samedi 27 août 2011

Les "rivières de sang" coulent en Libye. Les responsables sont à Bruxelles,Paris, Londres et Washington (ainsi que dans un somptueux riad au Maroc)


Comme je l’avais écrit précédemment, chose promise, chose due, les prétendus rebelles se livrent à des massacres dont certains à caractère strictement raciste dans les zones qu’ils contrôlent.
L’ONU appelle les deux parties à la « retenue » alors même que ce sont les « rebelles » qui se livrent aux exactions et que rien de convaincant n’est apporté pour nous persuader que les troupes du colonel Kadhafi se livrent à des choses semblables.
Lisez bien cet article car même s’il essaye de noyer le poisson et ne fait que suggérer l'ampleur des exactions, il dit cependant les choses dans leur brutale crudité
Et appréciez le cynisme du ministère des affaires étrangères qui dit n’avoir aucun moyen de vérifier les informations sur les crimes commis par les rebelles. C’est sûr, comment les britanniques auraient-ils des informations sur les agissements de rebelles qu’ils font plus qu’épauler par des bombardements massifs et destructeurs et par des équipes des forces spéciales qui les accompagnent sur le terrain? Britanniques, Français et Américains sont en réalité les véritables chefs des « rebelles » et ces derniers se sont toujours pliés à toutes les exigences de leurs patrons.
Il leur est effectivement impossible de « confirmer » ces crimes, à la différence de ceux dont on a accusé Kadhafi, sans preuves, engageant ainsi le processus aboutissant au désastre actuel. La responsabilité de protéger (R2P) ne s'applique effectivement que quand elle est utile des sempiternels bienfaiteurs de l'humanité regroupés dans une association de secouristes désintéressés baptisée OTAN.
Toute honte bue, un représentant de la diplomatie britannique accuse le régime de M. Kadhafi des continuer à se livrer à des exactions, manière précisément d’exonérer les rebelles. Car, eh oui, au Royaume Uni on ne transige pas avec les droits de l’homme et tout auteur de crimes de guerre, nous dit le Foreign office doit être jugé. Cet avis est émis dans une formule hypocrite : « toute personne trouvée  coupable de crimes devrait en répondre.» Or, la détermination de la culpabilité est l’objet et non la condition d’un procès.



Les droits de l'homme selon  l'OTAN

L’ONU appelle à la retenue alors que les rebelles assouvissent leur vengeance sur les ‘loyalistes’
par Kim Sengupta à Tripoli, The Independent (UK) 27 août 2011traduit de l’anglais par Djazaïri
Les tueries ont été impitoyables.
Elles ont eu lieu dans un hôpital de fortune, dans une tente arborant bien en évidence l’insigne du Croissant Rouge. Certains des cadavres étaient sur des civières, branchés sur une perfusion. Certains étaient à l’arrière d’une ambulance qui avait été visée par des tirs. Quelques uns étaient par terre, ayant tenté apparemment de ramper vers un lieu sûr au moment où les balles ont frappé.
Environ 30 hommes gisaient  en décomposition sous la chaleur. Beaucoup d’entre eux avaient les mains liées dans le dos, soit avec des menottes en plastique, soit avec de la corde. Presque toutes les victimes étaient des hommes noirs. Leurs corps avaient été jetés près du lieu de deux batailles acharnées entre les rebelles et les forces du régime à Tripoli.
“Venez voir. Ce sont des noirs, des Africains recrutés par Kadhafi, des mercenaires,” criait Ahmed Bin Sabri; en soulevant le rabat de la tente pour montrer le corps d’un patient mort dont le maillot ce corps gris est tâché de sang. le tuyau de la perfusion branché sur son bras noir parcouru par les mouches. Pourquoi un homme blessé recevant des soins a-t-il été exécuté ? M. Sabri, plus un sympathisant des rebelles qu’un combattant, hausse les épaules. L’idée que quelque chose de mal a été commis est incompréhensible pour lui.
Les cadavres se trouvaient sur les accotements gazonnés de deux grands ronds-points entre Bab-al-Azizia, le quartier général de Mouammar Kadhafi investi par les révolutionnaires ce weekend et Abou Salim, un quartier loyaliste qui a été le théâtre de trois jours de violence féroce
Les Nations Unies ont publié hier un appel urgent à la retenue de la part des deux parties dans l’épilogue sanglant e amer de la guerre civile. Mais la soif de vengeance a été difficile à contrôler, et les morgues comme les hôpitaux ou les terrains de tueries dans la capitale libyenne en portent témoignage.
Le  terrible avertissement formulé dans un récent discours de Kadhafi selon lequel la population de Tripoli serait persécutée par les révolutionnaires et que les femmes seraient violées chez elles est sans fondement, tout comme les affirmations semblables de son apologiste officiel, Moussa Ibrahim.
Il est également avéré que le régime a à plusieurs reprises déchaîné une violence  effroyable contre son propre peuple. Mais le nombre croissant d’hommes originaires d’Afrique subsaharienne tués par les rebelles – lynchés le plus souvent – soulève des questions gênantes sur la prise de contrôles du gouvernement par les instances de l’opposition, le Conseil National de Transition, et sur le soutien que l’Occident lui apporte.
Les atrocités ne sont apparemment pas restées confines à Tripoli: Amnesty International a signalé des violences semblables dans la ville côtière de Zawiyah, le plus souvent contre des hommes d’origine subsaharienne qui, a-t-il été affirmé, étaient des travailleurs migrants.
The Independent croit savoir que la question des atrocités qu’on soupçonne les rebelles d’avoir perpétrées a été évoquée avec des membres du Conseil National de Transition ces derniers jours par des responsables Britanniques qui on fait savoir clairement leur « préoccupation » devant les informations en provenance de Tripoli, et que la position de Londres était que toute personne soupçonnée de crimes de guerre serait jugée. Le ministère des affaires étrangères a souligné que ces apparentes exécutions de soldats pro-Kadhafi restaient non confirmées pour l’instant.
Un porte parole du ministère a déclaré: “Nous sommes au courant de ces informations, mais n’avons aucun moyen de les vérifier. Nous condamnons toutes les atteintes aux droits de l’homme. Les dirigeants du Conseil national de Transition ont assuré de la nécessité d’éviter la violence et les représailles et a affirmé de manière répétée que toute personne trouvée  coupable de crimes devrait en répondre. Nous avons insisté sur l’importance de cet aspect dans nos discussions avec eux. Il y a là un contraste frappant avec Kadhafi qui continue à lancer des attaques violentes et indiscriminées contre le peuple libyen. »
Mais, pour certains de ceux qui sont sur le terrain à Tripoli, un point de vue différent est en train de prendre forme. Depuis le début du soulèvement en février dernier, l’opposition a essayé de présenter le conflit comme étant mené par des patriotes Libyens contre des mercenaires recrutés par le dictateur. Certaines des histoires avaient vite pris une tournure fantaisiste, comme celle de l’équipe de choc de femmes snipers, Serbes ou Colombiennes selon les versions. Mais ce sont des hommes noirs, très souvent des travailleurs migrants, qui ont payé de leurs vies après avoir été accusés d’être des mercenaires.
Seuls quelques uns des tués trouvés hier sur les ronds-points portaient un uniforme. Cependant, les forces du régime ont souvent porté des tenues civiles pendant les affrontements à Tripoli. Les combats de rue pour Abou Salim ont été particulièrement durs parce que les tireurs d’élite du régime ont prélevé un lourd tribut dans les rangs des combattants volontaires d’al-Shabab. Ces pertes, et la frustration devant la résistance tenace de l’ennemi après l’entrée dans la capitale et l’accueil enthousiaste des habitants, ont eu pour résultat quelque chose d’approchant de la rage chez certains révolutionnaires ces derniers jours.
“Ils nous tiraient dessus et c’est la raison pour laquelle ils ont été tués,” explique Mushab Abdullah, un combattant rebelle âgé de 35 ans originaire de Misrata, en désignant les cadavres. « Ca a été vraiment dur à Abou Salim, parce que ces mercenaires savent que, sans Kadhafi pour les protéger, ils sont fichus. C’est pour ça qu’ils ont combattu si âprement. »
Son compagnon, Mohammed Tariq Muthar, les compte sur les doigts de sa main : « Nous avons trouvé des mercenaires du Tchad, du Niger, du Mali et du Ghana, tous avec des fusils. Et ils étaient en action contre nous. »
Mais, si ces hommes ont été tués en action, pourquoi étaient-ils mains liées dans le dos? « Peut-être qu’ils étaient blessés, et qu’ils avaient été emmenés dans cet hôpital et que les menottes étaient là pour qu’ils arrêtent d’attaquer. Et puis quelque chose a mal tourné, » suggère M. Abdullah.
Les “collaborateurs” Libyens ethniques [sic] ont également été l’objet des attentions punitives des révolutionnaires. La prison d’Abou Salim, un lieu de triste notoriété où 1200 détenus avaient été massacrés par le régime en 1996, a vu ses portes grandes ouvertes jeudi par les révolutionnaires, permettant à 4 000 prisonniers de sortir. On parle maintenant d’utiliser cet ensemble carcéral pour les soldats de Kadhafi capturés.
En attendant, Ahmed Safar Warfalla a été détenu dans une “cellule” temporaire, une pièce fermée dans une école de Tajoura, en banlieue. M. Warfalla est accusé de diffuser la propagande de Kadhafi.  Trois « mercenaires » Tchadiens  détenus au même endroit ont déjà été transférés en prison et la milice locale réfléchit à ce qu’elle va faire d’eux.
“Ils m’accusent d’un crime, mais voilà ce que j’ai fait,” explique M. Warfalla qui sort un exemplaire du Coran de sa poche et le brandit vers le ciel. « Dieu et la Libye, » avait-il crié. “Ils ont la technologie de l’OTAN ? Ceci est la technologie arabe, musulmane. Nous ne serons pas vaincus.”
Après s’être consultée brièvement, la milice a décidé de laisser M. Warfalla partir. « A quoi bon le garder ; cet homme est fou, » explique Adussalem Mohammed Ashur. « Si c’était moi et que j’étais prisonnier de Kadhafi, je ne m’en serais pas tiré si facilement. Des gens ont disparu pour avoir dit quelque chose. »
Amnesty International a déclaré hier avoir obtenu des preuves que les forces gouvernementales avaient tué des prisonniers détenus dans deux camps à Tripoli. Une des attaques a eu lieu dans un camp militaire à Khilit al-Ferjan où 160 détenus avaient essayé de fuir après que les gardes leur aient dit que les portes n’étaient pas verrouillées. « Au moment où les détenus ont fait irruption à travers les portes du hangar, deux autres gardes ont ouvert le feu et lancé cinq grenades sur le groupe, » relaté l’organisation des droits de l’homme dans un rapport.
Pendant ce temps, les Tornados GR4 de la RAF tiraient des missiles de croisière sur un bunker à Syrte, la ville natale du colonel Kadhafi qui continue à repousser les assauts rebelles. Ahmed Bani, un porte parole militaire du CNT, déclare : Ce sera peut-être utile les bombardements]. Peut-être que les mercenaires qui sont là bas s’enfuiront. Ce qui permettra aux habitants de se soulever et à nous de mettre le point final. »

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