Ca, c'était en 2004. Figurez-vous que la baronne a récidivé à deux reprises par des propos blasphématoires!

En septembre 2006, elle avait repassé une petite couche lors d'une conférence de son parti en 2006 en disant que le lobby avait "une emprise sur le monde, une emprise financière. Je pense qu'il a aussi une emprise sur notre parti." Ce qui lui a valu une réprimande de son parti (bien vu baronne!)
Ce qui ne l'a pas empêchée de remettre le couvert la semaine dernière pendant un meeting tenu à l'université d'Edimbourgh. Vous vous doutez du remue-ménage chez les amoureux de Sion!
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La baronne se défend pourtant d'avoir réitéré ses propos. Elle a en réalité fait pire : répondant à une question à ce sujet, elle s'est contentée de citer en défense "des recherches américaines approfondies à ce sujet." [les travaux de John Mearsheimer et Stephen Walt]. Elle précise qu'un orateur de l'ambassade sioniste présent au meeting n'a pas formulé de contestation sur ce point.
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Là, elle fait preuve de naïveté. Les représentants de Sion, du moins ceux qui sont dûment estampillés, se gardent autant que faire se peut d'intervenir de manière aussi directe dans le débat public d'un pays tiers. Ils font intervenir leurs relais qui se chargent du boulot de mise à l'index et de sanction. Et comme précédemment, les choses ne traînent pas, chacun y va de son indignation, de Sir menzies, le chef du parti Libéral Démocrate, qui invoque l'antisémitisme, au Bureau des Députés Juifs Britanniques qui réclame l'exclusion de Mme Tonge de son parti.
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Se défendant de tout antisémitisme, la baronne ajoute :
"Je ne fais pas de politique par carriérisme et je ne l'ai jamais fait. Je fais de la politique par passion pour des questions."
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Il y a de la noblesse dans ce propos.


2 commentaires:

  1. Bouh, le juif il est méchant. Il a plein de sous, et il manipule tout le monde. En plus il a un gros nez, le méchant juif.
    Comme Albert Einstein, Sigmund Freud, Franz Kafka Heinrich Heine August Schoenberg, Gustav Klimt, Félix Mendelsohn Jacques Offenbach Karl Marx, Léon Trotsky, Maxime Litvinov, Martov, Kamenev, Zinoviev, et Rosa Luxembourg Benjamin Disraéli, Léon Blum, Pierre Mendès France

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  2. C'est trop facile. Au passage, merci de préciser la judéité des individus cités. Je n'aurais jamais songé à effectuer une telle énumération.

    De Juifs, il n'est question ni dans mon propos ni dans ceux de la baronne.

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