Je vous ai proposé tout récemment un article de Pepe Escobar qui décrit avec brio l’opération montée par l’OTAN à Tripoli même s’il est de bon ton de créditer les « rebelles » de son succès.
Je vous disais que d’autres journalistes en ont parlé aussi de manière très précise. L’un d’entre eux, et non des moindres, est Thierry Meyssan du Réseau Voltaire. C’est cependant à dessein que je ne me suis pas référé à lui car son nom tend à susciter immédiatement la suspicion, parfaitement imméritée au demeurant.
La réalité de ce qui s’est passé et se passe encore à Tripoli commence cependant à filtrer dans les media grand public ainsi qu’on peut le voir avec cet article tiré du First Post britannique.
Nigel Horne nous dit clairement que
1) l’assaut contre le QG du colonel Kadhafi était dirigé par des soldats dépêchés par l’émirat (démocratique) du Qatar et que
2) la Royal Air Force avait ordonné aux « rebelles » de se tenir à l’écart de Bab al-Azizia le temps que ses Tornados déversent une dernière salve de missiles destructeurs.
Le colonel kadhafi n’était pas dans son quartier général. A la vérité, il aurait été bien sot d’y rester alors que,même si les forces du bien ont tiré sur tout ce qui bougeait, le QG du colonel a eu droit à un traitement de faveur. Les sots sont ceux ont fait ce que le colonel avait prévu et qui ont déversé des tonnes de bombes sur ce «compound».
Ce rôle prééminent des forces étrangères apparaître plus clairement avec le temps car il sera révélé par les candidats au pillage eux-mêmes quand ils viendront le torse bombé réclamer au nouveau pouvoir en place le paiement de ce qu’il leur doit. On risque même d’avoitr une surenchère du genre :
- David Cameron : J’ai dû louer un avion espion à la marine des Etats Unis et récupér un avion Nimrod juste avant son désossage à la casse ! Et ça m’a coûté bonbon !
- Nicolas Sarkozy : J’ai envoyé mon porte-avions Charles de Gaulle qui, comme vous le savez ne supporte pas la forte houle de la méditerranée et il est rentré à Toulon avec une avarie. Ily en a au moins pour 1 million d’euros de réparations. C’est vrai, on a dit que c’était une opération dans le cadre de la maintenance régulière, mais en fait ce bateau, avec mon ami Gérard Longuet, on avait prévu de le laisser en mer jusqu’en automne !
Les grands et beaux sentiments quoi !
Cet émirat arabe apparaît comme le principal soutien de la Libye nouvelle au moment où le monde attend l’ultime confrontation avec Kadhafi
par Nigel Horne, The First Post (UK) 24 août 2011 traduit de l'anglais par Djazaïri
Alors que le ministre des affaires étrangères Wiilliam Hague et l’ancien commandant en chef de l’armé britannique, le général Sir Michael Jackson s’activaient pour faire valoir que le peuple libyen s’était emparé par lui-même de Tripoli, on a appris que des forces étrangères avaient joué un rôle significatif [comprendre absolument décisif, note de Djazaïri] dans l’assaut d’hier sur le QD de Kadhafi.
A un moment donné, le commandement de l’OTAN avait dû demander aux rebelles de ne pas s’approcher du quartier-général au moment où la RAF tirait une dernière salve de missiles sur le QG de Kadhafi.
Et, selon Robert Fox, le spécialiste en matière de défense du First Post, des membres des forces qataries, formées par la Grande Bretagne étaient nettement visibles alors qu’elles conduisaient l’assaut final contre le QG.
L’émirat arabe du Qatar s’est avéré être un soutien important de la nouvelle Libye, armant les rebelles au cours des derniers mois et en accueillant aujourd’hui une conférence internationale qui verra la constitution d’un fonds de plus d’un milliard de dollars destiné à reconstruire une Libye ravagée par la guerre.
La conférence intervient au moment où les membres du Conseil National de Transition quittent Benghazi pour Tripoli, avec l’engagement de faire de la Libye une « nation unie, démocratique et un Etat de droit.»
Si certains considèrent que la chute de Kadhafi est definitive si on excepte le fait que le dictateur et ses fils n’ont pas été capturés, d’autres voix restent prudentes.
La diffusion d’une bande sonore par laquelle Kadhafi prétend, de manière absurde à première vue, que l’abandon de son quartier général était « tactique » et promet de continuer le combat jusqu’au « martyre ou à la victoire » a jeté un froid dans le cœur de nombreux Libyens.
“C’est une victoire symbolique”, a déclaré un habitant sceptique au Guardian après la prise du quartier général. « Kadhafi reste libre. Il n’a pas été capturé. Ce qui veut dire que la partie n’est pas encore finie. »
Rana Jawad écrit pour la BBC: “Il est étonnant de voir comment par un simple enregistrement audio du colonel Kadhafi, le régime peut provoquer la peur chez les gens d’ici, qui se demandent encore si un énorme coup de théâtre ne va pas se produire dans les heures ou journées à venir. »
Pour ancrer cette peur, le fidèle porte parole de Kadhafi, Moussa ibrahim a surgi sur la chaîne télévisée Al-Urubah pour dire que la Libye allait se transformer en « volcan en éruption et en feu sous les pieds des envahisseurs.»
Ce qu’il y a de concret derrière cette menace et celles de Kadhafi lui-même n’est pas clair. Mais certains observateurs pensent que le scenario le plus probable – si Kadhafi ne s’est pas tout simplement enfui – est une confrontation finale dans sa ville natale de Syrte.
Selon certaines informations, des trouves gouvernementales (du régime de M. Kadhafi) sont actuellement en route pour cette ville.
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